Outils analyse avalanches

Posté en tant qu’invité par fabrice:

Salut,

Pour faire suite à l’article très intéressant sur les avalanches, j’aimerais savoir s’il y a des outils assez fiables et objectifs (pas du genre « ça devrait passer ») sur le terrain qui permettent de jauger le risque d’avalanche
J’ai lu dans un topo de Tardivel (aravis) que par risque 5 les pentes < 30° était assez sur et que par risque 4, la limite montait à 35°
Même après plusieurs sorties en essayant de déceler les risques (repérages des plaques accumulations, expositions…), j’ai la désagréable sensation de ne pas maîtriser grand choses!

Si vous avez de bonnes méthodes…

A+

Fabrice

Posté en tant qu’invité par Francois:

fabrice a écrit:

Salut,

Pour faire suite à l’article très intéressant sur les
avalanches, j’aimerais savoir s’il y a des outils assez fiables
et objectifs (pas du genre « ça devrait passer ») sur le terrain
qui permettent de jauger le risque d’avalanche
J’ai lu dans un topo de Tardivel (aravis) que par risque 5 les
pentes < 30° était assez sur et que par risque 4, la limite
montait à 35°
Même après plusieurs sorties en essayant de déceler les risques
(repérages des plaques accumulations, expositions…), j’ai la
désagréable sensation de ne pas maîtriser grand choses!

On en est tous là!

Si vous avez de bonnes méthodes…

Il n’existe pas de méthode pour prévoir les avalanches. Par contre, il y a des outils d’aide à la décision mais il restera toujours une part d’aléatoire.

A+

Fabrice

Posté en tant qu’invité par fabrice:

je parle de ces outils d’aide à la décision.

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

fabrice a écrit:

J’ai lu dans un topo de Tardivel (aravis) que par risque 5 les
pentes < 30° était assez sur et que par risque 4, la limite
montait à 35°

Waaatcha, c’est purement statistique!
Ca ne t’empêchera de te faire prendre, c’est juste que tu joues à la roulette russe avec (sensiblement) moins de balles dans le barillet.
Je crois qu’en matière de déclenchement naturel, les records sont à 17° en zone ouverte et 23° en zone boisée (de mémoire, donc imprécis, mais les ordres de grandeurs sont là : des pentes où c’est limite de pousser sur les bâtons, bien évidemment par conditions exceptionnelles type 5 ou 5+).

Même après plusieurs sorties en essayant de déceler les risques
(repérages des plaques accumulations, expositions…), j’ai la
désagréable sensation de ne pas maîtriser grand choses!

Ca, c’est assez sain!

Ce n’est pas le seul, mais le NivoTest de Bolognesi fait partie des outils que tu recherches.
De ce que je connais, il est bien adapté au terrain (plus pratique que les coins de glissements qui te font t’arrêter et pelleter 10mn ;o).

Bonnes randos mais vigilant en toutes saisons hein
Nicolas

Posté en tant qu’invité par David:

Ce n’est pas le seul, mais le
NivoTest de Bolognesi fait
partie des outils que tu recherches.

Il est disponible également ici : http://skirando.camptocamp.com/nivotest.html

Posté en tant qu’invité par fabrice:

tu peux le trouver ou ce nivotest??
merci

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Tu peux le commander à l’ANENA, tu l’as également dans le guide Nathan de R.Bolognesi.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Je crois qu’en matière de déclenchement naturel, les records
sont à 17° en zone ouverte et 23° en zone boisée (de mémoire,
donc imprécis, mais les ordres de grandeurs sont là : des
pentes où c’est limite de pousser sur les bâtons, bien
évidemment par conditions exceptionnelles type 5 ou 5+).

Et en déclenchement accidentel, je me souvient toujours d’une photo vu sur le net (et inretrouvable) où un gars avait déclenché une plaque (de 2m d’épaisseur, peut on encore parler de plaque…) sur une pente à moins de 10° ! Ca n’avait que glisser de qq mètres en se découpant en gros blocs, mais il y avait moyen de se faire mal en tombant dans les crevasses ainsi formées :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Je crois qu’en matière de déclenchement naturel, les records
sont à 17° en zone ouverte et 23° en zone boisée (de mémoire,
donc imprécis, mais les ordres de grandeurs sont là : des
pentes où c’est limite de pousser sur les bâtons, bien
évidemment par conditions exceptionnelles type 5 ou 5+).

17°!?!?!?! on parle bien de lap ente, pas de la temperature d’une journée de ski très printanière?!
Bon j’ai pas une grande experience en ski de rando, mais 17°, c’est vraiment difficile à croire. j’veux bien qu’une coulée atteignent une zone de faible pente mais qu’elle se declenche sur une pente de 17°… Ou alors la plaque a bougé d’un centimètre.
si t’arrives à retrouver tes sources et s’il y a des photos, je suis vraiment très curieux de voir ça.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

fabrice a écrit:

Pour faire suite à l’article très intéressant sur les
avalanches, j’aimerais savoir s’il y a des outils assez fiables
et objectifs (pas du genre « ça devrait passer ») sur le terrain
qui permettent de jauger le risque d’avalanche

Le Nivotest est pas mal, disons qu’il ne faut pas se fier au résultat qu’il donne mais il permet de faire le tour des questions à se poser systématiquement.

J’ai lu dans un topo de Tardivel (aravis) que par risque 5 les
pentes < 30° était assez sur et que par risque 4, la limite
montait à 35°

Avec tout le respect que je dois à Tardivel c’est n’importe quoi.
Le risque 4 c’est une instabilité marquée de toutes les pentes avec des risques de nombreux départs spontanés sur les pentes marquées. Il serait pour moi inconcevable d’aller sur une pente à plus de 20°.
Le risque 5 est une instabilité généralisée avec des départs spontanés sur toutes les pentes. C’est une situation exceptionnelle (1 ou 2 jours par an) pendant laquelle seules les randos sur plateaux sont envisageables.

Même après plusieurs sorties en essayant de déceler les risques
(repérages des plaques accumulations, expositions…), j’ai la
désagréable sensation de ne pas maîtriser grand choses!

Et c’est normal, personne n’est en mesure de dire si une pente va partir ou non. Tu peux par contre soupçonner l’instabilité d’une pente par les renseignement que tu auras prises avant la course (BRA) et les observation que tu auras faites pendant la course.

Une méthode que tu pourrais employer :
Sur ton itinéraire tu repères les zones absolument sans risque, c’est à dire qui ne sont pas des pentes raides (pente a choisir suivant le BRA, >15° par exemple) ou ne sont pas sous la menace de pentes raides.
Ensuite sur le terrain tu t’intéresses aux autres pentes, celles qui sont à risque. Une bonne solution, à la fois rapide et précise, est de faire un sondage avec la sonde, on repère ainsi assez bien la structure du manteau et la présence de plaques instables assez épaisses (>5cm). Il faut bien sûr s’intéresser aux signes de transport de la neige par le vent et à tous les autres signes. Tu ne pourras jamais dire là ça part et là ça ne part pas mais tu pourras limiter le risque.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

J’ai lu dans un topo de Tardivel (aravis) que par risque 5
les
pentes < 30° était assez sur et que par risque 4, la limite
montait à 35°

Avec tout le respect que je dois à Tardivel c’est n’importe
quoi.

Le problème est qu’on ne sait pas ce que sous entend Tardivel par « assez sûres ».
Ca ne signifie surement pas sans danger, car sinon il aurait dit « très sûres ».
On va dire que « assez sûre » est pour lui le risque d’une pente <30° par risque 5 :-))

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Bubu a écrit:

On va dire que « assez sûre » est pour lui le risque d’une pente
<30° par risque 5 :-))

Et pour moi c’est pas sûr du tout, qu’est-ce que je fous là.

Posté en tant qu’invité par Alexis:

Bubu a écrit:

Et en déclenchement accidentel, je me souvient toujours d’une
photo vu sur le net (et inretrouvable) où un gars avait
déclenché une plaque (de 2m d’épaisseur, peut on encore parler
de plaque…) sur une pente à moins de 10° ! Ca n’avait que
glisser de qq mètres en se découpant en gros blocs, mais il y
avait moyen de se faire mal en tombant dans les crevasses ainsi
formées :slight_smile:

Le probleme avec des pentes aussi faibles est qu’on ne sait pas quelle direction va prendre l’avalanche vu qu’y a pas de pente … ;-))))))))))))))))))))))))))

Posté en tant qu’invité par Francois:

fabrice a écrit:

tu peux le trouver ou ce nivotest??
merci

Le nivotest est un bon outil pédagogique car il permet de poser de bonnes questions et sensibilise bien au pb.
Par contre, si tu suis strictement les indications du nivotest, tu resteras chez toi dans 80% des cas.
Alors que faire?
Un bon moyen consiste en un panachage de méthodes. Il existe plusieurs outils d’aide à la décision: 3x3 de Munter, nivotest, BRA, l’autre méthode de Munter tarbiscotée et dont j’ai oublié le nom (réduction, je crois) et j’en oublie sûrement…tu regardes tout ça et tu vois dans quel sens ça tire. En cas de doute, tu adoptes un profil bas.
Si tu rajoutes à tout ça la participation à des stages idoines, la pratique et l’expérience, tu devrais t’en tirer pas trop mal.
Ceci étant, tous ces trucs permettent de réduire les risques, pas de les annuler.

Posté en tant qu’invité par XR:

Dans son topo Bornes-Aravis Tardivel suggère (d’après les statistiques) de ne pas dépasser des pentes de 30° par risque 4 et 5 et de ne pas dépasser 35° par risque 3. Dans son ouvrage sur les avalanches de plaques Alain Duclos cite une source situant à 25° l’inclinaison minimum nécessaire dans 99% des cas de départ d’avalanche et il a lui même observé une plaque sur une pente de 22°. Je rajouterai qu’on peut déclencher une plaque à distance donc même si on se trouve dans une zone quasiment plate mais surmontée de pentes plus raides. Après tout ça il ne reste plus grand chose à faire de façon sure (sauf si c’est béton) donc forcemment on prend toujours un risque.

Posté en tant qu’invité par kaiser38:

y’ pas un truc qui dis que la pente critique c’est 38° et que normalement les avalanches se declenchent pas en dessous de 28° ??

C’est jamais des vérités, tjs des tendances.

Mais de toutes facons, par risque 5, une pente à 45°, si ca à pas encore coulée, je dirai que la pente tient relativement bien non ?!

enfin je dis, j’y connais pas grd chose. Quelques fondamentaux quoi, comme celui de se dire, risque 5 (et même 4), j’evite toute sorties de ski de rando si j’ai pas 2 chien et 3 guides qui m’accompagne, sans oublier l’hélico du PGHM qui me suis au dessus…

Sans aller jusque la, tu peux tjs trouver des bouses à 20° quand le risque est fort

a++

Posté en tant qu’invité par J2LH:

kaiser38 a écrit:

y’ pas un truc qui dis que la pente critique c’est 38° et que
normalement les avalanches se declenchent pas en dessous de 28°
??

Mais les avalanches sont elles au courant de cette réglementation :wink: ?

Mais de toutes facons, par risque 5, une pente à 45°, si ca à
pas encore coulée, je dirai que la pente tient relativement
bien non ?!

Si ce n’est pas encore parti c’est que ça va partir.

Posté en tant qu’invité par kaiser38:

Mais les avalanches sont elles au courant de cette réglementation :wink: ?

je pense pas, c’etait des moyennes qui était décrit je ne sais plus ou

Si ce n’est pas encore parti c’est que ça va partir

Oui on peut aussi le prendre comme ca…

Enfin je pense que l’echelle du risque est intéressante à prendre en compte, mais on peut se prendre une avalanche par risque 1 et faire dix randos par risque 5 sans rien declencher

Posté en tant qu’invité par Francois:

kaiser38 a écrit:

Enfin je pense que l’echelle du risque est intéressante à
prendre en compte, mais on peut se prendre une avalanche par
risque 1 et faire dix randos par risque 5 sans rien declencher

La prise en compte du seul degré de risque est absolument insuffisante, il faut lire la totalité du bulletin.
(Pffff…qu’est-ce qu’on rabache! enfin, si ça sert à quelque chose…)

Posté en tant qu’invité par Totor:

La méthode 3x3 de Werner Munther est pas mal pour quelqu’un qui n’est pas très expérimenté, cette méthode devient intuitive si tu as de l’expérience et si tu as trop d’espérience et que tu es fougueux alors mieux vaut parfois la revoir un peu…

Cette méthode empirique repose sur : le bulletin avalanche, la topo de la rando, la pente, participants, l’observation, etc… bref, il existe des brochures en fr à demander dans les instituts avalanche ou un livre mais pas sûr qu’il existe en fr : 3 x 3 Lawinen - Risikomanagement im Wintersport de Werner Munter

Méthode très simple, qui a l’avantage de fonctionner même pour un randonneur pas trop expériementé (car ne repose pas trop sur les types de neige, les couches ainsi que l’observation de plaques, car toutes ces observations sont subjectives et même les guides et pros ne peuvent pas prétendre reconnaitre les HOT SPOT (sortes de zones sensibles qui déclenche l’avalanche si l’on passe dessus ou pas si l’on passe à côté)). Désavantage selon certains, ne repose pas asser sur l’observation…

Encore une chose à savoir : selon le meme Werner Munhter, une majorité d’accidents arrivent en impliquant 1 ou plusieurs pros (guides ou moniteurs) dans le groupe, ce qui tend à prouver que la méthode classique d’évaluation (basée sur le bulletin, l’observation et les tests de couche) a ces limites… mais forcément les gens expérim. prennent plus de risques…

Mais une chose est sur, faut rester modeste et humble. Prendre un peu de toutes ces méthodes et ne pas oublier de renoncer si on ne la sent pas !