Posté en tant qu’invité par Paul G:
Pour ceux qui comme l’Urbain pensent qu’on peut toujours tenter le coup, une petite
histoire qui remonte à 7-8 ans, à l’Obiou (arête du Malpasset : rando aérienne, rochers pourris, passages expos, on met un peu les mains).
La météo annoncait des risques d’orages violents pour tout le we. On était deux du style « rien ne nous arête, et puis on saura toujours faire 1/2 tour à temps »
Samedi :
Pas un nuage. On décide qu’on va monter jusqu’au refuge, « pour voir ».
Temps magnifique jusqu’au soir. On a eu bien raison de venir.
Dimanche :
5h : Bruine légère. On diffère le départ.
7h : Ca a l’air de se lever, on tente le coup.
9h : Quelques nuages, sensation de beau temps. On commence l’arête. On est dans la brume 5mn, puis au soleil, puis dans la brume…
10h : Mon copain sent les abeilles. On décide un demi-tour immédiat.
10h03 : Badaboum, tout autour de nous. Un coup de foudre toutes les 30 secondes, pluie, grêle intense. La température chute de 15 ou 20°, le sol devient glissant.
On descend en courant, n’importe où, comme on peut entre les barres rocheuses. Terrain raide, pourri, avec des névés. On s’en est tiré avec une belle frousse, et on a eu la chance que « ca passait » par où on est descendu. Mais c’aurait pu plus mal finir.
Les leçons que j’en ai tirées :
- Des fois, on a raison d’être froussard.
- En cas d’orage, le risque de se casser la g… en s’enfuyant est encore plus grand que celui de se prendre la foudre. Mais la peur altère le jugement, et sur le coup on y pense pas trop.
Pour aller + loin, tout bon manuel de montagne explique qu’il faut se débarasser des éléments métaliques, s’éloigner de la crête, se mettre sur un endroit « moins exposé » et attendre que ca passe.
Moralité : on a toujours la possibilité de revenir, et il vaut mieux se dire « on aurait pu » que « on aurait pas du »…