Orages

Posté en tant qu’invité par jc:

l’Urbain a écrit:

Quant à la paroi qui se transforme en torrent, ça t’es déjà
arrivé ? Il a dû en tomber, des litres d’eau…

Moi, ça m’est arrivé sous le ref. du Promontoire: l’eau ruisselait sur le glacier (à l’époque on passait en montant à gauche en boucle sur le glacier) charriant des pierres (eh oui… on se demandait bien d’où elles venaient) qui nous frôlaient… Pourtant le coin n’est pas spécialement délicat.

Faut pas mettre en doute les expériences vécues des autres. On voit de tout en montagne.

Posté en tant qu’invité par fredi:

Oui, bien sûr tout est possible. J’ai vu des cordées partir sur des courses un peu exposées par temps orageux…Nous on est redescendu, avec les abeilles…
Eux, on les a revu le lendemain en forme !

Mais franchement je ne regrette pas du tout d’être redescendu.

J’ai vécu une fois un vrai gros orage, en paroi à 3700m sur l’épaule Ouest du Pic Sans Nom, c’est difficilement imaginable.
Le foyer orageux est arrivé trés vite ( la météo annonçait un petit risque d’AVERSES ), notre corde s’est coincée, bref, on a que le choix de dévaler 10 longueurs sous un orage violent.
Ce qui est difficilement imaginable c’est le contraste des situations à quelques heures d’intervales. Entre une montée agréable avec les rayons de lumiére du matin dans un environnement tranquile, sauvage, apaisant…et le sentiment d’apocalypse (le mot n’est pas trop fort) à la descente. Pendant prés de 2 h, les éclairs, le tonnerre à moins d’une seconde, la neige, la gréle, la pluie qui transforme la paroi en véritable torrent (et il faut installer les points de rappel). Même si on garde son sang froid (survie) on sait que tout peut basculer à chaque fraction de seconde.

j’ai une conviction : par temps orageux on peut bouger en montagne mais pas (et plus jamais pour moi) sur des terrains exposés et/ou engagés.

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Allo la terre…

Météo-France avait dit : beau temps samedi matin. On a pris deux bonnes averses, ciel tout bouché.
Météo-France avait dit : risque d’orage en soirée. Ca s’est très nettement amélioré, et pas un coup de tonnerre. Nuit tranquille en tente.
Météo-France avait dit : belle matinée Dimanche, orage en soirée. Ben là, oui, il a fait très beau le matin. Le soir aussi.

Nous, on a fait une belle course (pic central de la meije), comme les 20 ou 30 inconscients (parfois guidés) qui ont dormis au refuge de l’aigle.

Ecoutez bien météo-france. Carapatez-vous dès qu’ils prononcent le mot « orage ». Et, s’ils disent « beau temps », persévérez quoi qu’il arrive. Moi, je continuerais à prendre mes décisions sur le terrain.

Le premier qui arrive au paradis a un gage.

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

jc a écrit:

Faut pas mettre en doute les expériences vécues des autres. On
voit de tout en montagne.

Je ne met rien en doute.
Mon étonnement, c’était qu’un gars qui se donne l’occasion de contempler de tels spectacles (il a dû pleuvoir fort et longtemps, non ?) vienne me donner des leçons de prudence…

Sinon, les gars, c’est pas que c’est inintéressant, ce que vous dites : c’est que c’est hors-sujet.
La question de Ma-non, c’était pas : « y’a des éclairs partout, vous maintenez ou vous redescendez ». Sinon, je pense qu’on aurait tous été d’accord.

La prochaine fois, je lance un post « Je ne prends pas les prévisons de météo-france pour argent comptant ». Ca sera plus clair…

Posté en tant qu’invité par strider:

c’est sur que la météo n’est pas une science exacte : la dernière fois le dimanche 12 juillet elle s’est sacrément planté au massif du Mont Blanc, pas de grand beau ni de regel comme ils avaient prévu…et puis parfois on as le droit à l’inverse comme tu as dit…mais c’est le propre de la montagne qui de perturber les climats et les prévisions…
ça me fait penser à ami du refuge de la parrach’ qui dit souvent « si t’écoutes la météo, tu restes au bistrot! »
mais bon en cas de menaces d’oragevoire de tempêtes vaut mieux partir très tôt et sur des trucs pas vraiment engagé, et il y a du choix…

Posté en tant qu’invité par strider:

euh 12 juin, pas 12 juiillet!

Posté en tant qu’invité par marc:

Si tu vas faire une course d’arète , ya pas besoin de reflechir 1h en cas de risque d’orage mème minime.
Quand tu te fais prendre par un orage en altitude dans une voie rocheuse , le melange grèle et neige humide, transforme en 5 minutes les fissures et diedres en cascades.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Et bien moi j’ai fait confiance à MF qui annonçait du beau temps samedi dès la matinée. Il fallait y croire pour partir d’Annecy sous la pluie pour monter à la Colombière et plutôt frisquet au col quand on est sortis des voitures.
Finalement dans la marce d’approche on a très vite quitté les polaires, en haut le rocher était sec et on a eu des conditions excellentes. Sans MF j’annulais.

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Pour ceux qui comme l’Urbain pensent qu’on peut toujours tenter le coup, une petite
histoire qui remonte à 7-8 ans, à l’Obiou (arête du Malpasset : rando aérienne, rochers pourris, passages expos, on met un peu les mains).
La météo annoncait des risques d’orages violents pour tout le we. On était deux du style « rien ne nous arête, et puis on saura toujours faire 1/2 tour à temps »

Samedi :
Pas un nuage. On décide qu’on va monter jusqu’au refuge, « pour voir ».
Temps magnifique jusqu’au soir. On a eu bien raison de venir.

Dimanche :
5h : Bruine légère. On diffère le départ.
7h : Ca a l’air de se lever, on tente le coup.
9h : Quelques nuages, sensation de beau temps. On commence l’arête. On est dans la brume 5mn, puis au soleil, puis dans la brume…
10h : Mon copain sent les abeilles. On décide un demi-tour immédiat.
10h03 : Badaboum, tout autour de nous. Un coup de foudre toutes les 30 secondes, pluie, grêle intense. La température chute de 15 ou 20°, le sol devient glissant.
On descend en courant, n’importe où, comme on peut entre les barres rocheuses. Terrain raide, pourri, avec des névés. On s’en est tiré avec une belle frousse, et on a eu la chance que « ca passait » par où on est descendu. Mais c’aurait pu plus mal finir.

Les leçons que j’en ai tirées :

  • Des fois, on a raison d’être froussard.
  • En cas d’orage, le risque de se casser la g… en s’enfuyant est encore plus grand que celui de se prendre la foudre. Mais la peur altère le jugement, et sur le coup on y pense pas trop.
    Pour aller + loin, tout bon manuel de montagne explique qu’il faut se débarasser des éléments métaliques, s’éloigner de la crête, se mettre sur un endroit « moins exposé » et attendre que ca passe.

Moralité : on a toujours la possibilité de revenir, et il vaut mieux se dire « on aurait pu » que « on aurait pas du »…

Posté en tant qu’invité par dardenne marie-ange:

Il ne faut surtout pas prendre de risques inutiles. Ce serait idiot et aussi faire peur à vos proches.

Posté en tant qu’invité par lou:

et quand par exdemple, on bivouac, en pleine montagne, sous tente et que l’on entend les « abeilles », quelle est la reaction à avoir, que peut on faire?

Posté en tant qu’invité par jc:

Déjà, éloigner tout ce qui est métallique, et en particulier éviter que la tente ne soit la cible privilégiée de la foudre, en « arrondissant » les pointes qui dépassent: certains mettent (mettaient?) des pommes de terre dessus!! Faut pas attirer la foudre, hein?

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Paul G a écrit:

Pour ceux qui comme l’Urbain pensent qu’on peut toujours tenter
le coup

Non, je ne pense pas qu’on « peut toujours tenter le coup ».
C’est le « toujours », qui, à mon avis, conduit tout droit à la morgue, à plus ou moins long terme. Mais bon, une petite audace de temps en temps…
Ceci dit, c’est vrai, aller planter le bivouac à l’aigle par risque d’orage, c’était un peu osé.

  • Des fois, on a raison d’être froussard.

Je suis 100% d’accord. Je me méfie comme de la peste des intrépides.

Posté en tant qu’invité par jc:

Tout ça, ça me rappelle une descente en rappel du Grand Pic de la Meije (et c’est long…) parce qu’arrivés un peu tard en haut, on n’a pas risqué de se prendre l’orage sur les arêtes (mortel !), la météo avait dit « orages localisés probables en fin de journée sur les sommets », donc on a joué la sécurité: bien nous en a pris: qq heures plus tard: son et lumière, toutes les places étaient gratuites et pourtant y’avait plus grand monde… le bivouac 150m au-dessus du Promontoire because corde coincée, grésil, nuit tombante… eh ben je vous dis que je n’ai pas regretté ma décision de ne pas poursuivre sur les arêtes, même si à 3300m l’orage n’est pas agréable non plus. Y’a des endroits qu’il ne faut pas fréquenter par temps incertain, sinon c’est l’espérance de vie qui devient incertaine.

Posté en tant qu’invité par Francoise:

Dangereux, les orages?
J’ai lu avec une attention de moine copiste toutes vos petites histoires.
Or, que constaté-je à l’issue de cette attentive lecture? que constaté-je?

Je constaté-je que finalement, il ne vous est rien arrivé.

Ceci recoupe mes propres expériences. Après avoir subi quelques orages, en une quarantaine d’année de carrière alpine, et ben il ne m’est rien arrivé, je suis toujours là.

Dangereux, les orages? Laissez-moi rire!

Posté en tant qu’invité par Francoise:

Ha-ha! je ris…ha je ris!

Posté en tant qu’invité par dan:

Rebuffat ( Monsieur…) a écrit un chouette texte qui s’appelle: Enthousiasme et Lucidité… je crois que ce sont 2 qualités importantes pour partir et être bien en montagne!!! mais bon… j’dis ça… j’dis rien!

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Francoise a écrit:

Je constaté-je que finalement, il ne vous est rien arrivé.

J’m’en vas dire une bétise mais… l’au-delà est-il connecté au web ?

Curieux tout de même, aucun foudroyé n’est venu nous dire bonjour…

Posté en tant qu’invité par Paddy:

J2LH a écrit:

Francoise a écrit:

Je constaté-je que finalement, il ne vous est rien arrivé.

J’m’en vas dire une bétise mais… l’au-delà est-il connecté au
web ?

Curieux tout de même, aucun foudroyé n’est venu nous dire bonjour…

c’est parce que les liaisons sont très mauvaises depuis l’au-delà…surtout par temps d’orage :wink:

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

40 morts foudroyés par an en France (stats FFME). Je ne sais pas combien l’ont été en montagne, mais si tu peux nous expliquer ce qu’il y a de drôle…