Nostalgie des refuges d'antan

Posté en tant qu’invité par Alpideluxe:

Digression issue du sujet Critique des refuges.


J’ai la nostalgie d’une époque révolue que je n’ai jamais vécu.

Où sont les ‹ refuges d’antan › ?
Les rares derniers restants, « vestiges du passé d’un Age d’or de l’alpinisme, 19ème siècle - début 20ème siècle », sont en voie de « dénaturation » (rénovation, dit-on). Je pense, par exemple, au cas du ‹ Refuge de l’Aigle ›.

Fonction essentielle d’un refuge ?
« Un refuge de montagne est un bâtiment situé en montagne et destiné à fournir ABRI, et éventuellement nourriture, aux alpinistes et randonneurs. », dit-on.

De cette définition générale, je retiens surtout le mot: ABRI. C’est-à-dire une endroit ‹ pour se réfugier, se mettre à l’abri › en cas de nécessité. Un endroit mis à la disposition des itinérants de montagne (alpinistes ou randonneurs) pour une pause nécessaire d’acclimatation à l’altitude, et tout simplement pour se reposer et passer la nuit avant de poursuivre son chemin le lendemain.

Les temps ont changé…

A présent, une majorité de refuges avec service de gardiennage bien utile pour assurer des abris ‹ en bon état › avec au moins de quoi se réchauffer, également salutaire pour la sécurité et les secours en cas d’urgence.

De plus en plus de refuges rénovés avec de nouvelles infrastructures apportant des commodités rendant le confort plus que minimale. Est-ce pour répondre à une clientèle devenue de plus en plus exigeante ? Je me pose la question.
Pourtant, il reste encore des touristes qui recherchent le caractère montagnard authentique d’antan qui semble se perdre au fil des générations.

Refuge = ABRI mais A RESERVER, de préférence.
Logique qu’il vaut mieux prévoir le nombre de clients pour s’approvisionner suffisamment en nourriture et gérer à temps la logistique en vue d’offrir un service qui s’apparente à celui des hôtels-restaurants puisque certains refuges proposent même des soirées-banquets (où la réservation préalable est toute justifiée), et j’apprécierais ce plaisir attrayant de pouvoir fêter des évènements de vie dans des haut-lieux retirés de montagne…seulement, c’est juste que j’ai l’impression qu’on s’éloigne un peu de la fonction première pour laquelle les refuges ont été construits par les ‹ Pères de l’Alpinisme ›.

La modernité, je n’ai rien contre…c’est une bonne initiative d’installer des panneaux solaires sur leurs toits même si cela gâche un peu l’esthétique du style pittoresque montagnard.

Les technologies de la communication bien indispensables, entre autres, pour recevoir les infos météo primordiales à tout moment.

Et la réservation en ligne…

Réservation de refuge ou réserver pour bivouaquer à proximité, plus qu’un conseil, presque une obligation.

Et puis… peut-être aussi à l’avenir, devoir réserver pour emprunter les sentiers des Alpes (comme cela se fait déjà en Corse, d’après ce que j’ai lu).

Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi je trouve cela décevant.

Posté en tant qu’invité par Ouam:

Si tu es si nostalgique, je me ferais le plaisir de te remémorer une époque, ou même les refuges n’existaient pas!!

Dis moi, s’il te plait : tu pratiques la montagne avec une corde en chanvre ou pas ?
Tu n’utilises ni coinceurs, ni friends, mais uniquement des pitons ?
J’espère que tu n’as pas un des ses duvets high-tech qui te permet en bivouac de ne pas souffrir du froid! Ce serait trop facile…
Tes crampons sont de vieux dix pointes sans pointes avant, ton piolet est droit avec un manche en bois ?

Le problème dans ton discours, c’est que tu es nostalgique de ce qui se passait avant, et d’une vision de la montagne qu’il y avait avant… mais t’es tu posé la question de la vision de la montagne qu’avait nos ainés ?

Et bien ils avaient une vision futuriste, moderniste, avant-gardiste! La construction de refuges fut une vraie révolution, on y trouvait un confort incroyable, par rapport à ce qu’il y avait en bas à l’époque… Le piolet et les crampons, pareil, d’une modernité sans précédent!

Comment peux-tu te revendiquer des Pères de l’Alpinisme, si moderne, si visionnaire dans leur approche de la montagne lorsque tu souhaites un retour dans le passé ??

Si tu veux avoir froid, dormir avec des couvertures qui grattent, te battre pour t’endormir entre le chant du vent et la tronçonneuse de ton voisin, si tu veux la montagne « à la dure », et bien le bivouac reste ton ami… et il est encore moins cher et encore plus précaire que ton refuge… tu pourras vivre la vraie montagne et ses vraies valeurs, sans avoir à subir les prétentions de confort d’une majorité d’entre nous!

Posté en tant qu’invité par iXmarx:

L’évolution vient surtout de la fréquentation.

En gardant le concept d’abri, cher à alpideluxe, on obtiendrait un vrai foutoir au milieu d’un immense champ de merdes, genre les trottoirs des grandes villes française avant la répression anti-maitresdégueux

Le « confort » n’est que la conséquence de l’organisation des lieux capables de supporter une fréquentation importante tout en minimisant les nuisances.

Il n’y a qu’à voir l’état des refuges d’hiver pour imaginer ce que deviendrait des refuges-abris en quelques semaines… et cela n’est pas la faute du gardien vu qu’il n’y en a pas, mais bien des utilisateurs dont nous faisons tous partis.

J’ai commencé la montagne dans les années 65 (1965 pas 1865). Il n’y avait pas de réservation. Le gardien accueillait tous ceux qui se présentaient. Effectivement, c’était parfois un peu le bordel mais j’avoue qu’on se marrait un peu plus que maintenant dans les refuges. Si tu lui demandais, il te faisait même cuire tes provisions.

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

c’était un refuge, quoi.
Un refuge où l’on trouvait… refuge (d’ailleurs on ne dit pas trouver auberge ou trouver hotel dans la langue française)

En Corse ils ont visiblement trouvé la solution pour deshoteliser les refuges.

T’es bien sûr que c’etait pas 1865?

Posté en tant qu’invité par Ouam:

et bien François, j’attends de venir te voir dans ton refuge !! C’est quoi son petit nom ??
Ca doit être super!
Dis moi, sans réservation, tu fais tous tes portages à dos d’homme ?
J’espere que t’es ou seras à Planchard, l’Aigle, tu vas te mettre une sacré caisse !!!
Et puis, cuisiner gracieusement la bouffe des autres, c’est vraiment sympa! tu dois être rentier non ?

Non mais sérieusement… Y’en a vraiment qui se rendent pas compte du travail là-haut… Je me demande sur quelle planète vous vivez!

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

Lake Louise

Posté en tant qu’invité par Ouam:

j’ai pas saisi la blague… :frowning:

…ben la planète que nous a laissé nos aînés, scandaleusement sclérosée, du noyau jusqu’au fin fond de la tronche de ses habitants !!

Posté en tant qu’invité par Ouam:

décris-moi ton point de vue… ça m’interesse!! plutôt que de commenter une phrase que tu sors de son contexte…

J’ai l’impression que tu n’as pas bien saisi ce que j’ai écrit…

Posté en tant qu’invité par Alpideluxe:

[quote=« Ouam, id: 919279, post:2, topic:90975 »]Et bien ils avaient une vision futuriste, moderniste, avant-gardiste! La construction de refuges fut une vraie révolution, on y trouvait un confort incroyable, par rapport à ce qu’il y avait en bas à l’époque… Le piolet et les crampons, pareil, d’une modernité sans précédent!

Comment peux-tu te revendiquer des Pères de l’Alpinisme, si moderne, si visionnaire dans leur approche de la montagne lorsque tu souhaites un retour dans le passé ??[/quote]

Cher Ouam,

Je constate que tu interprètes un peu trop négativement mon commentaire plus haut.

Oui, j’ai la nostalgie du passé mais je ne suis pas contre la modernité qui nous est salutaire quand, par exemple elle nous apporte du matériel ou des infrastructures meilleures d’un point de vue de la sécurité.

Je n’ai jamais dit que je me revendiquais des Pères de l’Alpinisme. J’ai apprécié que tu nous parles un peu de leur approche visionnaire de la montagne. Merci, pour ton information.

Je pensais que ce serait bien de pouvoir allier les apports de la technologie tout en conservant ce qui fait partie du patrimoine.

Je n’ai rien non plus contre le confort et que les refuges se dotent de plus de commodités, voire avant-gardistes. Et suivant cette évolution qui suit les changements des habitudes de la clientèle et les modes de notre époque , qui me semble (et je ne revendique rien, ceci n’est que mon point de vue personnelle) plus axée sur le résultat « tout en un » : vite fait et bien fait, avec le maximum de facilités sans trop se fatiguer, sans effort de patience ou d’endurance et sans risques), j’ai cette impression que les refuges modernes se rapprochent plus des auberges que de la définition initiale du terme « refuge » ou " simple abri". Il faudra peut-être un jour les renommer sous une autre appellation qui les décrit plus adéquatement. Ceci n’est que mon avis personnel…

Et pour arriver à offrir à la clientèle un tel confort très appréciable, je suis consciente et d’accord avec toi, qu’il y a toute un travail dur, une gestion difficile et une responsabilité qui repose lourdement sur le personnel de gardiennage, voire « tout sur les épaules d’une seule personne ».

En parlant de refuge, de cet abri dans un lieu hostile et isolé, j’ai pensé et je ne l’ai peut-être pas mentionné plus haut, que le « sens de partage et d’entraide » est tout aussi essentiel pour une question de survie, particulièrement lorsqu’il n’y avait pas ou qu’il n’y a pas de gardiennage. Quand chacun contribue à apporter une part de vivres et de matériel, et qu’il y partage de service, chacun y apportant ce qu’il peut même si ce n’est pas grand chose, avec pour récompense que l’hébergement temporaire se déroule bien.
Peut-être qu’il fût un temps bien éloigné où les itinérants avaient un peu plus de respect pour les lieux ou l’environnement, et cela est une question d’éducation ou de civisme.

Pas que le mode de vie soit absolument ‹ dur ›, je rappelle que je ne suis pas contre la modernité et contre quelques facilités particulièrement si elles garantissent mieux la survie ou la sécurité. Ne pas retourner complètement en arrière comme ne pas non plus effacer toutes traces du passé.

Pour la solution du bivouac, merci pour ta suggestion.

Nannn mais c’était une boutade à propos de nos chers aînés,…,perso j’préfère effectivement me retrouver dans un bâtiment rustique qui pue le moisi plutôt que dans les nouvelles constructions : j’ai l’impression d’être dans une maison de convalescence dans les nouveaux refuges (je pense notamment aux refuges de la Femma et du Fond d’Aussois, où il est même préférable de demander à coucher dans l’ancien bâtiment, mais ça ne doit pas être possible au Fond d’Aussois)

d’une manière générale, on voit bien que les refuges situés sur des circuits réputés sont devenus des réfectoires aseptisés…encore une fois merci les tours opérators et la clientèle friquée d’inciter à pourrir toujours plus l’environnement montagnard !!

…tant qu’ils vendent pas du beaujolais dans les refuges… :rolleyes:

PS : Private joke

Posté en tant qu’invité par Ouam:

[quote=« Francois, id: 919422, post:12, topic:90975 »]

J’ai l’impression que tu n’as pas bien saisi ce que j’ai écrit…[/quote]

et si, mon cher françois… J’ai trèèèèès bien compris que tu n’as pas de refuge et (certainement) jamais travaillé dans un refuge pour que tu es un tel discours…

Posté en tant qu’invité par Ouam:

désolé pour l’horrible faute d’orthographe…

[quote=« Alpideluxe, id: 919253, post:1, topic:90975 »]Les technologies de la communication bien indispensables, entre autres, pour recevoir les infos météo primordiales à tout moment.

Et la réservation en ligne…

Réservation de refuge[/quote]
Je ne vois pas ce qu’il y a de compliqué a lancer un coup de fil au refuge avant de monter! Avec la généralisation du portable, c’est un manque de respect total envers le gardien et son équipe de ne pas le faire!
Et si c’est vrai que pour les refuges parcourus et pour le weekend il faut s’y prendre à l’avance; pour d’autres ou pour y aller « en semaine » , même un coup de fil depuis la voiture sur le trajet aller suffit à contenter tout le monde si on s’est décidé à la dernière du but de la sortie!
(Fin mai, on a réservé à la cabane Monte Rosa à 10h pour le soir même, un mardi, et on a eu aucun problème ni de place, ni d’accueil…)

Quand tu passes plusieurs jours en montagne sans redescendre dans la vallée, que tu te trouves dans un pays étranger où tu n’as pas le bon forfait pour téléphoner.
Ou quand tu te fais prendre par le temps (aux deux sens du terme).

Tu peux demander à la cabane X si tu peux appeler la cabane Y pour reserver…dans le cas ou le portable ne passe pas!

Tu as ka acheter une carte à pré payement qui fonctionne partout!!!

Là c’est le seul cas excusable, mais généralement c’est pas le plus fréquent, ou alors tu surestime fréquemment tes capacités…