Nos petites histoires autour de l'escalade

Posté en tant qu’invité par TTM:

Apres la lecture de plusieurs, voir toutes les histoires (pfff, suit vraiment fatigue), j’ai tenu a remettre dans la boucle (a « upper » dit-on ) ces histoires pour que certaines personnes qui n’etaient pas encore sur le forum puissent les relire.

Mais surtout, que l’on puisse continuer a en raconter de belles …

Merci Papy, a+

Posté en tant qu’invité par shewit:

Alors voilà, mon histoire se passe sur la Sainte Victoire, une journée magnifique s’annonce ainsi que quelques projets qui promettent de belles suées, froides ou chaudes.
Après une ou deux couennes d’échauffement, je me lance dans un 6c bien dalleux bien teigneux sur lequel je me mets un charbon monstrueux et je me fusille les articulations sur des microréglettes qui font mal .
L’ascension se déroule malgré tout plutôt bien, et je finis par arriver au bout de mes peines . Mon collègue commence à me redescendre quand un coup d’oeil sur ma droite me permet de découvrir une voie qui ma foi parait bien sympathique, « Retour à la case départ » cotée je crois 7a et qui m’appelle irresistiblement.
-« Bloque moi, je regarde un truc deux secondes »
Un petit balancier et le tour est joué, me voila en plein repérage de voie et de prises, qui plus est sur ce qui semble etre le crux de cette dalle, elle aussi pourvues d’agréables petits rasoirs .
-« Bon j’essaie juste ce pas et après je descend! "
Je me pose, tatonne et finit par comprendre que le seul moyen de passer consiste a arquer comme un dingue sur une prise inexistante pour grapiller quelques centimètres avec mes pieds sur du rien du tout et ramper jusqu’a j’ai jamais su quoi: d’un coup « TAK! » la main qui part de la réglette d’un coup.
-« Bon c’est bon je descend. » J’arrive en bas, je jette un coup d’oeil a ma main qui jusque la ne me faisait pas encore trop souffrir et je constate qu’un bon centimètre carré de la peau de mon annulaire est semble-t-il resté sur la prise et que j’ai aussi un petit bout de mon majeur qui pend lamentablement le tout virant progressivement d’un blanc pâle a un rouge profond.
- » Ah! Ca commence à piquer. Oulala ca pique P*****! Ca fait trop mal file moi quelque chose j’en peux plus!"
Enfin bref voila comment gacher une superbe session en se charcutant un doigt sur une voie qui n’est pas la sienne, et bloquer deux doigts pendant un bon mois. Ca fait pas plaisir!
Voilà, mon doigt va mieux depuis et il me tadre d’aller en découdre avec cette dalle et, qui sait, peut etre recupérer mon bout de peau…

Posté en tant qu’invité par lutin de la forêt:

La météo était bien capricieuse, le mois passé avait été radieux mais ce mois de mai n’avait pas permis de grimper autant que souhaité.
Enfin, après un début de semaine de pluie continue, météo france annonçait une journée de vrai beau temps, qui coïncidait exactement avec un jour férié. Ce ne sont pas les idées qui manquent, je choisis donc une face plein sud pour que les gouttes de la veille sèchent au plus vite. Mais arrivés sur les lieux, le ciel effectivement parfaitement dégagé se charge par le bas de nuages, toute l’humidité précipitée les jours précédents s’évacuant de la vallée en contrebas. Qu’à cela ne tienne, le soleil chassera bien tout cela en montant dans le ciel.

Le topo est peu détaillé, je me suis déjà souvent baladé dans le coin et, sûr de moi, je guide mon compagnon de cordée au bout du plateau d’où nous devons descendre pour rejoindre le départ de la voie. Le brouillard qui monte de la vallée bloque toute visibilité, et après avoir descendu plusieurs centaines de mètres sur de vagues sentes, trempés par la végétation encore toute ruisselante, nous devons nous rendre à l’évidence de notre erreur d’itinéraire. Et entreprendre de remonter dans ces pentes broussailleuses, terreuses, sans véritable trace, se trouvant parfois confronté à de petits ressauts rocheux à escalader, tellement faciles a priori et là tellement retors en grosses détrempées, rocher moussu et graminées pour toute prises.

D’un coup d’un seul, nous retrouvons le plateau, quittant immédiatement le brouillard opaque dans lequel nous étions plongés. Que faisons nous? Rebrousser chemin? Nous avons perdu beaucoup de temps, mais moyennant de bien avancer dans la voie si nous la trouvons, c’est encore jouable. Alors nous relisons mot à mot le topo, pour retrouver le bon chemin; nous repérons le collet caractéristique sur la crête, et tout va bien, la sente de descente est cette fois bien marquée, pas de doute possible. Nous replongeons sans hésiter dans le brouillard, qui a pour seul avantage de ne pas nous révéler le fond de la vallée, limitant ainsi l’impression de danger lorsque les passages deviennent deviennent scabreux. Un cable, un second, nous descendons sans vraiment savoir où nous allons, et finissons par trouver le début de la voie, le tout début car il n’y a guère que le premier point de visible compte-tenu du brouillard toujours tenace.

Mon partenaire par le premier, longueur facile mais pour le moins humide, il disparait rapidement dans le vague. Je le rejoins et enchaîne sur le deuxième longueur, pour arriver sur une première vire, à partir de laquelle les difficultés commencent. Mon partenaire grimpe sans difficultés, je le suis avec moins d’aisance du fait du sac à dos, mais je profite néanmoins de la longueur; je repasse en tête dans la suivante, belle ligne peu soutenue qui amène sur une petite vire au pied du crux de la voie.

Mon compagnon de cordée s’engage dans cette longueur en tête, je le vois s’employer bien que la cotation reste abordable pour lui vu son niveau; la difficulté semble aller augmentant, j’attend mon tour venir. Lorsqu’il arrive au relai, après avoir enchaîné sa longueur, je me désencorde d’un brin pour y attacher le sac à dos et pouvoir grimper au mieux dans la longueur. Le départ est teigneux, de petites croutes et des réglettes à arquer pour traverser légèrement à gauche; cela s’intensifie encore au dessus, les prises s’éloignent et les pieds sont vraiment petits, ne permettant pas de reporter beaucoup de poids dessus. Les avants-bras commencent à souffrir, j’attrappe une réglette verticale main gauche sans plus savoir quoi faire; je vois bien un mouvement athlétique à faire, mais qui me semble très dur; mais mon partenaire me confirme qu’il est passé de cette façon; bon, je tiens ma réglette, monte le pied gauche à la verticale de ma main et je me lance, aller chercher une horizontale main droite… c’est fait, et cela m’a parut beaucoup plus naturel que je l’aurais craint. Ce n’est pas encore fini, un dernier pas dur, moins physique mais sur une réglette minuscule, je me force à ne pas écouter les avants bras gonflés et durs, je passe et rejoins le relai.

Nous n’en sommes à peine à la moitié de la voie, mais la suite s’annonce moins soutenue; après un bref repos, je reprend la tête dans une belle longueur continue, nous enchainons ainsi trois longueurs avant de se retrouver devant une deuxième difficulté. Le brouilard se lève enfin comme nous nous élevons, la vallée se laisse entrevoir par moments, mais c’est surtout le sommet qui attire notre regard. La deuxième longueur dure de la voie est moins délicate que la première, c’est surtour la fatigue qui comence à se faire sentir dans les passages athlétiques. La voie reste soutenue jusqu’au bout, où une dernière longueur aérienne permet de profiter de toute la face enfin visible; je sors en tête au sommet, soleil tiède de fin d’après midi qui permet de profiter pleinement de l’instant.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par PASCAL:

Petit clin d’œil au Pierre, la veille de lui dire « au revoir, rendez-vous dans un autre monde » avec sa famille et ses amis…
Cette histoire, Pierre, je crois que je te l’avais mailé, je la donne aujourd’hui à tous.

C’était en 1995 ou 1996, au Verdon, plusieurs héraultais avaient débarqué là pour grimper.
On s’était déniché un coin sympa pour se poser le soir venu et prendre des forces pour le lendemain. Nicolas et Daniel dormaient ensemble dans la CX break de Nicolas, je dormais dans l’express de Fabrice avec… Fabrice.

4 étoiles ? Les seules étoiles sont dans le ciel, et encore, elles tendent à disparaître, mangées par de méchants nuages. En fait de prendre des forces, la nuit est très agitée : eau rage, eau désespoir, le bruit de la pluie sur la carrosserie achèvent de ruiner mon rythme de sommeil, mais, plus encore, les cris de Nicolas et Daniel, trempés, finissent de me réveiller définitivement ; leurs pieds dépassant, ils avaient laissé le coffre ouvert !

Le lendemain matin, le réveil est très difficile pour tous, j’ai bien du mal à tenir sur mes jambes. Après un petit déjeuner où nous comatons tous, direction le belvédère ….

A notre arrivée, on ne peut manquer un camion aménagé, son propriétaire est seul, il semble regarder le paysage, très absorbé par sa contemplation. On n’ose le déranger, on commence à se répartir le matériel. Tous occupés à cela, nous remarquons à peine qu’il entre dans son camion. Je suis le seul à m’apercevoir qu’une fois ressortit, il porte un accoutrement et un baudrier plutôt inhabituels. Un signe à Fabrice, celui-ci prévient discrètement les autres. Nous nous arrêtons tous et commençons à nous rapprocher du gars, d’autant que celui-ci vient de se mettre debout sur le muret qui surplombe le vide ! « Bonjour, ça vous dérange pas si on regarde ? » demande l’un d’entre nous. « Pas de problème » nous répond-il.

Chacun se tait pour laisser notre homme se concentrer. « Bon, j’y vais ? » nous lance-t-il ; nos réponses sont un peu confuses mais il ressort un « c’est comme tu veux, gars !». « OK, c’est partit ! ». Dans la fraction de seconde qui suit, une légère flexion des jambes et le voilà qui se jette dans le vide, les mouvements comme dans un film au ralentit. Les gestes sont sûrs, maîtrisés. Quelques uns lâchent un « Oh putain ! » un peu étranglé par l’angoisse. Et, les yeux écarquillés, le rythme cardiaque s’accélérant, nous suivons tous ce corps qui n’en finit pas de tomber au fond des gorges ! « Mais jamais il ouvre ? ! » se demande l’un de nous ; les secondes paraissent des minutes, on a tous l’impression que ça fait trop longtemps qu’il tombe, le soleil qui écrase la perspective renforçant l’impression qu’il va finir dans le Verdon. La tension est trop forte et l’un de nous ne peut contenir un cri libérateur. Comme si notre homme volant nous avait entendu, on voit sa main droite se rabattre vers sa hanche et chercher la poignée libératrice. Après un ou deux tâtonnements, il l’attrape et tire, le parachute est libéré ! Un virage et il disparaît de notre vue derrière un surplomb.

Nous restons tous quelques instants le regard bloqué sur ce morceau de caillou derrière lequel la voile s’est volatilisée. Puis, les commentaires commencent : on est tous impressionnés, sous le coup de l’émotion, on a tous cru que sa chute avait duré une éternité. Et c’est partit pour la discussion sur les dangers de cette pratique, la prise de risque, la technique prépondérante pour limiter les variables aléatoires, a-t-il ouvert au dernier moment, quand sait-il qu’il doit ouvrir…

On met un bon moment à se replonger dans les préparatifs du matériel. Prêts pour descendre en rappel, on entend une voix nous demander « Oh putain ! Qu’est-ce que vous foutez là ? ! ». Nous nous retournons et nous voyons Domi, un Héraultais qui avait eu la même envie que nous de grimper au Verdon et qui sort d’une voie sous le belvédère (laquelle ?). On lui demande tout de suite s’il a vu passer notre homme volant. « Arrête ! Le boucan qu’il a fait ! J’étais en train de grimper quand j’ai entendu un bruit tellement monstrueux que j’ai cru que la falaise toute entière me tombait sur la gueule ! La peur de ma vie ! Je me suis vu mourir ! Puis j’ai aperçu un corps qui tombait. » Il était dans un état émotionnel tel qu’il a pensé à un suicidé, un touriste qui aurait perdu l’équilibre, un accident d’escalade.

Je vais garder cette image de cet homme qui tombe toute la journée.
Est-ce une explication à ma piètre performance grimpesque ce jour là ? Ca m’arrange de le croire…

Posté en tant qu’invité par tutu:

ce fut dans le verdon ou nous avions ma copine et moi attaqué les rappels à 19hs et ou nous avions sorti la der à la nuit la lune éclairant les spits,peut etre as tu connu si belles choses et que tu en connais bien d’autres la ou tu es,en tout cas à un de ces jours à@@]#[|```|`||]]]]}}]à

Posté en tant qu’invité par Pascal F:

C’était en 1978, 79 ou 80, je ne sais plus…
En tous les cas le mythe existait et l’article d’AlpiRando me rendait fou…
Avec Christophe, on avait enfin une voiture, une superbe GS blanche, bourrée à craquer, car on partait pour 2 mois.
On partait de Paris et le 1er arrêt se faisait à Bleau, puis selon le temps, un petit stop au Saussois ou à Surgy et enfin direction Cham…
Cette année là, comme quoi…, la météo était pourrie. Neige au plan de l’aiguille, Aiguilles entièrement platrées, pluie aux Houches, bloqués sous la tente plusieurs jours de suite. Moral en berne.
On décide de descendre dans le Valgaudemar. Normalement il fait meilleur et l’Olan nous tente. Montée en refuge, discussion sur l’itinéraire avec le gardien et… Pluie pendant la nuit et tout couvert le matin, on redescend.

Y en a marre !! On va au Verdon. On aura peut-être trop chaud mais au moins il fera beau. Et on se prend à rêver : Nécronomicon, Mangoustine Scatophage et sa longueur en 6c+, Triomphe d’Eros et le cable contre Jesus Christ Dardicule :wink: Dingomaniaque, l’Eperon Sublime, Pichenibule et l’engagement après la traversée. Le toit ne se faisait qu’en A0 à l’époque, sur spit de 8 ;-))

On dormait dans un champ de lavande à la sortie de la Palud. Réveil à 11h, petit déj sous le cagnard, choix de la voie et en route. Les rappels flippant et puis l’escalade magique et majeure ! Pas spécialement engagée puisque c’était plutôt mieux équipé que dans biens d’autres endroits, à l’époque ;-))

On se lance dans Pichenibule… Put…, pas facile quand même. Vive l’ASE et la vache au baudrier ;-)) C’est à moi que reviens le passage du bombé et la sortie. Comme le bombé se fait en A0, à part que c’est un peu physique, ça passe sans problème. Juste savoir dire au bon moment « bloque » et « le mou ». Mais quelle ambiance, quel gaz. C’est hallucinant. Il fait grand beau et chaud avec du vent. On doit être les rois du monde…

Et le bombé est terminé. Le clou suivant est 4m plus haut. J’ai des bacs en face des yeux mais je ne vois rien après. Normalement, c’est V+ mais… Et le vol ne faisait pas vraiment partie de ma culture grimpesque, encore moins ici, à cet endroit, avec le Verdon tout en bas, Christophe que je ne vois plus car il est sous le bombé et l’impression d’être supendu comme une mouche sur sa vitre…

Bon, ben essayons quand même…Je monte les pieds, donc la tête et là, je découvre deux autre bacs. Ok, c’est déjà ça… Rebelote et encore la même chose. J’arrive au clou, que je mousquetonne et ça semble être pareil au-dessus. Je me décontracte évidemment et je continue et c’est jouissif !!! C’est de la ballade sur un mur vertical où on ne voit les prises qu’au dernier moment, juste à la sortie d’une voie mythique. Je gueule réellement de joie, de bonheur et surement de soulagement aussi (il n’y aura pas de vol aujourd’hui). Et je sors sur le plateau, pas loin d’un belvédère avec plein de gens qui regardent.

Mamam, maman, viens voir ya un pirate qui vient de là !! Et les parents arrivent, sourient gentiment et expliquent à leur gamin… Moi, je suis fier comme un bar tabac !! Et j’en rajoute en assurant Christophe !! Ben oui, quoi, il faisait chaud et il y avait du vent. Et les cheveux longs c’est chiant quand on grimpe. Alors, je m’était mis un foulard noir sur la tête et j’était le pirate de Pichenibule.

On est c… quand on a 20 ans, non ? ;-)))

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Merci à tous ceux qui continuent à faire vivre ces petites histoires, chères à Pierre Rouzo.
Il serait heureux de lire la suite…
Alors à vos plumes !

Parce que j’ai adoré cette discussion je la fait remonter avec ma petite histoire…

On était a Tautavel.
Mon camarade me dit, tiens, vu que tu a les coinçeurs, on peut grimper là ça a l’air facile.
Moi, pas trop chaud, mais pas si difficile a convaincre quand il s’agit de grimper…j’y vais. Terrain d’aventure, donc, de toute façon on avait pas le topo, et puis ca avait l’air ni dur ni équipé.
Bon, soit, je fais un peu le sanglier en évitant les buissons, a 20m de haut, je tombe sur un os, un pas pas difficile mais la protection moyen.
Je me lance, et la horreur, la prise qui me plaisait bien bouge, gloups, je passe, met un coinçeur pas trop bien placé mais qui a le mérite de tenir.
Une petite plateforme au dessus de buissons, je fais plus le malin.
La, un autre pas a passer mais j’avais un peu le moral dans les chaussettes, je prends mon temps, j’hésite, je vais un peu plus haut, pose un coinçeur, et redescends.
Après un moment d’hésitation, je me lance, au bout d’un peut de tatonnement, j’arrive a un magnifique bac main gauche. Je me dis ouf, au dessus y’a un petit arbre ou je prévoyais de faire un relais. je place la main droite a coté de la main gauche (un vrai gros bac donc), j’y vais franco pour passer ce pas… et…bradoum, je suis sur le buisson, et demi seconde et je crie « ATTENTION CAILLOUUUUU »
Une grosse pavasse m’était resté dans la main, en tirant dessus elle a du passer au dessus de ma tête.
Deux ou trois boum, un gros plouf dans la rivière et heureusement le truc n’est tombé sur personne.
La je fais pas fait le fier, j’ai vu la main en sang, une entaille sur la moitié de la paume, pas si profonde finalement, mais sur le coup…
Il a fallu se défaire du buisson, les coinçeurs qui s’accrochaient aux branches…, j’ai mis une sangle autour d’un rocher (dans lequel j’avais pas trop confiance, ils m’ont descendu a un endroit ou j’ai pu faire un relais, et redescendre… enfin!

Une petite opération de sauvetage par mes camarades de grimpe, et j’ai pu récupérer ma quincaillerie.

La morale de cette histoire: j’écouterais plus mon pote quand il me dit va y ça a l’air facile, c’est promis! Enfin je crois.

Posté en tant qu’invité par Loïc.66:

37° c’est la canicule ! un vrai four , le calcair est même brulant , plein sud , je sais pas qu’elle était la température aux pied des voies mais ça devait frôler les 40° … Je pars avec un ami au secteur "L’indien " faire la voie du même nom , 3 Raisin .
Je vais partir pour ces 80 mètre d’escalade en tête que je ne pourrais sans doute pas apprécier a cause de cette chaleur .

Première longueur , un longue dalle de 25 mètre , coucher … Le dos en plein soleil a peine 10metres je suis en nage , les sensations au niveau des pieds deviennent médiocre , je continue aprésiant néanmoins , la dalle extrêmement compact met les mollets a rude épreuve , les doigts aussi , il va falloir beaucoup de concentration pour cette ascension … J’arrive au relai , ma plaquette est brulante j’assure mon ami qui arrive rapidement au relais , en nage lui aussi , il s’empresse d’enlever ses chausson pour faire respirer ses pied … Je risque donc beaucoup si je reste sur la vire … dommage l’ombre de larbre était un minimum réconfortant . Devant moi une vingtaine de metre de fissure au milieu de la dalle , j’ai pas l’habitude ici on grimpe sur réglettes sur des dalles couché … je vais devoir faire au mieux , les prise son bonne les main mouillé ne me gène pas , je commence a perdre énormément d’eau , j’ai très soif , c’est fatiguant et épuisant la longueur est interminable l’ombre minime du buis au relais me nargue ! Arrivais au relais manip et je repars vite , il y a un jolie toit sur la 3eme longueur … mais pour y arriver un grand dierdre , le style est agréable , l’adherance parfaite toujours , même si la sensation est toujours manquante … L’ombre du toit , une bénédiction , au dessus la sortie , un grand plaisir a passe le toit aider du dièdre et des gros bac … La voie débouche sur un grand plateau , un tout petit vent sur mon dos trempé c’est tellement agréable… j’ai maintenant envie d’en finir , mon relais sera une sangle autour d’un béquet et assurage au demi cab !
Maintenant il faut descendre en rappel ou prendre le pierrier qui aurait etait un bon jeu par temps agréable , on prefer tirer un rappel

L’indien 5c , 5b , 5c … Falaise de Vingrau , Secteur de L’indien

Je viens de faire l’une de mes plus belle voie , ma première grande voies … La chaleur devient vite étouffante on descend sur le secteur au dessous de la route , faire une voie en attendant mes parents … un 6b+ erreur d’itinéraire , je voulais faire un 6a .
Le nom de la 6b+ " Surprise sur prise " Je me suis bien fait avoir … la c’est sur . Je laisse une dégaine fait tomber la corde contourne la falaise pour tirer un nouveau rappel … La monté au petit plateau est épuisante , je fais la manip concentré mais rapidement , la j’en ai vraiment marre de cuire ! la racine d’un buis fera l’affaire .

La voiture arrive nous attend … 100 mètre a porter le sac …

Merci pour vos petites histoires, azeryu et Loïc.66 ! :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Pascal F:

Un été pourri de plus à Chamonix avec Christophe et Nicolas. Tout est platré, impossible de tenter quoi que ce soit mais tellement ras le bol d’attendre que nous décidons d’aller faire la Rébuffat à l’Aiguille du Midi. C’est une face Sud, donc ça doit aller…

On arrive au pied et on est manifestement pas les seules à avoir pensé cela. Devant une cordée de 2 anglais suivie d’une cordée de 2 polonaises.

J’attaque les 1ère longueurs et c’est vrai que dans ces dalles du bas de la face, c’est tip top. On a bien fait de venir. La fissure en S est passée, nous continuons à tirer des longueurs en diagonale vers la gauche et nous rattrapons les 2 polonaises qui sont scotchées à un relais.

Elles semblent épuiser et quand nous leur demandons si cela va, la réponse est non. Elles se sont lancées dans la voie en pensant que V+ voulaient dire qu’il n’y avait qu’un pas de ce niveau et en oubliant que l’escalade à Cham est très souvent physique. Moralité : plus rien ni dans les bras, ni dans la tête. Nous passons devant et le dernier de notre cordée de 3 s’encorde avec elles. Une cordée de 5 est en train de faire la Rébuffat. C’est sur, on va faire un temps…

Pour tout arranger, on passe à l’ombre, dans une partie bien encaissée qui ne voit pas beaucoup le soleil. Et comme les conditions étaient pourries et bien là neige est bien présente. Changement de style : on ressort les grosses et on attaque le style ramping-nettoyage-grelottage-pétochage. Un doux mélange conduisant à la sempiternelle conclusion : « Mais qu’est-ce que je fous là… ». Les anglais de devant, certainement adeptes du Ben Nevis en hiver s’en sortent beaucoup mieux mais nous voit et indiquent qu’ils nous laisseront un bout pour la dernière longueur bien mixte. Merci à eux.

Côté polonaises, c’est toujours pas le top : j’assure Christophe et tout d’un coup je me sens tirer vers le bas avec un poids incroyable au bout de la corde. Heureusement, je suis derrière un énorme bloc décollé et je me retrouve avec les marques du granit sur la joue, tellement je suis collé à lui. En fait, ça n’était pas bien grave : juste une des polonaises qui ne trouvant pas de prise a décidé de remonter à la corde la reliant à Crhistophe qui un peu surpris a tout laché. Tout va bien… On est presque au bout.

Arrivé au sommet, il est bien tard, installation du rappel pour redescendre sur les barrières et rejoindre la gare du télé. On est en conditions hivernales. C’est vraiment le top.

1er rappel et relais : Christophe sur clou, Nicolas et moi sur un autre. Une des polonaises descend mais est tellement crevé qu’elle n’arrive pas à s’arrêter au bon niveau et se retrouve 3m trop bas et trop à gauche. On lui passe un bout et on la tire. P…n, c’est pas facile et je commence à en avoir ras-le-bol. Elle arrive tout de même doucement au relais et là je vois Christophe qui s’en rien dire, passe une sangle derrière un becquet, en rajoute une sur son piton et nous vache Nicolas et moi sur ces nouveaux points. Une fois fait, il nous fait regarder le clou sur lequel nous étions : l’anneau est en train de s’ouvrir. Tout va bien, je vous dis !!

2ème relais sans problème. Pourquoi ? Je ne sais pas. Remonter à l’aiguille idem mais… La dernière benne est partie ! Super : une nuit dans le frigo avec juste un sac à dos comme duvet. Serrés à trois pour se tenir chaud et justement même pas à 5 !!

Et le lendemain après la descente, juste un merci mais même pas un petit bisou…

La vie est trop injuste et on devait vraiment être moches ;-)))

Une histoire d’escalade qui a marqué ma carrière de grimpeur. peut être pas tout à fait terminée j’espère (la grimpe évidemment).

Il y a une vingtaine d’années je fais la voie des Parisiens à la Pelle avec 2 amis de mon club, entièrement en second et je suis impressionné de passer ainsi dans les pas des Paragot et Bérardini
Trois ans après je me sens prêt à y retourner avec mon compagnon de cordée de l’époque (D…). Nous sommes en septembre, la météo est excellente, le départ de lyon est prévu à 5 h du matin. A 9h mon pote s’amène complètement hagard, il n’a pratiquement pas dormi suite à sa rupture avec sa copine. Désappointés on change d’objectif et on déclare à mon épouse qu’on va passer la journée en école d’escalade à Doizieux.
A peine avons-nous quitté Lyon que germe en mon esprit que si on ne la fait pas aujourd’hui il est possible qu’on ne la fasse jamais ensemble cette voie, et je décide mon ami de prendre la direction de Saillans.
On arrive au parking sur la route du col de la chaudière vers 11h30, équipement, sac à dos, on planque un petit sac avec les papiers dans le bois à 50m de la route et on attaque l’approche.
Nous sommes au pied de la voie à 12h30. j’attaque tout de suite la 1ère longueur facile ,D… arrive au relais un peu essoufflé, il faut dire que je l’ai poussé à accélérer.
Et la il m’annonce qu’il ne se sent vraiment pas en forme et me laisse repartir en tête. Je suis un peu inquiet, d’habitude on grimpe toujours en réversible et on a le même niveau ce qui nous permet de récupérer au relais.
Mais finalement j’avance bien et les longueurs s’enchainent jusqu’à la traversée sur les poupées de silex. Pas dure mais tellement belle, c’est pour moi un des plus beaux passages d’escalade que j’ai fait à ce jour. Les manœuvres de cordes prennent du temps, quelques nœuds nous ralentissent. Je passe la fissure déversante en tire clou sinon c’est 6b et je suis trop juste pour la faire en libre avec la fatigue qui commence à arriver. Arrêt casse croute, on se sent bien et plus de doute on sortira cette voie mythique sans problème.
Nous continuons et soudain je me rends compte que le soleil vient de se coucher, nus n’avons pas vu passer le temps et il nous reste deux longueurs pas très difficiles. J’accélère le rythme et on fait la dernière alors que la pénombre avance dans cette face tournée vers l’est.
Je cours dans la pente derrière la sortie et D… suit au galop sans que j’installe un relais.
Ouf dit-il c’est bon !!j’ai cru qu’on y passait la nuit accroché à des pitons !! je love la corde en courant vers le pas de Picourère, en effet je sais pour y être venu 3 ans plus tôt que il ya un passage délicat et je ne veux pas le passer de nuit.
Le passage raide est franchi alors que la nuit devient noire et on rentre dans la forêt. Le chemin est recouvert de feuilles mortes et on le perd rapidement il est près de 21h30.
Nous pensons être tirés d’affaire et on décide de descendre doucement pour ne pas prendre de risque (il y a quelques barres rocheuses qu’il vaut mieux ne pas sauter).
Vers 22h30 nous tombons sur la route sans trop savoir si la voiture est plus haut ou plus bas, on part vers le haut. 10 minutes et on trouve la bagnole. D… va chercher le sac pour se changer et revient bredouille…… il est introuvable dans le noir. On cherche une heure et on finit par décider de descendre à Saillans pour trouver une lampe de poche. Nous sommes en possession des clefs car on les emmène toujours avec nous au cas ou quelqu’un trouverait le sac par hasard. I est près de minuit quand on sonne à une maison près de Saillans, le proprio nous ouvre et sympa nous prête une lampe. On remonte et le sac est retrouvé vers 1 h du matin. Retour à Saillans pour rendre la lampe et on prend la route, arrivée à Lyon vers 3h30 du matin et là on se prend une engueulade monumentale par ma femme morte d’inquiétude et sur le point d’envoyer les secours à ….Doizieux.
Cette journée et cette voie resterons gravées à jamais dans mes souvenirs comme étant une des plus belle vécue avec avec mon pote D……