Non au Tour de France au Col de Sarenne/Ecologie

[quote=« B.A., id: 1443565, post:193, topic:127335 »]

Merci.

Je comprends parfaitement le sens de ta remarque me concernant. Mais il ne faut pas voir ici un acharnement de ma part.
Je crois que c’est justement parce que je suis sensible à la démarche d’ingmar que j’essaie de prêcher le contre pour faire ressortir le pour. Je m’explique :
1° : Je suis viscéralement contre l’expansion des stations de ski, et je rappelle au passage que pour bon nombres de "petites stations"de moyenne altitude, on assiste à une fuite en avant vers le « tout ski » avec toujours plus d’aménagement et d’investissements (canons à neige, télésièges débrayables, parcs de dammeuses renouvelées, etc) alors que l’enneigement et déficitaire 4 hivers sur 5 et que ces stations survivent avec l’argent des collectivités, donc notre argent. Mais là, pas un mot, on laisse faire. Il est plus « porteur » de stigmatiser une grande station (l’Alpe d’Huez par ex). C’est plus porteur mais certainement pas significatif de la dégradation du patrimoine montagnard auquel je suis attaché. Donc pour moi, mener une lutte contre ces géant du ski, c’est un coup d’épée dans l’eau sans intérêt et surtout vain.
2° : Je ne suis pas un inconditionnel du Tour de France, bien au contraire. Mais j’ai la faiblesse de penser qu’une mobilisation contre le tracé de cette énorme machine est également vaine. Aussi, mettre en avant 3 marmottes pour s’opposer à cette épreuve populaire entre toutes est un combat qui ne mérite pas autant d’enthousiasme. Et lâchement, j’ai envie de dire que s’ils passent là bas, au moins ils ne passent pas ailleurs !
3° : Le « totem » du Mont-Aiguille était à mes yeux de passionné du lieu une cause juste dans la mesure où c’est (encore) un espace protégé (Réserve du Parc) et hautement symbolique pour le Dauphiné. Le goudronnage de la route de Sarenne, à deux pas des remontées de l’Alpe, ne me parait pas aussi symbolique. Mais je veux bien faire mon mea-culpa, s’agissant d’un secteur que je ne fréquente pas (et pour cause !).
4° : Je fais partie des nombreux déçus de la forme qu’a pris ces dernières années le combat écologiste. Les dernières élections présidentielles et certains couacs médiatiques récents ne m’ont pas rendu optimiste ! Aussi, se mobiliser pour 3 marmottes alors qu’on est en train de livrer à nos petits enfants une Terre invivable me semble effectivement « léger » et c’est sans doute pourquoi j’y trouve matière à ce que tu traduis par « acharnement ». N’exagérons pas !

B.A.[/quote]

Je comprends qu’on puisse être plus attaché à d’autres lieux; et d’ailleurs, je suis moi-même nettement plus attaché au Mont Aiguille, au PNR du Vercors qu’au Col de Sarenne.

Pour l’anecdote, j’ai grandi en banlieue, entre « des tours », et j’ai découvert la Nature grâce au vélo. Le Col de Sarenne et ses marmottes sont un grand souvenir pour moi, et pour beaucoup d’autres cyclotouristes - cf. certains forums et blogs de vélo, etc. -. A vélo, je connais peu de lieux aussi beaux et sauvages; et depuis, j’y suis passé de nombreuses fois, notamment à pied. Pour moi, ce petit combat est important, symbolique. Si chacun défendait une montagne, une forêt, un lac, une rivière, nous ne laisserions sans doute pas à nos enfants une Terre invivable.

Et puis, c’est toujours mieux de se mobiliser pour 3 marmottes « alors qu’on est en train de livrer à nos petits enfants une Terre invivable » que de se mobiliser pour le programme télé de la soirée.

Se mobiliser pour trois marmottes (je pense tout de même me mobiliser pour un peu plus) n’empêche pas de se préoccuper de sujets plus vastes. Lancer une pétition n’empêche pas d’agir autrement.

franchement le fond de la discussion est quand même triste… se mobiliser pour 3 marmottes est quand même aberrant, et ce n’est pas en se mobilisant en se laissant guider par ses émotions qu’on va livrer une terre plus vivable !
Il faudrait une mobilisation de masse pour les « vrais » problémes ! le réchauffement climatique par exemple…

Je suis également déçu de la forme que le combat écologiste a pris ces dernières années. Par contre, en mettant en avant cette déception, je ne sais pas si nous pensons aux mêmes choses.

Pour m’aventurer un peu sur le sujet, je dirais que je ne combats pas ce que l’un de nous à ici nommer l’écologisme romantique.

L’écologisme romantique qui pourrait être défini comme une forme de « spiritualité » (pour ne pas parler de philosophie, de religion) est un choix personnel, et ne concerne que la vie privée d’un individu. L’écologiste romantique peut croire qu’il y a dans la Nature quelque chose de sacré, et accorder à certains animaux, à certaines fleurs, à certains arbres, à certaines montagnes (etc) ce que l’on pourrait nommer une dignité. Ses croyances, tant qu’il les expose dans le respect d’une société laïque, ne gênent pas grand monde et doivent être tolérées; elles peuvent même être constructives (rapport art-religion, rapport morale-religion, rapport musique-philosophie, etc.).

L’écologisme politique se fonde non pas sur des croyances, mais sur des faits, et englobe la société, les sociétés, notre avenir collectif; je ne crois pas que la mauvaise santé de cette forme d’écologisme soit entièrement imputable aux discours des écologistes romantiques.

Les médias braquent souvent leurs caméras sur l’écologisme romantique plutôt que sur l’écologisme politique, sur un ours blanc plutôt que sur les prochains millions de réfugiés climatiques; et c’est profondément regrettable, je suis d’accord. Mais, dans ce cas, ce sont les médias (entre autres) qui font mal leur boulot en allant interroger des curés plutôt que des scientifiques. Notre société, nos politiciens, les médias reposent trop sur la loi du buzz, de l’audience et du court terme; et font cruellement abstraction du global et du long terme; en « écologisme », un tel fonctionnement est catastrophique.

De la même façon que l’Eglise et l’Etat, l’écologisme romantique et l’écologisme politique peuvent vivre indépendamment. Mais un des problèmes est que, dans beaucoup d’organisations politiques, cette séparation n’est pas nette. J’ai le sentiment que, par exemple, mieux que les écologistes, les capitalistes savent laisser leur religion à la maison, et aller travailler en étant pragmatiques, pragmatiques comme des athées. Alors que l’écologiste a tendance à poser son vélo sur le bord du chemin, et à s’arrêter des heures pour contempler des oiseaux sur une branche d’arbre; il va s’attarder sur sa branche d’arbre, se battre pour elle et oublier tout le reste; et ce manque de « sérieux » (cette fixation sur un détail plutôt que sur une globalité) pose problème, car pendant ce temps, le capitaliste continue son boulot.

et donc?
concrètement, tu proposes quoi?

Posté en tant qu’invité par Dame Marmotte:

[quote=« ingmar, id: 1443759, post:203, topic:127335 »]Je suis également déçu de la forme que le combat écologiste a pris ces dernières années. Par contre, en mettant en avant cette déception, je ne sais pas si nous pensons aux mêmes choses.

Pour m’aventurer un peu sur le sujet, je dirais que je ne combats pas ce que l’un de nous à ici nommer l’écologisme romantique.

L’écologisme romantique qui pourrait être défini comme une forme de « spiritualité » (pour ne pas parler de philosophie, de religion) est un choix personnel, et ne concerne que la vie privée d’un individu. L’écologiste romantique peut croire qu’il y a dans la Nature quelque chose de sacré, et accorder à certains animaux, à certaines fleurs, à certains arbres, à certaines montagnes (etc) ce que l’on pourrait nommer une dignité. Ses croyances, tant qu’il les expose dans le respect d’une société laïque, ne gênent pas grand monde et doivent être tolérées; elles peuvent même être constructives (rapport art-religion, rapport morale-religion, rapport musique-philosophie, etc.).

L’écologisme politique se fonde non pas sur des croyances, mais sur des faits, et englobe la société, les sociétés, notre avenir collectif; je ne crois pas que la mauvaise santé de cette forme d’écologisme soit entièrement imputable aux discours des écologistes romantiques.

Les médias braquent souvent leurs caméras sur l’écologisme romantique plutôt que sur l’écologisme politique, sur un ours blanc plutôt que sur les prochains millions de réfugiés climatiques; et c’est profondément regrettable, je suis d’accord. Mais, dans ce cas, ce sont les médias (entre autres) qui font mal leur boulot en allant interroger des curés plutôt que des scientifiques. Notre société, nos politiciens, les médias reposent trop sur la loi du buzz, de l’audience et du court terme; et font cruellement abstraction du global et du long terme; en « écologisme », un tel fonctionnement est catastrophique.

De la même façon que l’Eglise et l’Etat, l’écologisme romantique et l’écologisme politique peuvent vivre indépendamment. Mais un des problèmes est que, dans beaucoup d’organisations politiques, cette séparation n’est pas nette. J’ai le sentiment que, par exemple, mieux que les écologistes, les capitalistes savent laisser leur religion à la maison, et aller travailler en étant pragmatiques, pragmatiques comme des athées. Alors que l’écologiste a tendance à poser son vélo sur le bord du chemin, et à s’arrêter des heures pour contempler des oiseaux sur une branche d’arbre; il va s’attarder sur sa branche d’arbre, se battre pour elle et oublier tout le reste; et ce manque de « sérieux » (cette fixation sur un détail plutôt que sur une globalité) pose problème, car pendant ce temps, le capitaliste continue son boulot.[/quote]

Ca confirme qu’il était hors de question, pour moi, de signer ce genre de blablabla. En gros, c’est soi regarder les petites fleurs, soit contrer le capitalisme.
Pas étonnant que les écolos prennent souvent des raclés et ne pourront pas faire avancer le schmilblick !

L’écologie et les progrès dans certains ne doivent rien aux écolos.

Soyons sérieux 2 mn : la société globale fait-elle des progrès, du point de vue écologique comme social ?

ouf!
c’est pas trop long, c’est supportable
top chrono…

[quote=« fr4n_ço1s, id: 1443856, post:207, topic:127335 »]

ouf!
c’est pas trop long, c’est supportable
top chrono…[/quote]

Tu étais 10mn à la bourre !

[quote=« Dame Marmotte, id: 1443817, post:205, topic:127335 »]

[quote=« ingmar, id: 1443759, post:203, topic:127335 »]Je suis également déçu de la forme que le combat écologiste a pris ces dernières années. Par contre, en mettant en avant cette déception, je ne sais pas si nous pensons aux mêmes choses.

Pour m’aventurer un peu sur le sujet, je dirais que je ne combats pas ce que l’un de nous à ici nommer l’écologisme romantique.

L’écologisme romantique qui pourrait être défini comme une forme de « spiritualité » (pour ne pas parler de philosophie, de religion) est un choix personnel, et ne concerne que la vie privée d’un individu. L’écologiste romantique peut croire qu’il y a dans la Nature quelque chose de sacré, et accorder à certains animaux, à certaines fleurs, à certains arbres, à certaines montagnes (etc) ce que l’on pourrait nommer une dignité. Ses croyances, tant qu’il les expose dans le respect d’une société laïque, ne gênent pas grand monde et doivent être tolérées; elles peuvent même être constructives (rapport art-religion, rapport morale-religion, rapport musique-philosophie, etc.).

L’écologisme politique se fonde non pas sur des croyances, mais sur des faits, et englobe la société, les sociétés, notre avenir collectif; je ne crois pas que la mauvaise santé de cette forme d’écologisme soit entièrement imputable aux discours des écologistes romantiques.

Les médias braquent souvent leurs caméras sur l’écologisme romantique plutôt que sur l’écologisme politique, sur un ours blanc plutôt que sur les prochains millions de réfugiés climatiques; et c’est profondément regrettable, je suis d’accord. Mais, dans ce cas, ce sont les médias (entre autres) qui font mal leur boulot en allant interroger des curés plutôt que des scientifiques. Notre société, nos politiciens, les médias reposent trop sur la loi du buzz, de l’audience et du court terme; et font cruellement abstraction du global et du long terme; en « écologisme », un tel fonctionnement est catastrophique.

De la même façon que l’Eglise et l’Etat, l’écologisme romantique et l’écologisme politique peuvent vivre indépendamment. Mais un des problèmes est que, dans beaucoup d’organisations politiques, cette séparation n’est pas nette. J’ai le sentiment que, par exemple, mieux que les écologistes, les capitalistes savent laisser leur religion à la maison, et aller travailler en étant pragmatiques, pragmatiques comme des athées. Alors que l’écologiste a tendance à poser son vélo sur le bord du chemin, et à s’arrêter des heures pour contempler des oiseaux sur une branche d’arbre; il va s’attarder sur sa branche d’arbre, se battre pour elle et oublier tout le reste; et ce manque de « sérieux » (cette fixation sur un détail plutôt que sur une globalité) pose problème, car pendant ce temps, le capitaliste continue son boulot.[/quote]

Ca confirme qu’il était hors de question, pour moi, de signer ce genre de blablabla. En gros, c’est soi regarder les petites fleurs, soit contrer le capitalisme.
Pas étonnant que les écolos prennent souvent des raclés et ne pourront pas faire avancer le schmilblick !

L’écologie et les progrès dans certains ne doivent rien aux écolos.[/quote]

Il faut s’interroger sur certaines des raclés que prennent les écolos. La « raclée » des présidentielles est, entre autres choses, liée au manque de charisme d’une candidate; on vote pour des personnes plutôt que pour des idées, c’est dommage.

Ce mélange de l’écologisme romantique à l’écologisme politique peut sans doute expliquer en partie certains échecs. Mais il y a d’autres raisons. Il est vrai que certaines exagérations, certaines envolées catastrophistes discréditent (et à mon sens, ces « envolées » sont plus souvent à mettre sur le compte de l’écologisme romantique que sur celui de la mauvaise foi). Les écologistes doivent se remettre en question. Toutefois, je pense que la principale raison de leur échec est la tendance que l’être humain a à préférer un petit surplus de confort à un grand progrès social ou environnemental. Quelle est l’origine de cette tendance? Est-elle culturelle? Viscérale?

Il me semble que tout doucement, les mentalités changent. Ce changement est sûrement en grande partie imputable à l’angoisse d’une réalité qui devient de plus en plus violente, mais je pense que la pédagogie, le « militantisme », le dialogue peuvent aider à accélérer le changement, à faire en sorte que l’on agisse avant qu’il ne soit trop tard.

Progrès social et écologisme sont étroitement liés. Le manque d’eau potable (qui s’accompagnerait d’un affaiblissement de l’agriculture, de la faim) pourrait être à l’origine d’importants conflits, de guerres. Le réchauffement climatique augmente le nombre de catastrophes naturelles (plus il y a de chaleur dans l’atmosphère, plus les phénomènes météorologiques sont violents). Dans de nombreux pays, la pollution industrielle rend malade les habitants des bidonvilles. Rien qu’en France, la pollution automobile est responsable de nombreuses maladies (asthme, etc.). En certains lieux, aux USA, l’extraction du gaz de schiste détruit faune et flore, menace la santé de nombreux américains. Certains enfants n’ont pas accès à la nature et en souffrent. La biodiversité s’effondre. L’accident de Fukushima n’est pas sans conséquence pour la société japonaise. L’utilisation de certains pesticides provoquent des cancers. Certaines industries productrices d’OGM abusent de modestes paysans. Notre consommation de plastique pollue les Océans d’une façon inquiétante, les appauvrit, menace l’alimentation. Non, vraiment, je ne crois pas que le « progrès » puisse se passer de l’écologisme. Négliger l’écologisme est socialement très dangereux.

je crois que tu rêves. Les jeunes trient moins que les vieux, par exemple. A cause de certains écolos enfermés dans leur monde de bobos, qui ont décridibilisé le mouvement, l’écologie s’est coupée des jeunes.
http://www.enviro2b.com/2011/12/09/recyclage-%E2%80%93-les-jeunes-trient-2-fois-moins-que-les-vieux

Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est un bobo? Le mot revient souvent dans le topic. Je crois qu’il y a beaucoup d’a priori sur les écologistes, et c’est dommage.

Il y a un biais dans ton exemple sur le tri: les vieux ont souvent moins d’occupations que les jeunes. A mon avis, les vieux d’aujourd’hui lorsqu’ils avaient l’âge des jeunes d’aujourd’hui triaient moins qu’eux leurs déchets.

Pouf… il va falloir que j’aille chercher des chiffres sur Internet pour montrer que les français, les jeunes ne sont pas coupés de l’écologisme.

En 2010, dans un sondage réalisé pour France Info, 84% des français affirmaient que l’écologie était une préoccupation majeure.

http://www.franceinfo.fr/sciences-environnement-2010-05-04-l-ecologie-preoccupation-majeure-des-francais-sondage-france-info-437530-29-31.html

D’après une enquête réalisée en 2010 par le Conseil Economique et Social de la région Ile de France, 92% des jeunes envisageaient de s’investir dans une action. Concernant cette action, « Les thèmes qui leur parlent ? Principalement la discrimination/l’exclusion (57 %) et l’environnement (45 %). »

http://www.actenses.org/selection-dactu/enquete-15-29-ans-preoccupations-attentes/

Posté en tant qu’invité par Dame Marmotte:

Non. Non. Si tu te considères comme un écologiste, je peux t’assurer que ce n’est pas des a priori. Pour moi, c’est juste un constat.

Tes derniers laius se résument à, soit regarder les petites fleurs, soit contrer le capitalisme.
A chacun son trip. Mais, il est certains que cela n’intéressera jamais grand monde (et encore heureux).

Posté en tant qu’invité par Goyette:

Peut on développer : l’Alpe d’Huez … pas significatif de la dégradation du patrimoine montagnard … ?

C’est David contre Goliath
Et comme cela est justement dit : la faiblesse de penser

[quote=« Dame Marmotte, id: 1444163, post:212, topic:127335 »]

Non. Non. Si tu te considères comme un écologiste, je peux t’assurer que ce n’est pas des a priori. Pour moi, c’est juste un constat.

Tes derniers laius se résument à, soit regarder les petites fleurs, soit contrer le capitalisme.
A chacun son trip. Mais, il est certains que cela n’intéressera jamais grand monde (et encore heureux).[/quote]

Qu’un écologiste s’intéresse aux petits fleurs et qu’il combatte le capitalisme me semble assez naturel.

Dame Marmotte, mes interventions ne te renseignent nullement sur ma situation sociale. Et c’est surtout l’a priori selon lequel les écologistes sont des bobos qui me dérange. A priori qui est plutôt récurrent sur ce topic. Tiens, allez, pour te prouver que les écologistes ne sont pas tous des bobos, je t’invite à écouter cette émission radiophonique: http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-les-militants-de-la-zad-zone-d’amenagement-differe-ou-a-defendre-c-est- (Il est où le caviar?)

[quote=« Dame Marmotte, id: 1444163, post:212, topic:127335 »]

Non. Non. Si tu te considères comme un écologiste, je peux t’assurer que ce n’est pas des a priori. Pour moi, c’est juste un constat.

Tes derniers laius se résument à, soit regarder les petites fleurs, soit contrer le capitalisme.
A chacun son trip. Mais, il est certains que cela n’intéressera jamais grand monde (et encore heureux).[/quote]

Hmmm tu me mets l’eau à la bouche. J’attends avec délectation ta vision de ce qu’est l’écologie. Je sens qu’on va rire, beaucoup rire, non, vraiment.

Il est évident que la dégradation de la nature, liée à l’activité humaine en général, a fortement augmenté avec le capitalisme (fortement, le mot est faible). Il est évident que ce qui est appelé « développement durable » dans le consensus général n’est qu’un pansement sur une jambe de bois ; et même cela, beaucoup rechignent à l’appliquer (si l’on utilise 15% de ressources et l’on émet 15% de rejets de moins par bien produit, mais qu’en contrepartie, on en produit plus, j’attends de voir comment le monde va aller mieux).

Un écologiste doit s’émerveiller devant le monde naturel, c’est évident ; sinon, ce n’est pas un écolo, mais par exemple, un économiste mathématicien (services environnementaux). De même, il doit s’opposer à l’expansion galopante de l’activité économique, ce qui est quand même quelque chose dont le capitalisme aura du mal à se dissocier.

Enfin, ce serait quand même que tu précises ta pensée autrement que par des sarcasmes. Ce qui, j’en conviens, serait difficile dans le cas où ta position serait intenable…

C’est quoi un bobo ? Non parce que le mettre à toutes les sauces, forcément au bout d’un moment ça ne signifie plus rien (s’il suffit d’habiter dans une ville ou une agglomération et d’être « de gauche » au sens large en ne partageant pas certaines idées, ça commence à ratisser un peu large) :rolleyes: Arrêtez un peu d’utiliser ce terme à tort et à travers, ça rendra les critiques moins caricaturales également…

Il est évident que pour une association ou un groupe constitué, surtout s’il a pignon sur rue nationalement ou internationalement, il est plus porteur de s’attaquer à une grande station, un des fleurons de l’« Or Blanc » que sont la Plagne, Tignes, l’Alpe d’Huez, Courchevel, Val d’Isère, Chamonix, etc. Et dans ce cas, j’imagine que cette lutte sera vaine car ces stations sont aux mains de très grands groupes (peut-être même avec les pétrodollars des Emirats ou du Qatar). Et ces grands groupes auront toujours les moyens financiers pour faire en sorte que leurs domaines skiables soient les plus « propres » et les plus « écolos » possibles. On l’a vu avec la création des remontés de type métro (Tignes, Saas-Fee).
Il me semble qu’une grande station d’altitude fait bien moins de dégâts à la nature qu’une petite station de moyenne montagne (nuisances rapportées à la fréquentation).

Or ce n’est pas le cas des petites stations de moyenne altitudes qui sont en déficit d’enneigement 2 hivers sur 3, qui sont en déficit tout court et vivent de subventions et de rallonges budgétaires diverses sur le dos des contribuables (directement ou indirectement), au détriment d’autres investissements locaux. Par contre, ces stations ne cessent de se développer et d’investir toujours plus dans le « tout ski » avec en particulier des équipements de type canons à neige qui épuisent les ressources en eau (je pense aux stations des Préalpes en terrains karstiques) et polluent les sols avec les additifs chimiques favorisant la cristallisation.

Donc, si on veut être très cynique et provocateur, il me semble plus pertinent de cibler ces petites stations, pour lesquelles une action « locale » de type « boycott » de la fréquentation aurait sans doute à très court terme des conséquences définitive, avec à la clefs, le démontage des pylônes ! Il est plus facile de s’attaquer (lâchement) à une bête malade qu’à un troupeau en bonne santé !

Pour ma part, il y a bien longtemps que je ne skie plus en station (ni petite, ni grande) et nous sommes nombreux dans ce cas sur ce forum.

B.A.

[quote=« gottferdom, id: 1444243, post:216, topic:127335 »][/quote]
+1

Sur c2c, on devrait introduire le point Bobo et le point Bisounours auxquels aboutissent trop de contradicteurs à court d’arguments, conformément à la loi Bobo et Bisounours :

« Plus une discussion en ligne relative à l’environnement, à l’économie ou au social dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une allusion aux bobos ou aux bisounours s’approche de 1. »

Ce sont deux termes qui ne veulent pas dire grand chose mais qui discréditent de plus en plus ceux qui les emploient.

Yep. Je plussois des deux mains, opine de la tête et souris jusqu’aux oreilles. Tu as oublié « Oui-Oui ».

Pour en revenir au sujet, évidemment le tdf au Col de Sarenne, c’est regrettable et on peut comprendre qu’Ingmar veuille marquer le coup. Il le fait de façon plus ou moins maladroite mais il le fait et bravo à lui [Toutefois en tant que cyclo lui-même, il ne doit pas oublier que la réfection de la route est attendue avec impatience par beaucoup de pratiquants].

Parmi les maladresses on peut relever :

L’exagération des impacts, lesquels seront limités dans le temps et dans l’espace. Il n’y aura pas la grande foule ni la noria de camping-cars. Le seul intérêt du passage par Sarenne, c’est de pouvoir faire une boucle. Ce ne sera qu’un tronçon de liaison et de récupération, le tour ne se jouera pas là (sauf accident) et la bagarre n’aura lieu que durant la 2e ascension de l’Alpe, où continueront à se concentrer les spectateurs pour assister aux deux passages. Pour les camping-cars, la route même refaite et ses abords ne s’y prêtent pas. Par ailleurs, la caravane publicitaire n’y passera pas et effectivement il y a un gros travail de nettoyage qui est effectué les jours suivants.

La focalisation sur les marmottes, lesquelles ne vont émouvoir personne dans les services de la préfecture, alors qu’elles deviennent de véritables nuisibles en certains lieux. Elles ne sont vraiment pas un gage de biodiversité, d’ailleurs l’inventaire ZNIEFF ne les mentionne même pas.

Une confusion sur l’objectif. On sent bien qu’Ingmar n’arrive pas à se limiter au passage du tdf mais résiste mal à la tentation de brocarder la station et plus si affinités. La dérive sur la discussion sur l’écologisme (merci d’avoir fait la distinction avec l’écologie) en est l’illustration. A ce hors sujet [donc inutile de 'en débattre], il ne faudrait pas oublier que les préoccupations environnementales ne sont la priorité d’aucun système, qu’il soit de droite ou de gauche, capitaliste ou non (cf la situation en ex URSS, en Chine ou ailleurs).

Bref, la démarche manque d’arguments sur ce qui est plus une opposition de principe. Par contre, son intérêt serait de faire prendre conscience aux élus et aux organisateurs qu’ils n’ont pas de blanc-seing pour faire n’importe quoi. Pour cela, il faudra plus qu’une pétition et c’est une démarche à long terme. Il faut rencontrer les élus et les organisateurs et discuter avec eux. Mais il faut avoir une certaine représentativité (2 ou 3000 signatures plus ou moins bidon ne représentent pas grand chose). Voir s’il existe des associations locales ou non qui se préoccupent du sujet [si non en créer une !]. Il faut faire le buzz médiatique, un article dans le Dauphiné aurait un certain impact, mais l’argumentation présentée devra être simple, concise et uniquement focalisée sur le tdf. Toute digression ruinerait l’impact. Enfin il ne faut pas oublier la popularité du tdf et son impact énorme sur l’économie locale, ce qui implique de bien sélectionner ses arguments pour espérer être entendu et soutenu.