Nirmal Purja MBE: "Project Possible - 14/7"

Bonjour,

Il ne faut pas prendre au 1er degré une phrase qui vise à illustrer ce que pensent les contradicteurs. J’avais compris qu’adri1v se moquait de ceux qui le traitent de fumiste, à mon avis il n’exprimait pas sa propre pensée, je suppose qu’il précisera dans un prochain message.
De tels malentendus incitent à rappeler que même sur un forum, même en voulant écrire vite, il faut faire attention pour que nos écrits reflètent bien au mieux nos pensées, et ne puissent pas être interprétés différemment ou à l’inverse.

Bernard

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Je ne « crache » sur personne.
Et il me semble que l’histoire de l’alpinisme, et surtout de l’himalayisme, depuis une vingtaine d’années, montre qu’il n’est quelquefois pas inutile de mettre en doute certaines ascensions. Même si personnellement, j’en reste au principe « Il dit qu’il l’a fait, pas de raison de mettre en doute sa parole ». Notamment pour Nims Dai.
Je demande simplement des éléments concrets, parce que le timing entre certains sommets me paraît extrêmement court. Etre au sommet du Lhotse vers 16H et au sommet du Makalu le surlendemain me surprend; on n’entend parler que d’ascension, mais un sommet, faut aussi en descendre.

Quoiqu’il en soit, ce type d’exploit (car ç’en est un) est tout à fait représentatif de l’himalayisme « commercial » d’aujourd’hui: voies normales équipées, oxygène, sherpas en nombre, etc… Nims Dai a tout cumulé dans un temps record, comme une synthèse de ce qui se fait depuis 25 ans.
La seule chose qui me fait tiquer, c’est l’utilisation de l’hélico; comment maintenant tout se monnaye, faudrait pas que ça donne des idées de taxi à certains ultra-riches. Heureusement que l’acclimatation reste physiologiquement incontournable…

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Pour le Makalu, de mémoire il a pris un hélico du C2 de l’everest au cb du Makalu. Puis Summit push direct du bas (acclimaté).

J’aime bien ce que dit Moro : avec ce timing hallucinant, cela va bien remettre en place les egos des fortunés qui se font traîner à l’Everest. L’exploit d’une vie en prend un coup. Cela démontre aussi la facilité (relative) qu’apporte O2 et Cie. Quelque part, une page peut se tourner ?

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Pour avoir été au CB de l’Everest, certains vont au sommet uniquement parcequ’ils donnent assez de pognon à leurs sherpas. Quand le mec n’a jamais mis de crampon, et dit avoir la caisse parce qu’il a fini un marathon en 3h45 … ben étonnement après coup je l’ai trouvé dans la liste de summiters.

Nims démontre par l’exemple à quel point se faire trainer à l’Everest à grand coup de $ et d’O2 en un mois n’est pas (tant) un exploit.

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Il y a quand même des pentes suffisemment raides pour générer un risque de plaque après une chute de neige. Plaques qui ont déjà tué un certain nombre d’alpinistes n’utilisant pas de corde fixe (et peut être bien aussi certains qui utilisaient des cordes fixes, je ne connais pas tout).

Un article de Messner sur Nirmal. Bon euh c’est en italien, donc perso j’ai pas tout capté :wink:
http://alpinistiemontagne.gazzetta.it/files/2019/10/messner.png

Mais il a aussi fait un communiqué à l’AFP, saluant « une réussite unique de l’alpinisme dans sa logistique, sa diplomatie et son exécution, réalisée exactement comme annoncée »

On sait qu’il a rencontré Nirmal cet été au CB du Nanga Parbat et déjà à ce moment il avait été plutôt élogieux à son égard.

avait on vraiment besoin de Nims pour s’en rendre compte?!?

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Nombreux ont ri de Nirmal Purja quand, en début d’année, il a révélé son Project Possible : grimper les 14 Huit-mille de la planète en seulement 7 mois. Puis, quand il a commencé à enchaîner les ascensions en respectant le programme prévu, ils en ont critiqué le style. C’est vrai : le sien n’a rien à voir avec celui de Jerzy Kukuczka, mais « Nims » n’a jamais dit vouloir faire mieux que le grand Polonais, dont on commémorait il y a quelques jours les 30 ans de la disparition. Ni jamais caché utiliser les bonbonnes au dessus de 7500m. Ou les hélicoptères pour accélérer les déplacements. Nirmal Purja a lancé un défi différent, pour démontrer, aussi, que les Népalais sont désormais capables de prendre le leadership des ascensions himalayennes (exactement comme cela s’était passé pour les guides locaux dans les Alpes à partir de 1880). Les Népalais et pas simplement les Sherpas : car Nirmal Purja ne fait pas partie de cette ethnie et il n’est pas né et n’a pas vécu en altitude. De plus, il a commencé les ascensions il y a seulement quelques années, bien qu’ayant grandi pas loin de l’Annapurna et du Dhaulagiri avant de décider d’entrer dans les Gurkha. Je l’ai connu au cmap de base du Nanga Parbat. C’est un homme sympathique et déterminé. Qui a aussi étudié l’histoire de l’alpinisme : il savait que d’autres avaient déjà eu le rêve d’escalader les Huit-mille en une année, sans toutefois jamais tenter de le réaliser. Lui, au contraire, s’est complètement impliqué, renonçant à la riche retraire de soldat des forces spéciales britanniques et commençant sans même avoir les financements nécessaires. Il a démontré de grandes capacités de gestion économique, de leadership, d’organisation logistique. Et, évidemment, une exceptionnelle résistance physique. Et de vrais talents diplomatiques : pour monter sur le dernier Huit-mille, le Shisha Pangma, il a arraché aux Chinois un permis spéciale.

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Merci pour les précisions.
Il a donc shunté la descente de la cascade de glace.
Du camp de base direct au sommet du Makalu le surlendemain de l’Everest et du Lhotse, effectivement, même parfaitement acclimaté c’est physiquement hallucinant.

SIgné : Reinhold Messner

Merci pour la (très bonne) traduction!

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Après avoir fait l’Ama Dablam pour le Rememberence Day, il annonce vouloir ouvrir une voie au Cho Oyu côté nepalais avec le soutien du gouvernement. Il y a un post FB avec offre de rejoindre l’équipe gratis.

Je vous laisse chercher le commentaire de Sergi Mingote !

Et la difficulté du versant nepalais.

« I come with you friend!:stuck_out_tongue_winking_eye::muscle:t2::top: »

Il a changé ses plans alors car il avait prévu le Cho Oyu en septembre 2020 dans le cadre de son projet des 14 8000 en 1000 jours sans ox

Petite parenthèse mais c’est quand même à vomir cette opération à l’Ama Dablam…

https://www.altitude.news/sports/alpinisme/2019/11/18/ama-dablam-drapeau-koweit-polemique/

Qu’est ce que ça peut faire qu’il y ait un drapeau pendant quelques minutes sur un sommet?

Perso, ma vie n’en est pas moins ou plus perturbée…

Bonjour,

Ca peut avoir de grandes conséquences, vouloir mettre le même drapeau sur plein d’autres sommets, mettre d’autres drapeaux sur ce sommet et sur plein d’autres.

Voire ça peut être très mal vécu. A l’origine, mettre un drapeau à un endroit, c’était s’approprier ce terrain.
revendication territoriale

Bernard

Il n’y a pas si longtemps, lors des expéditions « nationales » en Himalaya ou ailleurs, il était de tradition de planter différents drapeaux sur les sommets conquis. Je ne sache pas que cela ait engendré quelque revendication que ce soit, territoriale ou autre.

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Ah bon? OK. Peut-être.
Ben dans ce cas là, les gens aiment vraiment créer des problèmes qui n’existent pas.

la prochaine fois cela sera un pub pour Nike

Bah ! Vu que les grimpeurs sponsorisés sont déjà des hommes-sandwichs, je ne vois pas trop la différence.

Fais moi signe la prochaine fois que tu sors en montagne, j’irai dresser « quelques minutes » un superbe drapeau de 3000 m2 à mon effigie, je suis sûr que tu en seras quelque peu perturbé. :wink:

Et puis je ferai tourner un hélico autour, histoire d’améliorer mon impact sur le monde et d’immortaliser ce magnifique moment pour le partager au plus grand nombre.

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres il paraît…

C’est « juste » un concours de taille de b*** dont la montagne n’est pas exempt mais oui, personnellement, celui-là me donne la nausée.