Nid de vautour habité à R11 de Mescalina, Terradets. On passe ou pas?

Echec à R11 de Mescalina (Terradets) ce week-end.
Petite surprise à la fin de L11, un maillon tout neuf au dernier point, on ne comprend pas pourquoi puisque le dur est fait, on grimpe encore quelques mètres faciles en direction de relais et au réta du relais on comprend… Nez à nez avec un vautour dans son nid… Le grimpeur en tête desescalade jusqu’au dernier point, et dilemme… On passe ou on passe pas?

  • Premier dilemme : peut-on se prendre un coup de bec suffisamment déstabilisant pour se la coller avec le dernier point clippé à plusieurs mètres en dessous?
  • Deuxième dilemme : on est tous les deux attachés à la protection de l’environnement et au fait qu’ils ont plus leur place en falaise que nous, alors en pleine période de nidification est-ce bien raisonnable de prendre le risque de perdre l’oeuf ou le petit?
    Le résultat est qu’avec un énorme frustration nous avons rappelé jusqu’à la vire de R9 et réchappé pas la sortie classique des autres voies.
    Vos avis? On passe ou pas?

Evidemment tu as bien fait de redescendre, la question n’est pas l’agressivité ou pas de l’oiseau mais la balance satisfaction personnelle vs protection de l’environnement, ou si tu préfères plaisir perso vs sacrifice d’une vie.

Tout à fait d’accord sur le principe mais ma question était plutôt y’a-t-il vraiment un risque de le déranger?.. Cette grande voie est la plus fréquentée des Terradets, ce qui n’est pas peu dire, et le malgré ça le nid à cet endroit est souvent répertorié, si il est aussi souvent habité c’est peut-être que nos passages quelques minutes ne les dérange pas tant que ça?
Je ne cherche pas du tout à faire de polémique, c’est une vraie question. Je pratique énormément les falaises d’Espagne, je vois des centaines de vautour, parfois très très proches, cette espèce semble plutôt moins sensible que d’autres au dérangement non?

les oiseaux en vol ne sont pas dérangés par les grimpeurs. Par contre, ils risquent fort d’abandonner le nid (et donc les oeufs) si on passe à côté. Tu as bien fait de descendre.

On ne peut pas savoir: comme pour les humains les individus n’ont pas tous la même sensibilité. Il est clair que tu ne peux pas savoir après l’envol de l’oiseau pendant combien de temps il va quitter son oeuf. Il se peut que ta présence dans les parages (ou autre perturbation) risque de le tenir trop longtemps éloigné donc refroidissement et mort de l’oeuf. La période de l’incubation et de la naissance (les jours qui suivent) sont les plus critiques. Donc comme on ne sait pas la réaction de CET oiseau, le plus prudent est d’agir comme tu l’as fait

D’une manière générale il est conseillé d’éviter de perturber les rapaces jusqu’à l’envol des jeunes, dans le cas du vautour cela peux aller jusqu’à août.

Merci pour vos réponses, vous diminuez un peu mon énorme frustration de ne pas être allée en haut, c’était donc pour la bonne cause…

Pas pour les vautours fauves… Un compte rendu d’une opération de baguage avec la LPO: Archiane cohabitation grimpeurs / vautours - le blog manu.ibarra

Cela n’a absolument rien à voir avec la situation de ce post et ce que je disais (relis): à l’âge du baguage (qui d’ailleurs ne se fait pas n’importe comment) le jeune est déjà assez gros, il ne risque pas de refroidir et sa coquille (!!) encore moins. Le dérangement est ciblé et d’une durée prédéfinie.
De plus je cite le texte que tu donnes en lien : "il n’est pas impossible que vous tombiez sur un nid non répertorié, voici donc l’attitude à avoir face à un oisillon dont le risque principal est une chute hors du nid dans l’affolement :

Faire le moins de bruit possible, et observer le comportement du poussin.
1- Si le poussin a la possibilité de se cacher ( trou, strate profonde…) et qu’il le fait, c’est bon signe.

*Passez alors le plus vite possible, sans essayer de s’approche de l’oiseau.
2- S’il n’a pas la possibilité de se cacher et qu’il commence à s’affoler en se déplaçant sur une zone où il risque la chute alors il faut mettre le plus de distance possible entre le grimpeur et le poussin :
-Soit contourner l’aire.
-Soit redescendre.

Attention donc à ne pas conclure trop hâtivement

[mode brunofara]oué mais bon les vautours y’en a plein pi ils mangent les enfants. Alors que des voies y’en a pas beaucoup. … [/mode brunofara] :blush:

je pense pour être comme vous attaché à la protection de l’environnement que votre attitude est la plus raisonnable, je profite de ce post pour rappeler que le conseil général des bdr signale qu’un rapace couve au secteur des escampons, et qu’il est déconseillé de grimper au delà de miss terre, merci de respecter cette restriction limitée dans l’espace et le temps.

Bonjour,
il ne s’agit pas de conclure hâtivement mais de relativisé les choses.
Les vautours fauves n’ont pas le même comportement que les faucons pèlerin, et donc l’attitude d’un grimpeur peu être modulée: Souvenirs en ligne de Pipeline. - le blog manu.ibarra
Bien sûr, s’il est possible de ne pas déranger ( un animal comme un homme), cela est toujours mieux, c’est une règle de savoir vivre.
Nous avons vécu des expériences similaires à Archiane avec un nid au R2 de la paroi rouge. Les grimpeurs surpris par cette occupation faisaient relais quelques mètres au dessous et passés rapidement à proximité du nid lors de l’envol des parents. La portée est allée à son terme.
Tout cela pour dire, que la cohabitation oiseaux grimpeurs est possible, que sa vision et sa gestion ne doit pas être unilatérale, que le principe de précaution avec des interdictions n’est pas toujours justifié… et que le Diois malgré ou grâce aux grimpeurs est excédentaire en aigles royaux, vautours fauves et supporte une réintroduction du gypaète…
Bonne grimpe.

Je ne le dirai jamais assez: un exemple n’a pas valeur de généralité mais bon à part ça on doit être à peu près d’accord globalement mais quand même une remarque. Excédentaire en aigles royaux est un non-sens: par définition il est impossible qu’un super prédateur soit en excès (sauf nourrissage artificiel, ce qui n’est pas le cas, et n’a aucun rapport avec les grimpeurs) Pour les charognards, a priori je ne suis pas d’accord mais bon tu as peut-être des arguments auxquels je n’ai pas pensé (ou alors tu as une définition de excédentaire qui n’est pas la mienne), ça m’intéresse si tu développes ce point de vue…

Faut pas non plus en faire tout un plat.
Nous on était passés rapidement sans déranger et les parents sont revenus juste après pour vérifier que tout allaient bien.

https://www.camptocamp.org/outings/220662/fr/collegats-arista-troche

Un vautour n’étant pas non plus l’espèce la plus menacée dans le coin (y a qu’à voir aux Mallos de Riglos ou ailleurs : les grimpeurs ils connaissent !)

Pour les aigles royaux, c’est le discours de la LPO Drôme. Pour les Vautours leur nombre dépend du nourrissage ( car ces animaux sont complètement dépendant ne trouvant plus les carcasses dans la nature), la colonie d’Archiane ( qui est le quartier d’été d’une partie de la colonie de Rémuzat) avec une bonne trentaine de couples semble arriver à maturation et semble sécurisée.

C’est globalement le sens de mon post. Protection oui mais pas de position coupée à la hache !

Il faut savoir que les placettes d’équarrissage pour les vautours rendent de grands services aux éleveurs. Ca leur permet de faire des économies très importantes.
Et ca évite des kilomètres de camions diesel…

On n’en fait pas tout un plat, on pose une question, vu que je connais très bien le sujet je réponds objectivement. Après à chacun de se faire une idée, on peut imaginer qu’une espèce non menacée peut être perturbée, et on peut imaginer le contraire.

Manu pour les aigles c’est trés étonnant, c’est la base même de l’écologie, un superprédateur en excès est condamné à mourir, là il y a un truc que je ne comprends pas. Que la population augmente est une chose, qu’il y en ait trop est bien différent.
Pour les vautours bien entendu le souci est le nourrissage, il faut trouver un équilibre pas forcément évident. Avoir des vautours pour avoir des vautours est absurde, à terme il faudrait qu’il n’y ait plus de nourrissage et que la situation soit pérenne avec les seules proies naturelles et les animaux d’élevage morts.

Sans esprit de polémique, je serais personnellement passé dans cette situation-là. Je m’explique :wink:

  • C’est un vautour, y en a des milliers dans ce coin en Espagne, l’espèce n’est pas, c’est le moins qu’on puisse dire, menacée dans le coin.
  • Il m’est arrivé plusieurs fois, notamment aux Terradets, de devoir faire un relai à côté d’un nid de vautours occupés. Ça n’avait l’air d’avoir fait ni chaud ni froid à ses occupants, en dehors de quelques cris de récrimination à notre arrivée qui s’étaient lorsqu’ils avaient vu qu’on n’était pas hostiles (nous étions à 2m du nid).