bon je vais pas vraiment répondre, parce que j’ai pas vraiment le temps… mais juste pour dire que ce n’est pas ce que JE pense, mais ce qu’Alain Duclos enseigne… mais bon il a sans doute pas trop compris alors je vous laisse lui expliquer…
Neiges d'hiver et de printemps
ça aurait été plus simple de citer la source. Au moins on sait que ça vient d’un spécialiste reconnu et donc crédible.
Et bien ce n’est pas du tout comme ça que ça fonctionne non plus
Le modèle qui faut se mettre dans la tête, valable dans 98% des cas :
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Le poids du skieur est négligeable devant celui de la plaque. Or si la plaque tient, statistiquement il y a très peu de chance (là ça se compte à 1 pour 1 million) que la force nécessaire pour rompre toute l’adhérence de la plaque + les ancrages, d’un coup, soit juste équivalente au poids de la plaque + celle du skieur (ce qui ferait que le skieur soit le petit oiseau supplémentaire qui déclenche la rupture d’une branche). En effet, l’adhérence de la plaque évolue tout le temps, et souvent vers une adhérence de plus en plus forte. Donc pour déclencher une plaque, il faudrait être là au moment où l’adhérence est juste égale au poids de la plaque + celle du skieur… Or si l’adhérence augmente, ça signifie qu’avant d’atteindre cet état, l’adhérence était égale au poids de la plaque + la moitié du poids du skieur, et encore avant au poids de la plaque + epsilon. En fait ça signifie qu’au départ l’adhérence était pile poile égale au poids de la plaque, puis qu’ensuite elle a augmenté. Mais si on a cette situation, statistiquement il devrait y avoir plein de plaques dont l’adhérence était trop faible dès le départ, et qui donc se sont déclenchées naturellement. Or il est courant de voir des vallons avec très peu de plaques naturelles, mais où il est pourtant possible de déclencher de nombreuses plaques accidentelles. On voit qu’avec juste des considérations statistiques, ce modèle n’est pas valable.
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Le déclenchement d’une plaque se fait par la propagation d’une rupture d’adhérence au niveau de la couche fragile, par le principe de la propagation d’une fissure. C’est le skieur qui initie la rupture localement, et quand elle est rompue sur une surface suffisante (selon la plaque, entre la surface d’un pas et qq m²), elle se propage toute seule.
Ca ne suffit pas : il faut que les ancrages aval et amont cassent. Ceci est probable dans des pentes à plus de 30°, en dessous le plus souvent on déclenche juste la rupture de la couche fragile sans faire glisser la plaque (mais dans de rare cas on peut faire glisser une plaque dans du 15°).
Concrètement :
Par exemple au départ on a une plaque avec une adhérence qui tient le poids de la plaque plus 2 tonnes. Après déclenchement de la couche fragile, on a une adhérence qui tient le poids de la plaque moins 2 tonnes. Forcément ça tire et pousse fort sur les ancrages, et s’ils cassent, ça glisse…
On passe directement d’une situation où ça supporte largement le poids du skieur, à une situation où ça ne tient largement pas le poids de la plaque.
C’est très rare d’avoir une plaque qui n’attend que le poids d’un ou 2 skieurs pour partir. Généralement, elle attend juste la rupture de la couche fragile sur une surface suffisante.
Et rompre la couche fragile sur une surface suffisante ne demande pas beaucoup d’énergie : un lièvre qui s’est laissé recouvrir par la fraiche est capable de le faire, sans que personne ne puisse le voir ni même le soupçonner (pas de trace en surface)…
Jusqu’à présent, il n’y a pas eu beaucoup d’accidents à cause des lièvres, mais le jour où ils en auront marre de voir des skieurs qui skient trop mal, ou qui font trop de conversions, ou qui font des traces de montée trop étroites, ça va barder… (c’est surtout les traces trop étroites (< 320mm) qui énervent les lièvres, prenez des précautions en doublant la trace s’il le faut).
Concrètement comment ça se passe. Le poids de la neige supplémentaire réduit la marge entre le poids de la plaque et la limite d’adhérence. Mais c’est largement insuffisant, la plaque ne se déclenchera pas comme ça, ou si c’est le cas, elle n’attendra pas un skieur pour le faire.
Par contre le poids supplémentaire augmente la capacité de propagation d’une rupture dans la couche fragile. Si avec 20cm il fallait déclencher 20m² contigu pour avoir une propagation autonome, très difficile de déclencher cette plaque. Par contre si avec 40cm, 1m² suffit, en qq pas la propagation est autonome, et zouuuuu.
Je n’ai jamais voulu dire que le poids du skieur suffisait en général à déclencher, en général il apporte son poids et diminue les ancrages, ce deuxième phénomène étant plus important encore que le premier dans le déclenchement des avalanches.
Je voulais dire que si il tombe 20cm se sera plus stable que 40cm, et que si tu mets un skieur sur ces 40cm il aura en général plus de chance de déclencher que si tu le mets sur les 20cm. Une grosse chute de neige va être à l’origine de plus d’avalanches qu’une petite chute de neige.
Oui, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le poids du skieur n’a pas d’importance directe dans la plupart des cas. Pour une même surface de ski, un skieur lourd s’enfoncera plus et aura plus de chance de déclencher la couche fragile, mais un piéton 3 fois plus léger pourra en faire tout autant.
Le coup de skier léger, de ne pas tomber, c’est pipo : si la plaque est fragile au point qu’il y ait une différence entre un virage et une chute, c’est qu’il ne faut pas y toucher, la prochaine rafale de vent appuyera tout autant sur la plaque et la déclenchera
De toute façon ce n’est pas vérifié par l’expérience : jamais entendu parler de plaque déclenchée parce que le skieur est tombé (ça existe peut être, mais c’est vraiment très rare dans ce cas).
Comme expliqué, le poids du skieur n’intervient pas directement. Il n’intervient pas sur l’ensemble (poids de la plaque + poids du skieur). Le poids du skieur intervient localement par la sollicitation sur la couche fragile (il faudrait plutôt parler de pression).
Par exemple, un skieur de 100 kg skis aux pieds pourrait ne pas faire partir la plaque, alors qu’un piéton de 50 kg pourrait faire partir cette même plaque. Le skieur ne sollicitera pas la couche fragile parce que la pression exercée sera moindre, alors que le piéton exercera une pression beaucoup plus importante.
Pour cette raison, et contrairement à une opinion assez répandue, dans des conditions plaqueuse, il n’est pas conseillé de déchausser et de monter (ou descendre) à pied.
C’était la minute nécessaire de Monsieur Cyclopède.
J’ai quand même entendu parler d’un cas d’une plaque déclenché par le 3e ou 4e du groupe… qui était plus lourd que les précédents et skiait un peu comme un bourrin. Pas statistique, certes.
Ca justement, c’est le genre de truc dont on se dit maintenant que c’est très très accessoire vis à vis du phénomène de propagation de la rupture dans la couche fragile.
Etonnant, non?
Heu… change de skis si ils sont deux fois plus lourds que toi
Je ne comprends pas bien ce que tu appelles « déclencher la couche fragile » et le rapport avec l’enfoncement. Il y a effectivement une couche qui va servir de plan de glissement mais pas besoin de s’enfoncer jusque elle pour déclencher une avalanche et le point de déclenchement n’est pas toujours l’endroit où le randonneur la déclenche. Le phénomène du déclenchement à distance montre que la force se propage dans le manteau.
La couche fragile pour moi c’est tout ce qui va de la surface au plan de glissement, toute couche dans cet intervalle est évidement fragile, dans le sens où c’est une notion relative et que c’est le déclenchement qui montre que c’est fragile.
Totalement d’accord avec ça, c’est une des raisons qui me fait dire que le facteur humain ne doit pas entrer en compte dans l’évaluation du risque d’une pente (à un instant donné)
Je ne suis pas du tout convaincu par ça, il me semble au contraire qu’un skieur va beaucoup solliciter le manteau neigeux principalement dans les virages en descente.
De plus est-ce la pression qu’il faut prendre en compte ou la force (le poids) qu’il faut prendre en compte ?
Attention à rester dans le sujet, on parlait du risque de déclenchement en fonction de l’importance de la couche de neige (au dessus du plan de glissement). A tout autre facteur égal, 40cm ça a plus de chance de partir que 20cm.
Par ailleurs quand je parle de diminuer les ancrages ça peut être aussi bien local qu’à distance par propagation.
[quote=« J2LH, id: 1086078, post:68, topic:104783 »]Je ne comprends pas bien ce que tu appelles « déclencher la couche fragile » et le rapport avec l’enfoncement. Il y a effectivement une couche qui va servir de plan de glissement mais pas besoin de s’enfoncer jusque elle pour déclencher une avalanche et le point de déclenchement n’est pas toujours l’endroit où le randonneur la déclenche. Le phénomène du déclenchement à distance montre que la force se propage dans le manteau.
La couche fragile pour moi c’est tout ce qui va de la surface au plan de glissement, toute couche dans cet intervalle est évidement fragile, dans le sens où c’est une notion relative et que c’est le déclenchement qui montre que c’est fragile.[/quote]
Tout est ici http://www.anena.org/savoir/etudiant/declenchement_avalanche_de_plaques.html ; article du « neige et avalanche » de Mars 2006 (aussi téléchargeable en PDF mais je ne sais plus où!)
la couche fragile se trouve sous la plaque
On peut distinguer deux types d’avalanches : les avalanches spontanées d’un côté, et les artificielles et accidentelles de l’autre. Nous ne nous intéresserons ici qu’aux secondes, sur la base maintenant classique d’une plaque posée sur une couche fragile.
C’est la cohésion de la couche fragile qui retient la plaque dans la pente (résistant ainsi à la force motrice due au poids de la plaque) et la cohésion de la plaque elle-même qui l’empêche de se rompre (ce n’est pas le cas pour de l’eau, qui n’a aucune cohésion, et qui s’écoulerait immédiatement dans la pente).
La surcharge d’un skieur (80 kg environ) est extrêmement faible en comparaison du poids de la neige impliquée dans le seul processus de déclenchement (plusieurs milliers de tonnes). Si la déstabilisation se produit, elle ne peut être due à la surcharge, mais plutôt à la diminution de la cohésion de la couche fragile lors du passage du skieur. L’effet de cette perturbation locale cumulée le long du parcours du skieur peut avoir des conséquences à grande échelle. C’est ce que nous allons voir en détail maintenant.
Oui, et c’est pourquoi il n’est pas nécessaire de solliciter la « couche fragile » (appelons là comme ça) pour faire partir une avalanche, il suffit de diminuer la cohésion de la « couche moins fragile mais fragile quand même » qui la recouvre. Le le rapport avec l’enfoncement dont parle Bubu n’a rien d’évident, il n’est d’ailleurs pas nécessaire que le skieur s’enfonce sensiblement pour que l’avalanche se déclenche.
Évidemment que poids d’un skieur ne représente pas grand chose face au poids de la plaque entière, tellement évident que je ne pensais pas que certains le comprenait dans ce sens.
Quand je parle de surcharge due au skieur il s’agit bien sûr de la surcharge locale et elle n’est absolument pas négligeable pour permettre le déclenchement de grosses avalanches.
J2 ce n’est pas moi qui a écrit ça.
La peau quand priiiit…
Lapin qu’on prit?
:rolleyes:
Exact, mais c’est pareil