Neige, déplacement, transformation

Quelques questions :

Sait-on à partir de quelle vitesse de vent la poudreuse commence à se déplacer?

Et à partir de quelle température de l’air ambiant elle se transforme? Je me doute que la température de la couche de neige (Tint) diffère de celle l’air (Text) qui diffère sûrement aussi de celle de sa surface (Tsurf) (qui doit dépendre de Text et de Tint, de l’épaisseur de la couche de neige, de l’ensoleillement (inclinaison, durée) et de la « blancheur » donc de la pureté de la neige).

Hello Thom!
Toutes tes questions ont une réponse dans la littérature spécialisée. Ca t’aide pas beaucoup, hein!

Mais vu que que je n’ai pas les réponses exactes…

Pour le vent, c’est quelque chose comme 10-20 km/h, sauf erreur.

Et pour la température, c’est plus le gradient thermique qui joue un rôle à l’intérieur du manteau neigeux. (Chercher métamorphose constructive).

Bonne lecture

Ca dépend beaucoup de sa légèreté, si elle est très légère il ne faut pas grand chose. Ne pas se fier aux indications de vent donnés par la météo, la topographie peut créer des situations qui accélèrent localement le vent (effet Venturi par exemple au niveau des cols)

Ca dépend de quelle transformation tu parles, il y a des transformations dues au froid comme des transformations dues au chaud et les effets sont augmentés par le vent, la couverture nuageuse (par même t° de l’air et sans vent la surface du manteau ne va pas se transformer de la même façon si c’est couvert ou si le ciel est dégagé). Bref, c’est complexe.
En général en hiver et par temps dégagé la température de la surface de la neige est nettement inférieure à la température de l’air (par ex -20°C pour la surface de la neige pour une température de -5°C de l’air et la température au niveau du sol sous la couche de neige est toujours très proche de 0°C. La température de la neige augmente donc plus ou moins régulièrement quand on s’enfonce et on peut calculer un gradient de température qui est le rapport entre la différence de température de la neige et la hauteur de la couche mesurée. De ce gradient dépend les transformation de neige sèche, on obtient soit des grains fins (neige avec une bonne cohésion qui forme des plaque) en dessous d’un gradient 5°C/m entre 5°C/m et 20°C on obtient des grains à faces planes qui ont une faible cohésion et au delà de 20°C/m on obtient les fameux gobelets qui ont une cohésion encore plus faible. Ces deux formes de cristaux sont des couches fragiles.
La transformation de fonte se produit par temps doux et est augmenté par la couverture nuageuse et le vent, c’est la transformation classique de printemps où la neige font puis regèle en formant des grains ronds de plus en plus gros qu’on retrouve par exemple dans les couches de regel. Forte cohésion quand c’est gelé, très faible cohésion quand ça fond.

Les termes de métamorphose constructive et destructive sont abandonnées depuis des années.

[quote=« J2LH, id: 968918, post:3, topic:94664 »]Timbear a écrit :
(Chercher métamorphose constructive)

Les termes de métamorphose constructive et destructive sont abandonnées depuis des années.[/quote]

Pas chez nous, le SLF a utilisé ce terme dans son rapport hebdomadaire de la semaine du 16 au 22 janvier 2009, ici

Si je dis que c’est abandonné c’est parce que c’est ce qu’on nous a dit au cours de l’UV3 Neige et Avalanches du CAF il y a déjà plusieurs années, en France ce sont des termes « proscrits » par Météo France, l’ANENA, le CEN, etc…

[quote=« ThomasR, id: 968898, post:1, topic:94664 »]Quelques questions :

Sait-on à partir de quelle vitesse de vent la poudreuse commence à se déplacer?

Et à partir de quelle température de l’air ambiant elle se transforme? Je me doute que la température de la couche de neige (Tint) diffère de celle l’air (Text) qui diffère sûrement aussi de celle de sa surface (Tsurf) (qui doit dépendre de Text et de Tint, de l’épaisseur de la couche de neige, de l’ensoleillement (inclinaison, durée) et de la « blancheur » donc de la pureté de la neige).[/quote]
Expérience vécue; 5 cm de neige fraîche, 25km/h de vent dans la nuit, ça a donné une plaque friable de 30 cm d’épaisseur dans un endroit qui s’y prêtait, en « hors piste/piste de fait » dans du 35°
J’entends encore la copine crier « Henri ! Henri ! Qu’est-ce que je fais !? » pendant que ses skis découpaient la plaque que j’avais moi-même passé sans problème trente ou quarante mètres devant. Y’avais un bon gros bloc derrière lequel s’abriter, c’est passé à coté, et l’affaire s’est arrêté là. Le reste du groupe nous a rejoint et on est descendu par une arête mêlée de rochers pour rejoindre les pistes. Sauf que le soir, d’émotion, j’en ai raté ma fondue !

http://www.toraval.fr/livre/avant.pdf

Ce sont les pages 45 et suivantes qui m’intéressent! :smiley:

Merci, ça reste qqchose de difficile à prévoir, donc.

Grrrrr, tu n’a pas lu cet article toi !
Dans l’intro, il y a le lien vers le PDF complet.

C’est une affaire de nivologues, le BRA est là pour nous préciser la situation et avoir des notions sur les transformations permet de comprendre le vocabulaire utilisé dans le BRA.

Ben oui, c’est fait exprès, sinon il y aurait trop de monde en montagne !

C’est surtout de la physique, avec laquelle il ne vaut mieux pas être fachée si on veut éviter la croute…

Bof, pas besoin pour le pratiquant de comprendre pourquoi la neige se transforme, juste savoir ce qui se passe en fonction des conditions et connaitre le vocabulaire utilisé dans le BRA.

Ben disons que le BRA ne va pas me dire que ça va crouter à l’ombre durant la journée à cause du brouillard qui reste accroché sous les crêtes en N ! Tu as intérêt à savoir exactement comment ça marche si tu veux connaitre à quelle heure il faut descendre avant que ça ne regèle. Tu ne peux pas le prévoir chez toi : ça dépend de l’épaisseur et de l’étendue du brouillard, de la température et du vent en surface, etc.

[quote=« Bubu, id: 968989, post:10, topic:94664 »]Grrrrr, tu n’a pas lu cet article toi !
Dans l’intro, il y a le lien vers le PDF complet.[/quote]
Il y a longtemps que je n’ai pas jeté un coup d’oeil à cet article, en effet, merci de la piqûre de rappel.

Mais je voulais par ce sujet essayer de récupérer quelques réponses simples, s’il est possible d’en donner sur ce sujet.

Savoir lire la neige et ses transformations permet effectivement de trouver la bonne neige.

Ca n’a guère d’utilité en raquette. Mais en ski, ça peut faire la différence entre une journée louze et une bonne descente.

Donc de toute façon, une fois sur place, tu n’auras pas forcément beaucoup de choix. Et pour ce qui est de l’état de la surface de la neige pour avoir une descente sympa tu vois où tu as intérêt de descendre mais pas besoin de savoir physiquement ce qui se passe pour te rendre compte que c’est bon ou que ce serait mieux de l’autre côté de la combe. Tout ceci ne concernant pas vraiment les problèmes d’avalanches et de sécurité, c’est largement secondaire.

Ben tu sais, les bonnes conditions à raquettes sont un peu les mêmes qu’à ski et la croutée est à peu près aussi pénible.

Si si : si ça croute à 15h sur les 600m du bas, ça laisse plus de temps pour tricoter au-dessus que si ça croute à midi. Bien sûr, on peut sacrifier les 600m du bas, mais ça entame pas mal le crédit-croute de la saison :smiley: (qui est de 1200m rappelons-le).

Etant donné que tu fais du ski comme tu fais de la raquette, je ne pense pas que tu connaisses le plaisir/satisfaction à chercher/trouver la neige idéale pour se tapper une descente de rêve.

La recherche de la « bonne » neige n’est pas largement secondaire pour le skieur. C’est une des raisons conduisant à prendre des risques.
J’utilise une technique simple pour réduire le crédit-croute : allo Bubu.

Ah non, je fais bien mieux de la raquette que je ne skie :stuck_out_tongue: !

Stop, ne bouge plus, tu y es :stuck_out_tongue:

Au contraire, tu imagines bien que si la neige n’est pas parfaite je galère (quand elle est parfaite aussi d’ailleurs)

Contrairement à toi je fais passer la sécurité avant la qualité de la glisse, tant pis si ce n’est pas excellent.