Idée répandue mais erronée.
En effet, l’expérience (effectuée scientifiquement) montre que si on ne dispose que d’une poulie elle aura plus d’efficacité si elle est placée au dernier renvoi et non pas en tête de mouflage.
Voici quelques résultat de mesures (effectuée en 2007 par mes soins) effectués à 20°C avec corde 8,5mm sèche.
Pour un mouflage à démultiplication théorique 7 (mariner classique avec 3 renvois), un rapport de démultiplication réelle (rapport entre force venant de la victime(y compris frottement bord de crevasse) et force exercée par le sauveteur) est de :
3,03 si les renvois sont faits sans poulies (3 mousquetons)
3,33 avec une poulie « parfaite » en tête
4 avec une poulie « parfaite » en queue
5,88 si 3 poulies « parfaites »
(test fait avec poulies considérées comme « parfaites »: D50mm montées sur roulements à billes : rendement 98% environ. Les poulies utilisées en alpinisme, surtout sur paliers lisses (dont DMM et mini-traction) sont bien moins performantes)
Il reste à faire les mesures avec « minitraction » par exemple dont le rendement intrinsèque est spécifié à 71% par le fabriquant.
Conséquences pratiques :
avec une victime de 80Kg « tout mouillé » (ce qui est optimiste, le poids moyen d’un homme -nu- en France étant de 77Kg, y ajouter vêtements, chaussures, crampons, sac à dos)
la force venant de la victime sera d’environ 160Kg (quasi le double)
(cette augmentation de la force due aux frottement se réduit à 55% environ si la corde coulisse sur un manche de piolet lisse par exemple dans ce cas la force à exercer pour soulever la victime devient 124Kgf)
la traction a exercer par le sauveteur sera de 40Kg (si rapport réel 4) ou 53Kg (si rapport réel 3) (en plus de son propre poids) : il faut du muscle !
La force (en cas de tirage vers le haut) exercée sur l’ancrage sera de 160-40=120Kg soir 1,5 fois le poids de la victime (hors chocs)
(compter sur des rendements (énergie) inférieurs à 10%)