Ces chiffres ne peuvent que nous attrister profondément. Les guides sont bien victimes de leur passion et de nous la faire partager le plus en sécurité dans des proportions qui interpellent. Rendons hommage à une association comme Solidarité Montagne qui s’est donnée pour rôle d’aider les premières victimes de cette hécatombe, les familles et les enfants des disparus. Plusieurs causes possibles ont été évoquées dans ce post : formation des guides, accoutumance aux dangers … certainement réelles. On peut aussi en avoir une lecture plus simple, mais plus dérangeante des chiffres.
J’observe que le nombre d’amateurs passionnés tombés en montagne est lui aussi très important : combien d’amis, pourtant prudents, avons nous perdus ? Un alpiniste, un skieur qui fréquente assidument la montagne (disons 30 courses D à TD par an et 50 jours de skirando) risque particulièrement de se trouver confronté un jour ou l’autre à un grave pépin : à partir de là, nous avons aussi heureusement des « jokers » (voir Berhault au Pelvoux !)… mais c’est la montagne qui nous les attribue et certainement pas de façon équitable.
Les données d’accidentologie dans les ascensions des 8000 sont particulièrement révélatrices (site Internet www.8000ers.com ). Le chiffre qui interpelle le plus dans ces données (voir ici) est celui d’une moyenne de 1,5% de décès lors de la descente d’un sommet de plus de 8000m (avec une pointe à 8,45% pour le K2 !). Le nombre de disparus parmi les femmes huit-millistes montre la dangerosité de cette activité. A une moindre échelle, la dangerosité intrinsèque de la montagne et des itinéraires les plus exposés se retrouve aussi dans les Alpes avec la mortalité des guides dans l’exercice de leur métier. Les guides sont des hommes (et des femmes) comme les autres, très prudents et peut être simplement un peu plus souvent en montagne que les autres.
Finalement, "La montagne n’est ni juste, ni injuste. Elle est dangereuse ". Reinhold Messner