Posté en tant qu’invité par oli_4:
Ben oui, mais c’est quand meme pas la faute du recul du glacier (de Tre-la-Tete, bien vu) si on doit se tirer sur des cables dans un ébouli infâme, ils ont surtout changé l’emplacement du refuge!
Posté en tant qu’invité par oli_4:
Ben oui, mais c’est quand meme pas la faute du recul du glacier (de Tre-la-Tete, bien vu) si on doit se tirer sur des cables dans un ébouli infâme, ils ont surtout changé l’emplacement du refuge!
Posté en tant qu’invité par Lucio:
Salut,
Je voulais juste apporter quelques précisions à tes propos enthousiastes.
Mais ne serait-il pas opportun de témoigner, de s’émouvoir, que
sais-je, de pousser une gueulante vis à vis de ce phénomène,
qui, même s’il est planétaire, connait tout de même une
accélération plus importante dans notre bonne vieille Europe !
Oui les glaciers alpins perdent de leur volume, oui c’est quasi-planétaire (Andes, Himalaya, Alaska…), mais pas tout à fait car les glaciers scandinaves sont en crue (malgré le réchauffement observé là-haut aussi), et puis l’Antarctique de l’Ouest a de la marge sur les températures. D’autre part, contrairement à ce que tu sembles penser, le phénomène est plus important dans les Andes ou en Alaska qu’en Europe. Et les grands glaciers himalayens sont bien contents d’être (relativement) protégés par une couverture rocheuse, sinon ce serait la cata !
Nous savons aussi, pour les voir agoniser sous nos yeux, que de
très nombreux glaciers ne passeront pas, du moins sous leur
forme glaciaire, la première décenie de ce millénaire ! Vous
voulez des exemples : Ottema, Cheillon, Gébroulaz, Noir, Blanc,
Rognons, et des centaines d’autres, moins médiatiques !
Tu cites le glacier Blanc, le glacier Noir et d’autres encore qui n’auront pas de mal à tenir dix ans heureusement ;-). L’an dernier, le glacier Blanc a certes bien tiré la tronche mais les petits glaciers de cirque situés à plus basse altitude seront sans doute menacés à plus courte échéance que les grands glaciers de vallée dont le bassin d’accumulation se trouve à 3500/4000 en versant nord : ces petits glaciers de cirque cachent bien leur désespoir car leur front ne montre pas de grandes variations mais leur épaisseur diminue très vite sans qu’on s’en rende vraiment compte ! Quant à la calotte groënlandaise, ce n’est pas parce qu’elle est massive qu’elle ne risque pas de fondre très vite car le réchauffement devrait être très marqué aux hautes latitudes.
longue ! Mais combien de glaciers géants, encore bien
consistants dans leur partie située en altitude, n’alimentent
plus ou si peu leurs langues qui, il y a quelques années encore
atteignaient les fonds de vallées : Bossons, Taconnaz. !
Je vois bien ce que tu as voulu dire mais tu as fait ce que je prends pour un abus de langage. Les bassins d’accumulation alimentent toujours correctement les (« langues des ») glaciers alpins mais la chaleur estivale suffit désormais à rendre (très) négatif leur bilan de masse. Par exemple, pour l’année 1999, l’accumulation hivernale était qualifiable de « glorieuse » mais la fonte estivale n’a pas eu de mal à prendre le dessus avec des températures élevées (sans qu’on parle d’été caniculaire).
Certains glaciers ne nous ont pas attendu pour disparaître, d’autres seront encore là après nous. Disons qu’il n’y a pas lieu de s’émouvoir plus que ça vu que les « glaciaires » se sont déjà retirées plus d’une fois dans nos massifs. Bon, cette fois-ci, c’est sûrement pour un sacré bout de temps… Le retrait des glaciers alpins est finalement un peu anecdotique quand on s’intéresse à l’ensemble des manifestations possibles du changement climatique. Mais on ne regarde que ce qu’on peut voir et il se trouve que les glaciers répondent vite aux changements du climat. Enfin, disons que ce n’est pas anodin mais qu’il y a plus grave.
A+,
Luc
P-S : si tu veux des glaciers qui sont à bout de souffle, va voir celui (sic) du Soreiller ou encore le glacier de la Sitre (comme le soulignait Catherine).
Posté en tant qu’invité par catherine:
oli_4 a écrit:
Ben oui, mais c’est quand meme pas la faute du recul du glacier
(de Tre-la-Tete, bien vu) si on doit se tirer sur des cables
dans un ébouli infâme, ils ont surtout changé l’emplacement du
refuge!
hélas non !
même avant que le nouveau refuge soit construit, l’ancien avait été agrandi par ajouts de bric et de broc, et il fallait déjà ces dernières années remonter ce qui n’était alors qu’une sorte de couloir terreux-caillouteux. Ledit couloir s’est déterrioré très vite grâce à sa texture fragile plus la fréquentation qui elle allait grossissant.
Je crois que le passage actuel est toujours dans le même couloir qu’il a fallu aménager.
Posté en tant qu’invité par Lucio:
C’est pas trop la date qui me dérange mais plutôt le terme infos
[%sig%]
Posté en tant qu’invité par Lucio:
J’ai connu le Trient de la fin de sa crue des années 80 et je n’y suis pas repassé avant 99. Sacré recul du front entre ces deux dates, en effet ! Le guide était d’ailleurs tout surpris et du coup on n’a pas pu faire notre école de glace (accès péteux)…
Posté en tant qu’invité par bnhmmng:
Je crois malheureusement que l’on peut rien faire, à part s’émouvoir de la situation !!! Les spécialistes connaissent bien tous les phénomènes, tous les changement qui vont mettre en périls l’homme sur terre !!! c’est inéductable juste une question de temps !!! Si quelqu’un connaîtrait la solution ça se saurait !!! Il suffit de regarder le nombre de gros 4X4 qu’on les gens, pour comprendre la mentalité qu’on a !!! Tu veux les faire payer leur pollution abusive avec une taxe… impossible à mettre en place ou d’une lenteur !!! Les USA premier pollueur au monde et personne dit rien !!! etc etc… notre système mondiale est une fuite en avant qui ira automatiquement vers le clash…Pour arrêter tout ce désastre il faudrait revivre au moyen age… et qui est prêt ?
Le tableau est noir
Thierry
Posté en tant qu’invité par Humps:
ou alors exterminer l’homme…
Posté en tant qu’invité par Calimero:
Ah, enfin des avis constructifs…
Posté en tant qu’invité par Lucio:
Je voulais dire Antarctique de l’Est (l’Ouest est plus fragile/instable).
Lucio a écrit:
réchauffement observé là-haut aussi), et puis l’Antarctique de
l’Ouest a de la marge sur les températures.
Posté en tant qu’invité par Christian:
J’ai lu avec intérêt les réponses à mon forum et je me rends compte que le sujet du réchauffement de la terre et de ses conséquences notemment sur la fonte accélérée des glaciers ne laisse personne indifférent !
Vous avez bien compris que je n’étais pas un scientifique, encore moins un glaciologue et que ma seule compétence en matière glaciaire se résume à 25 années de pratique de la montagne en toutes saisons et toutes altitudes, avec un fort penchant neige et glace plutôt que rocher (désolé Snoopy !)
Merci à Lucio et à Catherine (parmi d’autres) d’avoir éclairé, complété ou contredit mon propos ! L’idée du forum m’est venue hier entre fromage et dessert, et je l’ai mise en forme en 10 minutes, d’un seul jet !
Il est clair que le simple fait d’en parler ne changera rien au phénomène, ni au réchauffement de la planète. Mais le fait de savoir que d’autres montagnards souffrent ou s’émeuvent lorsqu’ils redécouvrent, seulement quelques dizaines d’années après leur dernier passage, les reliques d’un glacier qu’ils avaient connu euh … abondant, peut nous permettre de nous sentir moins seul !
Car je pense que, même si elle n’est en rien comparable aux dépressions liées aux accidents de la vie (ruptures, décès, maladie, chômage), il ne faut pas négliger les pathologies qui pourraient découler du choc psychologique non négligeable que peut subir le montagnard face au spectacle de la disparition d’une partie de son terrain de jeu !
A titre personnel, j’ai vécu, cette été, une courte crise d’angoisse, vite maîtrisée, à la découverte du glacier de Cheillon qui, d’après une vieille carte des années 70 semblait descendre jusqu’aux abords du lac de la Dixence et qui se résume de nos jours à un ultime névé, de quelques hectares juste sous le col de Cheillon, qui disparaîtra TOTALEMENT un des ces prochains été, en tout cas au cours d’une autre été 2003 !
Même si la connotation cérébro-psychologique entre la prise de conscience du désastre glaciaire et certaines pathologies n’est pas avérée, tout permet de penser que la disparition progressive du milieu glaciaire peut, dans certains cas, être un facteur aggravant. Je m’explique : le milieu montagnard a longtemps été considéré dans notre insconscient collectif comme un endroit pur, préservé et inaltérable et faisait ainsi fonction d’échappatoire non seulement pour nos passions, mais aussi pour nos vagues à l’âme !
Un individu d’un certain âge, qui pratique la montagne depuis 30 ans qui souffre d’une dépression et qui, cherchant un exécutoire en montagne découvre, à la place de son glacier familier, un cône de déjection ou une moraine n’est pas assuré de redescendre dans la vallée en meilleur état !
OK, je ne suis ni toubib, ni psy, mais dans le cadre d’une étude « holistique » -le mot est lâché-, il convenait d’aborder aussi cet aspect du problème ! Non !
Christian
[%sig%]
Posté en tant qu’invité par Xavier:
Ouais.
Si la montagne est belle, c’est parcequ’elle même harmonieusement le blanc et la roche.
Sans la neige, la haute montagne n’a plus ce charme. Plus du tout.
Posté en tant qu’invité par migloo:
Je me suis baladé hier sur le joli glacier rocheux de Montfroid
http://geo.hmg.inpg.fr/mto/jpegs/030729/44.jpg (110K)
Comme le laissait deviner le nom du lieu, j’espérais y détecter des courants d’air froid qui révéleraient la présence de glace fossile sous les cailloux, mais rien de convaincant.
Quelqu’un en sait-il plus? y a-t-il eu des bilans hydrographiques qui témoigneraient d’un résidu profond de glace?
Après tout on a bien récemment trouvé un crypto-glacier en Chartreuse.
Bon, en contrepartie de cette perte, il est farci de myrtilles (le genre sucrées à chair blanche)
[%sig%]
Posté en tant qu’invité par Fr@nçois:
AH!!! se sont pas les bonnes celles -ci il faut prendre les autres à chair noir , j’en ai fait 15kg y a deux semaines miam miam…
Posté en tant qu’invité par XR:
Il se trouve ou ce glacier rocheux de montfroid?
Posté en tant qu’invité par Cyril de l’Oisans:
« Par exemple, des photos prises une fois par an a peu prés à la meme époque et mises sur le site. On se partage le boulot, chacun son glacier qu’il s’engage à aller voir une fois par an. Pour les bossons, y’aura pas de soucis pour trouver des volontaires. Mais pour le glacier du rocher blanc ou celui du grand Armet ? »
Pour le grand armet, j’ai un cliché pile en face depuis le clot de beaumont en aout 2003. En fait, y’a encore deux glaciers bien individualisés… mais qui vont pas faire long feu.
Faut savoir aussi qu’avant le petit âge glaciaire (moyen âge), les glaciers français avaient moins bonne mine qu’aujourd’hui !
Ca avance et ça recule mais on ne peut pas savoir si dans 500 ans, ce sera pire ou mieux…
Posté en tant qu’invité par Olaf Grosbaf:
Pour l’évolution des glaciers suisses, vous pouvez aller faire un tour ici:
http://givre.ethz.ch:8888/messnetz/
Olaf
Posté en tant qu’invité par Nicolas:
migloo a écrit:
Comme le laissait deviner le nom du lieu, j’espérais y détecter
des courants d’air froid qui révéleraient la présence de glace
fossile sous les cailloux, mais rien de convaincant.Quelqu’un en sait-il plus? y a-t-il eu des bilans
hydrographiques qui témoigneraient d’un résidu profond de
glace?
Je ne sais pas si un bilan hydro est capable de te dire ça… Vas-y plutôt faire du sondage électrique (n’as-tu pas des magnétos avec toi quand tu te promènes?), c’est le mieux pour détecter de la glace enfouie. Tu peux aussi faire un sondage carotté mais c’est plus compliqué!
Et pour les courants d’air froids, sur une langue de glacier rocheux il n’y a pas de glace avent qq m en général, donc fort peu de refroidissement en surface.
Mais vue la photo, l’aspect caractéristique des bourrelets laisse penser que même s’il n’y a plus de glace, il y en a eu encore récemment, et il est fort probable qu’il y en ait encore.
Bonnes balades sur les glaciers
Nicolas
Posté en tant qu’invité par Tintin:
Je tiens juste à faire remarquer que les thèses de Mr Vivian sont loin d’être partagées par l’ensemble de la communauté glaciologique…
Posté en tant qu’invité par Dav:
logique car année caniculaire…tous les glaciers des Alpes ont reculé en 2003… ce qui ne veut pas dire que ce phénomène va s’amplifier dans les décennies à venir… à vrai dire personne n’en sait rien… donc rien ne sert de fantasmer, il faut juste observer et bien sur se pencher sur les influences de l’activité humaine sur le climat, et tenter d’être moins nuisibles…
Posté en tant qu’invité par Dav:
j’attire votre attention sur le fait que les glaciers ne sont pas les seuls à disparaître… ils vont être suivis par les myrtilles et les fleurs de montagne sur-ramassées… si vous aimez la montagne, laissez tout ça sur place svp, et achetez des fleurs chez les fleuristes, et des confitures… faites par maman avec les fruits du jardin…c’est tellement bon…
Pour alimenter le sujet, je suis personnellement + optimiste que certains d’une part sur le genre humain (sinon y a plus qu’à s’en tirer une) et d’autre part sur la croissance des glaciers et l’évolution climatique.
Il reste 50 ans de pétrole, donc dites vous bien que la combustion fossile n’en a plus pour longtemps: les énergies de susbstitutions prendrons petit à petit le pas: et cette fois ci, pas question d’être dépendant de 3 pays si vous voyez ce que je veux dire.
Question pollution liée à ces rejets, je pense que l’ère du charbon a eu un impact très fort sur l’environnement (la période se voit dans les rides glacières, et dans les grottes également) ainsi que sur la déforestation des alpes… on a corrigé le tir depuis…tant mieux: une chose est sûre: il y a 20 ans on ne parlais pas de développement durable, ni d’écologie: on déplorais simplement les marées noires… les temps changent, les gens changent, même si c’est long…
pour en revenir aux fluctuations glacières, il est vrai que la prudence doit être de mise, même si effectivement c’est un crève coeur que de voir certains petits glaciers devenir un névé: il suffit cependant de 2 étés pourri (comme 2004) pour leur redonner de la consistance…
j’ai la chance de voir le glacier du grand pic de belledonne (désolé j’ai oublié le nom) de chez moi, et croyez moi que cette année, il n’a rien de commun avec 2003, il est beau blanc et fait plaisir à voir…
un alpiniste extrémiste et optimiste…!