Posté en tant qu’invité par Mic’hel:
- Regardez les taux de participation, mêmes aux Rdv
importants… De fois, ce sont 20% de la population avec droit
de vote qui décident sur un changement de la constitution.
Normal - parce que à force d’être appelé aux urnes toutes les 4
semaines, on s’en lasse…
20%…!!! Soit t’y connais rien soit tu es de mauvaise foi. C’est pas bô, la désinformation!
Je te donne ici la liste des votations populaires (nationales) suisses.
http://www.admin.ch/ch/f/pore/va/liste.html
Ose me dire que le taux de participation moyen est de 20%! Ou alors tu sais pas lire! ;o)
A vue de nez, ça tourne en moyenne autour de 45% sur les votations des dernières (faudrait faire le calcul pour avoir un chiffre plus précis. Je te laisse le faire)
Cela dit, concernant la representativité des citoyens, on peut effectivement se poser la question de savoir si des votations qui font 40% de participation en moyenne représentent l’opinion de la majorité d’un peuple (ce qui est l’essence même d’une vraie démocratie)
Est-ce que la pluralité des opinions qui existe nécessairement dans des pays qui comptent plusieurs millions d’habitants est mieux représentée par 40% d’electeurs, (en Suisse ~2 millions de personnes, en France ~16-17 millions de personnes), ou par quelques centaines de députés (à supposer qu’ils soient tous là lorsqu’il y a un vote, j’espère que t’es pas assez naif pour croire ça). Demande à n’importe quel statisticien.
Un exemple récent (et d’importance!) est celui du TCE en France. On estime à 75 à 80 % le nombre de députés qui auraient voté oui à ce texte. A l’arrivée, seuls 45% des votants on choisi le oui. Faut être aveugle pour ne pas se rendre compte qu’il y a un enorme problème de représentatvité en France. On peut certes, comme le préconisent certains, introduire de la proportionelle dans les élections legislatives en France. Mais c’est certaiment pas ça qui va expliquer la difference de 30 à 35%
En autriche et en allemagne, où la voie parlementaire a été suivie pour la ratification du TCE, le oui a fait des scores « soviétiques » de 90% environ. Qui peut croire un seul instant que ce genre de score représente fidèlement la plurarité d’opinions dans ces deux pays?
- La démocratie directe est trop souvent détournée par des
intérêts particuliers, généralement pour maintenir un status
quo qui arrange (ou profite à) une minorité. Exemple:
l’incapacité chronique des villes romandes de réagir face à la
pénurie des logements. Parce que à chaque fois qu’un projet de
construction voit le jour, tu peut être sûr qu’une initiative
se monte qui est contre, parce que Mr et Mme les riverains
veulent garder le terrain vague en face de chez eux pour faire
ch… leur chien le soir (J’exagère à peine…)
Tu as des liens qui décrivent ces votations? ça m’interesserait d’y jeter un coup d’oeil.
Sur le plan national, je vois pas trop à quelles votations tes allegations pourraient correspondre.
Je ne pense pas que les sujets nationaux récents (par ex. la loi sur l’asile, l’adhésion à l’espace Schengen, la libre-circulation des personnes, le partenariat de meme sexe…) soient des textes « détournée par des intérêts particuliers, généralement pour maintenir un status quo qui arrange (ou profite à) une minorité », comme tu dis. Ce sont plutot des textes qui font évoluer la suisse avec l’approbation de la majorité des citoyens. Après ça évolue parfois dans le sens que tu souhaites et parfois pas, mais ça c’est ta sensibilité politique. C’est respectable. Mais une démocratie c’est censé aller dans le sens d’au moins 50,000000001% des citoyens, pas dans le sens de ThomMoll uniquement.
La démocratie directe permet au contraire de limiter les effets du lobbying (voire pire de la corruption) des parlementaires. Essaie, par exemple, de corrompre disons 100 parlementaires (difficile, certes mais jouable). Et puis essaie de corrompre 1 millions d’electeurs, tu vas t’y casser les dents, ou au moins ta jolie tirelire en forme de cochon rose ;o)
quant aux initiatives populaires, je crois que la grande majorité d’entres elles traitent de sujets serieux et ont leur place dans le débat politique:
http://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vishort.html
- Les députés (etc.) dans une démocratie représentative
servent aussi comme filtre et garde-fous. Ca évite que des lois
trop démagos (comme celle initié par Mr Blocher) puissent
passer trop facilement.
On peut regretter cette loi (c’est une opinion politique partagée par 35% des suisses, c’est pas négligeable) mais si tu rejetes l’opinion de 65% des citoyens, tu es mur pour la dictature. J’aime bien ce concept de démocratie: « moi je suis un démocrate, mais seulement quand les citoyens suivent mes idées » ;o)
Note qu’en France, les lois dites Sarkozy, qui durcissent notablement la position du pays vis-à-vis de l’immigration sont passées par la voie parlementaire. Sans problème puisqu’en France l’opposition ne peut faire que de la figuration. En suisse, même quand une majorité parlementaire se dégage, il y a toujours une opposition potentielle, celle des citoyens. Cf par exemple, l’initiative populaire pour le moratoire sur les OGM dans la production agricole suisse (qui « suivait » la Gen Lex) qui avait été rejeté par les parlementaires, rejeté par le conseil fédéral et… finalement approuvée par 56% des citoyens. Ce genre de scénario est tout à fait impossible en France.
En supposant, évidemment, que le député
moyen soit un brin plus intelligent et enclin à réfléchir que
le citoyen lambda 
« En supposant », comme tu dis. Si tu as la curiosité de lire la transcription des débats de l’assemblée nationale française, ta supposition risque de vite s’envoler! ;o)
ça c’est, à mon avis, le fond du problème du problème. Et l’« argument » numéro 1 de tous ceux qui sont contre la démocratie directe. c’est de penser, et je caricature, que les élus sont des experts (« eux, ils savent ») et que les citoyens sont bien trop cons pour qu’on leur demande leur avis. Ce genre de pseudo-démocratie est quand même basé sur un grand mépris des citoyens. Mais le fait d’elire quelqu’un ne lui donne aucune compétences. ça ne le rend pas plus intelligent. C’est juste un être humain, avec ses compétences et ses lacunes propres,qui est censé représenté ses électeurs (le cas idéal, quand il n’est pas soumis aux lobbies et aux intérêts particuliers). C’est tout. C’est pas un super-héros.
Bref, tout ça, c’est à se demander comment la Suisse ne s’est pas encore effondrée alors qu’elle est soumise à une effroyable dictature exercée par ses soit-disant stupides citoyens et qu’on appelle démocratie?? Mais comment fait-elle?? ;o) J’aimerais quand meme qu’on m’explique, un jour
ça doit être l’exception qui confirme la règle ;o)