Montagne et consommation : Fermer C2C et Skitour ? Un pavé dans la mare

Moi, « Alpinistes / Pyrénéistes, Montagnards de tous bords » (je me fiche des termes) j’aime parcourir ces montagnes (pas forcément dans la performance) gravir quelques jolis sommets ou il faut mettre un peu les mains (plus ou moins technique) profité de quelques beaux paysages, redescendre tranquillement (sans me broyer les genoux) et finir la sortie en allant prendre une petite mousse avec les amis qui m’ont accompagné (j’ai commencé cette activité « loisir » bien avant l’arrivée de C2C et ST) cette montagne je la respecte, pas de bruit inutile, pas de déchets (laissés sur place). j’ai une poubelle à la maison
Par contre, ce qui m’exaspère le plus, c’est le comportement de certains pratiquants, dans le style des cinq ou six gros tocards que j’ai croisés jeudi à skis (dans un petit vallon pommé) et qui sont passés comme des balles (en descente) à quelques mètres de mes spatules sans même esquisser un petit signe de la main ou de la tête en guise de bonjour.
Et donc, je me demande si un jour, les trous du Q pourront devenir et se nommer « Alpinistes, Pyrénéistes, ou Montagnards »

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Une belle chanson pour faire plaisir aux ours Pyrénéens :kissing_smiling_eyes:

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Mais pourquoi distinguer les deux finalement ? En admettant qu’on aille en montagne pour satisfaire un désir perso (avec une part de masochisme) il sera tout naturel, si on trouve son bonheur, de vouloir le partager. Et en le partageant si on y trouve une reconnaissance sociale pourquoi s’en priver ?
Schopy (alias Arthur Schopenhauer) définit le bonheur comme ce qu’on a, ce qu’on est et ce qu’on représente. La pratique de la montagne répond à la satisfaction de ces 3 critères : par la rareté de l’instant et son exclusivité on a le sentiment d’être riche de ce que les autres n’ont pas, par la rigueur de ce qu’on s’impose et l’image que la montagne véhicule on imagine être quelqu’un et enfin en partageant tout ça on acquiert la reconnaissance auprès des autres névrosés de la même secte qui grimpent futilement sur des cailloux au risque d’y laisser leur vie.
J’entends donc que dans les 3 composantes du bonheur précitées les réseaux sociaux ont légèrement changé l’équilibre et qu’il faut aujourd’hui partager « ce qu’on a » pour se tourner d’avantage vers « ce qu’on représente ». Qui cela dérange t il sinon celui qui a beaucoup misé sur « ce qu’il a » et se retrouve frustré de ne plus en jouir à souhait ?

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Yen a vraiment qui se posent cette question? Et est-ce vraiment la mode la montagne? Non pas du tout. ce qui est à la mode c’est le ski de rando éventuellement. La montagne heureusement ne se résume pas à cette pratique.

On entend souvent ce genre de réflexion. Je me demande d’où elle vient. Que ça vienne de non pratiquants, je le comprends à peu près, mais de la part de pratiquants…
En tous cas, je n’y souscris absolument pas, bien sûr.

Ça me fait penser à une cousine qu’on avait emmenée faire une balade à ski de rando.
Elle ne faisait que de la piste.
Sa remarque à la fin de la balade : « ce n’est pas du plaisir, c’est de la mortification » :scream_cat:
En général, sauf dans le temps pour les gars qui se retrouvaient â faire leurs classes dans les chasseurs alpins alors qu’ils auraient préféré un truc de plaine, on va en montagne parceque ça nous plait, ça nous rend heureux.

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Je lis « Faire deux ou trois heures de route depuis le centre d’une grande ville où l’on peut exercer une activité professionnelle bien rémunérée, se prendre en photo au sommet de la Verte, retourner chez soi le soir »
Quelques questions:
Qu’est ce qui permet ce miracle ? Et depuis combien de temps cela peut il se pratiquer pour une infime minorité de personne ( dont je fais parti )?
Une piste de réponse : l’énergie (carbonée) pas chère et ses « métastases » ( autoroute etc…) entre autre.
Moins d’énergie disponible donc moins de déplacement « facile« .
Le pic d’extraction de pétrole conventionnel est une dizaine d’année derrière nous. Je pense que cela va peut être régler , entre autre , tôt ou tard , le problème de tourisme tout azimut dans lequel s’intègre la fréquentation de la montagne des montagnards .

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avec un peu de retard
http://www.randonneepyrenees.com/

Citer dans le même élan un lieu commun, Schopenhauer, et une opinion personnelle érigée en vérité philosophique (oxymore), fallait oser… :slight_smile:

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Joli temoignage grimpzen, ca invite a reflechir sur sa pratique et merite un coup de chapeau.

Pas d’accord avec toi Christian.
Les Pyrénées sont bien plus propres qu’il y a une quarantaine d’année lorsque j’ai débuté la montagne.
Et il ne faut pas faire d’un cas particulier une généralité.
Il est évident qu’il y a plus de monde en montagne et vous allez voir cet été…
Il y aura toujours une proportion de la population qui ne se souciera pas de son environnement mais elle se réduit lentement. D’un autre côté, il y a aussi des personnes qui ramassent les quelques détritus rencontrés.
Je suis monté aux lacs d’Oo et d’Espingo samedi dernier et malgré une grosse fréquentation, les sites sont plus propres qu’il y a 40 ans. Encore quelques PQ mais aussi il faudrait que les mairies évoluent aussi en proposant des parkings, des navettes, des WC (au granges d’Astau)…

Merci pour ton message. Il est bien écrit, et je partage beaucoup de tes réflexions.
J’ai été touché par ta définition de « montagnard » et ce que tu racontes sur ta famille et la vie en montagne. Cela m’a fait pensé à un film d’un cinéaste suisse remarquable, Fredi Murer. En 1975, il tournait « Wir Bergler in den Bergen sind eigentlich nicht schuld, daß wir da sind », ce qui peut se traduire par "Nous autres montagnards, ce n’est pas vraiment de notre faute si nous sommes ici dans les montagnes ". Je crois que cela colle avec ton propos, et je crois que tu comprendrais bien pourquoi Murer a tourné ce film.

Concernant ton « pavé dans la marre »: faut-il fermer camptocamp… Si on faisait le rapport « nombre de sortie publiées sur c2c / nombre de gens qui ont fait une sortie » il y a 15 ans et aujourd’hui, je crois que la tendance serait marquée, et que l’interprétation de cette variation se trouve peux-être en partie dans tes réflexions.

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Salut Le_Dahu,

Merci pour ton message. Je suis allé voir le film que tu mentionnes. J’ai trouvé la bande annonce sous-titrée en Français et en effet ça à l’air de coller parfaitement au monde auquel je fais référence. Je vais voir si je peux télécharger le film complet quand j’aurai un moment.

Quand tu dis que la tendance serait marquée, c’est à la hausse (de plus en plus de sorties sont rentrées sur c2c proportionnellement au total des sorties réalisées) ou à la baisse (de moins en mois de gens qui sortent rentrent leur sortie) ?

Très peu de sorties rentrées par rapport aux nombres de personnes qui sont dans les montagnes. Le coefficient est beaucoup beaucoup plus faible qu’avant il me semble.