Montagnards : votre avenir s'assombrit!

Posté en tant qu’invité par strider:

arrêtes, je vais pleurer :wink:
écoutes avant lis le livre que je te propose, tu verras il est bien , et peut être ton regard changera…moi je suis peut être pas allé en Afrique, et alors? j’ai fait des recherches sur la gestion de la forêt équatoriale au Gabon pour mes propres travaux, j’ai lu plusieurs livres sur la question de la démographie en Afrique et dans le monde, des livres de gens qui ont voyagé un peu partout dans le monde, de vrais géographes quoi, et donc cette démarche d’ouverture et d’esprit critique je l’ai faite, certes je vais pas me vanter là-dessus…loin de moi de dire qu’il n’y a pas de problème démographiques, mais je ne vais pas non plus créditer des conclusions hatives et déterministes…

donc tes certitudes sur la fin du monde tu peux te les garder, le jour ou tu pensera que ça fera avancer le monde tu me fera signe, hein ?
de mon expérience de terrain sur l’environnement on ne joue pas à ce jeu du fatalisme, car il n’y a rien de scientifique à prédire exactement ce que sera l’avenir quand il s’agit de ce que seront les sociétés humaines…on avance pragmatiquement et en ayant conscience de toutes les réalités de terrain, c’est à dire ce que sont les milieux, les gens, avec leurs nuances…quand on fait des politiques environnementales on ne balance pas aux gens des idées fumeuses sur la fin du monde comme ça parce que ça rend pas service aux gens, ça les culpabilise, ça les inhibe et ça incite pas au travail d’équipe à toutes les échelles du territoire…c’est pas en pleurnichant sur un sort hypothétique qu’on avance et qu’on fédère les initiatives…on avance parce qu’on fait des projets pragmatiques et à toutes les échelles du territoire. Pourquoi j’ai décidé de faire ce travail de concertation environnement/société ? parce que j’y crois…et quand on y croit on se donne les moyens d’y parvenir

oui je sais je donne des leçons, mais bon je défends mon cake, je suppose que tu peux comprendre ça

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Ah, moi aussi, j’aime bien les trucs soulignés.

Des fois, je raconte tellement de conneries que je suis obligé de me modérer.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par thibaut:

strider, pourquoi ne pas dire simplement que le problème de la démographie et du changement climatique est un sujet tabou

…la forte démographie française montre que d’ailleurs que nous minimisons le réchauffement climatique ou bien que nous pensons qu’une solution prochaine sera trouvée. ou bien, peut-être, la partie étant perdue d’avance, nous voulons aller jusqu’au bout, dans l’espoir que la nouvelle génération trouve une solution à ce qui est maintenant son problème.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par strider:

thibaut a écrit:

strider, pourquoi ne pas dire simplement que le problème de la
démographie et du changement climatique est un sujet tabou

ho oui, on le peut le dire!!!

…la forte démographie française montre que d’ailleurs que
nous minimisons le réchauffement climatique ou bien que nous
pensons qu’une solution prochaine sera trouvée. ou bien,
peut-être, la partie étant perdue d’avance, nous voulons aller
jusqu’au bout, dans l’espoir que la nouvelle génération trouve
une solution à ce qui est maintenant son problème.

je ne vais pas rentrer dans les détails mais dans le schéma de pensée des gens, il y a ce rapport cause à conséquence « augmentation de la population » et « plus forte prédation sur l’environnement »
or ce schéma de pensée est simpliste et déterministe…il veut tout dire et il veut rien dire.

pourquoi? parce que la population n’est pas homogène dans son rapport au milieu et que ce rapport au milieu est tout sauf préétabli…

-la population est spatialement différenciée, inégalement répartie dans l’espace et elle a une empreinte, un impact écologique différencié(e)s suivant ses dispositifs techniques, ses choix de sociétés, ses moyens de gestion, et les milieux qu’elle occupe…

-par exemple on peut très bien imaginer une population en diminution mais qui accroit son exploitation des milieux dans le sens d’une diminution des ressources naturelles…et c’est souvent par laxisme.
-on peut aussi imaginer une population qui stagne voire qui croit même, et qui ait, par une bonne gestion de sa répartition, des dispositifs techniques élaborés, une exploitation des ressources naturelles qui soit de plus en plus en faveur de leur équilibre et de leur perennité.

les mentalités évolueront quand elles comprendront que le progrès et la croissance peut justement aller dans le sens d’une meilleure prise en compte des aspects environnementaux - c’est le fatalisme ambiant et le déboussolement qui nous plombe
et que c’est pas parce que t’as une petite population que la nature s’en porte mieux, tout dépend comme cette population gère ses milieux naturels

c’est une question de gestion
= les gens y voit du pourquoi alors qu’on devrait déjà être dans le comment voilà le débat de fond

Posté en tant qu’invité par Tintin:

strider a écrit:

quand on fait des politiques
environnementales on ne balance pas aux gens des idées
fumeuses sur la fin du monde comme ça parce que ça rend pas
service aux gens, ça les culpabilise, ça les inhibe et ça
incite pas au travail d’équipe à toutes les échelles du
territoire…c’est pas en pleurnichant sur un sort
hypothétique qu’on avance et qu’on fédère les initiatives…on
avance parce qu’on fait des projets pragmatiques et à toutes
les échelles du territoire.

En supposant que tu reconnaisses que la température de la planète va augmenter de plusieurs degrés dans les siècles à venir (ça, c’est a priori scientifique :wink: et que ça va avoir des conséquences plus ou moins lourdes sur les populations via le changement des écosystèmes (là, c’est encore de la science, l’homme ne peut pas tout empêcher). Bien que ces conséquences ne soient pas toutes déterminées et quantifiées (c’est bien là la difficulté), comment les sciences humaines et la géographie en particulier apportent leur pierre à l’édifice ?

C’est quoi tes projets pragmatiques dans ce cas là ?

Il y a certes une différence entre dire que toute l’humanité va disparaître (comme dis le dragon) et dire que le changement climatique va faire « mal » à une certaine partie de la population (ce que je dis), mais dans tous les cas, on dit quoi aux gens ? De ne rien faire parce qu’il y a peut être 1% de chance que la situation aille mieux dans le futur ?

Le débat sur l’évolution future de la population et de sa consommation ne fait il pas parti de la question ?

Posté en tant qu’invité par strider:

Tintin a écrit:

En supposant que tu reconnaisses que la température de la
planète va augmenter de plusieurs degrés dans les siècles à
venir (ça, c’est a priori scientifique :wink: et que ça va avoir
des conséquences plus ou moins lourdes sur les populations via
le changement des écosystèmes (là, c’est encore de la science,
l’homme ne peut pas tout empêcher).

moi c’est pas mon job de dire si la température va augmenter…par contre, je suis à l’écoute du débat, mais je préfère qu’il y ait du vrai débat pas du consensus mou!! alors c’est vrai quand on voit les enguelades entre climatologues on fini par éprouver une certaine lassitude…mais bon tout le monde doit exprimer ses travaux

Bien que ces conséquences
ne soient pas toutes déterminées et quantifiées (c’est bien là
la difficulté), comment les sciences humaines et la géographie
en particulier apportent leur pierre à l’édifice ?

hou là c’est une grande question que tu me poses Tintin, c’est très large et donc je peux te répondre « oui » la géographie apporte sa pierre à l’édifice (tu as l’air très sceptique là-dessus j’ai l’impression, à moi de te prouver le contraire, certes ) mais te dire tous les champs d’applications alors là j’en finirai pas c’est très vaste…géomorphologie, géo du risque, karstologie (travail énorme, là) , géo de la population, géographie humaine sur les rapports hommes/milieux etc…
je dirai même qu’avec son entrée spatiale, la géographie est justement très bien placée pour ces questions-là, sans orgueil mal placé de ma part

en Savoie par exemple tu peux t’adresser aux karstologues qui travaillent sur les reconstitutions environnementales, F. Hobléa, S Jaillet, et des étudiants aussi…

d’autres comme J. Varlet travaillent sur les transports et des questions de gestions de ces transports, de leurs impacts, d’autre comme P Pigeon sur les risques et les impacts environnementaux et sociaux des aménagements, d’autres comme L Laslaz sur les espaces protégés etc…

c’est complémentaire tout ça…

et j’avais vu ça à Reims, à Grenoble c’est pareil, idem à Paris etc…

en gros faut que tu choisisses une entrée ciblée pour qu’on en parle plus précisemment.

je vais te dire notre secret, nous, chez les géographes :wink: : c’est la pluridisiciplinarité de nos études
=perso sans me vanter mais avec cette formation je peux parler avec un géologue, un écologue comme avec un élu, un acteur du territoire, un juriste de l’environnement ou un sociologue voire parfois si je m’accroche bien avec un économiste je comprendrai leur préoccupation, leur langage avec ouverture d’esprit, c’est ça qu’est intérressant, être moins pointu dans certains domaines mais plus polyvalent et plus fins dans l’articulations des choses
= c’est ça qui fait qu’on a regard nuancé, car à multiple entrée, et qu’on échappe aux raisonnements déterministes ordinaires qui ont tendance à suggérer des schémas de pensée chez les gens et qui malheureusement rigidifie leurs attitudes, entretien un certain fatalisme dont on n’a pas besoin pour avancer

C’est quoi tes projets pragmatiques dans ce cas là ?

là perso c’est pas en tant que géographe universitaire que je vais te répondre à ça pour mon cas, du moins, c’est en tant que stagiaire dans un programme européen sur la gestion de la biodiversité alpine, avec un travail en équipe, sur le terrain, et plus tard en tant que futur chargé de mission, d’études pour une collectivité, un organisme, un établissement public, un bureau etc etc…
ce sont des pierres à l’édifices mais ça compte, c’est ça qui est important, c’est qu’on en trouve à toutes les échelles et qu’il y ait plein d’acteurs concernés

connais-tu le travail de la CIPRA par exemple? ils sont à Grenoble, et ils ont une vision très « territoriale » et fine. ils suivent des dossiers, des projets très concrets, aident à la concrétisation difficile de la convention alpine etc…

et la CIPRA est loin dêtre la seule, aussi il y a pas mal de bureaux d’études de qualités (faut pas les stigmatiser certains font du bon travail)
et des PNR et de leur comités scientifiques, en rapport avec les universités?

ça bouge tout ça !

Il y a certes une différence entre dire que toute l’humanité va
disparaître (comme dis le dragon) et dire que le changement
climatique va faire « mal » à une certaine partie de la
population (ce que je dis), mais dans tous les cas, on dit quoi
aux gens ? De ne rien faire parce qu’il y a peut être 1% de
chance que la situation aille mieux dans le futur ?

ai-je dit cela? qu’il ne faut rien faire? je crois que les efforts, les initiatives se font à toutes les échelles, car les petits ruisseaux font les grandes rivières, notre monde est un tout…mais, dis-moi Tintin, dans ta position de scientifique, que je respecte par sa valeure (en plus j’aurai tendance à être d’accord avec toi dans ton positionnement ), que comptes-tu faire là-dessus, concrètement je veux dire, dans ton positionnement et la pédagogie…

Le débat sur l’évolution future de la population et de sa
consommation ne fait il pas parti de la question ?

bien sur mais il n’a pas qu’une seule entrée dans cette question c’est ça que je voulais dire…

Posté en tant qu’invité par dragon de comodo:

bon, Strider, tu es jeune et c’est à ton honneur de défendre tes idées.
moi, je le suis un peu moins et à ton âge, j’avais ton optimisme.
le pragmatisme, comme tu dis, me les a un peu érodées, ces idées optimistes.

aujourd’hui, je me dis : qu’est-ce que tu as été con de croire à tout ça, alors que c’était évident en regardant un peu plus loin que l’horizon. Mais bon, c’est le privilège de l’expérience.

dans 30 ans, j’espère que nous pourrons faire le bilan.
C2C existera encore pour qu’on puisse en débattre

d’ici là, amuse toi bien : c’est un beau métier, géographe, surtout dans les alpes ( ah, mon enfance ! )

mais on ne m’a toujours pas montré avec quoi on va nourrir 9 milliards de personnes,
ce qui, à mon avis, est le cœur du problème !

Posté en tant qu’invité par strider:

dragon de comodo a écrit:

bon, Strider, tu es jeune et c’est à ton honneur de défendre
tes idées.
moi, je le suis un peu moins et à ton âge, j’avais ton
optimisme.
le pragmatisme, comme tu dis, me les a un peu érodées, ces
idées optimistes.

pour moi l’argument de l’age ne me parait guère important à mes yeux parce que là tu parles de ta vision, ton expérience à toi, qui ne peut être généralisable, et qui de toute façon n’incitera jamais les jeunes à aller de l’avant; à priori

-aussi je connais des gens de ton age qui sont encore optimistes -travaillant avec eux et profitant de leur expérience que je commence à peine à acquérir- et qui d’ailleurs ont largement dépassé au fond d’eux cette question hypothétique de la vie ou de la mort de l’humanité, question qui n’a ni grand sens ni grande utilité, c’est un faux débat à mon avis

-d’ailleurs il m’arrive que rencontrer des élus des 2 générations précédent la mienne, de tous bords politiques politiques (en général le bord politique n’importe que très peu dans des villages de montagne) et certains élus m’on dit qu’ils ne pouvait pas regler ou dépasser certains usages, certaines inerties ou méthodes de travail qui sont encore trop éloignés de préoccupations environnementales « concrètes », et qu’il faudrait un renouvellement générationnel pour que ça change…= en gros l’élu essaye d’expliquer que c’est pas dans sa culture à la base, mais il est bien obligé, dans le contexte actuel, de parler de problématique environnemental, alors du coup il fait de la « com », du discours, mais il n’a pas encore intégré les méthodes de travails qui vont avec. donc il se décharge en me disant qu’il faudra une génération suivante pour que ça se fasse, et ça je peux très bien le comprendre, c’est normal dans un sens, car tout est une question d’éducation…
d’ou le fait que c’est aux professseur des écoles, et aux parents de ne pas rater le coche.

aujourd’hui, je me dis : qu’est-ce que tu as été con de croire
à tout ça, alors que c’était évident en regardant un peu plus
loin que l’horizon. Mais bon, c’est le privilège de
l’expérience.

c’est le conflit classique des générations : en général les générations suivantes pour donner du sens à leur vie, refusent les inerties, les fatalités ou les choses établies des générations précédentes et c’est ça qui fait changer…

Posté en tant qu’invité par La marieuse:

Va bosser ton mémoire strider… :wink:

Posté en tant qu’invité par dragon de comodo:

strider, ton discours est cohérent et ça a été un plaisir
rendez-vous dans 20 ans … sur C2C
le 3ème et la 6ème de Beethoven sont pas mal non plus

Posté en tant qu’invité par strider:

dragon de comodo a écrit:

strider, ton discours est cohérent et ça a été un plaisir
rendez-vous dans 20 ans … sur C2C

mais de rien, dragon!! et c’est toujours super d’avoir des discussions animées.
j’espère que C2C existera encore dans 20ans, ça dépendera du volontarisme à faire que l’outils marche et se rénove, mais bon C2C aura été une super chose pour beaucoup

le 3ème et la 6ème de Beethoven sont pas mal non plus

et la 5ème aussi, énorme!

Posté en tant qu’invité par Tintin:

strider a écrit:

moi c’est pas mon job de dire si la température va
augmenter…par contre, je suis à l’écoute du débat, mais je
préfère qu’il y ait du vrai débat pas du consensus mou!! alors
c’est vrai quand on voit les enguelades entre climatologues on
fini par éprouver une certaine lassitude…mais bon tout le
monde doit exprimer ses travaux

en gros faut que tu choisisses une entrée ciblée pour qu’on en
parle plus précisemment.

C’est pas terrible de débattre par forum interposé, et il faudrait vraiment qu’on est l’occase pour se poser et discuter un jour de vive voix, mais je vais essayer de reformuler ma question.

Dans cette problématique du changement climatique, les sciences humaines se retrouvent en partie en bout de chaîne (bien qu’utiles en entrée pour faire des scénarii futur d’émissions de gaz à effet de serre http://www.ipcc.ch/pub/sres-f.pdf)

En gros tu as la chaîne :

climatologues -> études d’impact sur l’écosystème (ce que je fais) -> réponse de la population

avec bien sûr en plus des rétroactions un peu dans tous les sens, ou bien la possibilité d’avoir des démarches un peu différentes.

Pour les sciences humaines, on va donc te proposer des scenarii d’évolution de l’environnement, et j’ai l’impression que c’est là dessus que tu ne veux pas plancher alors que je suis sûr que le géographie a des réponses à apporter. Oui c’est compliqué et on peut nuancer à l’infini, mais il y a des fois où il faut prendre ses responsabilités et savoir travailler sur des cas d’étude en simplifiant un peu le problème.

Donc pour faire simple, on va faire 2 scénrarii :

  1. ça chauffe, et l’écosystème va changer
  2. il ne se passera rien au niveau de l’écosystème

Moi, je met une probabilité de 99% au scénario 1) et 1% au scénario 2) , mais on peut raisonner de la même façon en mettant un 50/50 ou une autre probabilité. Du coup, comment un géographe voit il les impacts sur la population pour chacun des scénarii ? Je ne te demande pas spécialement de répondre ici, c’est juste pour réfléchir sur la démarche…

Posté en tant qu’invité par lézard bavard:

strider a écrit:

c’est pas en pleurnichant sur un sort
hypothétique qu’on avance

Ah ! Mais pour quoi il faut « avancer » a empêcher la fin du monde ???
Quel manie a vouloir sauver l’humanité !!!
Demandez-vous d’abord a quoi on sert, et si vous trouver un raison très importante
pour continuer a exister, alors ok. Allez-y

ça me rappel un récent film américain très mauvais où l’on habite dans une société où tout le monde est stérile. Et ils trouvent une fille enceinte et il faut absolument la sauver.
Mais personne dans le film n’explique pour quoi.

Pfff… autant de science et d’études et on avance comme les bactéries…
a se reproduire simplement par impératif génétique.

Attention !!! ne pas confondre mes propos… je ne suis ni pour la douleur ni pour les souffrances de personne ! A l’inverse, plutôt pour une vie dans le plaisir. L’hédonisme, quoi. Et pour ça, moins des gens on sera, plus on pourra profiter de notre mode de vie.
Et ne me dîtes pas que c’est égoïste vis a vis des nouvelles générations. Ce n’est pas égoïste s’il n’y a pas des nouvelles générations.

Posté en tant qu’invité par strider:

Tintin a écrit:

C’est pas terrible de débattre par forum interposé, et il
faudrait vraiment qu’on est l’occase pour se poser et discuter
un jour de vive voix, mais je vais essayer de reformuler ma
question.

oui sur un forum alpi c’est pas évident

Dans cette problématique du changement climatique, les sciences
humaines se retrouvent en partie en bout de chaîne (bien
qu’utiles en entrée pour faire des scénarii futur d’émissions
de gaz à effet de serre http://www.ipcc.ch/pub/sres-f.pdf)

comme souvent d’ailleurs, en bout de châines :wink:

En gros tu as la chaîne :

climatologues -> études d’impact sur l’écosystème (ce
que je fais) -> réponse de la population

avec bien sûr en plus des rétroactions un peu dans tous les
sens, ou bien la possibilité d’avoir des démarches un peu
différentes.

voilà, par exemple pour le labo EDYTEM en Savoie est un travail commun aux bios, géol et geographes qui quelque part est un peu dans cette logique là avec 3 équipes

1 sur le passé et reconstitution environnementales (les géols, les karsto, je suppose en tant que spéléo tu connais déjà pas mal cette matière)

  1. les dynamiques actuels des milieux (les hydrogéol, les climato, les glacio et nivologues)

  2. le territoire, les hommes (la géographie « humaine » et quelque sociologues et économistes)

tout comme Annapurna, je bosse pour l’équipe 3 puisque mon directeur de recherche en fait parti

comme le labo a une approche systémique, les 1, 2, 3 sont conceptuellements liés et les travaux sont mis en commun

Pour les sciences humaines, on va donc te proposer des scenarii
d’évolution de l’environnement, et j’ai l’impression que c’est
là dessus que tu ne veux pas plancher alors que je suis
sûr que le géographie a des réponses à apporter.

bien sur il y a beaucoup de géographes qui se penchent là-dessus mais je n’ai pas la prétention de dire que c’est précisemment mon domaine de recherche actuel, puisque je travail actuellement sur la conciliation entre les politiques de développement des communes et les politiques de protection…et mon propos est un peu de dire qu’ on oppose trop des choses qui sont pourtant complémentaires avec un peu de méthode…mais j’en suis encore qu’au défrichement des mécanismes derrière tout ça, il faut de temps et rencontrer beaucoup de monde par avoir une vision large.

en fait en géographie on a deux grands types de formation, la géo physique et la géo humaine, on s’aperçoit qu’avec le temps les passerelles entre les deux sont énormes…parmis ces passerelles il y a bien sur cette question de l’impact des évolutions du climat sur les milieux et les sociétés humaines, puisque les deux sont liés et en général en géographie nous traitons cette question sous la notion de « risque » c’est à dire la géographie du risque, dont l’un des spécialistes en Savoie est P. Pigeon. Il n’est pas le seul à travailler sur ce domaine,cela va de soit puisque beaucoup d’étudiants avouent être très intéressés par cette question très « porteuse » et ça être un truc d’avenir
la géo du risque prend en compte bien sur les évolutions environnementale et les scénarios possibles, en faisant varier les échelles.
ex P. Pigeon a travail sur les dynamiques des éboulements dans le Chablais en rapport avec un climat plus doux et plus humide et des aménagements qui déstructurent certains sols (des sols devenant plus solides, d’autres moins, entrainant des déséquilibres ) etc…

mais l’objet de la géographie n’est pas de dire de quoi seront fait exactement les sociétés dans l’avenir, comment leur avenir sera tracé, car rien n’est établi à propos des hommes et la géographie est une science qui doit rester humble…elle peut simplement dire les défis que les sociétés risquent de rencontrer, elle peut donner des perspectives nuancées sur les espaces, les milieux mais elle ne fait pas de prédiction outrancière et de pseudo-fatalisme scientifique infondé sur le devenir de l’humanité…la recette de l’avenir se fait au présent, ce pourquoi le « géographe-citoyen » se sent impliqué au présent, avant tout

Oui
c’est compliqué et on peut nuancer à l’infini, mais il y a des
fois où il faut prendre ses responsabilités et savoir
travailler sur des cas d’étude en simplifiant un peu le
problème.

perso je pense que la responsabilité repose aussi sur le fait que les scientifiques doivent travailler « vraiment » ensemble et ne pas négliger d’autres approches. comme celles des sciences humaines comme tu le précises.

Donc pour faire simple, on va faire 2 scénrarii :

  1. ça chauffe, et l’écosystème va changer
  2. il ne se passera rien au niveau de l’écosystème

Moi, je met une probabilité de 99% au scénario 1) et 1% au
scénario 2) , mais on peut raisonner de la même façon en
mettant un 50/50 ou une autre probabilité. Du coup, comment un
géographe voit il les impacts sur la population pour chacun des
scénarii ? Je ne te demande pas spécialement de répondre ici,
c’est juste pour réfléchir sur la démarche…

alors je pense que les géographes, que ce soit à Reims ou j’étais, ou en savoie ou je suis sont 100% d’accord avec le 1)
j’irai même plus loin : la plupart partent même du principe qu’un écosystème n’est jamais figé!
donc le 2) est conceptuellement refuté par la plupart des géographes!!
donc à la question "comment un géographe voit il les impacts sur la population pour chacun de scénarii ? je dirai que c’est à l’étude sur les milieux montagnards à l’IGA de Grenoble et en Savoie, ça c’est sur…et que les échelles c’est à dire les entrées spatiales sont très variées ainsi que les entrées thématiques!!
bref pour te répondre je pense que les géographes n’envisagent pas de réponse au scénario 2) parce qu’ils n’y croient pas…et que pour le scénario 1) ils envisagent de nombreuses réponses en terme « d’impact sur les populations », déclinées suivant les entrées spatiales (les échelles d’études) et les entrées thématiques (le risque, le milieu, le territoire, la démographie, les représentations)

dans le cadre de mon étude, qui se fait par exemple au contact d’élus locaux, d’asso comme MW, ARSMB etc… de chargé de mission environnement et bien je peux te dire que la question du changement climatique est un moteur de changement des représentation et des perceptions chez les gens de tous bords politiques et professionnels.
Mais et il y a un « mais », il y a parfois notamment chez les décideurs, des inerties sous la forme d’un décalage entre leurs éducations, leurs méthodes héritées et le nouveau contexte (changement climatique) avec de nouvelles visions du monde, de nouvelles façons de pensée qu’ils sont bien obligés d’intégrer dans leur discours mais dont ils n’ont pas, au fond d’eux, les méthodes « mentales » pour les mettre en application de manière vraiment concrète. Ca se fait mais c’est lent, et comme ils disent parfois, faudra peut être un renouvellement générationnel pour accorder les pensées nouvelles et les méthodes qui en découlent

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Alain a écrit:

Tant qu’il y aura du petrole on l’utilisera, c’est une
evidence.
Aujourd’hui on en consomme 85 000 000 de barils par jour
et dans peu de temps on devrait atteindre les 120 000 000

Ah ?..
Qu’est ce qui te fait dire qu’on sera à 120 Mbl/j ?
Les prévisions de l’EIA ?
Mouarf !! :-)))
Même le PDG de TOTAL a avoué que ce sera impossible.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Guillaume:

Je ne suis pas sur qu’il soit en principe impossible de nourrir et faire vivre meme avec un assez niveau de vie 9 milliards de personnes.
Le problème à mon sens, c’est que les effets de balancier qui résultent de n’importe quelle destabilisation sont très fortement amplifiés avec une population très grande.
Le réchauffement climatique est par exemple une déstabilisation majeure qui va forcément entrainer des déplacements massifs de population de type Chine --> Sibérie, Afrique --> Europe etc.
Si on ajoute à ça la prolifération nucléaire inévitable, la probabilité d’un nouveau conflit mondial, nucléaire au cours du siècle prochain parait élevé. Ca risque de pas etre hyper fun, meme pour les vainqueurs.

Ensuite, l’ampleur du réchauffement lui meme est en fait totalement inconue. Il ne faut bien sur pas croire toutes les simulations qui sont faites, qui comme tout gros calculs numériques n’ont aucune précision. Pour l’instant la fiabilité de ces modèles est testée en reproduisant le climat assez stable et peu perturbé du passé, comme c’est le cas pour les modèles météo.
Maintenant on rentre dans le domaine des grandes perturbations et des effets non-linéaires. Ce qui se passera, personne ne le sait vraiment, mais on ne peut pas exclure que les changements soient très rapides et beaucoup plus grands que prévus, ce qui rendrait la planète simplement inhabitable au delà de tout problème géopolitique. L’augmentation de température que l’on vit depuis une décénnie ( presque 1 degré en 10 ans finalement) est assez inquiétante à ce sujet, meme si bien sur ça peut rentrer dans les fluctuations normales du climat. Il faut voir les 5-10 ans qui viennent…
En tout cas, de mon point de vue, ça vaut surement le coup d’essayer de vraiment faire quelques chose pour limiter ces perturbations, meme si il est peu probable que ça marche. Les pays dans lesquels nous vivons peuvent encore, pour quelques temps imposer leur standard au reste du monde.

Posté en tant qu’invité par Annapurna:

« Mais personne dans le film n’explique pour quoi. »

lapsus révélateur? L’homme n’est pas une chose, mais un être vivant…!

Quant au plaisir et l’hédonisme, tu ne réponds pas à la question pourquoi, mais à la question comment…

Annapurna