Posté en tant qu’invité par strider:
Tintin a écrit:
En supposant que tu reconnaisses que la température de la
planète va augmenter de plusieurs degrés dans les siècles à
venir (ça, c’est a priori scientifique
et que ça va avoir
des conséquences plus ou moins lourdes sur les populations via
le changement des écosystèmes (là, c’est encore de la science,
l’homme ne peut pas tout empêcher).
moi c’est pas mon job de dire si la température va augmenter…par contre, je suis à l’écoute du débat, mais je préfère qu’il y ait du vrai débat pas du consensus mou!! alors c’est vrai quand on voit les enguelades entre climatologues on fini par éprouver une certaine lassitude…mais bon tout le monde doit exprimer ses travaux
Bien que ces conséquences
ne soient pas toutes déterminées et quantifiées (c’est bien là
la difficulté), comment les sciences humaines et la géographie
en particulier apportent leur pierre à l’édifice ?
hou là c’est une grande question que tu me poses Tintin, c’est très large et donc je peux te répondre « oui » la géographie apporte sa pierre à l’édifice (tu as l’air très sceptique là-dessus j’ai l’impression, à moi de te prouver le contraire, certes ) mais te dire tous les champs d’applications alors là j’en finirai pas c’est très vaste…géomorphologie, géo du risque, karstologie (travail énorme, là) , géo de la population, géographie humaine sur les rapports hommes/milieux etc…
je dirai même qu’avec son entrée spatiale, la géographie est justement très bien placée pour ces questions-là, sans orgueil mal placé de ma part
en Savoie par exemple tu peux t’adresser aux karstologues qui travaillent sur les reconstitutions environnementales, F. Hobléa, S Jaillet, et des étudiants aussi…
d’autres comme J. Varlet travaillent sur les transports et des questions de gestions de ces transports, de leurs impacts, d’autre comme P Pigeon sur les risques et les impacts environnementaux et sociaux des aménagements, d’autres comme L Laslaz sur les espaces protégés etc…
c’est complémentaire tout ça…
et j’avais vu ça à Reims, à Grenoble c’est pareil, idem à Paris etc…
en gros faut que tu choisisses une entrée ciblée pour qu’on en parle plus précisemment.
je vais te dire notre secret, nous, chez les géographes
: c’est la pluridisiciplinarité de nos études
=perso sans me vanter mais avec cette formation je peux parler avec un géologue, un écologue comme avec un élu, un acteur du territoire, un juriste de l’environnement ou un sociologue voire parfois si je m’accroche bien avec un économiste je comprendrai leur préoccupation, leur langage avec ouverture d’esprit, c’est ça qu’est intérressant, être moins pointu dans certains domaines mais plus polyvalent et plus fins dans l’articulations des choses
= c’est ça qui fait qu’on a regard nuancé, car à multiple entrée, et qu’on échappe aux raisonnements déterministes ordinaires qui ont tendance à suggérer des schémas de pensée chez les gens et qui malheureusement rigidifie leurs attitudes, entretien un certain fatalisme dont on n’a pas besoin pour avancer
C’est quoi tes projets pragmatiques dans ce cas là ?
là perso c’est pas en tant que géographe universitaire que je vais te répondre à ça pour mon cas, du moins, c’est en tant que stagiaire dans un programme européen sur la gestion de la biodiversité alpine, avec un travail en équipe, sur le terrain, et plus tard en tant que futur chargé de mission, d’études pour une collectivité, un organisme, un établissement public, un bureau etc etc…
ce sont des pierres à l’édifices mais ça compte, c’est ça qui est important, c’est qu’on en trouve à toutes les échelles et qu’il y ait plein d’acteurs concernés
connais-tu le travail de la CIPRA par exemple? ils sont à Grenoble, et ils ont une vision très « territoriale » et fine. ils suivent des dossiers, des projets très concrets, aident à la concrétisation difficile de la convention alpine etc…
et la CIPRA est loin dêtre la seule, aussi il y a pas mal de bureaux d’études de qualités (faut pas les stigmatiser certains font du bon travail)
et des PNR et de leur comités scientifiques, en rapport avec les universités?
ça bouge tout ça !
Il y a certes une différence entre dire que toute l’humanité va
disparaître (comme dis le dragon) et dire que le changement
climatique va faire « mal » à une certaine partie de la
population (ce que je dis), mais dans tous les cas, on dit quoi
aux gens ? De ne rien faire parce qu’il y a peut être 1% de
chance que la situation aille mieux dans le futur ?
ai-je dit cela? qu’il ne faut rien faire? je crois que les efforts, les initiatives se font à toutes les échelles, car les petits ruisseaux font les grandes rivières, notre monde est un tout…mais, dis-moi Tintin, dans ta position de scientifique, que je respecte par sa valeure (en plus j’aurai tendance à être d’accord avec toi dans ton positionnement ), que comptes-tu faire là-dessus, concrètement je veux dire, dans ton positionnement et la pédagogie…
Le débat sur l’évolution future de la population et de sa
consommation ne fait il pas parti de la question ?
bien sur mais il n’a pas qu’une seule entrée dans cette question c’est ça que je voulais dire…