Montagnard ou alpiniste?

Posté en tant qu’invité par strider:

hé bien, procédons à une analyse sémantique bien universitaire :

montagnard = relatif à la montagne, à un milieu = vallée, versants, sommets colonisées par l’homme où on reconnait l’impact de ses activités = l’homme est l’object, mais dans la montagne = perspective démographique, économique et environnementale

alpiniste = relatif à alpinisme qui est une activité spécifique à « alpes » le fait de gravir des sommets = le sommet devient l’object = une activité de loisir ou sportive ou de découverte scientifique en vue d’élargir un savoir…

on en conclut quoi?
-le montagnard est quelqu’un qui vit en montagne, et qui influe sur son milieu, économiquement, politiquement, écologiquement etc…
-l’alpiniste est un individi qui gravit une montagne pour gravir une montagne…« un conquérant de l’inutile » (Terray)

-le montagnard n’est pas forcément un alpiniste (berger, agriculteur, maçon, pisteur, directeur de station de ski, maire de village, restaurateur, commerçant etc…)
mais peut être un alpiniste (guide d’origine ou résident de la vallée ou bien quand il a du temps libre)

-l’alpiniste n’est pas forcément montagnard…il peut venir de loin et d’un milieu opposé…son activité économique, professionnelle, sociale et politique n’est pas forcément liée à la montagne…par exemple il peut résider dans le 8ème arrondissement de Lyon et être un alpiniste expérimenté…il est alors aussi alpiniste que touriste… mais comme le montagnard il influe quand même sur le milieu, et ce périodiquement et non constamment, (pitonnage, corde fixe, sentier etc…)

voilà pour ce point de vue…en tout cas c’est le plus fréquent qu’on utilise pour les travaux sur l’aménagement, à l’univ de Savoie…

Posté en tant qu’invité par Sofie:

Divers avis qui se rejoignent…
Mais alors comment appelle-t-on qqn qui vit en ville loin de la montagne mais qui passe ses we en montagnes à crapahuter, randonner, grimper, admirer les petites fleurs et les animaux… sans forcément gravir de grands sommets ?
Il n’est pas montagnard puisqu’il ne vit pas en montagne mais il n’est pas non plus un alpiniste, un randonneur ou un grimpeur, puisqu’il pratique un peu toutes ces activités !
Et puis, que pensez-vous du pyrénéiste dans tout ça ?
Enfin, pour moi, le montagnard, c’est celui qui aime la montagne sous toutes ses formes, qui a l’esprit montagne même si pour diverses raisons il n’y vit pas.
Maintenant, reste à définir l’esprit montagne…
Bonne montagne à tous !
Sofie

Posté en tant qu’invité par Alexis:

Montagnard = qui vit en montagne ? Genre les parisiens émigrés sur le plateau vercusien (vercors) et qui travaillent en ville sont des montagnards ? A partir de combien de génération est-on un vertaco ?

Et les nombreux citadins qui travaillent en station ? Certains travaillent dedans, mais ceux qui font du travail accro dehors ? Ceux qui s’occupent des remontées mécaniques sur les glaciers toute l’année ? Ils subissent le meilleur et le pire des conditions alpines, non pour leur plaisir mais pour leur boulot, pourtant, ils sont nombreux ceux qui habitent en ville.

Des montagnards, il n’y en a plus guère. Des alpinistes, il y en a beaucoup. Des randonneurs et des grimpeurs aussi.

Les montagnistes, c’est ceux qui y vont pour leur loisirs.

Ah la la la la …

Alexis

Posté en tant qu’invité par Popol:

Le montagnard n’aime pas forcément la montagne mais il y habite et il y est lié par son job qu’il n’aime pas forcément non plus. Par contre l’alpiniste aime la montagne même s’il habite en ville et même s’il n’aime pas forcément la ville.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jul:

Et puis, que pensez-vous du pyrénéiste dans tout ça ?

En effet l’alpinisme n’est qu’une catégorie de l’ascensionnisme, qui regroupe par exemple l’andinisme, l’himalayisme, le pyrénéisme, le montagnerochisme, le morvisme, le centralisme…

Posté en tant qu’invité par 1c+ après travail:

Moi je m’asseois sur le regard des gens, l’essentiel étant ce qui se passe dans mon corps et mon esprit. Ce qui compte c’est ce que l’on ressent intérieurement et pas ce que l’on parrait aux yeux des autres. Peu importe que l’on soit montagnard ou alpiniste, l’essentiel étant d’être heureux, porté par la puissance du bonheur, de faire attenttion à l’Autre et à la Terre. Vivons dans l’Amour, merde!!!

Posté en tant qu’invité par pierre:

Sans parler de l’obsédé sexuel …

Posté en tant qu’invité par Francois:

1c+ après travail a écrit:

Moi je m’asseois sur le regard des gens, l’essentiel étant ce
qui se passe dans mon corps et mon esprit. Ce qui compte c’est
ce que l’on ressent intérieurement

Intérieurement, je ressens de la fatigue, de la faim de la soif et de la trouille (parfois). Ca vaut quand même? Je suis quand même un alpiniste?

et pas ce que l’on parrait

aux yeux des autres. Peu importe que l’on soit montagnard ou
alpiniste, l’essentiel étant d’être heureux, porté par la
puissance du bonheur,

Moi je suis porté par la puissance de mes jambes, ça vaut quand même? et parfois aussi, je suis malheureux, par exemple, quand j’ai froid au bivouac…

de faire attenttion à l’Autre et à la

Terre.

Alors là, je suis un vrai alpiniste pasqu’en montagne, je fais toujours attetion à tout. Ah mais!

Vivons dans l’Amour, merde!!!

Posté en tant qu’invité par oli974:

Bien sûr, l’un et l’autre ne sont pas contradictoires: moi, je fais un peu les deux, sans me prétendre montagnard quand même: j’aspire à le devenir un jour, parce que je crois que c’est un bon chemin pour moi.

En tout cas, il me semble que le montagnard n’est pas toujours pressé: c’est une longue immersion au sein de la montagne.

Posté en tant qu’invité par rapha:

j’ai eu du mal car je ne me souvenais plus du titre du sujet. C’est avec des brides de phrases que j’ai retrouvé le portrait du montagnard écrit par françois…
http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=4448&t=4448#reply_4448

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par le-sherpa:

(…), à moins que je ne sois alpinard , mais hallucinogène alors !

bien d’accord avec toi : Ha le pinard !

Posté en tant qu’invité par patrick73:

Et vlan Strider a répondu!
A une question, une réponse! Non strider, ne le prends pas mal, j’adore tes réponse et ton style!
Quand t’es sur un forum, ben j’vais voir ce que tu dis! Livresque, proféssoral, allez je me moque encore, qui aime bien chatie bien, dit on!
Hè jeune strider (je dis jeune parce que tu parles de l’université de savoie, donc je pense étudiant, si t’etais prof tu serais plus vieux et il y a plus d’étudiants que de profs, quoi qu’un jeune prof…je m’égare je mégare!!!)

Donc jeune strider si tu parlais avec ton coeur, hein? La semantique!, franchement sur ce coup il n’y avait pas besoin non?
Toi tu te sens comment? Montagnard, alpiniste, t’es sur savoie technolac, donc au pieds des montagnes, tu vis des montagnes (etudes ou enseignement…)
Tu te positionnes comment? elle te fond vibrer les montagnes, tu le aiment pour quoi, tu y cherche quoi?
Bon allez je te charie, en tout cas sympa ton implication et tes prises de positions franches et sans discussion…
Allez sans rancune
Bon continuation.
PATRICK

PS: Moi la montagne sous toute ses formes c’est ma passion et j’y grimpe dessus aussi alors je suis quoi (a oui je vie en plaine a leurs pieds en ville à challes…)?

Posté en tant qu’invité par strider:

professoral c’est vrai, livresque, encore plus sur mon site! pompeux et fatiguant à l’occas’ mais c’est par passion! la passion a de bons fonds c’est ça qui compte… :o) :o)

sinon pour répondre à Alexis, je suis aussi d’accord sur le fait qu’il est difficile dire que certaines personnes qui vivent en montagne un certain temps sont des montagnards…par exemple le saisonnier d’une seule saison : souvent il se fiche bien de la montagne…et ok on ne peut pas dire que ce soit un montagnard…certes l’enracinement n’existe plus aujourd’hui…on pourrait donc dire que le montagnard vit en montagne; c’est clair et qu’il est impliqué économiquement, socialement, politiquement etc sur la montagne, il y a donc un « reflexe identitaire » on s’identifie au milieu où l’on vit et que l’on modifie, on se sent « montagnard »…ce qui le différencie du simple saisonnier…mais il n’est pas forcément alpiniste pour autant…tout comme l’alpiniste peut très bien être un urbain qui n’est pas impliqué dans la montagne en dehors de l’aventure des sommets…

Posté en tant qu’invité par patrick73:

Bonne remarque sur le reflexe identitaire, il me semble que c’est cela qui prime dans le fait d’etre montagnard, on est montagnard par ce que l’on vie et recent et ceci est souvent source d’implication.
Pour ce qui est d’etre alpiniste, c’est peut etre ce qu’il y a de plus simple à definir, et reprenons la definition transmise par l’ami strider.
Pffff j’arrive pas alligner deux mots et deux idées ce soir, allez hop un g’nepy et dodo, demain séloge aux chapieux si on arrive à repartir après un bon repas chez Marie et François à la nova…
A+

Posté en tant qu’invité par oli974:

Mot polysémique, alors?
Sens 1: Vivant dans un lieu de montagnes.
Sens 2: Personne qui aime, respecte, pratique la montagne de façons variées: rando, herborisation (j’ai pas dit prélèvement), observation… ou simplement contemplation de l’ubac depuis sa terrasse!

Bon, ensuite, est-ce la peine de faire « Stchroumph vert et vert Stchtroumph ».

Bref, ne nous querellons pas pour un mot!

Posté en tant qu’invité par S. d’O.:

Pour moi c’est pas ça un « montagnard »-
Un vrai montagnard , connait les ressources du milieu ,il sait les utiliser pour vivre:
-chasse
-Pêche
-cueillette
-Crystallier
-Bucheron
-Guide
-Producteur de lait
-…etc

Voilà des métiers dignes d’un vrai montagnard(e)
Et ça nécessite un certain enracinement quoiqu’on en dise-

Le citadin qui se pointe en montagne ,qui s’extasie devant un simple brin d’herbe ou un chevreuil, n’a pas le sens inné des priorités que demande le milieu montagnard-
A l’évidence il perd du temps en sensiblerie de tous genres !!! Il faut voir dans le chevreuil une bonne terrine ou un bon civet alors que l’herbe ,bien grasse ,permettra de nourrir les bêtes plus tard dans la saison et ainsi d’économiser un peu de foin pendant l’hiver…

Alpiniste =>touriste évolué SAUF VOIR AU DESSUS

Posté en tant qu’invité par jc:

baghirati a écrit:

je ne sais pas , je suis montagniste , à moins que je ne sois
alpinard , mais hallucinogène alors !

Tu fais allusion à la voie « épinard hallucinogène » à la face sud de la Meije, je pense. Tu la connais?

Posté en tant qu’invité par pierre:

Qui grimpe sur à peu près tout ce q’il trouve…

Eh Jojo, tu vas lâcher ce piolet, oui !

Posté en tant qu’invité par jc:

eh ben… vous m’avez ému, les gars… quelle enthousiasme. Faudrait p’têt voir à créer un nouveau site « montagnisme camp to camp » non?

Posté en tant qu’invité par oli974:

Et voilà ce que dit le TLF!

MONTAGNARD, -ARDE, adj. et subst.

MONTAGNARD, -ARDE, adj. et subst.
A. 1. Adj. Qui habite la montagne, vit dans la montagne ou qui en est originaire. Le [type] respiratoire est souvent le produit de la vie nomade au grand air, qui demande une adaptation incessante aux changements d’atmosphère; il se forme aussi chez l’enfant qui change souvent de séjour, dans les populations montagnardes et marines (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.212).
2. Substantif
a) Personne qui habite la montagne, y vit, en est originaire ou l’aime au point de s’identifier à ses habitants. Tout d’un coup au coeur de ce bois, il éclata en menaces formidables. Ce n’était plus une créature, disait encore le soir Pauline à Valentin… Chaque montagnard est une montagne qui appelle à son moment le vent, l’ouragan, la foudre (POURRAT, Gaspard, 1931, p.210). Les grands montagnards maigres m’inspirent (…) immédiatement confiance; ce doit être héréditaire: je suis petit-fils de montagnard (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.8):

  1. Chez ces robustes montagnards en lutte avec les éléments, il y a une foi encore plus touchante. La protection de Dieu ne leur suffit pas, il leur en faut une autre plus spéciale.
    MICHELET, Chemins Europe, 1874, p.397.
    b) P. anal.
    ) HIST. Membre du parti que formèrent, sous la Convention nationale, un certain nombre de députés siégeant sur les gradins les plus élevés et les plus à gauche de l’Assemblée (à la Montagne, v. montagne C 3):
  2. On l’avait vue, en juillet 1790, bêcher la terre du Champs de Mars. Son penchant décidé pour les puissances l’avait portée facilement des Feuillants aux Girondins et aux Montagnards, tandis qu’un esprit de conciliation, une ardeur d’embrassement et un certain génie divers d’intrigue l’attachaient encore aux aristocrates et aux contre-révolutionnaires.
    A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.89.
    P. ext. Personne affichant des opinions très avancées. Si, à la tribune, quelque «terroriste», quelque «montagnard», quelque «rouge» faisait allusion au coup d’État comploté et à l’empire projeté, comme on lui vociférait: Vous êtes un calomniateur! (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p.46). Nous n’étions pas dilettante de Saint-Just et de Maximilien de Robespierre, comme quelques-uns de nos camarades qui posaient pour les montagnards de la poésie (GAUTIER, Hist. romant., 1872, p.96):
    3 … que cette volonté de pureté ne nous égare pas! Et n’allons pas croire que c’est elle encore qui nous pousse, si c’est seulement la peur la peur de paraître faible, moins décidé que les autres ou celle plus laide encore d’être éventuellement, par rapport à tels montagnards, le girondin promis à la guillotine.
    GUÉHENNO, Journal «Révol.», 1937, p.32.
    Rem. L’emploi adj. de cette accept. se rencontre rarement: Je voulais en finir avec cette politique montagnarde, qui se dit républicaine et ne veut pas s’avouer socialiste (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p.191).
    ) [En parlant de choses] Pop. et arg. Montagnard: Beignet (…) parce qu’on lui avait donné une teinte rouge (LARCH. Suppl. 1880, p.86). Montagnards. Haricots rouges. Je me suis collé une biture de montagnards au vin (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p.255).
    B. 1. Adj. Qui a rapport à la montagne, à ses habitants ou à leurs moeurs, qui appartient à la montagne ou l’évoque. Faune, flore, plante, vent montagnard(e). Je me suis trouvé d’assez bonne race montagnarde (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.38). L’économie montagnarde, où le reboisement a été pratiqué comme moyen de restauration (Forêt fr., 1955, p.8):
  3. Même étendue, livrée à l’immobilité et au silence qui, descendu du Matterhorn, rendait l’hôtel à la paix des maisons montagnardes, elle ne parvenait pas à s’endormir.
    PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.107.
  4. Subst. masc.
    a) MYTH. (et tradition pop.), vx. ,Nom donné à des diables auxquels la superstition des mineurs attribue le pouvoir de les tourmenter (LITTRÉ; ds BESCH. 1845, Lar. 19e). b) SPORTS. Cycliste bon grimpeur et spécialiste de la montagne. Ces «montagnards» qui une fois revenus dans la plaine semblaient avoir perdu toutes leurs qualités (Les Sports, 5 juill., in Lapaille, 10 ds QUEM. DDL t.9). c) TRANSP. Cheval de renfort que les omnibus prenaient au bas des montées pour les aider à les franchir; conducteur de ce cheval (d'apr. Lar. 19e). Synon. côtier. (Ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). d) ZOOL. ,,Faucon d'Afrique (LITTRÉ; ds BESCH. 1845, Lar. 19e).
    Prononc. et Orth.: [ ], fém. [- ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1510 adj. «qui habite les montagnes» (J. LEMAIRE DE BELGES, Les Illustrations de Gaule, I, éd. J. Stecher, t.1, p.160); 2. 1549 subst. «habitant des montagnes» (EST.); 3. 1765 adj. «propre aux habitants des montagnes» (Encyclop., s.v. zenda-vesta [Zend-Avesta], t.17, p.701b); 4. a) 1792 patriotisme montagnard (J. des débats, 11 déc., p.1 ds FREY, p.152); b) 1793-94 hist. (DESMOULINS ds Vx Cord., p.47: tous mes collègues montagnards). Dér. de montagne*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 465. Fréq. rel. littér.: XIXE S.: A) 1225, B) 801; XXe s.: a) 240, b) 357. Bbg. DELB. Matér. 1880, p.207. DUB. Pol. 1962, p.348. QUEM. DDL t.9, 11. VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p.270.