Posté en tant qu’invité par erick:
Pour le problème du sommeil : si tu pars du parking de Bionnassay de bonne heure le matin (1700 m ), tu devrais avoir envie de faire d’une bonne sieste l’après-midi à Tête-Rousse !! Mais il vaut mieux avoir des boules Quiès (il y a tout le temps du monde dans le coin, et souvent l’hélico qui treuille au dessus du grand couloir…! ). Si c’est le cagna, tu laisses ta tente bien ouverte : la fraicheur au sol du petit glacier de Tête Rousse compense. Prends une tente très légère, voire que le double toît, et un duvet très léger aussi. Tu peux même te passer de tente, mais il faut prévoir un système pour protéger le visage du soleil.
De toutes façons tu dormiras mieux qu’au Goûter, et presqu’autant qu’à Tête Rousse.
Pour le grand couloir : s’il est sec : attention il y a souvent encore 2 ou 3 pas en glace vive en plein milieu, mais souvent mélé de petites caillasses ce qui permet d’éviter les crampons. Bien continuer de se dépécher pour les trentes mètres légèrement ascendant qui suivent la traversée proprement dite, car c’est encore exposé aux chutes de pierres. Celles-ci sont beaucoup moins fréquentes à 22 heures que sous le soleil de l’après-midi. J’ai été témoin de nombreux accidents dans cette traversée : tous étaient dus à des fautes caractéristiques : traversée très lente par des gens manifestement inexpérimentés en crampons, d’autres qui s’arrètent en plein milieu pour attendre quelqu’un ou pour remplir la gourde quand le ruisseau de fonte coule, ceux qui s’arrètent précocément à la fin du couloir proprement dit…etc…ceux qui n’écoutent pas les chutes de pierres…
Pour l’arête : tu es aussi bien dans la fraîcheur de la nuit qu’en plein cagna dans la journée. Il n’y a aucune perte de temps à la recherche de l’itinéraire : c’est bien balisé. Il faut entre 1 h 30 (si bien acclimaté) et 2 h 15.
Le secret pour avaler les 1700 m , c’est de ne jamais forcer et de boire beaucoup. Tu as tout ton temps. La cohue du Goûter démarre vers 01 h 30 en juillet.
Dans la montée au Dôme, il y a une trace d’enfer avec essentiellement deux grosses crevasses, bien visibles, au pied et dans le haut de la montée.
L’une des deux bosses est souvent verglacée sur trentes mètres, mais faiblement pentue.
Pour t’acclimater tout seul : tu peux aller dormir (= y passer une dizaine d’heures minimum) au Col de la Temple ou au col de la Lavey dans les 5 à 10 jours précédents.
Voilà camarade ! Je considère cet itinéraire bien moins craignos que le Tacul ou les Grands Mulets où je n’irai plus (plaques et/ou séracs).
La prochaine fois, si tu veux, je te raconte par Eccles et le Fréney…