Merci pour ce témoignage qui remet les évènements à leur place, bien loin des supputations et critiques des aigris du forum !
Et merci pour ce retour sur l’utilisation du GPS : l’importance, même si on a chargé un itinéraire, de relever des points GPS.
Mont Blanc : On est perdus
[quote=« J’y était, id: 1636834, post:98, topic:144856 »]Bonjour
J’étais sur le Dôme du Gouter le jour de cette intervention, je peux donc essayer d’apporter quelques précisions, et par cette occasion un avis concret sur l’intérêt du GPS.
Lorsque nous sommes partis du refuge du Gouter vers 2h30 nous ne voyions effectivement pas les étoiles, mais parfaitement les vallées sous nous. Il n’y avait pas de vent et il ne faisait pas froid. L’ensemble des cordées a donc estimé raisonnable de démarrer l’ascension. La météo 24 h avant était très optimiste, par contre il est vrai que celle de la veille au soir l’était moins et nous partions sceptiques sur nos chances de sommet. Au fur et à mesure de la montée, le temps c’est dégradé : brouillard, petites précipitations, un peu de vent. Arrivés à l’épaule du Dôme, plusieurs guides ont fait le (bon) choix de redescendre. J’ai décidé de poursuivre un peu plus loin, jusqu’à Vallot dans l’espoir que le beau temps revienne. Par précaution, j’ai relevé un point GPS car ayant fait le Mont blanc trois jours auparavant j’avais constaté que la trace passait un peu plus haut que l’année dernière, et donc un peu plus haut que la trace GPS que j’avais enregistrée. Je précise que j’ai fréquenté de nombreuses fois cet itinéraire, que je m’y suis déjà un peu égaré et par conséquent j’ai une certaine connaissance du relief environnant. Par ailleurs les deux personnes qui m’accompagnaient étaient en très bonne forme et parfaitement équipés. Le refuge Vallot n’est qu’à une petite demi heure de marche, nous pouvons nous y reposer. La prise de risque était donc bien calculée. Mon seul problème était que nous n’étions pas seuls. J’ai donc demandé aux alpinistes amateurs qui étaient proches de moi de ne pas rester seuls à cet endroit et de suivre un guide (vers le haut ou le bas). A Vallot après une pause, et voyant que le temps ne s’améliorait pas nous sommes évidemment redescendus. Pour l’histoire, le point GPS pris à la montée m’a permis de retrouvé rapidement l’itinéraire de montée alors que la trace était effacée. Deux cordées, sans GPS, erraient dans le secteur avant de nous rejoindre (C’était la partie qui montre l’intérêt évident du GPS dans ce cas).
J’ai été surpris de voir des cordées qui continuaient à monter vers Vallot alors que le temps devenait vraiment mauvais…
Pour la petite histoire, et à la décharge des 2 aspis que les secours ont aidé : à la descente, alors qu’ils entrainaient avec eux une douzaine de personnes, ils sont descendus un peu trop à droite au niveau du dôme. C’est une erreur tout à fait fréquente. Ils s’en sont rendus compte et ont commencé à virer à gauche pour rejoindre la trace. Il leur a fallu faire la trace dans une épaisse couche de neige fraiche et leurs clients avaient du mal à suivre. Une cordée amateur a décider alors de les doubler trouvant qu’ils n’avançaient pas assez vite, et ils sont tombés dans une crevasse, puis secourus sans blessures par les aspis. Pour s’assurer qu’ils étaient sur le bon chemin ils ont essayés d’appeler un copain pour avoir des précisions sur l’itinéraire. Manque de chance, la communication a coupé en cours de conversation. Le copain, un peu inquiet, a alors appelé les secours qui, ne pouvant pas voler, ont appelé le refuge pour envoyer une caravane à leur rencontre. Il se trouve que deux secouristes étaient présents au refuge du Gouter et se sont groupé avec des guides pour aller aider ces alpinistes qu’ils ont assez rapidement retrouvés. Entre temps d’autres alpinistes attendaient à Vallot et je crois qu’ils ont appelé le PG pour prévenir qu’ils étaient là. Etant à proximité et ayant partiellement jalonné l’itinéraire, les secouristes du premier secours sont rapidement montés à Vallot pour former une caravane et rejoindre tous ensemble le refuge du gouter.
Bref, rien de bien méchant donc : Des alpinistes sont sortis du confort d’un refuge pour aller aider d’autres alpinistes, un peu moins expérimentés, perdus dans le brouillard. Voilà un évènement qui devrait plutôt nous satisfaire. Même au Mont blanc il existe encore une solidarité entre montagnards. Et tout ça sans bruler de kerosène !
Bien sûr ça aurait pu finir mal si nous n’avions pas réussi à regrouper tout le monde, si le temps c’était beaucoup plus dégradé, ça aurait été mieux que toutes les cordées soient autonomes, en possession d’un GPS et sachant l’utiliser, qu’il ait fait beau, que le Mont Blanc soit moins haut, etc…[/quote]
Quand je lis tout ça je me dis que les Écrins c’est quand même pas la même chose. Je prends même plus le portable, ça passe pratiquement jamais (allez, ptet en face nord de la meije/le rateau, et à quelques endroits dans le cirque du Soreiller). C’est clair que savoir que si t’es dans la merde et sans guide avec sa radio à proximité, tu pourras prévenir personne et qu’il faudra attendre qu’un gardien de refuge ou quelqu’un de ta famille s’inquiète et finisse par appeler le PG, ça fait réfléchir. C’est indéniable que le portable/le GPS changent nos perceptions de l’engagement, mais c’est pas forcément une mauvaise chose… Personne n’est à l’abri de l’accident con, type chute de pierre qui t’éclate la main ou mauvais plomb qui te fait perdre une cheville, accident qui n’a rien à voir avec une mauvaise gestion du risque, de la météo, de l’évaluation de son niveau. Dans ces cas là, pouvoir appeler les secours c’est quand même très appréciable. Le GPS c’est pareil, c’est un bon joker. Mais faut pas oublier que dans la majorité des cas, avec une bonne météo, l’orientation en montagne se limite à la lecture de la carte/du topo et à l’observation du terrain, avec parfois un ptit coup d’alti. Si t’en arrives à t’orienter qu’avec le GPS c’est que soit tu t’es engagé dans une météo pourrie, ce que t’aurais pas du faire, soit il faisait beau, les prévisions était optimistes et dans ce cas là c’est pas de bol, pour moi c’est le seul cas pour lequel le GPS est vraiment utile…
(Quoique la nuit quand t’as pas repéré cette approche foireuse la veille et qu’il faut trouver la combe du milieu, entre la combe de gauche et la combe de droite, j’avoue que c’est bien pratique le GPS )
Merci pour ce témoignage qui permet d’éviter les jugements hasardeux.
[quote=« J2LH, id: 1636770, post:92, topic:144856 »]
Pour les mêmes raisons qu’on ne fait pas le Mont-Blanc en hélico en appelant ça de l’alpinisme.[/quote]
L’alpinisme et l’hélicoptère sont des moyens de déplacement.
La carte, la boussole et le GPS sont des techniques d’orientation.
On ne peut pas comparer entre eux des éléments issus de ces deux groupes différents.
L’alpinisme un moyen de déplacement ? Heu…
Non, ce sont des instruments d’orientation.
Ca je n’en sais rien, tout dépend de ce qu’on appelle les éléments de deux groupes différents, mais de toute façon je ne faisais pas une comparaison mais une analogie.
[quote=« J’y était, id: 1636834, post:98, topic:144856 »][/quote]
Ce récit me laisse plutôt penser qu’il y a des cordées qui ont continué en comptant sur le GPS, pas toutes, ce n’est évidemment pas parce qu’on a un GPS qu’on va mal l’utiliser.
[quote=« J2LH, id: 1636918, post:104, topic:144856 »][/quote]
Non mais je vous assure, il faut apprendre à reconnaitre un troll !
pourtant c’est facile !
Posté en tant qu’invité par ALLO QUOI:
[quote=« bernard guérin, id: 1636818, post:97, topic:144856 »]
Bonjour,
Ca ne serait pas plutôt parce que les cabines téléphoniques coutaient une fortune à installer et entretenir contre les pannes et le vandalisme ?
Bernard[/quote]
si mais c’est aussi un bon moyen de virer encore un service public !
Pour ceux qui suivent un peu le sujet, il est question d’obliger au titre du service public à garder une cabine par commune !
Les opérateurs ne veulent pas bien entendu !
et bien sur pour trouver LA cabine il faudra un GPS :rolleyes:
Posté en tant qu’invité par ALLO QUOI:
[quote=« VinceB, id: 1636746, post:86, topic:144856 »]
[quote=« ALLO QUOI, id: 1636742, post:85, topic:144856 »]Que le portable ou le GPS soient utiles, ce n’est pas contestable !
le problème c’est juste qu’à terme ils vont devenir obligatoires.[/quote]
J’ai effectivement envie de te répondre « Allo quoi » tant ce post est magnifiquement trollesque.[/quote]
Oui
d’ailleurs y a ma photo dessus
maintenant en écoutant juste la radio jeudi on entendait les pompiers se plaindre de l’utilisation abusive du 112
avec notamment les portables qui font l’appel automatiquement :rolleyes:
Ils ont du mettre en place un service spécifique pour trier les bons appels des mauvais.
Corrolaire : Ils vont faire payer une partie de leurs interventions notamment les dégats des eaux.
Dans bien moins de 10 ans tous les secours seront payants ! D’ici là les assurances auront fait le forcing qui faut pour
qu’elles ne remboursent que les « montagnards » qui seront partis équipés d’un portable et d’un GPS.
Quant à la suite de mon message volontairement provocateur, que le GPS soit un bienfait pour la montagne, la mer et
les pilotes OK, pour l’humanité, c’est une autre histoire ! La NSA écoute, elle va suivre, et aux mains d’un régime totalitaire
il y aura du souci à se faire (je m’inquiète juste pour les suivants, car perso j’ai fait mon temps !)
[quote=« catherine, id: 1636983, post:107, topic:144856 »]
pourtant c’est facile !
[/quote]
Même près des refuges on en trouve…
Posté en tant qu’invité par gérontologue népérien:
D’où la seule question intéressante : sans cette précaution rendue possible par le GPS, auriez-vous continué ?
Personnellement j’appelle ça un outil de dépendance.
Tu fais peut-être semblant de ne pas comprendre ce que j’ai dit ? « Quand on s’en sert il sauve, quand on ne s’en sert pas il provoque (si si…) des accidents. » Je peux pas être plus clair, désolé !
Maintenant pour te répondre, oui des exemples j’en ai à la pelle. Un avec un mort et quelques phalanges amputées (avalanche), un avec une trentaine de morts (sur la route cette fois), un autre encore avec un mort (avalanche sous les Bouquetins), un copain vacciné contre le gps (300 m à côté du bon endroit, au-dessus de barres, avec un très bon gps réglé comme il faut et avec les points-clés rentrés – au Colle di Nivoletta), un Espagnol ridicule (le nez sur le gps mais à des kilomètres de là où il croyait être)… etc. Les problèmes techniques ne sont rien, de toute façon, à côté du changement de mentalité induit par la présence d’un GPS dans le sac. Ca marche ausi pour le portable. Je me répète donc, et je nuance : « Quand on s’en sert il sauve (EN PRINCIPE !!!), quand on ne s’en sert pas il provoque (si si…) des accidents. »
Mais bon, j’ai pas tellement envie de développer, attendu qu’on se fait vite traiter d’aigri quand on veut parler sérieusement ou sortir de l’anecdotique… et qu’on ne participe pas au youkaïdi youkaïda général. Amen.
Peu importe, je crois que ce n’est pas la dernière fois que j’indique le bon chemin à une cordée armée d’un GPS ! Et ça, ça ne se passe pas sur un forum ^^ Donc je continue la discussion avec plaisir, mais au refuge et autour d’un bonne bière. (Catherine? À la tienne!)
Tchô
Posté en tant qu’invité par MATOU ZALEM:
Rappelez moi…un détail: les clés du GPS, ne seraient elles pas dans les mains de nos chers amis yankee? :rolleyes:
D’où il ressort ce que j’ai dit plus haut: le GPS, à l’instar des techniques en général, il faut apprendre à l’utiliser. Sinon, à l’instar des techniques en général, cela peut effectivement être dangereux. On pourrait aussi faire une petite enquête sur ceux à qui le GPS a sauvé la mise. Quant au changement de mentalité, il ne doit pas être très différent de celui quand sont apparues les cartes et les boussoles.
!!! Oui, évidemment, vu comme ça. Il fonctionne au charbon cet engin ?
Bien évidemment, comme tout bon outil, un GPS a des limites qu’il vaut mieux connaitre ( passage entre des falaises verticales, foret dense enneigée, brouillard givrant, etc…). C’est un outil de plus avec la base BAC. Et si tu n’as rien anticipé ( WP…) avant de partir, il ne te sera pas d’une grande utilité en tres mauvais condition de visi sur des terrains inconnus sans points d’appui évidents.
Russes ( Glosnass), aussi et bientôt, Européens ( Galineo).
Ce qui est sympa, c’est que tous ces arguments s’appliquent aussi aux cartes, à la boussole, à l’alti et au sextant. Les cartes te poussent effectivement à aller plus loin et à prendre des risques que tu n’aurais pas pris en allant au supermarché du coin au lieu du Supercouloir.
Ce qui est sympa également, ce sont les propos toujours dans la demi-mesure des intervenants sur c2c. Évidemment, le mec qui regarde uniquement son GPS sans lever les yeux pendant une course complète et lève le nez pour prendre un selfie au sommet, risque d’avoir des problèmes un de ces jours. Mais QUI fait ça? En général, les pratiquants sont (un peu) intelligents et gèrent leur course de manière raisonnée: ici, je suis sous des séracs, j’ai besoin d’avoir une confirmation rapide, je sors le GPS; là je veux reconnaitre mon itinéraire, j’ai un peu le temps, je sors la carte…
Quand t’es dans le brouillard, tu peux te dire: « allez, je succombe aux sirènes américaines et je sors le GPS » ou alors, tu peux te dire, « j’ai un outil permettant de me filer un coup de main, utilisons le »… Bref, tout n’est pas tout blanc ou tout noir, même autour d’une bière (par contre, au-delà de deux, je ne répond plus de rien.)
Posté en tant qu’invité par géronto:
en l’occurrence, si. Les points-clés avaient été relevés
Sauf que !.. tous les exemples que j’ai évoqués (sauf le 2ème où j’en sais rien) concernaient des gens très raisonnables et souvent avertis… Donc sur la théorie je donnerais volontiers raison à tes nuances mais dans mon expérience, nettement moins. (En revanche là où la ligne est très franche à mon sens, tout noir ou tout blanc, c’est sur la présence d’un portable. Ça ça change absolument tout et en profondeur, et même si « ça capte pas! ». Mais j’ai dit que je m’en allais, et je m’en vais)
Galileo…bien que Galineo pour un projet où il y a des Gallinacés qui participent c’est un joli nom -)
Galileo faut encore attendre un peu…
Aïe merci pour la correction
Le GPS ce n’est pas uniquement une technique à apprendre, ça induit également des comportements différents et modifie la psychologie du pratiquant.
On peut aussi le comparer à l’escalade sportive par rapport à une escalade où on poserait les protections (il parait que ça se fait encore…), ce n’est en rien un progrès. Et on peut considérer que s’orienter avec une carte et une boussole c’est un choix de pratique aussi significatif que celui que l’on fait en choisissant de poser ses coinceurs et de grimper sans dépendre d’un pré-équipement béton de la voie.
Quand je fais de l’escalade sportive je n’appelle pas ça de l’alpinisme, l’utilisation d’un GPS n’est peut être pas une modification assez importante de la pratique pour qu’on ne puisse plus parler d’alpinisme mais l’alpinisme est tout de même amputé d’un de ses aspects.
Nos activités sont postérieures à leurs inventions donc je ne pense pas que la question se pose.