Mont-Blanc: deux alpinistes égarés

Posté en tant qu’invité par Bis47:

tetof a écrit:

Une système de sécurité doit s’évaluer au regards de son
efficacité et des contraintes qu’il implique. « C’est toujours
ca » ne me semble pas une raison valable. Avec ce genre de
raisonement, on se retrouve rapidement avec un paquet de merde
qui ne servent à rien.

D’accord, c’était une réponse légère … mais pas plus légère que l’affirmation « très peu ».
« Très peu » … est-ce un secret d’état? Il me semble, que la question était vue d’ailleur sous un angle bien restreint. Il faut évidemment voir aussi ce que le GPS peut apporter en terme d’efficacité au système de sécurité que constitue le secours en montagne.

Je ne sais pas combien d’alpinistes ont doivent être secourus, bon an mal an (un paquet, non?) … et parmi ceux-là, combien ont appelé à l’aide parce qu’ils s’étaient égarés. Je ne sais pas non plus combien d’alpinistesd auraient pu être secourus plus vite, s’ils avaient pu donner leur position avec une grande précision.

Efficacité? Contraintes? S’il fallait comparer les contraintes de la mise en oeuvre d’un hélico, par rapport à la gêne d’emporter un GPS en poche !

Je ne sais pas combien d’alpinistes sont morts directement (très peu?) ou indirectement (un peu plus?) suite à un problème d’orientation. Ce que je sais … c’est qu’un accident survient en général à la suite d’une longue chaîne de causes directes ou indirectes.

Dans le cas présent, si les choses avaient tourné mal, on aurait évoqué la météo, et la lithanie habituelle à propos de l’inconscience des jeunes. Pourtant les prévisions météo ne sont jamais fiables à 100% (bien loin de là …), c’est une réalité. Le « jugement humain » est peu fiable, lui aussi … Donc, la probabilité - pour ne pas dire la certitude - de se paumer un jour ou l’autre est aussi une réalité. A la base il y a un problème d’orientation. Et avant cela un problème « philosophique » (peut-être) quand à l’utilisation d’une technologie vue « a priori » comme merdique.

Heureusement, les médias n’ont pas poussé leur analyse jusque là, parce que alors, vraiment, la question des francs et centimes, on n’y aurait pas échappé. C’est cela qui fait peur? Alors il vaut mieux prévenir …

Rien ne peut être chiffré … mais en additionnant les « très peu » de vies sauvées, l’économie des interventions évitées, l’efficacité accrue des secours … tu ne crois pas que la contrainte d’emporter un GPS semble à première vue dérisoire?

Ce débat sera clos … dans un proche avenir … On est en train d’intégrer à tout va des puces GPS dans les GSM. Et comme on aime bien cette merde là, finalement, pour papoter avec la famille depuis le refuge …

Oui, un GPS peut servir sur un raid ou sur les voies alpi
plates comme le Mont Blanc ou les domes de vanoises.

Quand même … mais c’est bien de cela qu’il s’agissait, au départ, non?

Mais dès
que c’est plus raide dans les Alpes, son utilité se réduit
dramatiquement. Un piton en plus te servira bien plus qu’un
GPS.

Des jours on le prend, des jours on ne le prend pas … pourquoi pas?
Mais Murphy nous guette …

Pour les produits informatiques destinés au militaires,
l’opinion provenait d’un pote qui faisait certains de ces
produits.

Oui, les spécifications militaires sont toujours « élevées ». Et les coûts faramineux. Et la production limitée … Et les marchés pas nécessairement « ouverts ». Et les fournisseurs très fiers de travailler pour la défense, sur base de spécification aussi pointues - en général, très confidentielles, aussi!

L’histoire a bien montré que les militaires faisaient avec la merde qu’on leur donnait …

Pendant ce temps, Garmin produit du matériel approuvé et certifié pour les avions civils, en plus de sa production « grand public » : voitures, bateaux, VTT, piétons … Et la concurrence est rude, le moindre défaut immédiatement décelé par quelqu’un, dans la masse des utilisateurs … Et le feed-back ne suivra aucune voie hiérarchique, il n’y aura pas de filtre, pas de secret. Il faut parcourir les forums américains (et français aussi : .http://www.gpspassion.com/forumsen/default.asp?CAT_ID=22

Garmin C’est Garrison & Ming, deux ingénieurs de Bendix King (électronique aviation, aujourd’hui intégré je crois dans Honneywell). Ils ont quitté leur employeur pour développer leur propre idée, et pour battre finalement à plate couture les sociétés bien établies dans le domaine de l’avionique haut de gamme …

Personnellement, je vois mon cerveau « défaillant » beaucoup plus
souvent que mon GPS. On devrait en parler, du cerveau …
quand on est à bout de force, épuisé moralement autant que
physiquement … ou en état de stress intense, (pour ne pas
dire de panique, mais personne ici n’a jamais paniqué).

C’est toi et ta capacité à survivre qui fera toujours la
difference et non pas le matos.

C’est pas un peu « conventionel » comme affirmation?
Tu grimpes sans matos? Tu descends à mains nues? Tu te sors d’une crevasse par lévitation? Et quand une prise lâche, tu apprenant vite à voler?

Soyons sérieux … Il y en a, des kilos de matos dans un sac d’alpinisme. Pour grimper, d’abord, pour ne pas se tuer ensuite. En matière de sécurité, tu es pendu à ton matériel …

D’accord sur l’importance de la volonté de lutter jusqu’au bout, de saisir la chance quand elle se présente …Les jeunes sont naturellement formidables, dans ce domaine … Ceux-ci ont fait ce qu’il fallait pour la nuit, ils ont ensuite trouvé et suivi le piquetage placé par les secours suite à leur appel par GSM. Le GSM, cet autre piece de matos tellement vilipendée par certains.

Le GSM a joué un rôle, et l’action des secouristes aussi, non? Et puis, l’abri, ils ne l’ont pas creusé à main nues, hein. Deux bons piolets, ou une pelle? Et s’ils ne sont pas morts de froid, ils avaient certainement de bons vêtements, de bonnes chaussures … Cela fait partie de l’équipement.

On dit souvent des jeunes : « Ils ont un bon dieu à part pour eux ».
Et si on le mettait dans sa poche avant de partir, ce bon dieu?
Un seul geste pour « saisir sa chance » …

Quant à moi, qui ne suis plus jeune, j’ai appris m’alléger d’une chose très encombrante, à laquelle j’ai pourtant tenu très fort et très longtemps : mon égo.
Ca pèse des tonnes ce truc là …
Je dois encor bien faire gaffe à ne pas l’emporter par mégarde!
.

Posté en tant qu’invité par Lucho:

Salut a tous,

Météo France c’est un peu de la crotte qd on navigue près de Cham, le top c’est météo Cham, qui elle avait prévue exactement ce qu’il s’est passé: orages très fort localement le matin, puis beau, puis dégradation avec orages en fin de pm.
Les deux jeunes sont des costauds pour leur age, mais un peu inconsciens…on dira que c’est comme ça que l’expérience s’accumule
ciao!

tetof a écrit:

Tibo, il faut avouer que la météo et la nivo n’était pas
vraiment top pour faire un Mont-Blanc dimanche dernier.
Je n’étais pas derrière mon clavier mais à Chamonix toute la
semaine passée et dans les Aravis dimanche dernier. Les chutes
de neiges avec beaucoup de vent étaient conséquentes depuis
plus d’une semaine et le créneau météo était vraiment très
étroit pour dimanche. Il « suffisait » de regarder le ciel
dimanche matin pour comprendre que météo-France s’était planté
et que le mauvais temps arrivait plus tot que prévu. Cela fait
partie du job d’un Alpiniste de savoir que les prévis de météo
France peuvent se décaler de plusieurs heures. De toute façon,
la tempéte arrive généralement 2 ou 3 heures plus tot au sommet
du Mont Blanc par rapport à des altitudes plus basses.

Savoir renoncer et probablement plus important que de savoir
faire un igloo. Mais comme d’habitude, on parle de héros quand
ça passe et on parle d’inconscient quand ça casse. Nous faisons
tous des conneries, l’essentiel est de ne pas trop en faire et
de comprendre la leçon. La gestion du risque fait partie
intégrante des activités grimpantes. « Jouer » avec la météo/nivo
peut faire partie de ses risques qu’il faut parfois prendre
pour réussir ses objectifs. Le jeu en vaut il la chandelle ? A
chaqu’un de trouver sa réponse.

De toutes façons les médias s’en foutent. Le système étant ce
qu’il est, les médias n’ont pas d’autres choix que de vendre de
la pub à des lessiviers. Ca fait bien longtemps que l’émotion a
pris le pas sur l’information.

dimanche dernier, pour ceux qui étaient sur le terrain, et il y
avait un certain nombre d’alpinistes dans le massif du
mont-blanc, la météo n’annoncait des orages qu’en fin
d’après-midi.

Oui et il avait également un certains nombre qui ont préféré
faire autre chose en prenant en compte le risque météo/nivo. La
preuve, tu as fait l’arête des cosmiques dont l’engagement est
nettement plus faibles que sur le Mont Blanc.

Posté en tant qu’invité par nicolas:

Après une petite recherche et pour mettre fin à une polémique débile, les gendarmes du pghm embarquent crampons au pied eux aussi.
Pourquoi tant discuter sur de si insignifiants détails. Ces deux jeunes on fait preuve de sang froid, certe la presse à gonflé l’histoire. Mais pour une fois que l’on parle de montagne au jt, ne nous en privons pas, surtout une histoire qui se termine bien.

Un bon weekend à tous.