Mobilisons-nous!

[quote=Annapurna]Pour (ré)-alimenter le débat entre Visse et Strider…!

Tu vois Strider, je suis sceptique sur le développement durable en un sens et là je rejoins Visse pour une raison simple. Le grand reproche adressé au « développement durable » reste son manque d’opérationnalité globale. Pourquoi alors qu’il existe de nombreux projets à l’échelle locale (ceux chers à Strider) ? La réponse est à chercher (entre autres réponses) dans la non présence de politiques globales, à l’échelle des Etats ou des fédérations d’Etats. AUCUNE CONSTRUCTION LOCALE NE PEUT ETRE COMPRISE SANS ETRE REPLACEE DANS SON CONTEXTE GLOBAL. Voilà pourquoi beaucoup pensent que c’est un contexte fumeux (je ne parle pas ici des utilisations détournées de la chose évidemment!!!).

Un partout, balle au centre les amis…!!!

Annapurna[/quote]
penser global, agir local

Pour contribuer au débat, voici quelques citations prises dans un texte de François Mancebo présenté en septembre 2007. C’est assurément l’un des meilleurs spécialistes français sur la question du développement durable, voilà pourquoi son éclairage me semble pertinent. Après chacun son opinion!

« Le terme est alors devenu « à la mode ». Mais, à mesure que la notion se diffusait, la multiplicité, voire les contradictions entre ses différentes acceptions, les détournements de sens, l’intrusion de discours moralisateurs, l’ont partiellement vidé de son contenu. L’idée sous-jacente devient la réalisation d’un développement à la fois supportable pour les écosystèmes, économe en ressources naturelles, privilégiant une bonne qualité de vie, autosuffisant à long terme et autorisant une croissance économique riche en emplois, et favorisant la cohésion sociale. On dirait un « inventaire à la Prévert » : il ne manque plus que le raton-laveur (écologiste et propre cela va sans dire). »

« Chaque personne et chaque collectivité vivent des territorialités multiples, déclinant à
l’infini trois perspectives majeures du territoire qui ne se conjuguent pas facilement : celle d’un
espace ordonné et géométrique, celle du territoire auquel on « appartient », et celle du territoire
que l’on « possède ». Comment définir concrètement, pour chaque action, les priorités entre ces
différentes dimensions territoriales ? Les notions de durabilité importée et exportée montrent
donc bien le décalage qui existe dans le développement durable, entre ce que l’on pourrait
nommer l’espace des problèmes et ce que l’on pourrait nommer l’espace des réponses. Le slogan,
bien connu, du développement durable selon lequel il convient de « penser globalement et agir
localement » est donc très difficile à appliquer, ou tout simplement à concevoir
 ».

« Le présupposé selon lequel il est possible d’articuler grandes et petites échelles d’action, à
l’exemple de la déclinaison de l’Agenda 21 en agenda 21 locaux, suscite nombre d’interrogations.
Comme si les mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local, chacun jouant en
commande de servomécanisme de l’autre dans un grand mécano planétaire. Mais le développement durable n’est pas fractal
 ».

« Il semble y avoir du local au global la même différence qu’entre la physique courante et celle
de l’infiniment petit : les interactions ne sont pas les mêmes. Convient-il de rappeler que le local peut être défini fonctionnellement et sémantiquement comme « ce qui relève du lieu » ? C’est-à-dire là où la notion de cospatialité remplace la notion de distance. Ce ne sont ni les mêmes lois, ni les mêmes rapports entre objets. Il y a une discontinuité évidente, pour ne pas dire une rupture, dont le développement durable décide de ne pas tenir compte. Tout se passe comme si les rédacteurs de Our Common Future, le texte fondateur, avaient rêvé un monde lisse sans heurts, sans conflits, sans peurs, sans crises, sans égoïsmes, sans rumeurs : en somme, la négation même de la vie
 ».

« Dès lors, puisque ressources et « nature » varient dans le temps, suffit-il de se soucier des
générations futures pour orienter nos activités productives de façon à ce qu’elles soient moins
dommageables pour l’environnement ? Ce n’est pas évident. En effet, de quelles « générations »
parle-t-on ?
 »

« La durabilité fait l’impasse sur le fait que l’histoire de l’humanité est une alternance de
phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales porteuses de développement,
indéterminables à l’avance, plutôt qu’un processus continu
 ».

« Cette aporie à déterminer les ressources indispensables pour des tiers absents dans un
avenir aux limites informulées amène une nouvelle question : le terme de développement durable
ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ?
 »

« En fait, la plupart du temps, les textes traitant de « développement durable » ne parlent que
de « croissance durable ». Il est vrai que depuis la Seconde Guerre mondiale la croissance est la
vulgate de nos sociétés, issue d’une pensée simpliste présupposant que la croissance de la
production par l’industrialisation conduit automatiquement à l’amélioration du bien-être des
humains. C’était vrai dans une Europe ruinée par la guerre et au coeur de l’ère industrielle du 20e
siècle. Cela ne l’est plus au 21e siècle et pour l’ensemble du Monde. Pourtant, la croyance persiste
contre vents et marées. Elle parasite aujourd’hui la réflexion sur le développement durable. Dans le traité de Maastricht, le terme de « croissance durable » est même utilisé comme synonyme de
« développement durable »
 ».

« Si l’on porte attention aux signaux que nous livrent les différentes crises de la période actuelle, le vrai problème n’est ni celui de la production, ni celui des écosystèmes. Il est celui de la place de chacun dans une société complexe, des modes de vie et du lien social ».

Le développement durable "[i]est peu stabilisé et présente nombre de contradictions
internes. Le fait que la notion, par sa diffusion très large, ait investi les discours politiques,
administratifs, militants ou entrepreneuriaux n’est pas étranger à cette situation. Mais ses écueils
sont riches d’enseignements en ce qu’ils nous informent du processus de diffusion et de
formalisation de ses principes. On peut les regrouper en trois grandes questions :

  • Le développement durable ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ? La durabilité
    suppose une continuité dans l’utilisation des ressources concernées. Or le développement,
    par définition, ne saurait être un processus continu.
  • Quel sens y a-t-il à préserver des ressources pour des générations futures, si nous ne
    savons pas lesquelles seront indispensables, alors que l’histoire de l’humanité est une
    alternance de phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales porteuses de
    développement ?
  • Est-il vraiment possible d’articuler grandes et petites échelles d’action, comme si les
    mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local ?

Si l’on désire que l’après-développement durable, soit un développement durable réellement
opérationnel et non l’abandon total du concept, il convient de donner une réponse à ces trois
questions. Elles devraient constituer le socle d’une redéfinition à la fois théorique et pratique du
développement durable. La meilleure politique est inutile si elle reste lettre morte[/i]".

Sur ce, bonne nuit…!!! :wink:

Annapurna

bonne nuit, bonne nuit???
parce que tu crois que j’avais suffisamment les yeux en face des trous pour lire ça hier soir??
je l’ai donc lu ce matin, et je me permets de citer une partie la conclusion pour les fainéants qui ne liront pas tout:
"- Le développement durable ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ? La durabilité
suppose une continuité dans l’utilisation des ressources concernées. Or le développement,
par définition, ne saurait être un processus continu.

  • Quel sens y a-t-il à préserver des ressources pour des générations futures, si nous ne
    savons pas lesquelles seront indispensables, alors que l’histoire de l’humanité est une
    alternance de phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales porteuses de
    développement ?
  • Est-il vraiment possible d’articuler grandes et petites échelles d’action, comme si les
    mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local ?"

allez, faut que je bosse pour participer à la croissance euh… au développement!!

Ben… c’est très intéressant.

Mais si quelqu’un pouvait traduire en français de tout le monde?..

Après avoir tout lu :

« Le terme est alors devenu « à la mode ». Mais, à mesure que la notion se diffusait, la multiplicité, voire les contradictions entre ses différentes acceptions, les détournements de sens, l’intrusion de discours moralisateurs, l’ont partiellement vidé de son contenu. L’idée sous-jacente devient la réalisation d’un développement à la fois supportable pour les écosystèmes, économe en ressources naturelles, privilégiant une bonne qualité de vie, autosuffisant à long terme et autorisant une croissance économique riche en emplois, et favorisant la cohésion sociale. On dirait un « inventaire à la Prévert » : il ne manque plus que le raton-laveur (écologiste et propre cela va sans dire). »

"Chaque personne et chaque collectivité vivent des territorialités multiples, déclinant à
l’infini trois perspectives majeures du territoire qui ne se conjuguent pas facilement : celle d’un
espace ordonné et géométrique, celle du territoire auquel on « appartient », et celle du territoire
que l’on « possède ».
Comment définir concrètement, pour chaque action, les priorités entre ces
différentes dimensions territoriales ?

N’est-ce pas dans l’action que les problématiques se précisent ?

Les notions de durabilité importée et exportée montrent
donc bien le décalage qui existe dans le développement durable, entre ce que l’on pourrait
nommer l’espace des problèmes et ce que l’on pourrait nommer l’espace des réponses. Le slogan,
bien connu, du développement durable selon lequel il convient de « penser globalement et agir
localement » est donc très difficile à appliquer, ou tout simplement à concevoir
".

Où est la contradiction à appliquer les mêmes principes directeurs en les adaptant aux spécificités locales ?
Être économe en énergie et en matière première, limiter les gaspillages en améliorant l’efficacité des processus, évaluer et limiter l’impact des projets sur l’environnement, mettre en place un système incitation/désincitation des pratiques bonnes/mauvaises, …
Lorsque contradiction il y a, ne fait on pas ce qu’on appelle un arbitrage ?

« Le présupposé selon lequel il est possible d’articuler grandes et petites échelles d’action, à
l’exemple de la déclinaison de l’Agenda 21 en agenda 21 locaux, suscite nombre d’interrogations.
Comme si les mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local, chacun jouant en
commande de servomécanisme de l’autre dans un grand mécano planétaire. Mais le développement durable n’est pas fractal
 ».

C’est le principe des actions de terrain d’envergure : De la stratégie à la tactique et de la tactique à l’adaptation ponctuelle. Chacun à son niveau de compétence et de responsabilité chargé de décliner à son niveau l’action globale, avec comme toujours les limites de chacun et les erreurs toujours possibles comme dans ce qui est humain.
A t-il déjà dirigé des équipes conséquentes en nombre, diversité intellectuelle, diversité de compétence, diversité de responsabilité ?

« Il semble y avoir du local au global la même différence qu’entre la physique courante et celle
de l’infiniment petit : les interactions ne sont pas les mêmes. Convient-il de rappeler que le local peut être défini fonctionnellement et sémantiquement comme « ce qui relève du lieu » ? C’est-à-dire là où la notion de cospatialité remplace la notion de distance. Ce ne sont ni les mêmes lois, ni les mêmes rapports entre objets. Il y a une discontinuité évidente, pour ne pas dire une rupture, dont le développement durable décide de ne pas tenir compte. Tout se passe comme si les rédacteurs de Our Common Future, le texte fondateur, avaient rêvé un monde lisse sans heurts, sans conflits, sans peurs, sans crises, sans égoïsmes, sans rumeurs : en somme, la négation même de la vie
 ».

C’est pour ça qu’il y a des politiques et/ou des hommes de terrain pour agir de manière pratique, qui ne s’arrêtent pas sur chaque contradiction ou paradoxe et n’attendent pas la théorie parfaite et la sémantique parfaitement aboutie pour agir.
Pour reprendre la même image que l’auteur cité, heureusement que les physiciens n’ont pas attendu l’unification entre la théorie de la relativité et la mécanique quantique (il attendraient toujours), ou attendu de surmonter le paradoxe de la lumière à la fois corpuscule et onde, pour réaliser des microscopes optiques ET des microscopes électroniques.

« Dès lors, puisque ressources et « nature » varient dans le temps, suffit-il de se soucier des
générations futures pour orienter nos activités productives de façon à ce qu’elles soient moins
dommageables pour l’environnement ? Ce n’est pas évident. En effet, de quelles « générations »
parle-t-on ?
 »

Effectivement, y a t-il tant de monde pour penser que cela est ou sera évident ?

« La durabilité fait l’impasse sur le fait que l’histoire de l’humanité est une alternance de
phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales porteuses de développement,
indéterminables à l’avance, plutôt qu’un processus continu
 ».

Et alors ?
Par définition, l’avenir est difficilement prédictible, cela empêche t-il de faire des projets ?
Si ruptures il y a (technologiques ou autres), il sera toujours temps de se poser les bonnes questions et d’ajuster les stratégies, tactiques, tâches de terrain.

« Cette aporie à déterminer les ressources indispensables pour des tiers absents dans un
avenir aux limites informulées amène une nouvelle question : le terme de développement durable
ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ?
 »

Il semble évident au moins pour l’eau potable, l’air, la biodiversité, les ressources minérales, qu’une fois fortement réduits ou épuisés, les générations futures devront s’en passer. Il faut se poser la question de la non réversibilité.
Bien sûr on peut spéculer sur la rupture, un saut technologique qui procurerait de l’énergie à volonté, et permettrait de dépolluer l’eau, l’air, les sols, les océans, … à grande échelle, mais je ne ferai pas le pari aujourd’hui, et toi ?

« En fait, la plupart du temps, les textes traitant de « développement durable » ne parlent que
de « croissance durable ». Il est vrai que depuis la Seconde Guerre mondiale la croissance est la
vulgate de nos sociétés, issue d’une pensée simpliste présupposant que la croissance de la
production par l’industrialisation conduit automatiquement à l’amélioration du bien-être des
humains. C’était vrai dans une Europe ruinée par la guerre et au coeur de l’ère industrielle du 20e
siècle. Cela ne l’est plus au 21e siècle et pour l’ensemble du Monde. Pourtant, la croyance persiste
contre vents et marées. Elle parasite aujourd’hui la réflexion sur le développement durable. Dans le traité de Maastricht, le terme de « croissance durable » est même utilisé comme synonyme de
« développement durable »
 ».

Il faudrait que l’auteur précise ce qu’il entend par croissance (économique au sens restreint ?) et par développement, car « développement » ne signifie t-il pas croissance de quelques choses ?
Se rapporte t-il aux définitions de ceux qu’il incrimine et sont t-ils propriétaires de la seule acception possible de « développement durable » ?
Par ailleurs, les changements de paradigmes ne précèdent pas toujours les changements de pratique. C’est souvent le contraire lorsque la nécessité impose de changer de pratique dans l’urgence.

« Si l’on porte attention aux signaux que nous livrent les différentes crises de la période actuelle, le vrai problème n’est ni celui de la production, ni celui des écosystèmes. Il est celui de la place de chacun dans une société complexe, des modes de vie et du lien social ».

Je n’ai pas l’impression que l’un soit exclusif de l’autre, au contraire il me semble que comme dans un système , l’un et l’autre sont à la fois la cause et la conséquence (voir l’analogie avec les équations différentielles en mathématiques).

"[i]Le développement durable est peu stabilisé et présente nombre de contradictions
internes. Le fait que la notion, par sa diffusion très large, ait investi les discours politiques,
administratifs, militants ou entrepreneuriaux n’est pas étranger à cette situation. Mais ses écueils
sont riches d’enseignements en ce qu’ils nous informent du processus de diffusion et de
formalisation de ses principes. On peut les regrouper en trois grandes questions :

  • Le développement durable ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ? La durabilité
    suppose une continuité dans l’utilisation des ressources concernées. Or le développement,
    par définition, ne saurait être un processus continu.[/i]

Ce n’est pas contradictoire, la rupture peut tenir de la substitution d’une ressource par une autre, du mode d’exploitation ou d’utilisation.
La question de l’acceptabilité de l’épuisement non réversible dune ressource ou à un prix prévisible pour l’humanité exorbitant (même si toute prévision est par nature entachée d’incertitudes), peut néanmoins se poser.

- Quel sens y a-t-il à préserver des ressources pour des générations futures, si nous ne
savons pas lesquelles seront indispensables, alors que l’histoire de l’humanité est une
alternance de phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales porteuses de
développement ?

En raisonnant par l’absurde, je peux donc dire qu’en absence de certitude, je peux épuiser toutes les ressources à ma disposition, puisqu’il n’est pas certain que les générations futures (lesquelles ?) en auront besoin ???

- Est-il vraiment possible d’articuler grandes et petites échelles d’action, comme si les
mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local ?

J’avoue ne pas bien comprendre l’utilité de cette dernière question.
Soit on y répond par « nous n’avons pas le choix, il faudra bien trouver les moyens d’articuler les différents niveaux par une suite de tentatives » ou bien par « cela est impossible, voyons venir, et adviendra ce que pourra » ou encore au choix par , « vive l’autocratie » ou « vive l’anarchie ».

Si l’on désire que l’après-développement durable, soit un développement durable réellement
opérationnel et non l’abandon total du concept, il convient de donner une réponse à ces trois
questions. Elles devraient constituer le socle d’une redéfinition à la fois théorique et pratique du
développement durable. La meilleure politique est inutile si elle reste lettre morte
".

Merci, ce serait peut être bien de contribuer à proposer des réponses concrètes à des obstacles concrets, ou commencer par aider à préciser les problèmatiques et les questions ?
En répondant point par point, je n’ai, contrairement à Strider, pas beaucoup contribué à faire avancer concrètement la question.

[quote]Sur ce, bonne nuit…!!! :wink:

Annapurna[/quote]
à toi la balle.

Vous l’aurez compris, je ne suis pas convaincu par certains arguments, que je préfère orientés vers la recherche de pistes de réflexion pour l’action, voire sur l’action.

Néanmoins pour être plus constructif,

je commence par faire mon mea-culpa.
Je regrette cette phrase qui était de trop et n’apporte rien à l’argumentation :

Vous trouverez ci-après un lien vers le site du PACTE :
Pacte - Politiques publiques, Action politique, Territoires - est une Unité Mixte de Recherche
Unité à laquelle François Mancebo appartient et contribue au travers de divers groupes de travail.

Concernant le thème de recherche « environnement et durabilité », je m’y retrouve d’avantage dans la présentation de la problématique et les questionnements tels qu’énoncés dans cet extrait :

[i]"Environnement et durabilité

La question environnementale. De la compréhension des processus à la gestion des territoires, nouvelles mobilisations, formes d’action collective et politiques publiques

(Dispositif 6)

Responsable : Philippe Schoeneich

L’objectif de ce dispositif est de favoriser l’échange interdisciplinaire autour des questions environnementales dans toutes leurs dimensions : compréhension des processus, représentations sociales, diagnostic et alerte, outils et méthodes de gestion, élaboration des normes, suivi et évaluation, aléas et vulnérabilité, politiques publiques du développement durable.
[…]
Qu’on les décline en termes de ressources, de contraintes, d’impacts, de risques, de paysage, d’éco-systèmes urbains, en termes de stratégies d’inventaire, de prévention, de conservation, de développement, ou encore selon les nouveaux modes d’utilisation résidentielle, sportive, ou touristique de l’espace, les enjeux urbains ou les enjeux économiques, il n’existe pratiquement aucun domaine qui échappe à la question de l’environnement. A l’inverse, il n’existe plus guère de milieux naturels non anthropisés, et l’influence humaine est devenue une des clés essentielles de compréhension des dynamiques naturelles.

Mots-clés : géosystèmes, évaluation environnementale, paysage, environnement urbain, risques naturels, développement durable, politiques publiques, action collective, dimension ethno-culturelle, normes d’action, changement global, régulation internationale"[/i]

Posté en tant qu’invité par EM:

Je propose aussi Edgar MORIN que l’actualité a remis sur le devant de la scène et dont la théorie de la pensée complexe peut éclairer notre débat.

Lien wikipédia traiatnt de sa théorie sur « la pensée complexe » :

Extrait :

[i]La théorie des systèmes jette les bases d’une pensée de l’organisation. La première leçon systémique est que «le tout est plus que la somme des parties». Cela signifie qu’il existe des qualités émergentes, c’est-à-dire qui naissent de l’organisation d’un tout, et qui peuvent rétroagir sur les parties.

Le principe dialogique unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l’un l’autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité. Le physicien Niels Bohr a reconnu la nécessité de penser les particules physiques à la fois comme corpuscules et comme ondes. Blaise Pascal avait dit : «Le contraire d’une vérité n’est pas l’erreur, mais une vérité contraire»[/i]

Le principe de récursion organisationnelle va au delà du principe de la rétroaction (feed-back) ; il dépasse la notion de régulation pour celle d’autoproduction et auto-organisation. C’est une boucle génératrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mêmes producteurs et causateurs de ce qui les produit. Ainsi, nous individus, sommes les produits d’un système de reproduction issu du fond des âges, mais ce système ne peut se reproduire que si nous-mêmes en devenons les producteurs en nous accouplant.

Mon principe préféré je crois :smiley:

Le troisième principe «hologrammatique» enfin, met en évidence cet apparent paradoxe de certains systèmes où non seulement la partie est dans le tout, mais le tout est dans la partie : la totalité du patrimoine génétique est présent dans chaque cellule individuelle. De la même façon, l’individu est une partie de la société, mais la société est présente dans chaque individu en tant que tout, à travers son langage, sa culture, ses normes. »

Intéressant, n’est-ce pas ?

Le pire n’est jamais certain …