Mini-longueur vs corde-tendue

Tout au long d’une course, il faut s’adapter à la diversité des situations.
(Merci, M. de Chabanes)

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La différence c’est juste le terrain et la méthode : pour des micro longueurs l’objectif est de franchir des successions de courts passages techniques par des sauts de puce, en s’arrêtant dès que possible. On fait souvent cela mélangé avec de la corde courte ou corde tendue pour les jonctions entre les passages.
Quand tu fais des longueurs, tu essayes plutôt de faire des sections de 30-50m entre de bons relais.

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Si pas de relai, tu peux le construire, ou utiliser le rocher (becquet), mais si tu te retrouves à faire du « solo à deux » alors il y a généralement un gros gros soucis :wink:

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Faut pouvoir.
Suivant le terrain ce n’est pas gagné. Et ce n’est pas pour autant que c’est du terrain où je ferais de la corde courte.

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Oui.
C’est bien pour ça que j’ai mentionné plusieurs alternatives.

  • soit mettre plus souvent des protections.
  • soit rallonger l’encordement (de manière à ce qu’il y ait toujours au moins une protection sur la corde).
  • soit passer en corde courte.

Bah, là je suis perplexe: si tu ne peux pas mettre de protection, le mieux est quand même bien de passer en encordement court. Ou à la limite, de se décorder. Mais progresser encordé long sans protection entre premier et second (que ce soient des points ou des contournements de bécquets), je ne vois pas l’intérêt.

Je n’ai pas dit que je n’avais pas de protection. Justement je vais chercher la protection plus loin en encordement (très) long.
Passer en corde courte dans un râteau (très légèrement déversant), je veux bien avoir un peu de muscles, mais je ne me fais pas trop d’illusions sur le résultat d’une chute de mon second, autant supprimer la corde, ça fera moins de dégâts. Mais peut-être que je me fais trop de noeuds au cerveau. Juste avant qu’on ne passe à cet endroit, on a laissé passé une cordée de 3 qui venait dans l’autre sens, en corde « mi-courte pas tendue avec moments sans protection » (bref, en solo à 3 quoi).

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Ça fonctionne bien, mais comme tout en montagne, pas tout le temps et pas n’importe comment! :wink:

Dans des difficultés modérées (ce qui est très relatif) ça permet d’éviter de s’arrêter pour tirer une petite longueur, et d’augmenter la sécurité par rapport à la corde tendue sans bloqueur. En ayant 1 ou 2 microtraxions déjà en place sur la corde au pontet avec un mousqueton à vis, on peut les clipper directement dans le point quand on en a besoin.

Mais, attention!! Il ne faut absolument pas de mou entre la microtraxion et la deuxième personne, il y a un vrai risque d’endommager voire de sectionner la corde en cas de chute. Il faut donc que le second soit très attentif à ne pas laisser de mou, et bien communiquer pour savoir quand on pose/enlève les microtraxions.

Chutes de facteur 1 sur une corde 9mm neuve avec microtraxion … 1m de mou ce n’est rien …
PE-MICRO-TRAXION-sport7-5
Source : Petzl - tests chute sur microtraxion

Sur des itinéraires longs où on va beaucoup utiliser l’escalade simultanée avec microtraxions, le second peut utiliser un Grigri pour gérer le mou. Quand le leader avance plus vite, le second donne du mou. Quand c’est le second qui avance plus vite, il prend du mou. A pratiquer dans du terrain facile avant!

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Comme toi, je suis souvent sceptique sur l’usage de la « corde courte ». Dans nombres de situations ou cette technique est employée, j’ai de sacrés doutes sur la capacité d’un des deux membres de la cordée à enrayer la chute éventuelle de son partenaire.
Ça me semble même souvent un bon moyen pour doubler le score de la faucheuse.

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Conclusion : Il vaut mieux peser moins de 60kg :wink:

Clin d’œil mis à part, diagramme intéressant. Merci.

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Je n’ai peut être pas bien compris le test réalisé. C’est une chute de facteur 1, donc 2m de corde = 2m de chute. Je trouve que ce n’est pas vraiment représentatif de l’utilisation d’une microtrax en corde tendue.

Si j’extrapole les résultats pour appliquer cela à un cas plus concret, ça veut dire qu’en cas de facteur 0.2 (1m de mou/chute pour 5m de corde) il n’y a que peu ou pas de risque d’abimer la corde?
Ou bien je me trompe?

C’est bon à savoir ces limites de l’utilisation de la micro traction. Merci.

Je trouve que ça devient bien compliqué l’utilisation de microtraction/grigri. Ca rajoute du matos, du poids, des risques d’erreur de manip, …
Si le second passe son temps à donner/avaler du mou, il n’a plus souvent 2 mains sur le rocher. Je ne sais pas s’il y a un réel gain en sécurité.
Perso je vais continuer à tirer des longueurs et à doubler l’horaire.:slight_smile:
Le tout c’est de savoir avant qu’on va exploser l’horaire. On s’organise en conséquence.

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Je pense que c’est un topic en soi ces histoire de bloqueur, mais qui devrait peut-être être séparé du sujet présent.

Je suis tombé dernièrement sur une vidéo de grimpe simultanée en plaçant des bloqueurs: https://www.youtube.com/watch?v=6Pqw7vCI5X8 C’est dans un contexte plutôt escalade en grande voie plutôt qu’alpi mais ça montre des subtilités pratiques de mise en place et autres petites astuces.

C’est une vidéo de @Catso qui intervient parfois sur le forum. Il y a fort longtemps à la sortie de la mini traction je me rappelle d’histoires de GV dans le Verdon en 2 lg avec @herve13. Les intéressés confirmeront s’ils passent par là.

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Comme je le comprends, pour une chute du second sous une microtraxion, hauteur de chute = longueur de mou, donc on est dans tous les cas sur un facteur 1 (ou bien je me trompe aussi?)

C’est vrai, avec le Grigri ce n’est pas le genre de technique qui s’utilise tout le temps! Ça prend du sens dans des très longues courses, et si on est bien entraîné. On l’a fait en course d’arête avec des passages de V, une fois que tout le monde est rodé c’est plutôt efficace

(Pour le contexte c’était dans le cadre du boulot avec le Team d’Expédition du CAS, Peter von Känel et Stef Siegrist comme instructeurs … donc pas exactement pour le genre de balades que je fais normalement :sweat_smile:)

C’est juste, désolé pour la digression. Cela dit ça serait bizarre un topic camptocamp qui ne part pas dans tous les sens :stuck_out_tongue_winking_eye:

Je sais pas si c’est un gros soucis, mais faire du solo à 2 c’est ce qui se passe dès qu’il y a du terrain improtégeable, ce qui est assez fréquent.
Bon généralement c’est du solo à 2 (ou plus) sans être encordé puisque ça sert pas à grand chose.

Et c’est encore plus fréquent en hiver, dans des pentes de neige raides.

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C’est ça.
Sauf qu’en pratique, si le second laisse tout le temps 1m de mou, cette configuration (facteur de chute proche de 1) n’a lieu que lorsqu’il est à moins d’1m de la microtraction. Les 20m précédents, il ne risquait pas d’abimer la corde sur la microtraction en laissant 1m de mou.
Donc il suffit qu’il fasse attention à bien réduire le mou le plus possible quand il s’approche de moins de 1-2m de la microtraction. Le reste du temps, il n’y a pas de danger (lié à la microtraction, mais il peut y en avoir d’autres) à laisser 1m de mou. Bien sûr s’il laisse 5m de mou, la limite est différente, mais la priorité est alors qu’il apprenne à ne pas laisser 5m de mou.

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En dehors des pentes de neige (qui ne sont pas du tout le terrain concerné sur ce sujet !), il est très rare de progresser sur du terrain où il est impossible de se protéger en adaptant sa méthode de progression : si tu tires des longueurs de 60m entre de bons relais, par exemple, tu ne te retrouves pas en « solo à deux ». Et ce cas « extrême » est déjà rare en alpinisme…

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A mon sens il est difficile (impossible?) de réaliser en laboratoire les conditions physiques d’un événement réel, sur le terrain.
Par contre, et c’est ce qui me semble très intéressant dans les résultats transmis par @hugov, c’est l’importance pour le second de rester le plus possible en tension. Si l’on veut en tenir compte en progression, cela signifie qu’il est important d’en parler avec son partenaire pour anticiper la mise en œuvre de cette technique.

Bien sûr, en laboratoire ce sont des conditions optimales ou extrêmes, mais ça donne une idée des problèmes.

Pour la poulie traction, c’est en arrivant proche du système que c’est critique, car plus bas tu as la longueur de corde qui entre dans le facteur de chute. Par exemple à 20m du point avec 1m de mou, chute de 1m sur 20m de corde ça donne un facteur très faible :wink:
C’est critique aussi en traversée et ça on y pense moins ! Même sans mou on peut mettre de gros chocs sur un long pendule…

Pour ma part je n’utilise jamais la poulie traction en corde tendue, et je n’ai pas l’habitude de faire gonfler les horaires : la grande majorité du temps l’efficacité sur les manips et la recherche d’itinéraire permettent de progresser vite en faisant des relais. Ça permet de se refiler le matos, de faire le point sur l’itinéraire si besoin, et de grimper « détendu » en sécurité.

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