Posté en tant qu’invité par cazorla sébastien:
Bonsoir à tous
Finalement, en repensant à tout cela, je me mets à la place du gars (m’excuse, je me souviens pas de son prénom) qui a fait Miage sans crabs.
Je me demande tout ce qu’il pense de ce que l’on a dit.
Ce que je préfère en montagne, c’est qu’elle est le vrai dernier espace de liberté. C’est vrai, que petit à petit, on se fait talonner par nos bons Magistrats et énarque (Mr Oudot, nouveau à la tête de l’Ensa, Énarque). Mais malgré tout, où peut on encore vraiment faire ce que l’on veut, tout seul, tranquille dans son coin?
Je ne connais que trop peu la mer et l’Océan. Mais par exemple, quand il y a drapeau rouge sur une plage, tu te fais gauler si tu veux mouiller ton slip (de bain) avant d’avoir lavé tes pieds dans la Grande Bleue. Certes, tu peux t’éloigner de cette plage. Mais si c’est là que tu veux aller?
En montagne, tu fais ce que tu veux mec! C’est notre grande différence avec les non montagnards/alpiniste/skieur extrême/grimpeur ouf! Même si a postériori, on peut être rattrapé par nos ‹ bêtises › : incidents, accidents, aux autres ou bien sûr à soi.
Mais, ce moment, ce moment précis, où tu es seul, et où tu dois prendre LA décision : à gauche, à droite, dans le nuage, dans la plaque à vent, dans cette longueur verglacée etc… Ce moment crucial, où tout reste encore possible. TOUT. Personne ne nous oblige au sens stricte du terme à faire demi tour ou à y aller.
Sauf peut-être le pote, les clients, les collègues, notre Ego, notre image de nous, notre inconscient, ou encore notre appétence pour l’argent.
Soyons claire, OBJECTIVEMENT, c’est là que TOUT ce décide, durant ce moment que j’appelle 'LA PRISE DE DECISIONS. Tu vas ouvrir la bouche, et tu vas dire ce que tu pense être ce que tu veux vraiment.
Il faut de très bon et et très intelligents partenaires de cordées ou de rando, pour que le courant puisse circuler, que les échanges soient calmes, constructifs : c’est vital!
Je me souviens de course avec des clients (géniaux, Jacques et Christian LACAZE, lors d’un sage : 1° jour grande voie à Aile froide puis nuit en bas, au pré de Mme Carles, à la roots. Puis une grande voie à la jonction glacier blanc glacier noir , roche robert, et une fameuse voie de Cambon. tout dans le 61 6B, sur µ27 longueurs : les paradis des clients!Puis ma monté en refuge du glacier blanc. puis les jours suivant, Les agneaux, arrête sud du pics des glaciers blancs (10/10), pour barre des Ecrins. Mais à la descente mauvais temps. Nous avons partagé la décision de ce ce chemin que nous devions perdre!, En contre bas à gauche plus directe ou à droite en traversé. Vote à l’unanimité : 2/3 à gauche 'Jacques et moi)… 2 heures plus tard, au devant de grande barres rocheuses qui auraient pu être explorées, nous fîmes demi tour. Ce moment décisif de prise de décision, celui ci est un exemple particulier.
Dans la vie de tous les jours, nous avons à faire des choix de la sorte; excepté que :
1 Notre peau n’est pas forcément en danger à chaque choix
2 On va traîner avec nous un camarade, pas forcément jovial d’y aller! ou alors un ami, un pote, un frère une sœur… quelles préciosité!
3 Cette décision m’engage pour le futur. Et le futur ça commence dans une heure, ce soir, demain après-demain. C’est parce que on se sent coupé de tout là haut qu’il faut décrocher de la REALITE. C’est toujours elle qui gagne au bout du bout.
Par contre, chacun son délire, certes, on peut mettre les secouristes en danger (c’est rare) et on peut blesser quelqu’un d’autre. Mais dans un coin isolé, il y a encore moyen d’aller là où notre regard se porte.
La Montagne à vue! Aller où notre sœur, nos jambes et bras, expériences nous permettent d’aller.
Moins loin techniquement, c’est répétitif. Juste ce qu’il faut de dur et de long, nous convient souvent. Mais aller au delà de nos limites, jouer avec elle, même père de famille, c’est ce qu’il y a de meilleur. Un parfait interprète pianiste, éveillé!
Alors, partir à l’assaut d’un sommet en ayant une partie de matériel manquant.
C’est là que tous les facteurs exogène doivent calmement (c’est rare) être balayés, pour sortir une décision qui déterminera (avec la chance/malchance) la réalité de ma suite! rien de moins.
En cas de carton, c’est ce moment là que tous voudront revivre, comprendre. Les proches et les corbeaux des tribunaux tenteront de comprendre ce moment-là précis : pourquoi y sont-ils allés, malgré le constat dessable ici.
Bonne nuit les gars et les filles