Météo : inversion de température

Posté en tant qu’invité par Sébastien:

Bonjour,

Sur le site de la météo de chamonix (http://meteo.chamonix.com/MetPre.php3), j’ai remarqué déjà plusieurs fois qu’ils parlaient d’inversion de température pour une altitude donnée.

Ex. : mini -15°C - maxi -1°C - inversion vers 1300 m le matin

Quelqu’un peut il m’expliquer précisement ce qu’il faut entendre ? ( il faut plus « chaud » au dessus de 1300 qu’en dessous pendant un certain temps ?? )

De même pourrait on me dire à quoi est du ce phénomène d’inversion ?

Par avance merci

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par bazé:

C’est un phénomène fréquent en montagne en situation anticyclonique. La froid stagne dans le fond de la vallée, tandisqu’en altitude le soleil réchauffe l’atmospère et il peut faire bien plus chaud que dans la vallée. C’est l’inversion des températures.
Dans ces conditions le stratus est fréquent, ce qui augmente encore la différence.

Que faites-vous là-bas dans le brouillard et le froid, alors qu’ici il fait si beau!!!

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Oui, c’est la situation qui est à l’origine des mers de nuages, le rêve.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Ex. : mini -15°C - maxi -1°C - inversion vers 1300 m le matin

Ca veut dire qu’à Chamonix, il fera -15° au minimum, et -1° au maximum.
Mais que tu ne peux pas extrapoler la température en altitude: l’inversion à 1300m le matin fait qu’à 1500m il peut faire -2°C.
Regarde les observations du jour sur la page que tu donnes: -15,1° à 1042m, -6,4° à 2330m, et -18° à 3845m. Des fois c’est -10° à chamonix et 3°C au Lac Blanc !

Ils indique le matin, car apparemment cet inversion disparaitra l’après midi avec le vent, mais par temps stable elle peut se maintienir des semaines, avec des petits changement diurnes (les températures en bas et en haut augmentent la journée, mais l’inversion existe toujours).

De même pourrait on me dire à quoi est du ce phénomène
d’inversion ?

Ben en altitude l’air se réchauffe, mais comme le soleil ne chauffe pas assez le fond de la vallée en hiver à cause des montagnes et/ou du brouillard (qui fait que l’inversion peut se produire hors zone montagneuse), l’air du bas ne se réchauffe pas, donc petiti à petit un écart de température se créé. Et comme l’air froid est content d’être en bas, il y reste.
On peut aussi avoir l’installation rapide d’une inversion avec l’arrivée d’air chaud en altitude, l’air froid restant bloqué en fond de vallée: si le changement d’air ne se poursuit pas, l’air froid n’est pas chassé et l’inversion s’installe (je crois que c’est ce qui s’est passé depuis ce WE).

Posté en tant qu’invité par PicLoup:

Bubu a écrit:

Et comme l’air froid est content d’être en bas, il y reste.

Quel con, cet air froid!
Encore un qui doit passer ses vacances à Palavas les Flots!

:wink:

Posté en tant qu’invité par Ben38:

B’jour,

Bubu a écrit:

Ils indique le matin, car apparemment cet inversion disparaitra
l’après midi avec le vent,

Avec le vent ???
Avec le rechauffement des couches pres du sol plutot, non ?

Ben a Grenoble
Capilotetratomiste

Posté en tant qu’invité par bouclettes:

Capilotetratomiste
ça veut dire quoi ???

Posté en tant qu’invité par bazé:

Un changement de situation, ici c’est l’arrivée des nuages qui met fin à l’inversion (me semble-t-il).

Posté en tant qu’invité par Ben38:

B’jour,

bouclettes a écrit:

Capilotetratomiste
ça veut dire quoi ???

Capilo = cheveux
Tetra, ca vient du Grec (je l’savais, le salaud !) = quatre
Tomie = coupe

Donc capilotetratomiste = celui qui coupe les cheveux en quatre ! ;o)

B

Posté en tant qu’invité par Emmanuel:

Vécu ce we au Rocher Blanc:
-10 °C à la voiture (1000 m)
-17 °C à 1400m
-10 °C à 1700m
-6 °C au sommet à presque 3000m

Et la mer de nuage dans le grésivaudan était vers 1600m.

Posté en tant qu’invité par Ben38:

B’jour,

bazé a écrit:

Un changement de situation, ici c’est l’arrivée des nuages qui
met fin à l’inversion (me semble-t-il).

Pour faire simple, et je peux me gourer of course :

Pour que l’inversion « pete », il faut que le sol se rechauffe grace au rayonnement solaire. Le sol rechauffe l’air en tres basse couche. A partir d’une certaine temperature qui depend des conditions (voir des cours sur les emagrammes par exemple), l’air qui s’eleve a partir du sol peut franchir l’inversion, qui se disloque plus ou moins.

Mais stratus d’inversion = pas de rayonnement solaire au sol = pas de rechauffement = persistance de l’inversion. Ca peut durer plusieurs jours. Idem, meme sans stratus, si l’anticyclone qui maintient la pression sur la couche d’inversion est super baleze.

Mais lorsqu’une perturb arrive, les caracteristiques de la masse d’air au dessus de l’inversion changent. Il n’y a plus d’anticyclone pour maintenir le couvercle, et l’inversion cesse…

Ben a Grenoble
Mon avis n’engage que moi

Posté en tant qu’invité par XR:

Si un léger vent se lève il va favoriser le brassage entre les couches d’air et donc conduire à une uniformisation des températures d’où la disparition éventuelle de l’inversion.

Posté en tant qu’invité par Ben38:

B’jour,

XR a écrit:

Si un léger vent se lève il va favoriser le brassage entre les
couches d’air et donc conduire à une uniformisation des
températures d’où la disparition éventuelle de l’inversion.

Ben oui, tu as raison, mais le vent ne se leve pas sans raison !
Il provient soit de la masse d’air (situation pas completement stable) soit du soleil (activite thermique)… On y revient… Pas confondre cause et consequence…

Ben a Grenoble
Mon avis n’engage que moi

Posté en tant qu’invité par Lucio:

Salut Ben,
On peut ajouter que la perturbation provoquera un brassage des masses d’air, tendant lui aussi à casser la structure en place. Mais comme les coins d’air froid, très denses, sont d’abord perçus comme un prolongement de la montagne, la perturbation doit être suffisamment active pour détruire l’inversion.

Ben38 a écrit:

Mais lorsqu’une perturb arrive, les caracteristiques de la
masse d’air au dessus de l’inversion changent. Il n’y a plus
d’anticyclone pour maintenir le couvercle, et l’inversion
cesse…

Posté en tant qu’invité par Bazé:

Ben38 a écrit:

Pour que l’inversion « pete », il faut que le sol se rechauffe
grace au rayonnement solaire. Le sol rechauffe l’air en tres
basse couche. A partir d’une certaine temperature qui depend
des conditions (voir des cours sur les emagrammes par exemple),
l’air qui s’eleve a partir du sol peut franchir l’inversion,
qui se disloque plus ou moins.

En fait, il n’y a pas besoin que les basses couches se réchauffent. Si les couches d’air un peu au dessus de la ligne d’inversion se refroidissent et passent à une température inférieure à celle des couches inférieures, l’équilibre est rompu (momentanément ou d’une manière durable).C’est pour cette raison que souvent le stratus monte et se dissipe durant la nuit…

Mais stratus d’inversion = pas de rayonnement solaire au sol =
pas de rechauffement = persistance de l’inversion. Ca peut
durer plusieurs jours. Idem, meme sans stratus, si
l’anticyclone qui maintient la pression sur la couche
d’inversion est super baleze.

Il y a quelques années cette situation a duré plus d’un mois (de mémoire 46 jours) dans la région de Lucerne qui s’est trouvée sous le stratus. En Valais, l’inversion sans formation de stratus est fréquente. De la montagne on ne voit qu’un légère brume bleuée dans la vallée et de la vallée on voit le ciel bleu.

Mais lorsqu’une perturb arrive, les caracteristiques de la
masse d’air au dessus de l’inversion changent. Il n’y a plus
d’anticyclone pour maintenir le couvercle, et l’inversion
cesse…

Ben a Grenoble
Mon avis n’engage que moi

Allez… ne déprimez pas sous le stratus… et profitez pour aller en montagne.

Posté en tant qu’invité par Pïerre:

Bazé a écrit:

Il y a quelques années cette situation a duré plus d’un mois
(de mémoire 46 jours) dans la région de Lucerne qui s’est
trouvée sous le stratus. En Valais, l’inversion sans formation
de stratus est fréquente. De la montagne on ne voit qu’un
légère brume bleuée dans la vallée et de la vallée on voit le
ciel bleu.

Effectivement.

J’ajouterai que la présence du stratus dépend de l’humidité de l’air et que la présence de stratus agit comme un cercle vicieux et augmente le phénomène d’inversion.

Je pense qu’il est moins présent en Valais (et dans d’autres vallées) que sur les plaines car la présence de versant ensoleillés favorise la convection (brassage de l’air) et de ce fait empêche la formation d’un lac d’air froid et la formation éventuelle de stratus.

Posté en tant qu’invité par Bazé:

Pïerre a écrit:

Effectivement.

J’ajouterai que la présence du stratus dépend de l’humidité de
l’air et que la présence de stratus agit comme un cercle
vicieux et augmente le phénomène d’inversion.

Je pense qu’il est moins présent en Valais (et dans d’autres
vallées) que sur les plaines car la présence de versant
ensoleillés favorise la convection (brassage de l’air) et de ce
fait empêche la formation d’un lac d’air froid et la formation
éventuelle de stratus.

Je pense plutôt que c’est l’air sec du Valais qui fait que le stratus y est rare. Par contre, le lac d’air froid et les inversions sont fréquentes. Dans ce cas, il n’y a pas (ou presque pas) de brassage de l’air.

Posté en tant qu’invité par Pïerre:

Cela joue aussi et je pensais aussi cela, surtout en comparant le Valais et le bassin lémanique ou à cause du lac l’humidité relative est plus importante. Mais le stratus existe aussi dans des plaines où il n’y a pas de lac et pas de raison d’avoir plus d’humidité.
Je pense que la topographie plus propice à la convection dans les vallées joue aussi dans le fait qu’il y ait moins de stratus.
Le lac d’air froid existe aussi en Valais mais je ne pense pas que l’inversion soit aussi marquée en Valais qu’en bassin lémanique par exemple.

Mais bon tout cela ne repose que sur des observations et déductions personnelles. J’en mettrai pas ma main à couper.

Je pense que les inversions marquées et les stratus sont une conjugaison de phénomènes (humidité, peu de convection, pas de vent,…). Ce serait intéressant d’avoir l’avis d’un météorologue (Oncle Bill s’il passe par ici et qu’il a un peu de temps entre son boulot, ses sorties et ses discussions sur les gobelets et le reste ;-))

Posté en tant qu’invité par catherine:

Pïerre a écrit:

Je pense que les inversions marquées et les stratus sont une
conjugaison de phénomènes (humidité, peu de convection, pas de
vent,…). Ce serait intéressant d’avoir l’avis d’un
météorologue (Oncle Bill s’il passe par ici et qu’il a un peu
de temps entre son boulot, ses sorties et ses discussions sur
les gobelets et le reste ;-))

ah oui !
et s’il pouvait nous arranger des belles inversions en Belledonne encore plus souvent ce serait génial :slight_smile:
mais pas trop en semaine, pour que les pollutions de la cuvette grenobloise puissent s’évacuer !

Posté en tant qu’invité par Cédric C:

Personne ne s’est réellement attaché à définir clairement le terme « inversion », et peut-être que Sébastien s’est un peu perdu dans ces détails techniques.
Pour faire simple : en principe, plus on prend de l’altitude, plus il fait froid ( baisse d’environ 0,6°C chaque fois que l’on monte de 100 mètres ). Dans la situation qui nous intéresse c’est l’inverse ( plus on descend plus il fait froid, pour les raisons précédemment citées ). A+