Maria, une grande dame, nous a quittés

#1

J’ai la tristesse de vous annoncer la mort de Maria Goran vaincue par un cancer généralisé, peu de jours avant ses 74 ans.

Maria était une participante assidue du site camptocamp avec plus de 500 sorties référencées et est connue par plusieurs d’entre vous. Elle a pratiqué l’escalade, la randonnée, l’alpinisme, le ski et les raquettes.

Maria était née roumaine et avait appris l’escalade et l’alpinisme dans son pays avant de fuir le régime de Ceaușescu, traversant la montage à pied pour rejoindre la France, terre de liberté. Ne parlant pas français, elle a eu du mal à s’intégrer dans notre société, vivant de petits boulots. La montagne continua à être son oxygène.

Maria était une femme d’une énergie incroyable qui préférait monter droit dans le pentu plutôt que de faire des lacets. Son caractère aussi était bien trempé.

La montagne qu’elle a tant aimée, a été cruelle envers elle : mort de son mari en Roumanie alors qu’ils étaient encordés ensemble, plusieurs accidents et gelures ont marqué son corps, lui interdisant l’escalade et le ski.

J’ai rencontré Maria par camptocamp, ayant remarqué ses sorties, il y a moins de deux ans. Nous avons sympathisé et fait une soixantaine de sorties ensemble dans ce court laps de temps. Nous avions des tempéraments complémentaires et cet étrange attelage a fonctionné. Elle avait d’autres amis fidèles avec qui elle continuait à randonner.

Je présente mes condoléances à Albert avec qui elle vivait depuis 28 ans et qui l’a accompagnée jusqu’au bout ainsi qu’à sa famille restée en Roumanie.

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#2

Plus de 20 sorties réalisées cette année, jusqu’en avril dernier, à plus de 70 ans et avec le crabe comme fardeau… immense respect !

B.A.

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#3

Merci pour ce beau témoignage !
Condoléances aux proches.

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#4

J’ai aussi connu Maria, il y a longtemps (13 ans) lorsque j’ai débuté l’alpi.

Elle avait des histoires de fous comme comment partir faire un 6000 en Inde ou dans les Andes en mode budget ultra cric-crac. A côté j’avais l’impression d’être un nanti (alors que je passe pour une pince généralement).

Elle m’avait aussi dit qu’elle avait fuit les fascistes rouges en… 88. Rien ne laissait présager que tout s’éffondrait l’année suivante.
Travaillant dans le nucléaire, la DGSE lui était tombée dessus direct à son arrivée en France.

En montagne aussi je l’avait trouvait un peu ouf… mais vu son parcours de vie c’était le truc qui l’a motivait grave.

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#5

Adieu Maria, je ne te connaissais que via c2c, tes nombreuses sorties et quelques échanges par mail pour des renseignements ou précisions sur des itinéraires que tu avais partagés sur c2c.
Bon voyage dans l’après et j’espère que tu y trouveras de belles montagnes pour te réconforter.

#6

Maria était effectivement une grande contributrice de camptocamp.org. Je ne la savais pas âgée, et ne connaissait pas son parcours de vie. Sa disparition est évidemment émouvante.
Je présente mes condoléances à ses proches, à ses amis.

#7

Très émue aussi d’apprendre les détails du parcours de Maria et sa disparition. Je lisais ses compte-rendu et vos partages @papidelyon et je partage ta peine.

Toutes mes condoléances à Albert son compagnon et plein de forces et de courage dans cette épreuve douloureuse.

#8

Une bien belle personne qui nous quitte. Une montagnarde passionnée qui nous laisse une belle leçon de vie.

#9

Il était prévu qu’on fasse quelques randonnées cet été dans le Haut-Giffre.
Je ne connais d’elle que son carnet de courses, quand j’ouvrais c2c et que je voyais une de ses sorties sur l’écran, j’étais content de lire son compte-rendu, celui d’une personne qui me semblait familière dans une montagne qui l’est tout autant.
Merci de nous l’avoir présentée.
Bon courage à tous ses proches.

#10

Ce matin même je lisais ce compte-rendu de sortie, avec beaucoup d’intérêt.
Je connaissais déjà son nom par C2C sans doute pour avoir consulté plusieurs de ses publications.
Je suis donc touché par sa disparition et me joins aux messages de sympathie.

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#11

un prénom que je voyais souvent revenir dans les compte rendus de sortie. cela fait de la peine d’apprendre ce décès. je me disais que nous finirions bien par nous croiser par hasard dans les Aravis ou autre. ce ne sera pas dans ce monde. j’espère que tu continueras à faire de belles randos dans le suivant !

merci papidelyon d’avoir partagé cette triste nouvelle, et ce portrait.

#12

Je suis aussi touché d’apprendre la disparition de Maria. Je ne la connaissais que par ses sorties sur C2C et les quelques échanges que j’ai eus avec elle pour la modération. Elle donnait l’impression d’être une randonneuse insatiable. Il est réconfortant de voir qu’elle a pu assouvir sa passion quasiment jusqu’au bout.

#13

Triste nouvelle, je lisais de temps en temps ces comptes rendu notamment en raquette .
Je l’imaginai pas toute jeune, mais en très bonne santé pour faire ce qu’elle faisait, donc très surpris malheureusement par son décès et encore plus par sa cause…
Cela devait être quelqu’un hors du commun.

#14

Nous ne la connaissions pas, ou plutôt si !..
Si bien quelle était une figure familière, une amie, une confidente, celle que nous allions voir pour se remonter le moral, cette silhouette frêle toujours de sortie, qui une dernière fois le 19 mars s’exposer lumineuse à nos regards, une manière à elle de nous dire au revoir…
Ave Maria…

#15

Un hommage a cette dame que je ne connaissais pas mais qui tournais dans mon secteur , cette maladie qui nous prend et nous lâche pas * * * * * * *

#16

Merci beaucoup Papydelyon pour cet hommage remarquable…et ce partage
Je lisais toujours avec attention ces sorties aux 4 coins des Alpes notamment et m’en suis régulièrement inspiré
Réaliser de telles randonnées avec le crabe comme fardeau est tout simplement exceptionnel !
Je comprends mieux pourquoi lors de ces dernières randonnées, Maria nous gratifiait de selfies seule ou en compagnie de ses collègues de randonnées …
Toutes mes condoléances à Albert
Repose en paix Maria

#17

2005, un jour de juillet, rendez-vous fixé avec Maria en gare de Chambéry. Je me fais presque engueuler parce que ma caisse est poussive : elle a surtout peur de rater la sortie. Finalement, arrivée à La Bérarde. De là, Vallon de Bonne Pierre et col des écrins, à côté du couloir et heureusement vu ce qui est tombé… L’après-midi est bien entamée déjà, mais on monte jusqu’à la rimaye du Dôme. Infranchissable avec son bout de corde… Des alpinistes qui descendaient en courant de la barre me hissent jusqu’à la brèche Lorry, d’où l’Ailefroide est si saisissante. Maria m’attend, on redescend. Il doit être 20 ou 21 heures… Bivouac au col, entre 4 murets de neige sous une couverture de survie… J’ai quoi, 25-30 ans alors, et je me caille grave, je crève de soif et j’ai les lèvres gonflées, pas moyen de dormir. Mais pour Maria, aucun problème ! Finalement, on redescend avant l’aube. Par le glacier, jusqu’au pré de Mme Carle… Et c’est parti pour une bonne séance de stop ! Quand on retrouve la voiture, je suis complètement épuisé. Pas Maria, qui attend tranquillement que je fasse une petite sieste. ça a fini en couscous chez ma grand-mère, à l’Alpe d’Huez. Unique sortie pour moi avec Maria (Hélas je ne suis pas un montagnard assidu), mais un de mes meilleurs souvenirs, montagne ou pas montagne !
Aussi heureux alors, que triste aujourd’hui d’apprendre qu’elle n’arpentera plus les sommets.

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#18

Oui c’était aussi cela Maria: une personne (très) stressée pour des choses pas dangereuse (pour 5 min. de retard au RV à la gare elle avait commencé une crise)!
Mais super à l’arrache pour des choses carrément dangereuse, comme son bout de corde beaucoup moins long qu’elle ne le prétendait, son baudrier avec quasi aucun matos de sécu.
Et le blem, c’est que je l’a trouvait très autoritaire sur la conduite des courses, limité à engueuler son monde…

Après je dis cela, c’était il y a plus de 10 ans.

Et Maria, pour moi, c’était donc aussi ce côté faire les chose mais sans beaucoup de moyen. Un truc que j’ai pas mal retrouvé en Russie ou avec des centro-européens.
Soit un concept dans lequel je me retrouve carrément et qui manque pas mal ici, je trouve.

Car comme le disais un vieux guidos: si le niveau technique en montagne a beaucoup progressé, cela a été inversement proportionnel concernant la rusticité des pratiquants.

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#19

Maria a été incinérée hier à Annecy, ses cendres seront envoyées à sa famille en Roumanie pour être dispersées dans les montagnes de sa jeunesse. En plus d’Albert et sa famille, nous étions quatre compagnons de montagne plus Olivier qui était venu des Pyrénées ce weekend.

Albert a été très touché par vos témoignages et vous remercie.

Je ne peux que souligner le courage et la détermination de Maria face à la maladie et face à la mort. Son cancer était invalidant (elle ne pouvait plus s’alimenter normalement, ses poumons étaient touchés) et très douloureux. Elle a fait ses dernières sorties en portant sa pompe à morphine.

Maria, tu nous manques.
Maria, paix à toi

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#20

Très touché aussi par cette disparition. La vie nous avait éloignés depuis, mais nous avons gardé un souvenir précieux d’une traversée aventureuse de la chaine du Simien en Ethiopie (CR de Maria ici) avec elle + une partie de la famille. Elle nous avait impressionné par sa détermination, qu’on comprenait mieux après avoir entendu son incroyable histoire. Mais elle ne nous avait pas non plus caché que son passé d’ingénieur nucléaire en Roumanie, avec quantité d’expériences de terrain sans protection, risquait un jour de se retourner contre elle…paix à son âme.