Marches dans la glace

Posté en tant qu’invité par Alain:

salut tous.
j’ai relu des classiques ses derniers temps (Dernières victoires au Cervin, Etoiles et Tempêtes, Vents des crêtes, Premier de Cordée… etc…), des bons bouquins pleins d’enseignement…
une chose m’a frappée, le temps que passaient nos anciens à tailler des marches à l’aide de leur pic… Ce devait être un travaille extrênement long et fastidieux.

ma question :

  • Y a-t-il beaucoup de personnes qui taillent des marches de cette façon…

Posté en tant qu’invité par Alain:

ma question serait plutôt :

  • Y a-t-il beaucoup de personnes qui taillent ENCORE des marches de cette façon?

Posté en tant qu’invité par strider:

non les moyens techniques en alpinisme font qu’on taillerait plus ( mais encore très ocasionnellement) des marches en technique rando sur un névé sans crampons qu’en alpinisme où on dipose de crampons 12 pointes, de piolet classique, de piolet technique, de broches…

le temps de brillants alpinistes comme Croz qui sont capable physiquement et mentalement de tailler 800 marches à la Grande Casse est révolu certes…
si on compare de manière relative aux moyens techniques de l’époque on s’aperçoit que les alpinistes à l’époque étaient déjà très forts, souvent même plus ardus que nous, et certaines ascensions avaient encore plus de sens qu’aujourd’hui.

Posté en tant qu’invité par Alain:

c’est vrai que c’étaient des AS au sens propre du terme…

Posté en tant qu’invité par Séba:

qui repartirait avec moi pour faire une course à l’ancienne ?

Posté en tant qu’invité par Hyppolite:

moi

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Simpleguide:

Alain a écrit:

salut tous.
j’ai relu des classiques ses derniers temps (Dernières
victoires au Cervin, Etoiles et Tempêtes, Vents des crêtes,
Premier de Cordée… etc…), des bons bouquins pleins
d’enseignement…
une chose m’a frappée, le temps que passaient nos anciens à
tailler des marches à l’aide de leur pic… Ce devait être
un travaille extrênement long et fastidieux.

C’était (et c’est toujours) un art difficile: taille à la montée, taille à la descente, taille en traversée, taille de marche de changement de direction; taille crampons aux pieds, taille sans crampons.
Cinq coups de piolet: trois donnés à la verticale, deux donnés à l’horizontale, un balayage avec la panne pour éliminer les éclats de glace.
Jusque dans les années 1960, la loi sur les guides de montagne précisait que les candidats devaient avoir une profession manuelle et habiter à une altitude minimum de 1000 m, ce qui était censé garantir l’excellente condition athlétique et physique des futurs guides.
La taille, entre autres, était un travail très dur.

ma question :

  • Y a-t-il beaucoup de personnes qui taillent des marches de
    cette façon…

La taille de marches se pratique toujours: court passage en glace ne justifiant pas de mettre les crampons; perte des crampons; casse des crampons; épuisement ou blessure d’un membre de la cordée…
La taille de marches est toujours enseignée dans les cours de guides et le parcours en glace avec piolet de taille est une branche d’examen.
Mieux encore: aujourd’hui, samedi, un de mes jeunes futurs collègues entre au cours d’aspirants-guides équipé (entre autres) de mon piolet de guide 1965, un Bhend à manche en bois, la Rolls des outils de taille.
Et ce n’est pas pour fonder un musée, c’est une exigeance des organisateurs du cours: « Qui peut le plus, peut le moins. » Avec ce genre d’outil, on affrontait des pentes culminant à 60°.
A toi de jouer. Bonne bourre.
Amicalement

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Simpleguide:

Petite précision, encore, au-delà de 60°, en plus, on taillait (on taille toujours) des prises de main.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Le problème, c’est que les piolets actuels ne sont plus adaptés à cette technique.

Bonjour,
Je ressors ce message car il correspond à une question que je me pose depuis quelques temps.
Savoir tailler des marches ne serait-il pas un bon atout pour traverser un névé imprévu en randonnée si on dispose seulement d’un piolet, mais pas de crampons (voire d’un piolet pour le groupe …) ?
Par ailleurs, je ne suis pas assez compétent ou instruit pour savoir pourquoi les piolets actuels ne sont pas adapté à la taille des marches.
Pour compléter ma question (de randonneur), ci-dessous la photo du seul vrai névé que nous ayons eu à traverser cet été en 6 jours, nous avions un piolet pour deux (qui n’a pas servi) et pas de crampons.
Je ne suis pas sûr d’être au bon endroit du forum, désolé si c’est le cas …
Cordialement.
Pascal

Bien sûr, en prenant en compte que tu n’as pas de crampons donc que les marches doivent être profondes.

C’est surtout une question d’efficacité si tu dois tailler longtemps, en randonnée tu auras un piolet assez long et droit donc pas de problème. Sur un passage court comme celui de la photo n’importe quel piolet devrait faire l’affaire.

Perso,pour ce type de situation, je préfère prendre une paire de crabes alu qu’une pioche. C’est un poil plus lourd mais même avec une neige béton (dans laquelle les Vibram ne mordent même pas), ça passe toujours avec les crampons (bon pour peu que se soit pas de la glace vive à 75°… et encore :lol: )

Merci pour vos réponses, il faudra que je m’entraine cet été !

C’est un point de vue cependant j’en propose un autre à propos du choix entre piolet et crampons :

1-Disponibilité
Les crampons doivent être chaussés, cela prend du temps, de l’énergie alors devant un petit névé, ou une petite plaque de glace, on est tenté de passer sans prendre le temps de chausser les crampons (accident classique)
Un piolet par contre peut être immédiatement disponible donc on n’hésitera pas à s’en servir

2-Progression/assurage
Les crampons facilitent la progression mais en cas de pépin (trébuchage) avec crampons et sans piolet c’est la cata.
Le piolet permet une progression par taillage de marche (certes moins pratique qu’avec crampons) et en cas de pépin, sauve la vie (arrêt de glissade)

3-Individuel/Collectif
Les crampons sont un équipement individuel.
Le piolet permet de tailler des marches pour tous les suivants et, il peut être passé de main en mains immédiatement (il en faut au moins 2 par groupe)

Si l’on doit faire un choix entre piolet et crampons, je recommande donc le piolet.
Si l’on veut utiliser les crampons, je recommande de les utiliser toujours avec un piolet.

Ceci s’applique parfaitement au cas représenté par la photo de pascal35
Bonnes randos

Je suis d’accord avec toi pour l’ensemble de ton post, les bâtons en ramasse avec les crampons dans ce genre de passage doivent cependant être suffisants pour éviter la cata.

Oui, c’est une autre solution du type « randonner léger » (les bâtons utilisé en ramasse éviteront de trébucher, mais seraient peu efficaces en cas de trébuchage effectif). Je suis d’accord même si personnellement je préfère la solution piolet si c’est possible.

La clé de cette solution c’est l’utilisation des bâtons en appui-ramasse(et non pas en cannes).
Je suis heureux J2LH que tu connaisses et utilises cette technique; je suis fort déconcerté de voir qu’elle est sinon largement ignorée, dénigrée ou pire… mais c’est un autre sujet.

bcp utilisées par les bergers, avec un long bâton en noisetier (par exemple).

Posté en tant qu’invité par devisse:

le problème c’est peut-être que la ramasse avec un bâton télescopique ou un piolet court comme ceux d’aujourd’hui, bof bof

On le fait avec les 2 bâtons et de toute façon la pression ne s’exerce pas dans le sens de la longueur du bâton. Et puis correctement serré ça tient bien un télescopique, je fais même du ski avec, aucun problème en 3 saisons.

[quote=« yves31, id: 1024143, post:14, topic:65217 »]Si l’on doit faire un choix entre piolet et crampons, je recommande donc le piolet.
Si l’on veut utiliser les crampons, je recommande de les utiliser toujours avec un piolet.[/quote]
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