Manifester contre les courses en montagne ?

J’avoue bien volontiers que d’avoir quelqu’un en point de mire me pousse parfois à modifier mon rythme pour le rejoindre et éventuellement le doubler…ça me permet de sortir de ma zone de confort et d’improviser une séance de « fractionné » si j’ai de bonnes sensations…j’aime bien jouer à ce jeu notamment sur les sentiers montants en lacets…

Si je vois que je me fais rejoindre, dans le même esprit j’augmente l’allure, sans me mettre dans le rouge, pour ne pas me faire rattraper…histoire de varier les plaisirs et rompre avec la routine. Donc je comprends que d’autres en d’autres circonstances, disent « on va essayer de le prendre… ».

Finalement, je constate que c’est moins l’allure rapide qui fait la différence que le rythme lent et régulier sur la longue distance dans les lacets raides qui fait que je me fais rarement doubler.

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Dans les Bouches du Rhone, une course a été annulée cette année pour des raisons écologiques et plus particulièrement pour protéger l’Aigle de Bonelli pendant une éventuelle nidification dans le coin du pilon du roi.
Le trail des calanques est une vieille institution. Le nombre de participant est fortement limité avec un maximum de 300 coureurs répartis sur 3 parcours.
Idem pour le trail de la sainte victoire ou celui de Pichauris.
J’ai plutôt l’impression ces courses font leur meilleurs efforts pour rester vertueuses et bénéficient d’une expérience sérieuse pour organiser des épreuves respectueuses.

Hors compétition, on constate effectivement des sentiers plus patinés qu’avant, des sentiers abimés (par exemple le garagai à la sainte victoire) et des sentiers surfréquentés. Pas trop envie de me voir interdire l’accès à ces sentiers sous prétexte que quand j’ai des baskets ma pratique est plus néfaste qu’avec mes grosses ou mes chaussures d’approche.

Je monte généralement pour voir ce qu’il y a en haut et m’adonne ainsi à la contemplation. Certains pensent que c’est pour reprendre mon souffle, alors que c’est mon âme de poète qui exige ces arrêts. Comme je cours ou monte à mon rythme j’évite les sentiers les plus fréquentés. je reste sur les itinéraires « historique » en veillant à éviter les sentiers fermés. La semaine dernière j’ai fait 1/2 dans le couloir du pas du chat car j’ai dérangé un troupeau de mouflons.

Cet hiver, des maires ont fermé les accès routiers pour empêcher les randonnées à ski. Bonne idée? Bonne mesure? J’ai bien l’impression que nous ne pourrons pas longtemps prétendre être des montagnards et aller dans nos montagnes si l’on se laisse aller à fermer les accès pour les autres pratiquants qui nous dérangent…;

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Le Trail des Calanques est une vieille institution qui remonte à une date où la course à pied n’était pas ce sport populaire et de masse qu’il est aujourd’hui, que ce soit dans sa version route ou de montagne.

Je ne remets pas en cause la volonté de rendre vertueuse la course annuelle du trail des Calanques. En revanche, il y a des participants qui, eux, n’en ont rien à secouer de la préservation de l’environnement, l’essentiel étant de gagner des places en sortant du tracé officiel pour descendre des secteurs passablement amochés par les jemenfoutistes. Par ailleurs, cette compétition ne se limite pas à la journée de la course. Les traileurs locaux s’entraînent toute l’année sur les mêmes circuits en vue de performer le jour J. C’est un long travail d’usure irréversible dont on voit les stigmates aujourd’hui.

On pourrait envisager la poursuite de cette compétition sur le même itinéraire avec des mesures coercitives pour ceux qui sortent du tracé officiel (retrait du dossard, etc).

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Intéressante, cette question de doubler, pas doubler, trace ! trace ! sale con taka rester derrière, mais oui je vous en prie allez-y merci bien.
Cependant, il émerge une problématique, (dont on peut parler, puisqu’il ne s’agit pas de machard) et notamment à ski: quand vous doublez quelqu’un, vous le dépassez par l’amont ou par l’aval ?

Par l’amont… comme ça si ça se passe mal c’est lui et pas moi qui finit au fond du ravin!

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Aussi, mais surtout parce que comme ça l’effort supplémentaire est fait derrière lui, pour gagner un peu de hauteur, et si je n’y arrive pas j’aime mieux renoncer ainsi que d’être passé par l’aval et ne pas arriver à remonter assez vite sur la trace et faire que la personne doublée soit gênée et ralentisse pour me laisser passer.

Bernard

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Moi par l’intérieur.

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Moi par le milieu

Normalement je le fais tellement rapidement qu’ils ont une mort sans douleur, paisible, en pensant à la victoire

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bien moi, comme je ne suis pas montagnard, je double par l’endroit le plus compliqué pour ne pas mettre en difficulté la personne.
et des fois quand une personne me parle alors que je la laisse passer, elle me dit sur un ton assez précieux qu’elle passe par la droite ou la gauche, et c’est encore pire que de ne rien dire.

Est-ce que t’as plus d’info sur les fermetures des routes pour empêcher les randos à ski? Ca ma paraît quand-même assez extreme comme mesure…

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A mon avis c’est pas dans le but d’empêcher des randos à ski. C’est juste que la route présente des risques et que la commune se couvre ce qui est normal.

Ah oui, quand même ! T’as une pratique de la montagne sacrément épique, voire homérique… Marcher sur un sentier, ce serait digne d’un film de Spielberg ? L’Iliade et l’Odyssée, à côté… L’aède aurait dû appeler son œuvre Achille et chihuahuas. :sunglasses:

Quant au défi de doubler / pas se faire doubler (se « faire bouffer » ?), c’est assez croquignole…

J’aime bien, ce fil… C’est très cinématographique, finalement. :smiley:

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Jamais eu trop de problèmes avec ça. Soit je double si c’est plat sans autre forme de procès, soit je coupe le virage si celui qui est devant s’apprête à le négocier par une conversion. Une seule fois, en présence d’un irréductible, j’ai fini par lui skier sur les talons des skis en m’excusant…c’est très désagréable et il a craqué.

Mais on est pas dans un véhicule sur la route la… Et le code de la route dit qu’en premier c’est la catégorie de véhicule la plus lourde qui a la priorité : il faut interpréter ça pour la montagne ?

Et puis des fois, en montagne, on est à plat…
Bref, j’espère perso qu’on en est pas la. Dans 99.99% des cas c’est comme quand on croise quelqu’un sur son chemin : des fois c’est l’un qui se décale, des fois c’est l’autre, des fois c’est les deux en même temps du même coté plusieurs fois de suite (j’adore).

Un regard, un sourire, quelques gestes, et puis pourquoi pas (soyons fous) des paroles ? On est encore capable de gérer ce genre chose ?

J’ai plutôt l’impression que ce sont les règles superflues qui créent les conflits et les frustrations en enlevant toute humanité aux interactions.

Non. Ce qui est vrai c’est que pour durer, il faut aller suffisamment lentement pour ne pas avoir besoin de s’arrêter. Mais si tu t’arrêtes parce que ton lacet est défait, que tu as trouvé des champignons, pour profiter une d’un coin sympa, ou parce que tu croises quelqu’un de quelqu’un de plus pressé que toi, il n’y a, a ce que je sache, aucune contre-indication.

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Euh…

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voila la référence précise.

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Ce qui est important en montagne est d’être à l’écoute de son compagnon de course. La communication. Poser des questions ouvertes pour lui laisser s’exprimer, et écouter attentivement.

Et dés que l’on voit qu’il commence à avoir le souffle court, qu’il n’arrive pas à finir ses phrases … ah! on sait que c’est le moment d’accélérer… qu’il va craquer. On est peut-être tout aussi fatigué que lui, mais l’impact psychologique d’accélérer à ce moment là est brutal.

Probablement il ne récupérera plus.

Juste avant de se distancer, dés qu’il commence à avoir 1 ou 2m de distance on pose une dernière question. Ouverte, la question. « Et alors, avec ta nouvelle copine, comment ça se passe ? », et on concentre tout l’effort à accélérer un max, pendant qu’il essaie de nous expliquer… le souffle court.

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Seulement si tu n’es pas encordé :wink:

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Ouais enfin cette route coupe la piste de ski de fond plusieurs fois (au moins une fois). Je vois pas un immense volonté de s’en prendre aux skieurs de rando à Ancelle…

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