Posté en tant qu’invité par Agnès:
Pïerre a écrit:
Je serais plutôt pour cette réintroduction mais je manque
d’éléments pour avoir un avis tranché.
Ce que tu dis n’est pas tout faux, mais il faut également
arrêter cette carricature du pauvre paysan à qui les méchants
citadins imposent leurs caprices. La nature appartient à tout
le monde et tout le monde a son mot à dire. En plus, ça fait
belle lurette que l’agriculture (de montagne surtout) est
soutenue à bout de bras par le reste de la collectivité et ne
peut plus survivre qu’à coups de subventions.
Ces subventions sont indispensables et l’agriculture de
montagne est essentielle pour la sauvegarde du territoire. Mais
dans ces conditions, les paysans doivent accepter certaines
contraintes et ne leur en déplaise, les citadins ont également
leur mot à dire pour l’aménagement du territoire puisqu’une
partie de leurs impôts part dans ces subventions.
Les paysans, même s’ils vivent en montagne n’ont pas le
monopole des décisions
concernant les aménagements de ces montagnes.
Et si on pousse un peu plus loin la réflexion, on peut même arriver à se demander pourquoi l’agriculture de montagne est à l’agonie et ne subsiste que grâce aux subventions qu’on veut bien lui accorder. Et on pourrait regarder du côté de la PAC qui, depuis 40 ans, favorise les primes à la production ce qui, inévitablement, fait que l’agriculture de montagne ne peut pas être compétitive et ceci quels que soient les gains de productivité accomplis (assez systématiquement au détriment de l’environnement d’ailleurs). Bon après c’est sûr que certains ne s’en sortent malgré tout pas trop mal, le lobby des gros syndicats paysans ayant malgré tout un certain poids sur le politique (c’est un euphémisme !).
Pour en revenir à l’ours, même si la présence de cette espèce dans les Pyrénées est hautement symbolique, il faut se rendre à l’évidence : on n’a pas été foutu de faire en sorte qu’une cohabitation avec l’homme soit possible et ben c’est bien fait pour nous. La disparition de la souche pyrénéenne est le symbole de notre échec à protéger la nature et met en lumière la profondeur de la médiocrité humaine.
Et de l’autre côté, s’obstiner à vouloir réintroduire des ours sans l’adhésion de la population locale, c’est dépenser inconsidérablement de grosses sommes d’argent public pour une opération vouée à l’échec (le ministère de l’environnement est loin de rouler sur l’or et pourrait utiliser ces sommes pour des projets bien plus utiles).
Et enfin qui pense à ces pauvres ours slovènes, bien tranquilles dans leurs forêts où personne ne venait les emmerder, qui se retrouvent piégés, enfermés, transportés, relâchés sous les flashes dans un coin qu’ils ne connaissent pas… et qui au bout de quelques jours vont bouffer du miel plein de bouts de verre avant d’agoniser longuement ??