Maillon rapide

Tu te rends compte de ce que tu écris ?

Posté en tant qu’invité par lucid:

à partir du moment où ils ont une inscription WLL, ils répondent à une norme… à savoir que le chiffre à côté de WLL multiplié par 5= charge de rupture :rolleyes:

c’est une info interessante ca… exprimee en quoi ? DaN, kN, kg ?

Posté en tant qu’invité par lucid:

Sur les miens c’est exprimé en KG…
http://www.peguet.fr/maillons-rapides-auto-certifies

La norme UIAA a été écrite en partant du principe qu’un maillon rapide est utilisé sur un relais et donc elle impose une résistance de 2500 daN pour tenir compte

  • du vieillissement en extérieur
  • et de l’usure en moulinette : sur des canyons fréquentés par des pros qui descendent leurs clients à la chaine pour gagner du temps, j’ai déjà vu des maillons rapides qui avaient perdu 2,5 mm d’épaisseur !

Le problème est que cette norme est trop « luxueuse» (60 grammes le maillon) pour l’usage occasionnel qu’on fait généralement d’un maillon rapide, y compris en spéléo :

  • alors qu’un maillon levage de 6 mm (35 grammes)
    a une WLL 400 Kg (x5 = 2000 daN) parfaitement cohérente
    avec une corde statique type A : 2200 daN x 75 % pour le nœud de 8 = 1650 daN
  • et qu’un maillon levage de 5 mm (21 grammes)
    a une WLL 280 Kg (x5 = 1400 daN) parfaitement cohérente
    avec une corde statique type B : 1800 daN x 75 % pour le nœud de 8 = 1350 daN

Source pour les noeuds :
http://web.lerelaisinternet.com/fascicules/Telechargeables/Guide_Noeuds.pdf

Je crois que c’est à cause ce cette norme UIAA inadaptée à leur usage que les spéléo se tournent vers les normes de levage, et ce principe peut être transposé aux grimpeurs :

Si vous pensez correspondre à la définition du « type B »

  • utilisateur de pointe pour qui le poids est aussi un facteur de sécurité
  • bonne utilisation du matériel (ne marche pas avec les crabes sur la corde, pas de frottement…)
  • prêt à réformer le matériel plus rapidement en cas de doute
    je trouve logique et homogène de compléter sa corde light
  • par des anneaux de cordelette 6 mm de bonne qualité (rupture 2 x 900 x 70 % = 1260 daN)
  • et des maillons rapides 5 mm

Si vous pensez correspondre à la définition du « type A »

  • grimpeur corpulent ou usage intensif ou usage en collectivité ou usage pas forcement optimal du matériel ou exigence de sécurité sans pour autant devoir réformer à tout bout de champs
    je trouve logique et homogène de compléter sa corde de gros diamètre
  • par des anneaux de cordelette 7 mm de bonne qualité (rupture 2 x 1200 x 70 % = 1680 daN)
  • et des maillons rapides 6 mm

[quote=« marc, id: 499425, post:1, topic:53337 »]hello,
ma question:
est ce que les maillons rapides achetés en magasin de bricolage sont les memes que ceux achetés en magasin de sport ? (securité identique ?)
voila c’est tout
Marc[/quote]

En effet deux maillons identiques produits par le même fabricant dans la même chaîne de production peuvent finir l’un dans une quincaillerie, l’autre dans un magasin de sports.
La difference est que ceux qui vont être vendus dans un magasin de sports sont certifiés pour ça, et ce n’est pas une simple formalité, car ils doivent passer des tests plus exigeants: ils vont être inspectés plus precisement (avec des scanners de rayons X faits à toutes les unités a la recherche de microfisures internes; ils vont suivre des tests de rupture aléatoires plus fréquement que les maillons destinés a la quincaillerie -par exemple, tous les 100 maillons, au lieu de tous les 10.000 maillons dans le cas de ceux de quincaillerie-). Et non seulement ça: si on a un accident avec un maillon de quincaillerie, l’enterprise s’en fout, alors que si l’accident est avec un maillon d’escalade, il y aura une enquête pour determiner si le fabricant a quelque responsabilité, et dans ce cas l’enterprise sera condamné et la victime (ou sa famille) sera indemnisé. Les producteurs investissent pas mal d’argent pour s’assurer que les maillons d’escalade sont sûrs, car un defaut peut les coûter une grosse amande, et la chute de leur reputation comme marque.
Franchement, pour une difference de un peu plus d’1€, moi je ne risquerai pas ma vie avec un maillon de quincaillerie!!!

Mais comme le cours de l’amande a baissé de près de 50% en 1 an, ils devraient pouvoir provisionner sans trop de problème pour faire face à ce risque financier. :slight_smile:

Un ouvrier du batiment tué à cause d’une charge qui lui tombe dessus, ca va au proces aussi.
Donc franchement les maillons rapides réellement fabriqués selon une norme levage sont bons aussi.

Si les grimpeurs se detournent des maillons UIAA c’est avant tout à cause de leur poids excessif de 60 grammes :
je regrette qu’il n’y ait pas de maillon rapide UIAA type B en inox 5 mm grande ouverture 2000 daN pour 26 grammes
http://www.peguet.fr/maillons-rapides-auto-certifies/maillon-rapide-grande-ouverture?tab=tab-inox

Quant au surcout il vient aussi du fait que l’UIAA impose une notice individuelle par EPI

  • ce qui se comprend sur une poignée ou une microtraxxion à 65 euros qui nécessite un apprentissage
  • mais sur un EPI aussi simple qu’un maillon rapide, la notice fait double emploi avec le marquage
    et cette debauche de luxe inutile (je maintiens) finit par couter presque aussi cher que le produit lui-même,
    ce qui tue le produit UIAA.

Pour résumer :

  • l’UIAA devrait réflechir à la normalisation de maillons rapides type B plus légers
  • les fabricants d’EPI à l’usage d’aciers plus performants pour descendre à 5 mm au lieu de 7 mm actuellement
  • et l’UE (*) au fait que la notice individuelle est redondante avec le marquage pour ces EPI simplissimes
    faute de quoi de plus en plus de grimpeurs vont continuer de se passer des maillons rapides UIAA…

(*) EDIT qui tient compte du message de dessous.

Ce n’est pas l’UIAA mais l’UE qui impose ça.

C’est vrai (EN 12275) bel exemple comme quoi pousser le bouchon trop loin dans un sens (et sans discernement) finit par aller à l’encontre du but recherché (la sécurité) :wink:

Merci beaucoup alpcontrol, pour tes explications détaillées. J’apprécie notamment que tu ramènes ce choix des maillons à une problématique de terrain (d’usage, d’expérience), pour changer des théories de canapé.

[quote=« alpcontrol, id: 1861024, post:28, topic:53337 »]Un ouvrier du batiment tué à cause d’une charge qui lui tombe dessus, ca va au proces aussi.
Donc franchement les maillons rapides réellement fabriqués selon une norme levage sont bons aussi.

Si les grimpeurs se detournent des maillons UIAA c’est avant tout à cause de leur poids excessif de 60 grammes :
je regrette qu’il n’y ait pas de maillon rapide UIAA type B en inox 5 mm grande ouverture 2000 daN pour 26 grammes
http://www.peguet.fr/maillons-rapides-auto-certifies/maillon-rapide-grande-ouverture?tab=tab-inox

Quant au surcout il vient aussi du fait que l’UIAA impose une notice individuelle par EPI

  • ce qui se comprend sur une poignée ou une microtraxxion à 65 euros qui nécessite un apprentissage
  • mais sur un EPI aussi simple qu’un maillon rapide, la notice fait double emploi avec le marquage
    et cette debauche de luxe inutile (je maintiens) finit par couter presque aussi cher que le produit lui-même,
    ce qui tue le produit UIAA.

Pour résumer l’UIAA devrait réflechir

  • à la normalisation de maillons rapides type B plus légers
  • et au fait que la notice individuelle est redondante avec le marquage pour ces EPI simplissimes
    faute de quoi de plus en plus de grimpeurs vont continuer de se passer des maillons rapides UIAA…[/quote]

Aucune societé qui se dit serieuse ne va pas utiliser des maillons de quincaillerie pour attacher des charges potentielment dangereuses qui doivent être transportées par l’air. Tu as raison: dans le cas que tu exposes il y aurait un processus, et là ça sera difficil a justifier l’usage d’un maillon de quincaillerie pour substituer une pièce industrielle homologuée (qui aura peut-être 10mm de diamètre et qui va peser 500gr)
Ce n’est pas la UIAA qui certifie et qui autorise la vente du matos d’escalade, mais l’UE.
La notice qui va avec, je suis d’accord avec toi que c’est prescindible, mais cette « encyclopedie » qui accompagne le maillon ne coute plus de 10ct au fabricant.
Je suis d’accord avec Soren: il faut arreter les théories de canapé.

(d’ailleurs, si tu cherches bien tu trouveras ton bonheur pour ce qui concerne la légereté: il y a des maillons en 5mm certifiés CE qui pesent seulement quelques grammes, moi je n’ai toujours 4 dans mon baudrier, tellement sont legers)

Sinon y’a le mousqueton à vis alu (55g 24kn UIAA) de Climbing Tech à 3€.

Prix dérisoire, usage polyvalent.

Quand on voit que BD rappellent des sangles reliées au scotch, des mouskifs à vis qui ne verrouillent pas et des Friends non rivetés : l’argument des contrôles qualités et des tests systématiques je ne m’y fie pas trop …

Si c’est pour faire réchappe, on peut la faire aussi sur une mousqueton de dégaine qu’on sacrifie.

tout dépend comment l’information est arrivée :
si c’est par des retours client, je te l’accorde, c’est vraiment pas top
Mais il se peut aussi que l’entreprise expedie le lot pour la vente et envoie en parallèle les échantillons aux laboratoires qui font les tests (prod. en asie, controle qualité et vente en Europe). Du coup les rappelles se font au moment ou les produits arrivent dans les magasins, juste avant la commercialisation.

Ceci dit, j’écrie pour ne rien dire car je ne connais pas le milieu.

bon, petite question, ca vous arrive souvent de lacher un maillon?
avec un ficelou, on peut dans la plupart du temps faire la manip qui va bien pour pas lacher de matos

faudrait peut etre définir le « maillon de quincaillerie ». Il y a ceux qui ne possèdent aucun marquage (à bannir pour tout usage pour lequel la defaillance n’est pas permise) et puis il y a ceux avec la valeur de charge max utile (wll pour Peguet). Ces derniers sont fiables (mais ce ne sont pas des EPi au sens de la directive européenne)
Faudrait pas tous les mettre dans le même sac.

[quote=« Sype, id: 1861222, post:38, topic:53337 »]

faudrait peut etre définir le « maillon de quincaillerie ». Il y a ceux qui ne possèdent aucun marquage (à bannir pour tout usage pour lequel la defaillance n’est pas permise) et puis il y a ceux avec la valeur de charge max utile (wll pour Peguet). Ces derniers sont fiables (mais ce ne sont pas des EPi au sens de la directive européenne)
Faudrait pas tous les mettre dans le même sac.[/quote]

C’est vrai. Mais je crois que ici la discussion tourne entre les maillons d’escalade, qui coutent plus cher, et des maillons vulgaires de quincaillerie, des fois « Made in China » ou « Made in quelque pays inconnu », qu’on achete pour moins de 50ct sans aucun marquage (a part la marque de la societé peut-être) et qui permettent a certains grimpeurs d’epargner l’argent.
Evidemment, les maillons certifiés pour cordiste, pour traction, ou pour transport par air (treuil, helicoptère) de charges lourdes, on peut aussi les trouver dans les quincailleries, mais je ne les compte pas a cause de son poids et son prix, qui depassent ceux des maillons d’escalade.

Une quinzaine par an répartis sur 3 usages :

  • 2 / 3 par an pour ajouter un relais à la descente : un bout de sangle autour d’un becquet ou d’un arbre et un maillon rapide pour tirer le rappel dessus.
    Le dernière fois le 14 août aux Aiguilles d’Arves mon rappel était un poil court.

  • 2/3 par an sur des courses ou je prends 50 mètres de corde 8 mm + 50 mètres de cordelette 6 mm au cas où il y aurait un gros rappel à faire. Si besoin je raboute les 2, je laisse un maillon rapide qui ne laisse pas passer le nœud, je descend à simple sur la corde et en bas je rappelle la cordelette.
    La dernière fois le 7 août sur la traversée du Pelvoux : j’ai laissé 1 maillon rapide mais je suis content de ne pas avoir eu à trimballer 100 m de corde sur une course de 10 heures pour un seul gros rappel !
    https://youtu.be/RcXFccPA09E

  • une dizaine par an rien qu’en canyon.
    Soit sur un canyon qui comporte 1 cascade beaucoup plus grande que les autres dans ce cas je fais la même manip que décrite au Pelvoux : corde + cordelette + maillon rapide.
    Sinon on laisse beaucoup de matos pour renforcer des amarrages endommagés par des crues.
    Le record une fois ou je le suis retrouvé avec mes enfants dans le ravins de paluel sur la base d’un vieux topo sans savoir qu’il était fermé et interdit depuis 10 ans : je n’étais pas fier de moi mais content d’avoir un tamponnoir, des plaquettes et plein de maillons rapides car j’ai du rééquiper tout ce qui avait été endommagé par les crues depuis tout ce temps que personne en l’avais parcourru.

Bref un maillon rapide c’est du « consommable » pour moi.
Alors autant qu’il soit léger et économique.

En refaisant mes calculs ca doit être limite mais possible en utilisant de l’inox de grade A4-80 de faire un maillon rapide de 5 mm / 21 grammes homologable à 2500 daN, idem avec des aciers non-inox un peu sérieux.

Si les constructeurs de matos d’escalade ne le font ni du 5 mm (possible en EPI à mon avis) ni du 6 mm (très facile à faire) mais seulement du 7 mm c’est simplement parce qu’ils utilisent des aciers bas de gamme et qu’il n’ont pas encore complètement intégré la demande de légèreté de leurs clients… ces derniers ont donc bien raison de se retourner vers du matos de quincaillerie à condition qu’il soit sérieux (marquage CE selon une norme de levage).