Posté en tant qu’invité par Ysengrin:
N’importe quoi !
2-3 choses, cher Truducq,
déjà si les loups attaquaient l’homme, vu le nombre « d’attaques » répertoriées par Moriceau, on aurait déjà retrouvé un paquet de randonneurs dévorés. J’ai pas l’impression que ce soit le cas mais tu peux aller jeter un coup d’oeil sur les registres paroissiaux des coins où on trouve des loups, peut-être que certains cas nous ont échappés…
Ensuite, si les registres paroissiaux étaient rédigés par des médecins légistes, ça se saurait. A ma connaissance, ça n’était pas non plus le cas entre 1421 et 1918. Après ce qui est sûr c’est qu’un loup est un carnivore qui ne dédaigne pas les charognes. Dans la période que tu cites, les cadavres n’ont pas dû manquer et certains ont été dévorés par les loups, d’où la mention sur les registres paroissiaux. Après il n’a jamais été démontré que ces loups aient été à l’origine de la mort. Une des théories à propos de ces hypothétiques loups mangeurs d’homme est qu’ils avaient pris gout à la chair humaine sur les champs de bataille en mangeant les cadavres des morts laissés sur place ou encore pendant les épidémies lorsque ceux-ci n’étaient pas enterrés. Mais n’en déplaise à certains, il n’a jamais été démontré qu’ensuite ces loups se soient fait une spécialité d’attaquer des humains vivants. Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui, cela ne risque pas de se produire : à ma connaissance il y a peu d’endroits où des loups sont susceptibles de se repaître de cadavres humains. Et concernant les bipèdes vivants, je pense que les loups ont vite compris qu’il y avait meilleur gibier qu’un animal qui lorsqu’il n’est pas en groupe saura bien se défendre avec tout ce qui lui tombe sur la main.
En outre, les loups arctiques, ils n’attaquent pas davantage l’homme, il n’y en a pas par chez nous et là où ils sont, y a pas de randonneurs.
Enfin, pour ta gouverne personnelle, sache que la crainte ne se transmet pas par les gênes, comme la bêtise d’ailleurs, même si notamment en politique on a parfois l’impression du contraire.
Poser la question de la cohabitation loups et randonneurs montre juste à quel point le grand public ne connait rien du loup, voir méconnait profondément la question. C’est probablement culturel, en Italie personne ne se pose la question ! Les campagnes actuelles de désinformation menées par la clique des Louis Dollo, des chasseurs et éleveurs extrêêêêmistes n’y sont sans doute pas pour rien.
Pour finir et répondre à la question : non les hommes ne risquent pas grand chose face au loup, sauf peut-être s’ils sont déjà morts mais là ils n’en auront plus rien à foutre. L’un des seuls risques est celui de la rage mais elle n’est plus présente en France.
La question n’est donc pas celle du risque mais celle de la peur : qui a peur de rencontrer des loups en dépit du fait qu’il ne risque rien ? Comme plein de gens ont peur des vaches, des moutons, des chamois, des renards, des araignées ou des souris, on peut imaginer que beaucoup de gens ne seraient pas forcément rassurés face à un loup, voir une meute de loups en soir d’hiver, perdu dans la tempête en ski de rando…