Posté en tant qu’invité par oli974:
Le ton me plaît davantage.
Plus je vieillis, moins j’ai de certitudes et plus j’ai d’hypothèses.
A 15 ans j’étais passablement misathrope, considérant que l’humain était une espèce tarée, incapable de vivre normalement, tranquillement, durablement.
Je le suis encore, d’une certaine manière, mais je suis aussi plus indulgent, et moins certain du bien-fondé de certaines idées.
Une certitude quand même, c’est la nécessité de participer, à son niveau, à l’éveil de la population, endormie, abrutie par les médias, et qui en est encore à " du pain et des jeux" puissance 10.
Peut-être faut-il deux générations pour se déintoxiquer de l’illusion du bonheur dans la frénésie de consommation, l’expansion du paraître à tous les niveaux de la société…
Montrer qu’une fois les besoins minimaux satisfaits (à débattre), on peut trouver d’autres intérêts que celui de consommer et frimer.
Montrer que les objets, dont l’utilité de certains est indéniable …ne sont que des objets et qu’ils ne faut donc ni les vénérer (comme sa bagnole ), ni confondre ce que l’on a et ce que l’on est.
Montrer que, sans que ce soit forcément La Solution à la question redoutable du Sens de son existence, toute sorte d’activité et de pensées sont meilleuresque de compenser par des biens matériels:
Aider, chanter, marcher, peindre, comtempler, comprendre, grimper, rêvasser, écrire, paresser… selon le tempérament de chacun,
et bien sûr, travailler car tout le monde doit mettre la main à la pâte.
L’éveil est une chose, et l’on a affaire à forte partie, qui ne veut pas de cet éveil,
les possiblités socio-économiques d’un tel cadre en sont une autre, que je laisse de côté pour ce post (ça mènerait trop loin).
Je dirais seulement ceci:
Moi aussi j’ai un peu de bon sens nietzschéen et je sais qu’une force sans âme nécessite souvent plus que des discours, mais une contre-force.
(D’ailleurs, point n’est besoin de se farcir Nietzsche, les leçons de La Fontaine nous en disent déjà bcp…et de quelle façon!)
De même, je suis un minimum « généalogiste » et sais comment une belle idée peut être subvertie, défigurer ou aveulie: la parole de Bouddha, celle de Christ et de tant d’autres, et plus récemment, comment l’écologie est récupérée par nos dirigeants trop souvent pour de beaux discours vides.
Cependant, en attendant les hypothétiques conditions d’un changement profond de la société humaine, je pense qu’il faut avoir un peu de sens tactique (je suis joueur d’échec et manie les plans à longs termes comme les combats tactiques).
Les politiques et les puissants de la finance, de l’économie ont peur d’une chose: l’opinion publique.
Ils ont peur de ne pas être réélu, du boycott,
de toute façon, ils n’aiment pas que leurs combines soient
mise en pleine lumière… et dans une certaine mesure, ils sont prêts à des concessions pour avoir la paix.
Certes, l’opinion publique est par certains côtés quelque chose de risible: pratiquement, elle est la majorité des sondés(Faut voir d’ailleurs comment les dirigeants se jettent anxieusement sur les sondages!).
Par ailleurs, elle est versatile, reposant souvent sur de mauvaises raisons, des raisonnements douteux, une connaissance insuffisante des problèmes.
Il n’en reste pas moins que, si nous parvenons, pour tel ou tel problème à avoir l’opinion publique avec nous, alors le gouv, l’entreprise, etc. doivent suivre, dans une certaine mesure.
Entre autres, si un jour les assoc de consommateurs sont assez puissantes pour contraindre les groupes à ne plus faire n’importe quoi, il n’est pas impossible que certaines choses puissent bouger.
Peut-être trouves-tu que ce combat de rue tactique ne vaut pas la peine, que les gains obtenus sont trop minces et sans lendemain , qu’ils ne donnent lieu qu’à des changements cosmétiques.
C’est fort possible et il est difficile d’être un doux rêveur!
Toutefois, j’essaie parfois, plus que certains, bcp moins que d’autres, sans illusions excessives, faisant le peu qu’il m’est donné de faire, et en ne mettant tout de même pas tous mes oeufs dans le même panier.