Limite d'inclinaison de pente pour enrayer une chute au piolet?

Réponse en quelques mots rapides :

  • oui j’étais effectivement jeune à l’époque, donc sans beaucoup d’expérience
  • je sortais malgré tout d’un camp de montagne de 3 semaines pendant lequel j’avais fait de l’école de neige, ce qui m’a permis d’avoir les bons réflexes au début
  • j’ai un souvenir sûr de ce moment de chute qui n’était pas confortable psychologiquement
  • et je confirme que dans cette neige très molle, c’est bien la panne qui m’a arrêté, après avoir retourné le piolet, certes avec un moment d’appréhension, et sans prendre trop de vitesse au passage, ni me mettre en situation « mortelle » avec la lame pointée vers moi (j’étais sur le côté, je rappelle). Je me souviens également de ce que je me disais dans la tête au début de la chute « j’applique toutes les consignes, et cela ne me freine pas, comment vais-je faire ? » C’est là que d’autres personnes m’ont sauvé en criant un mode d’emploi non conventionnel, mais adapté à la situation présente, que je ne veux pas généraliser.

Rebonjour dhb,
Je te remercie de toutes les précisions que tu donnes sur ton aventure.

J’essaye de bien comprendre ce qui a marché ou pas marché pour vérifier si ce tu as vécu pourrait m’amener à remettre en question ce que je préconise, ou si on ne parle pas de la même chose.
(Si tu avais été Adriana Karembeu on aurait la video ce serait plus facile pour comprendre :wink: )

Si je comprend bien ce que tu expliques, en te tenant « sur le coté » tu appliquais « les consignes » enseignées dans ton école de neige. Cela m’interpelle car, la technique d’arrêt telle que je la pratique et l’enseigne consiste à se placer couché sur le sol, face au sol, presque à plat ventre (pour les détails, voir les dessins sur le site…).

Or, placé sur le coté, on est instable et inefficace (on ne peut appliquer son poids et sa force sur le piolet, en plus on ne peut gérer ses pieds correctement)…d’où une situation désespérante, si ce n’est désespérée.

Se placer sur le coté est, de mon point de vue, une erreur : non de toi, mais des gens qui, lors de l’école de neige, t’auraient enseigné cette erreur. (Une de plus à rajouter alors à la liste des erreurs « enseignées » dans pas mal « d’écoles de neige »…)

Ai-je bien compris ce qu’il s’est passé ?
A+

Oui, j’appliquais les consignes enseignées.

L’avantage de se mettre sur le côté, me semble-t-il est que cela offre une vue possible sur ce qu’il y a en-dessous, sans faire de contorsions. C’est plutôt rassurant et permet - accessoirement - de se diriger un peu ou d’anticiper s’il y a des rochers sur la trajectoire. Le poids du corps s’enfonce également dans la neige, quand celle-ci est molle, ce qui était le cas.

Je relativiserais à l’aune de l’expérience vécue. Je n’étais pas instable, en neige bien pourrie, précisé une fois de plus. Mon poids et ma force s’appliquaient sur le piolet, notamment la main gauche bien posée sur la lame du piolet … peut-être moins bien que si j’avais été « couché sur le sol ». Position qui a priori m’inquiéterait pour le positionnement des pieds qui risquent de rebondir ou déraper suivant l’état de la neige ?

Tout à fait cher Watson !

Une conclusion provisoire ? Il n’y a peut-être pas une méthode universelle, mais l’enjeu est de s’adapter à l’état de la neige, sa propre corpulence, son expérience, savoir si on est cramponné ou non, … ?

[quote=« dhb, id: 1449106, post:43, topic:127908 »]Oui, j’appliquais les consignes enseignées.

L’avantage de se mettre sur le côté, me semble-t-il est[/quote]

Se mettre sur le côté. Ce n’est pas non plus ce que j’ai appris.
Moi je fais exactement ce que montre la vidéo postée par fredalpiski

[quote=« dhb, id: 1449106, post:43, topic:127908 »]…
Une conclusion provisoire ? Il n’y a peut-être pas une méthode universelle, mais l’enjeu est de s’adapter à l’état de la neige, sa propre corpulence, son expérience, savoir si on est cramponné ou non, … ?[/quote]

dhb, selon mon expérience (vécue N fois), lors d’un départ de glissade tout se joue en une fraction de seconde et avec la peur.
Cela condamne à choisir une technique et une seule que l’on appliquera toujours, sans réfléchir, comme un réflexe : or, justement il en existe une qui convient que l’on soit avec ou sans piolet, avec ou sans crampon, sur neige molle ou dure,gros, grand ou maigrichon… (j’en connais d’autres mais aucune qui ait ces qualités)
Je vais pas tout réexpliquer, c’est là http://alpinismes.free.fr/ et dans la video postée par fredalpiski (elle est bien cette video, même si la neige molle n’y est pas très démonstrative)

Dans ton aventure, il est clair que la technique que tu avais utilisée n’était pas efficace. Le fait de survivre malgré une technique erronée ne prouve pas qu’elle soit bonne.
Clairement, les personnes qui t’ont inculqué cette technique t’ont induit en erreur et mis en danger mais le syndrome de Stockölm a fait son oeuvre.

A+

[quote=« fred alpiski, id: 1446091, post:17, topic:127908 »]

[quote=« oli974, id: 1445833, post:10, topic:127908 »]A ce propos, qu’est-ce qui est recommandé comme technique de contrôle et de freinage?

Qqn a -t-il un lien?[/quote]

Bon, les commentaires sont en anglais mais les images sont suffisamment explicites.[/quote]
Je m’étonne… pourquoi il marche en s’appuyant sur sa pioche au lieu de la tenir avec deux mains pique vers la pente? A l’URSS c’était une règle de base.

Posté en tant qu’invité par invité78:

je pense qu’il faut plutôt chercher a comprendre pourquoi on part en glissade,
normalement si tu grimpes avec de bons ancrages tu doit resté accroché a ton piolet
et si la pente est plus raide tu prends deux piolets, parce que si tu a le piolet qui ne tient pas
et le pied qui glisse, il doit falloir revoir la technique, pour le reste avalanche ou chute de pierre
c’est un autre débat :slight_smile:

[quote=« invité78, id: 1450000, post:47, topic:127908 »]je pense qu’il faut plutôt chercher a comprendre pourquoi on part en glissade,
normalement si tu grimpes avec de bons ancrages tu doit resté accroché a ton piolet
et si la pente est plus raide tu prends deux piolets, parce que si tu a le piolet qui ne tient pas
et le pied qui glisse, il doit falloir revoir la technique, pour le reste avalanche ou chute de pierre
c’est un autre débat :)[/quote]

Parce qu’en couloir tu n’es pas toujours dans de la neige dure dans laquelle tu peux ancrer ton ou tes piolets de telle façon qu’il retiendraient un éléphant (d’où l’importance d’avoir des piolets qui permettent de faire autre chose que de la traction). Parce qu’en neige molle une marche peut lâcher et te déséquilibrer.
Tout cela ne devrait pas arriver bien sur. Mais ce n’est pas aberrant de se demander jusqu’à quand on peut avoir un espoir de rattraper la situation.

Posté en tant qu’invité par Daniel_:

Décidément très intéressante cette discussion ! Je ne pensais pas atteindre les 3 pages…

En compliquant un peu la configuration de la chute, on peut imaginer une pente neigeuse plutôt raide (45°) et où la roche est régulièrement affleurante. Dans ce cas arrivera-t-on à enfoncer aussi bien la lame du piolet si la méthode est bien de labourer la neige au maximum et en gardant le pique à l’extérieur de la neige ? Pas facile de trouver les bons réflexes dans des moments où la peur prend parfois le pas sur la réflexion et où on serait bien tenté de se freiner avec les pieds cramponnés ! Mieux vaut donc être le plus léger possible pour limiter la vitesse !

Effectivement cette discussion est intéressante, mais pour répondre à la question initiale, rien de mieux que de s’armer d’un piolet et essayer sur des pentes (courtes évidemment) de plus en plus fortes avec différents scénario (tête en bas, sur le dos, et même plus drole tête en bas et sur le dos…). En cas de neige molle, il ne faut pas oublier que l’appuie sur les genoux est un bon frein quand le piolet n’est plus assez efficace.

[quote=« yves31, id: 1448839, post:40, topic:127908 »]Inversement, je soutiens que c’est une très mauvaise idée d’envisager pour la position d’arrêt avec piolet d’ancrer selon le cas la lame ou la panne, ou pire, de permuter en cours de glissade.
La technique est toujours de labourer la neige avec la lame (pas de la planter).[/quote]

En neige molle, labourer avec la lame/panne utilisée dans sa plus grande largeur, c’est à dire latéralement, ce qui permet un frottement maximal du piolet avec la neige, est-ce possible dans certains cas de figures?
Ça nécessite d’avoir la pique en haut, ce qui est curieux et rarement réalisable, si on est couché sur le ventre?

Posté en tant qu’invité par en appui:

pour freiner il faut réduire au maximum la surface de contact avec la neige, de façon également à maximiser la pression.
Plus il y a de la surface de contact, mieux ça glisse :wink:

C’est pour cela que la position de freinage classique apprise en stage est d’être en appui une main sur la tête, bras tendu au maximum, l’autre main tirant le bas du piolet vers soi, mettant la lame en « piolet -ancre ». Les jambes en appui sur les pieds ou sur les genoux, selon que l’on a ou pas les crampons.

Plus généralement, le piolet traction c’est bien, mais savoir grimper en équilibre sur la glace en appui sur les pieds et le piolet, c’est pas mal non plus.

Pourquoi bras tendu? Si le piolet est plus bas (= plus prés du corps) la pressions est plus important et il s’enfonce plus.

Il y a longtemps, je suis venue pour la première fois au Vieux Campeur pour acheter un piolet. On m’a demandé « quoi faire avec »? J’ai expliqué - « pour s’assurer sur la neige ». Une des clientes du magasin affirme « c’est une méthode obsolète. J’ai essayé - ça ne marche pas ».

Posté en tant qu’invité par en appui:

pourquoi bras tendu ? pour augmenter la pression en mettant tout le poids du corps sur le bras et la tête du piolet

Il vaut mieux mettre le poids du corps sans bras de levier. Donc le piolet prés du corps donc le(les) bras fléchis,