Les noms de voies devraient ils être plus réfléchis ?

Perso ce ne me pose pas vraiment de souci.
Là il y a une procédure judiciaire, est-ce que l’ouvreur va venir expliquer à des femmes (dont certaines ont peut-être été violées ?) que ce ne sont que des jeux de mots innocents ?
S’il vient je lui dis bravo pour le courage. Moi, à l’heure où certaines se battent contre une « culture du viol », je me sentirais plutôt gêné, et j’aurai du mal à expliquer le côté léger de la chose…

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100 % d’accord et c’est pourquoi j’ai nommé une de mes voies " le viol de l’equipeur " et je suis prêt a aller l’expliquer…aux juges ou autres…

Hypothèse : les ouvreurs sont passés en force et sont sortis de nuit. Le seul viol dont il est question est celui de la paroi ?

Oui bien sûr je ne te visais pas toi, mais un collectif illégitime qui prétend représenter.

Pourquoi l’équipeur serait-il courageux ? A te lire on a l’impression qu’il devrait se justifier du viol qu’a subit une femme ? Il y est pour rien lui, il a rien fait… dans ce cas là attaquons la langue française avec la même absurdité : si un mot existe pour nommer le viol, c’est que notre langage en légitime la pratique.

Bref… encore un combat stérile. Si ce collectif de féminisme vindicatif n’a pas trouvé meilleure bataille que de s’attaquer aux noms de voie d’escalade, on ne peut que se féliciter des réussites du féminisme sain et productif qui l’a précédé.

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Dans la mesure ou chaque année 200 000 personnes sont victimes de violence sexuelles (homme & femme) (INSEE), non je ne pense pas que « 99% des gens n’ont aucun problème avec cela ».
Je ne sais pas si c’est volontaire ou non mais il cela ne sert à rien de minimiser l’importance du sujet.

Je rejoins Paul sur un point : le choix des mots est important.

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Autre hypothèse: Viol de corbeau fait partie de l’histoire de l’escalade, vol de nuit fait partie de l’histoire de la littérature, les mecs ont fait un mix…

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Il serait peut être bon de ne pas faire l’amalgame entre le fait de n’avoir aucun soucis de faire des jeux de mots ou des blagues même des pires choses, et celui de minimiser ou d’approuver d’une quelconque manière les agressions faites aux femmes…

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Il ne s’agit de rien d’autre que de jeux de mots. Dans la langue française, on trouve le mot viol. Si on n’a pas le droit de l’utiliser, autant le supprimer.
Dans viol au-dessus d’un nid de cocu doit-on s’attendre à ce qu’un syndicat de cocus nous tombe sur le râble ?

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Je pense qu’il y a des limites de décence quand même.
Pour parler d’un autre sujet que les femmes, un nom de voie qui serait ouvertement raciste par exemple ne serait à mon sens pas acceptable.

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+1
Pour moi, si « ca ne coute pas cher », on peut faire qqs efforts. On peut nommer des voies avec des noms de héros de BD, chercher des références littéraires, utiliser des prénoms, des noms de fleurs, d’animaux, les lier à l’actualité, etc… En ts cas éviter des noms qui forcément vont forcément mettre certains mal à l’aise.

il suffit d’ecrire dans tous les topos viole a la place de viol et le tour est joue :smile: ; viole de nuit c’est romantique.
Sous couvert d’une typo on achete la paix et une reference cachee pour faire encore plus marrer au pied de la voie ceux qui ont toutes les references

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Bon idée, je vais changer le nom de ma voie: viole au-dessus d’un nid de cossus. J’achète la paix sociale. On change carrément de champ semantique.

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+1… il y a klk années j’ai appelé u,e voie You 2 , j’espère que me too ne vas pas être en colère … :sunglasses: :sunglasses:

Donc selon toi 99% des gens ont un problème avec les jeux de mots faisant référence à des formes de violence ?

Je ne parle que d’expérience personnelle, mais au quotidien je vois le contraire. Les jeux de mots font souvent rire, et je n’ai jamais vu quelqu’un virer au rouge avec un jeu de mot quel qu’il soit.
D’ailleurs pour « Viol à Main Armée », une grande classique de Windstein je n’ai jamais entendu quiconque se plaindre. C’est une archi classique que tout le monde trouve très belle. Je n’ai jamais entendu la moindre réflexion vis à vis d’un nom qui serait déplacé, y compris chez les femmes, quelque soit leur génération.

Dans le même thème, on pourrait aussi parler de l’arabe ou gris, ou le gris qui tue au Verdon. Ou encore L’Anus Dei de Mussatto qui peut faire grincer les religieux qui crieront au blasphème. Il n’empêche que pour 99% des gens, ces noms font pouffer.
Aujourd’hui il y a suffisamment de sensibilité personnelles partout pour que tout devienne condamnable ou presque. En tout cas, quand on ne pourra plus rien faire et plus rien dire, au nom de la sensibilité de quelques personnes, on aura tout notre temps pour méditer sur le bien-être général et collectif.

Le plus aberrant, c’est que généralement les premiers à s’être déclarés « Je suis Charlie » et compagnie sont ceux qui défendent cette idéologie du choix des mots au nom des sensibilités individuelles de marginaux.

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Merci !

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on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui…c’est le soucis des noms de voies avec l’escalade qui se démocratise

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c’est pas mal a la mode aux US de renommer des noms de voies, quand je suis tombé sur ça je me disait que j’etais bien en france


40 Acres and a Mule Anderson says he was shocked to learn of the broken promise and adopted the name, hoping that it would intrigue climbers into doing their own research and discovering that painful past for themselves.
Despite the context, climbers have reached out to both Huey and Anderson, requesting the route names be changed. Anderson released a statement on social media on June 11, stating that 40 Acres and a Mule would now be known as Broken Promises. The name has since been changed [on Mountain Project]) at Anderson’s request, and will be updated in upcoming editions of area guidebooks.

Totalement contre productif. On se croirait dans harry potter, si ont commence par s’interdire des mots…

Ou bien: on peut rire de n’importe qui mais pas partout.
Et puisqu’on parlait de décence un peu plus haut, risquons une comparaison.
Quel est le plus indécent ?
Viol de nuit ou les menteurs professionnels gouvernementaux et leurs nervis ? Elle est ici, la véritable indécence.

« Viole », ça peut passer pour un impératif, c’est pire…

Pour le reste, renommer c’est poser la question de la conservation. Parce qu’une voie a pu recevoir un nom qui dans le contexte où ce nom a été donné ne choquait pas. Donc c’est la marque d’une époque précise. Mettons qu’on ait deux piliers côte à côte, qqun appelle ça « les tours jumelles » en 1963, ça passe. Mais les appeler comme ça après 2001, ça ne passe plus. Pour autant renommer, ce serait remodeler une mentalité. Voire, c’est un repère pour mesurer une évolution.

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Ah zut… effectivement, je n’y avais pas pensé. Dès lors, que dois-je faire pour être politiquement correct ?