Les guides valaisans s'affichent anti-"guide citadin" et pro-héliski

Posté en tant qu’invité par Mid:

D’entrée, je précise que je ne pense pas nécessairement que l’héliski doive être maintenu et je ne dis pas qu’on doive laisser la montagne être aménagée à tout va.

Mais il y’a quand même, à la base, un problème fondamental de la répartition de l’appropriation de « l’espace montagne ». Des gens qui ne vivent pas en montagne, mais y vont pour leurs loisirs, voudraient imposer leur manière de voir les choses à des gens qui y vivent et y travaillent pour y vivre. Ces gens qui ne vivent pas en montagne, voudraient limiter l’activité économique des locaux qui y vivent, pour préserver le lieu comme ils voudraient qu’il soit. Pourtant, là où ils vivent, ils ont sur-développé l’industrie, le commerce et toutes les activités économiques qui leur permettent de vivre et de s’offrir des loisirs en montagne. Et tout cela n’a pas été entrepris sans impact environnemental non plus… Ils en vivent et en bénéficient directement ou indirectement.

Si les propos de certains « montagnards » peuvent paraître arriérés, il y’a un puissant totalitarisme également dans les propos de certains non-montagnards qui veulent imposer leur point de vue aux premiers nommés et s’approprier l’espace dans lequel ils vivent. Il me paraît tout de même légitime que le citoyen d’un certain espace territorial ait son mot a dire sur l’utilisation de l’espace dans lequel il vit. Et comme mentionné plus haut, en Suisse, nous sommes dans un espace décentralisé, non-seulement au niveau politique, mais également au niveau de la perception géographique. On habite dans une commune d’abord (voire une vallée), puis un canton et en dernier lieu finalement un pays. Même si cette perception a pu en partie se diluer, de par les brassages entre les populations de montagne et de plaine, pour ce qui est du sujet qui nous intéresse, elle demeure bien vivace.

Tout cela pour dire qu’il me paraît légitime que le Président de l’Association des guides du Valais veuille défendre son point de vue sur l’utilisation de l’espace dans lequel il vit et travaille, même si ses mots ne sont sûrement pas d’une très grande diplomatie. Ce n’est pas avec ce genre de paroles qu’il va attirer ses détracteurs autour d’une table pour discuter avec un esprit constructif et collaboratif…

En conclusion, je dirai que, comme dans tout conflit d’intérêts, le débat, la concertation et la considération des intérêts des uns et des autres doivent être le chemin vers une solution acceptable… même si cela sera difficile, tellement certains ont des avis tranchés et semblent peu enclins à céder quoi que ce soit.

L’histoire est parsemée d’innombrables conflits pour la possession de territoires. Avec le développement des activités humaines, nous sommes en train de vivre d’autres types de luttes, moins autour de la délimitation politique de certains espaces, mais plus concernant l’utilisation que l’on peut en faire.

oui non mais ça c’est de la théorie, va en Ardèche profonde expliquer ça à un autochtone , il v asortir son fusil et t’expliquer que c’est son village et que c’est pas toi le citadin qui va lui expliquer la vie

en montagne c’est pareil ( moins pire car les montagnards vivent du tourisme et font plus attention aux « citadins » )

Posté en tant qu’invité par valesco:

« Tout cela pour dire qu’il me paraît légitime que le Président de l’Association des guides du Valais veuille défendre son point de vue sur l’utilisation de l’espace dans lequel il vit et travaille, même si ses mots ne sont sûrement pas d’une très grande diplomatie. Ce n’est pas avec ce genre de paroles qu’il va attirer ses détracteurs autour d’une table pour discuter avec un esprit constructif et collaboratif… »

sans compter que nombre d’histoire circulent sur la formation des guides qui parrait plus « évidente » à certains experts si le candidat est de la « vallée » et surtout n’a pas d’autre formation… qui parle d’égalité des chances et d’évaluation bien menée?..

Mais il le fait en remettant en cause la compétence des guides brevetés mais qui ne sont nés trop bas dans la vallée et ça c’est inadmissible. Si ces guides sont brevetés et donc reconnus pour leur compétence ils est tout de même incroyable d’entendre le président de l’association des guides expliquer qu’ils sont incompétents dans SES montagnes. (j’ai le point Godwin au bord du clavier…)

Je n’ose même pas penser ce qu’il pense des guides étrangers qui viennent chez lui avec leurs clients.

Posté en tant qu’invité par Mid:

Il faut bien relire ce qui est dit. Il ne dit pas cela explicitement. On pourrait voir ce jugement en sous-entendu, mais cela me paraît abusif.

Il fait juste un raccourci, en disant que les guides originaires de la plaine ne pratiquent que pendant quelques années (ce qui est à vérifier…), contrairement aux guides originaires des vallées qui pratiquent durant toute leur vie professionnelle (ce qui est également à vérifier…), et n’ont, par conséquence, pas le temps d’acquérir autant d’expérience qu’eux.

Posté en tant qu’invité par Mid:

…il ne faut donc pas confondre « compétence » et « expérience »…

Posté en tant qu’invité par Guidos:

Le fond du problème soulevé n’a pas été, selon moi, bien compris!
Il s’agit avant tout de signalé que la profession perd peu à peu d’intérêt auprès de jeunes. Il y a en effet de moins en moins de guides pour le futur. Surtout de moins en moins de guides professionnels… C’est à dire à plein temps. Mais il y en a tou de même!
La question est en fait pourquoi?.. Et que faire pour y remedier?

Mais un guide est considéré comme suffisamment expérimenté pour exercer son métier à partir du moment où il a son brevet non ? Donc je ne vois pas ce que vient faire cette histoire d’expérience là dedans, c’est binaire : ou il est compétent ou il ne l’est pas et ne doit pas exercer mais d’après ce type il pourrait être compétent mais pas assez expérimenté… qu’on m’explique parce quel là…

[quote=« Guidos, id: 926653, post:27, topic:91468 »]Le fond du problème soulevé n’a pas été, selon moi, bien compris!
Il s’agit avant tout de signalé que la profession perd peu à peu d’intérêt auprès de jeunes. Il y a en effet de moins en moins de guides pour le futur. Surtout de moins en moins de guides professionnels… C’est à dire à plein temps. Mais il y en a tout de même!
La question est en fait pourquoi?.. Et que faire pour y remedier?[/quote]
Oui, tu as sans doute raison mais quel est alors le problème d’avoir des guides qui n’exercent que 3 ans ? Au moins ils pendant ce temps ils exercent non ? Ils peuvent les inciter à exercer plus longtemps mais c’est avant tout un métier de passionnés et si les gens veulent arrêter n’est-ce pas aussi par manque d’intérêt ?

Posté en tant qu’invité par ouin-ouin:

Arrêtez! vous allez finir par m’énerver avec vos disputes.

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

[quote=« Guidos, id: 926653, post:27, topic:91468 »]Le fond du problème soulevé n’a pas été, selon moi, bien compris!
Il s’agit avant tout de signalé que la profession perd peu à peu d’intérêt auprès de jeunes. Il y a en effet de moins en moins de guides pour le futur. Surtout de moins en moins de guides professionnels… C’est à dire à plein temps. Mais il y en a tou de même!
La question est en fait pourquoi?.. Et que faire pour y remedier?[/quote]

je sais pas si tu as remarqué, mais il y a beaucoup moins de maréchal ferrand qu’il ya cent ans également. La question est : comment y remedier ?

:lol: :lol:

ca s’appelle l’offre et la demande, moins de demandes donc la concurrence est rude, faut se diversifier, de plus ajoute à ca les emmerdements liés à la sécurisation à outrance de notre société, bref c’est un métier très dur et peu valorisé !

Posté en tant qu’invité par Histoire Suisse:

[quote=« Freenours, id: 926446, post:18, topic:91468 »]j’y vois qq perles issues des préjugés d’un milieu sans doute encore assez traditionnel à moins que ce ne soit que la personne qui s’exprime.

Par exemple l’assimilation des écolos aux urbains, ce qui est une erreur factuelle assez grossière, il n’y a qu’à voir les scores des dits écolos, par exemple, sur Chamonix, ou dans mon village de Maurienne (où la liste europe écologie à fait jeu égal avec l’UMP, loin devant le PS). Ou mon copain Gérad Leras, président du groupe vert à la région Rhône-Alpes et possible/probable candidat à la présidence, qui de son métier était éleveur de bovins dans un village du Trièves, où il habite encore.

L’idée reçu que les guides originaires des plaines ne seraient que de" passage" dans la profession. Je ne sais pas si c’est le cas en Suisse, mais en France sûrement pas. Où plus exactement il existe sans doute un certain turn-over qui n’est pas sans lien avec le fait que la métier de guides ne nourri pas forcément son homme, ou sa femme, à plein temps, mais dont, sauf à avoir des statistiques, je ne vois pas en quoi cela toucherait davantage les « non-montagnards ». La vraie question serait éventuellement pourquoi les enfants de guides, en suisse et ailleurs, n’auraient pas envie de reprendre le flambeau …

On voit bien aussi que la Suisse n’a pas été touchée par la Révolution Française, car chez nous la loi des 4/5 août 1789 abolissant les privilèges a explicitement aboli les privilèges « tenant à la naissance en un lieu déterminé », c’est à dire tout ceux des « gens du pays ». Un citoyen français est partout chez lui sur tout le territoire de la République, et maintenant avec l’Europe un citoyen d’un état membre de l’union est partout chez lui sur le territoire de chacun des états membre de l’union. À méditer dans le cadre du débat sur l’adhésion de la Suisse à l’UE :wink:

Et, pour en revenir à l’héliski, l’idée corrélative que l’intérêt général n’est pas seulement l’intérêt des « gens du pays », ou de certains d’entre eux, mais qu’il doit être apprécié par des instances supérieures et extérieures aux seuls « gens du pays ». C’est en tout cas la tradition républicaine française.[/quote]

Petite correction historique : la Suisse a été touchée par la Révolution française…

Posté en tant qu’invité par lustucru:

A ce sujet, il faudrait que M. Mathey vienne nous expliquer comment si prend-t-il pour « Sur le plan national, nous sommes actifs pour tenter d’enrayer le phénomène. » Il va distribuer des flyers anti propagande au métier de guide dans les salles d’escalade et club alpin de l’arc lémanique pour essayer de dissuader d’éventuelles candidats?

Et aux clients il va donner des flyers « Pour votre sécurité assurez vous que votre guide est né au village »

[quote=« Guidos, id: 926653, post:27, topic:91468 »]Le fond du problème soulevé n’a pas été, selon moi, bien compris!
Il s’agit avant tout de signalé que la profession perd peu à peu d’intérêt auprès de jeunes. Il y a en effet de moins en moins de guides pour le futur. Surtout de moins en moins de guides professionnels… C’est à dire à plein temps. Mais il y en a tou de même!
La question est en fait pourquoi?.. Et que faire pour y remedier?[/quote]

La montagne s’est démocratisée: elle compte de plus en plus d’amateurs capables de se se passer de guide pour la plupart de leurs courses.

En plus, un guide coûte cher pour une cordée de deux ou trois.
(attention, je ne dis pas que ce n’est pas le juste prix, mais un français moyen peut rarement s’offrir à lui seul un guide une fois par mois!)

En revanche, une cordée de 5, 6 pour une rando glaciaire, paiera un prix abordable.
Le guide coûtera 50 E /personne, ce qui est à la portée de plus nombreuses bourses.

Peut-être les guides doivent-ils s’orienter davantage vers les activités de groupe, peut-être doivent-ils être davantage en cheville avec des clubs sportifs, des associations de marcheurs, qui moyennant une petite formation, seront capables de faire des courses d’abord faciles , puis plus difficiles.

On pourrait aussi proposer un programme sur l’année, ou plusieurs mois, où le marcheur néophite en montagne, finit non seulement à suivre en courses de niveau D, mais aussi à atteindre un brevet d’autonomie (à créer?) niveau PD, par exemple.

Oh! je sais que le CAF, l’UCPA et d’autres proposent des stages d’alpinisme, des sorties avec progression… mais cela pourrait être amélioré et étendu à bien des organismes:
est-ce que les guides, par le biais du bureau, de la mairie, ou de l’office du tourisme proposent activement des stages, des « packs » de sorties aux comités d’entreprise, aux universités, aux grandes écoles…?

Je suppose que oui, mais pas assez peut-être: il leur faut, non attendre les clients en montagne, mais aller les chercher en plaine,
avec toutes sortes d’offres attractives.

J’espère n’avoir pas trop dit de banalités.

Longue vie aux guides… sans heliski de préférence :wink:

Posté en tant qu’invité par alpineland:

L’helico on pourrait s’en débarrasser tout de suite cela ne serait pas un mal… On se débarrasserait aussi par la même d’une bonne quantité de guides qui vivent presque exclusivement de cette activité. Il y a en d’ailleurs beaucoup qui sont experts voire plus dans la formation des guides suisses pour qui cela représente une grosse partie de l’activité en hiver. Ils occupent des postes à responsabilité dans les associations de guide et ils ne foutent presque plus les pieds en montagne. On se demande même si certains d’entre eux, en ont déjà fait un jour tant le palmarès en montagne est faible!

Posté en tant qu’invité par Ricool:

[quote=« alpineland, id: 931725, post:35, topic:91468 »]

L’helico on pourrait s’en débarrasser tout de suite cela ne serait pas un mal… On se débarrasserait aussi par la même d’une bonne quantité de guides qui vivent presque exclusivement de cette activité. Il y a en d’ailleurs beaucoup qui sont experts voire plus dans la formation des guides suisses pour qui cela représente une grosse partie de l’activité en hiver. Ils occupent des postes à responsabilité dans les associations de guide et ils ne foutent presque plus les pieds en montagne. On se demande même si certains d’entre eux, en ont déjà fait un jour tant le palmarès en montagne est faible![/quote]
… Et alors, juste une attaque de jalousie?

Posté en tant qu’invité par Gege:

[quote=« alpineland, id: 931725, post:35, topic:91468 »]

L’helico on pourrait s’en débarrasser tout de suite cela ne serait pas un mal… On se débarrasserait aussi par la même d’une bonne quantité de guides qui vivent presque exclusivement de cette activité. Il y a en d’ailleurs beaucoup qui sont experts voire plus dans la formation des guides suisses pour qui cela représente une grosse partie de l’activité en hiver. Ils occupent des postes à responsabilité dans les associations de guide et ils ne foutent presque plus les pieds en montagne. On se demande même si certains d’entre eux, en ont déjà fait un jour tant le palmarès en montagne est faible![/quote]

Des noms, des noms!!!
Et par la meme occasion, des preuves aussi!

La montagne aux montagnards, le Valais aux Valaisans, la Suisse aux Suisses, la France aux Français. Toujours la même ritournelle…

On accepte « l’autre » quand il vient dépenser son argent, quand on a besoin de lui pour sa main d’oeuvre, quand on a besoin des subventions payées par ses impôts. Mais il faut surtout qu’il ferme sa gueule et qu’il ne vienne pas marcher sur les plate-bandes des locaux.

Quand on accepte le fric des citadins qui viennent se payer une dépose il faut accepter que d’autres citadins remettent en cause ces pratiques ou que d’autres citadins aient envie de devenir guides.

Le beurre, l’argent du beurre et la crémière en plus…

A la condescendance des citadins souvent évoquée, répond de plus en plus celle de ceux habitant en région de montagne.

Posté en tant qu’invité par Francis:

Si la révolution française a tué les privilèges liés à la naissance en un lieu déterminé, cette révolution n’a pas tué les vrais privilèges ceux qui sont liés au nom, à la position, à l’origine, etc.

Celui qui a, celui qui possède, celui qui a un intérêt, celui qui a le pouvoir, celui qui a un titre, protège ses acquis et son clan.

Qu’il soit français ou nord coréens. Communiste ou parlementaire, portier de Dancing ou Pharmacien.

Par contre, le système suisse (j’habite à côté de la frontière) permet un vrai controle du peuple, tant de son exécutif que du législatif, par la votation. Je pense que le système suisse est le plus démocratique en Europe.

Remarquons que nos ‹ élites ›, dans tous les autres pays européens, ne veulent pas de ce système, trop jaloux de leurs prérogatives et petits pouvoirs. Bref, de nouveau, trop occupés à défendre leurs intérêts ils ont oublié qu’ils sont nos représentants.

Je deviens poujadiste. J’arrête là. Ca m’a fait du bien.

Çà dépends des sujets… On a eu beau refuser en votation populaire la libéralisation du marché de l’électricité, les têtes pensantes de ce pays n’en ont pas tenu compte… et on passe à la caisse quand même!