Les guides sont tres Sympas

Posté en tant qu’invité par guido:

Pris individuellement chaque guide (comme chacun d’ailleurs) est intéressant, mais Rémy est particulièrement sympa, je confirme.
Par contre faire le béni-oui-oui sur tous les guides, encenser une profession dans sa globalité, à la manière débilitante de « gruyère », je trouve ça trop fort.

Pour ce qui est du niveau des guides en rocher, on peut s’interroger à la lecture du message « le guide que j’ai rencontré était sympa mais étourdi » !?

Posté en tant qu’invité par typloum:

guido a écrit:

Par contre faire le béni-oui-oui sur tous les guides, encenser
une profession dans sa globalité, à la manière débilitante de
« gruyère », je trouve ça trop fort.

Mais!!! il a jamais dit ça !!! mais t’as eu un problème avec un guide ou bien? t’as une allergie en ce moment?

Pour ce qui est du niveau des guides en rocher, on peut
s’interroger à la lecture du message « le guide que j’ai
rencontré était sympa mais étourdi » !?

Du grand art dans le n’importe quoi!
Mais t’as quel age au fait?

Non Madeleine, je m’énerve pas, j’explique aux gens.

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

LES CLIENTS SONT TRES, TRES SYMPAS

Comme guide, j’ai connu les courses collectives avec vingt-cinq clients débutants parlant quatre langues différentes, le Club Med, Intersoc, les cours alpins militaires, des Ecoles d’alpinisme, des bureaux de guides à gauche et à droite, des cours et des courses de sections de Clubs Alpins, des Organisations de Jeunesse, Jeunesse et Sports… et le meilleur: la clientèle privée.
Avec le client privé se crée souvent une relation de longue haleine, le terme de cordée trouve alors tout son sens. Le client progresse au fil des ans, on élabore ensemble des programmes de plus en plus exigeants: première escalade, premier sommet, prem ière course à ski, premier 4000, premier bivouac, premier 5000, 6000, 7000, 8000 peut-être. Parfois, des couples se forment, pour la vie en dehors de la montagne aussi (c’est mon cas, je continue à lui servir de guide d’ailleurs, bien que j’aie perdu toute ma belle autorité… les ordres venant maintenant de l’arrière de la cordée).
Chers clients, compagnons d’aventure, ensemble, on a beaucoup sué, on a souffert parfois, on a souvent réussi, on a rarement échoué, une fois ou l’autre vous avez maudit le guide qui vous houspillait pour vous faire avancer.
Souverains, vous avez payé la course et les frais, souvent encore offert un bon repas, dit merci et ajouté un compliment bien tourné à mon carnet de guide.

POUR TOUT CELA, ET POUR TOUTES LES HEURES MERVEILLEUSES VECUES ENSEMBLE SUR LES SOMMETS DE LA TERRE: MILLE FOIS MERCI.

Marcel. Aspi dès 1963. Guide de haute montagne dès 1967.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par catherine:

merci Marcel pour tes beaux messages pleins de sagesse, de vie et d’enthousiasme !

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

catherine a écrit:

merci Marcel pour tes beaux messages pleins de sagesse, de vie
et d’enthousiasme !

Merci Catherine.

LES CLIENTS SONT TRES, TRES SYMPAS

Exemple, extrait de mon carnet de guide:

« Les capucins sont très heureux d’avoir appris à Marcel un noeud qu’il ne connaissait pas. C’est normal, il ne sert à rien. » (Les capucins, Bruxelles)

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par catherine:

Marcel Demont a écrit:

« Les capucins sont très heureux d’avoir appris à Marcel un
noeud qu’il ne connaissait pas. C’est normal, il ne sert à
rien. » (Les capucins, Bruxelles)

mais si !!! il a servi à rendre les capucins heureux ce jour là !!!

dis Marcel, où trouve-t-on tes livres ?

Posté en tant qu’invité par dalle en pente:

apparemment, là :

http://www.edcarte.ch/boutique/advanced_search_result.php?search_in_description=1&keywords=demont&x=0&y=0

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

dalle en pente a écrit:

apparemment, là :

http://www.edcarte.ch/boutique/advanced_search_result.php?search_in_description=1&keywords=demont&x=0&y=0

Bien vu.

(Pour ceux qui aiment la rigolade sans limite: ‹ Une Etoile dans la montagne › a été décrit par la critique comme le San Antonio des Alpes).

Merci pour l’intérêt que vous portez à ma modeste production littéraire.

Allez, puisque ‹ les guides sont sympas ›, une petite anecdote:

Mon collègue Mimi des Diables accorde beaucoup d’importance au bien-être de ses clients. C’est ainsi qu’il a pour habitude de leur donner quelques conseils en matière de diététique (hum!):
« En montagne, pour éviter la déshydratation et la baisse de niveau des performances qu’elle entraîne, a-t-il coutume de professer, il faut boire, boire, boire, n’importe quoi, du pinard, de la bibine, du schnaps, peu importe, mais boire, boire boire! »

Alors? Pas sympas les guides? Hein?

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Complément d’information.

Le point de vue de l’éditeur à propos du plus récent tapuscrit ( à paraître en 2006) décrivant le parcours d’un guide ami, récemment disparu.

[i]
Salut Marcel,

Effectivement, avec « Alpinisme » tu es reparti dans ta grande passion de la montagne. On aimerait se retrouver souvent comme Joseph à la cabane du Hörnli, avec un grand soleil comme ça et des nuits de pleine lune froides et romantiques.
OK pour le livre à compte d’éditeur - réalisation juin/juillet 2006.
Si ça tient pour toi, fais-moi parvenir le matériel nécessaire et ton idée de couverture.
A bientôt!

Joseph Lamon
[/i]
[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Dani:

Marcel,

je profite que tu est en ligne et que tu postes ce message pour te poser une question qui a toujours piqué ma curiosité…

comment ça se passe la transition de la relation « guide-client »,
a « deux copains de cordée » ?

parce que là il y a une question de business, d’argent, au debut que j’imagine que devient délicat a faire evoluer !!
Si vous convertez tous votres clients en des « potes » de cordées, vous aurez des problemes pour arrivez a fin de mois !

sincerement… j’imagine que c’est une question délicate, non ?
tu peux donner des exemples ?

Amicalement,
Dani.

Posté en tant qu’invité par Flo73:

Marcel Demont a écrit:

Alors? Pas sympas les guides? Hein?

Bien sûr, qu’ils sont sympas les guides, tu en es un bon exemple. J’ai quelques copains guides qui en sont aussi la parfaite illustration.

Bon, évidemment, comme ce sont des êtres humains, il y en a sûrement aussi qui ne sont pas sympas comme dans toutes professions.
Le post de départ « Les guides ne sont pas sympas » m’a paru un peu stupide, ce n’est pas la profession qui fait qu’on est sympa ou pas.
Gruyère a bien fait d’ouvrir un second post avec cet intitulé.

Posté en tant qu’invité par strider:

j’aime beaucoup la description que tu fais de ton métier Marcel. J’y retrouve fidèlement celle que je vois en Daniel, un guide de Bonneval (Compagnie Vanoise) qui m’a formé à la haute montagne dès l’age de 11ans. Il m’a montré qu’un bon guide c’est aussi un bon pédagogue…Ce guide est de la même génération que toi (il a commencé dans le début des années 70) et il a vécu des choses sembables. Associé à lui, est l’Albaron, sommet glaciaire de haute maurienne qu’il a fait plus de 220 fois…il aura quasiment tout vécu sur ce sommet, meilleurs souvenirs comme parfois les pires, mais il a un optimisme et une lucidité en lui qui fait que quand il dresse le bilan, il sait quand même que cet Albaron, même si un jour il a vécu le pire, rassemble quand même beaucoup de grands moments de sa carrière.

Posté en tant qu’invité par oli974:

J’imagine qu’une profession ne peut pas avoir 100% de bons, ce serait merveilleux.

Ca n’existe nulle part; ni chez les flics, ni chez les profs, ni chez les professionnels de la santé…

Tous ceux que j’ai croisés m’avaient l’air très compétents et ouverts…

Pour l’ anecdote, c’est avec une AMM, quand j’étais gosse que j’ai un eu des problèmes: pas l’autorité suffisante, et au moins trois décisions dangereuses qui ont failli nous tuer.

1° On avait un bout de route chiant à faire, elle décide d’emprunter un chemin en contrebas qui longe un gros torrent, pensant qu’on retrouvera la route plus loin: manque de bol, le chemin disparaît dans le torrent.
Au lieu de nous faire rebrousser chemin, elle nous fait remonter hors sentier une pente pourrie de plus de 30° par endroits (peut-être 40°): certains pleuraient e s’accrochaient à des herbes, les pieds en l’air!!
On étaient vraiment de de sales draps!

2° Une fois elle décide de nous faire passer par un gros bout de glacier: malheur! l brouillard arrive, on est coincés de toutes parts par des crevasses.
Ouf! la cavalerie arrive! un guide et son groupe, qui accepte gentiment qu’on les suive.

Comme on était des sales gosses inconscients, on ne restait pas groupés!
Voilà qu’une fois, elle lâche le peloton pour venir nous donner une leçon, à nous trois, " l’avant-garde".
On la voit nous rattraper et pour nous mater, elle nous demande de la suivre à son rythme éblouissant.
Nous, on suit, bien qu’on puisse faire une mauvaise chute car on est sur un sentier
de montagne assez mauvais: arrivée au village, pensant qu’on est cuits, elle fait: « allez, sprint final » et elle se met à courir: manque de bol pour sa leçon, elle va pas loin avec ses très grosses(c’était la courte mode des coques même pour la montagne à vache) et on a vite fait de la mettre dans le vent et de lui faire la nique!!
Bref, pour nous mater, elle nous a fait courir sur un sentier assez casse-gueule, après avoir abandonné le reste du groupe qui devait se débrouiller tout seul: pas mal!!

Evidemment, c’était UNe amm: j’ai plein de copains amm, et je sais qu’ils sont très bien.

PS. Il se trouve que c’était unE: n’allez pas dire que je suis misogyne, hein?

Posté en tant qu’invité par Swiss Marmotte:

Hello,

j’ai pas lu tout le sujet mais perso je pense qu’un guide peut t’apprendre beaucoup de chose mais sa son prix ! Tu peux, partager, rire et pleurer avec n’importe quel autre compagnon. A chacun de voir si il a les ronds pour payer un guide ou pas.

De mon coté je peux pas et je fais sans… mon but et de pouvoir être autonome sur toute les courses. Durant ma periode « apprentissage » (j’apprend toujours) je me suis renseigner, j’ai parler à des « vieux » (qui n’avais pas les moyens de prendre des guides mais qui ont une expérience du tonnerre) j’ai fais mes propres expérience, les plus riches en enseignement d’ailleur, les erreurs mon fait avancer. Car toujours entendre des "fais pas si, pas cela etc… sa aide pas toujours, chacun a son bon sens mais des fois il faut aussi « tester » !!! Les guides souvent se croyent au dessus de tout ! Mais est-ce toujours juste ?

Bon c’est vrai que pour les personnes qui cherche juste une fois a monter au Mont-Blanc ou faire la course de leur rêve, il on peut être pas envie de faire tout ce parcours pour être autonome alors il prennent un guide, ce que je trouve bien. Les guides sont là pour cela à mon avis.

Bonne montagne à tous

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Dani a écrit:

Marcel,

je profite que tu est en ligne et que tu postes ce message pour
te poser une question qui a toujours piqué ma curiosité…

comment ça se passe la transition de la relation
« guide-client »,
a « deux copains de cordée » ?

parce que là il y a une question de business, d’argent, au
debut que j’imagine que devient délicat a faire evoluer !!
Si vous convertez tous votres clients en des « potes » de
cordées, vous aurez des problemes pour arrivez a fin de mois !

sincerement… j’imagine que c’est une question délicate, non ?
tu peux donner des exemples ?

Amicalement,
Dani.

Salut Dani,
Cela varie en fonction du type de client.
Certains clients ne font que passer. Ils viennent d’Allemagne, du Japon, de France, ou d’ailleurs, pour réaliser une ascension dont il rêvent depuis longtemps: le Cervin, le Mont-Blanc, le Weisshorn… On fait la course ensemble, on a une relation basée sur le respect, avec cordialité, on échange une bonne poignée de main ou trois bisous, et on se sépare pour ne plus jamais se revoir.
Il y a aussi les collectives: la relation est superficielle, mais, le plus souvent chaleureuse.
Si on a la chance de durer dans le métier, on développe une clientèle privée d’une grande fidélité. On fait alors des plans d’ascension à court, moyen et long terme, incluant la gradation des difficultés, le goût de l’aventure (les ascensions lointaines), les rêves ultimes du client… qui, à ce stade, est à la fois: un ami, un compagnon de cordée et un client. On en arrive alors à savoir tout de ses clients - amis: leurs dates de vacances, leurs goûts, leurs revenus, leurs pires emmerdes, leurs colères, leurs forces et leurs faiblesses (et réciproquement, le client sait tout de son guide - ami).
En ce qui me concerne (et je ne suis pas le seul, de loin pas), le moment difficile, douloureux, est celui où je dois présenter la facture à un… ami.
Un de mes collègues contourne ce problème en le repoussant: il envoie une facture.
J’ai eu la chance d’avoir une excellente clientèle privée internationale. A ma manière, pour mes clients les plus assidus, j’ai contourné la difficulté: relation amicale - transaction financière, en offrant une course sur quatre, en recevant mes clients à la maison, en les équipant… enfin, en faisant tout ce qu’on fait pour les vrais amis.
Comme dans toute relation équilibrée, guide et client s’enrichissent mutuellement. Permets-moi de citer deux brefs passages d’un de mes bouquins:

« … L’enrichissement intérieur à travers l’apport que constitue le regard jeté par le client sur ce monde qui lui est étranger, sur cet univers pour lui mystérieux, sur cet espace inconnu auquel il aspire et à la découverte duquel il part, donnant son temps, offrant sa peine, investissant des sommes importantes dans l’engagement d’un guide qui l’accompagnera, l’aidera à feuilleter quelques pages du sublime grand livre de la montagne. »

Pik Petrovsky 4829 m, Pik Razdelny 6148 m, Pik Lenin 7150 m. Dans le Haut Pamir. Acheval sur la frontière séparant le Kirghisistan du Tadjikistan. Premier 7000 ‹ au pays du vent et des solitudes immenses ›. Des semaines inoubliables. Des heures exaltantes et d’autres angoissantes. Les peines et les difficultés endurées au cours des années, avec Marcel, depuis ma première ascension du Miroir jusqu’à la ‹ 85ème plus difficle sur 100 des Alpes valaisannes ›, ont laissé en moi la forte empreinte qui a permis ce couronnement.
J-M. M…

Bien à toi.
Marcel

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Merci Strider.
Marcel

Posté en tant qu’invité par Dani:

Merci :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Ça c’est de l’aventure.
Merci. Quelle bonne rigolade.
Marcel.

Posté en tant qu’invité par pierre:

guido a écrit:

à quel prix ?? … la course, ou la journée de guide « sympa » ?

Salut guido,

J’ai lu tes messages, et de mon point de vue tu fais une erreur dans la perception que tu as des guides en général, liée à une confusion que tu exprimes très bien ci-dessus.
Tu mets dans le même sac une relation personnelle entre deux individus, et une relation professionnelle liant deux contractants.
Pour ne pas virer dingo, il me semble indispensable de bien distinguer les deux.

Si tu fais appel à un guide, c’est que, pour des raisons diverses et variées, tu estimes ne pas pouvoir aller seul sur tel ou tel sommet, par tel ou tel itinéraire.
Et que tu as besoin des conseils et de l’assistance d’un professionnel, dont tu rémunères les compétences, comme celles de ton plombier, de ton médecin, de ton avocat, de ton menuisier … etc
Des expériences récentes dans mon entourage me démontrent que cette modestie dans l’évaluation des ses propres compétences peuvent (ou pourraient souvent) éviter le pire (Il suffit d’avoir en mémoire le message de notre ami randonneur, qui demande sur un forum s’il faut une corde pour monter au Mt Blanc …).

Par ailleurs, ces compétences dont tu as besoin sont incarnées dans un gu-gus, avec lequel tu peux (ou non), lier des relations personnelles. La vie, c’est comme ça, un peu compliqué des fois, et tu avoir plusieurs liens à la fois pour la même personne.

Du coup, la personne à qui tu offres un demi, ou un repas (ou plus, si affinités, puisque j’en apprend de belles …), ça n’est pas le guide dont la dette que tu as contractée en utilisant ses compétences professionnelles est acquittée par ta rémunération (ce qui te remets à égalité avec lui sur le plan humain), c’est le compagnon de cordée avec qui tu as sympathisé dans les circonstances un peu particulières qui sont celle d’une sortie en montagne.
Et là tu comprends bien que ce que tu racontes sur le guide qui « plume » son client parce qu’il s’est vu offrir une conso. sur une terrasse dans la vallée devient franchement odieux.

Bon, pour terminer sur une petite pique ('peux pas m’en empêcher …), et puisque tu nous as dit que ton nom est Lammer … pour changer ton pseudo comme il te l’a été conseillé, tu n’a qu’à rajouter une apostrophe à une place judicieuse…

Posté en tant qu’invité par Nono:

Un compère Gynécologue disait des Guides, avec espièglerie, qu’ils avaient un point commun : "ils travaillent là où les autres s’ammusent "