Les grimpeurs: une communauté?

Posté en tant qu’invité par aurélie:

Bonjour tout le monde,

comme dit (cf message spots sur grenoble) je réalise une étude en sociologie de la consommation sur les grimpeurs, avec deux thèmes

1- peut-on parler de communauté(s)de grimpeurs? c’est à dire existe-t-il des liens de solidarité entre tous les grimpeurs, ou entre certains types de grimpeurs uniquement ayant un certain style de pratique…etc
En gros, quand vous allez grimper, vous y allez à combien? Est-ce que vous discutez avec les autres grimpeurs, avec lesquels, de quoi parlez vous?,etc

2- quelles sont les pratiques de consommation des grimpeurs, cad quelles marques, styles de vêtements, matos…vous achetez? Et pourquoi.

Voilà, si vous pouvez me donner votre avis sur ces deux points, ca serait sympa. J’attends vos réponses

Posté en tant qu’invité par albert:

Ta définition de la communauté ? Les grimpeurs formeraient une communauté liée par des liens de solidarité entre grimpeurs ?
l’activité escalade m’apparait être pratiquée par des publics qui n’ont pas grand chose en commun qui s’ignorent voire se combattent/
quatre terrains de « jeux » fondamentaux : le bloc (essentiellement Fontainebleau), la falaise « école » équipée de une à trois longueurs de cordes, les falaises (vercors chartreuses, …) les murs d’escalades indor.
deux pratiques « cohabitent » le monde du « loisir », « la compet »
les publics sont de natures différentes : public encadré (scolaire, centre de vacances, club, CAF)et le public non encadré qui fonctione en couple ou en cordées composés de copains
il n’y a pas de communauté mais différents publics sur des activités auxquelles chaque public donne un « sens » spécifique.

Les sites d’escalade offent comme la route un espace d’évolution dans lequel les différents acteurs jouent chacun leur partition sans s’occuper des autres.
A peine pourrait-on parler de communauté entre des professionnels de l’escalade qui ont une communauté d’intérêts et de pratiques et qui peuvent éventuellement être solidaires.

l’escalade m’apparait comme l’activité paradigme des pratiques sportives contemporaines. l’activité n’a pas pour fonction sociale de favoriser l’appartenance à un groupe mais bien l’inverse de permettre à l’individu de se vivre comme un individu unique et autonome qui se rassure sur sa singularité Sur le terrain soit on s’ignore soit on se regarde en chien de faillance mais en aucun cas on ne rentre dans une activité de coopération.C’est le règne du chacun pour soi ou domine le culte de « sa » performance .

Posté en tant qu’invité par Ludovic Méasson:

Salut Aurélie,

Ton sujet m’intéresse beaucoup. Je rentre en DEA à Grenoble l’année prochaine et ma problématique de recherche concerne les sports de pleine nature.

L’aspect « uniforme » ou au contraire « hétéroclyte » des grimpeurs s’avère en effet important pour beaucoup d’applications (gestion des sites, sécurité, markéting, sensibilité environnementale, etc.). Or cette question semble finalement assez peu traitée.

Peut-être pourrions nous échanger si tu le désires ? Voici mon Email : LUDOVIC.MEASSON@wanadoo.fr

Pour info, bien que tu dois connaître, pas mal de chercheurs bossent de près ou de loin sur ces problématiques. Va sur :
http://iga.ujf-grenoble.fr/teo/TEO.htm
et aussi (mais le site doit être fermé pour le moment) le Réseau des chercheurs et experts des sports de pleine nature (ou à peu près cette formulation…)

A bientôt,

Ludovic

Posté en tant qu’invité par Arnaud Saint Léger:

Bonjour,

Jérôme Meyer avait déjà lancé un débat un peu similaire :
L’excellence sportive en tant que vecteur de communication en escalade
http://escalade.camptocamp.com/forums/read.php?f=15&i=5&t=5
a+

Posté en tant qu’invité par alex:

Je suis d’accord avec albert on peut pas parler de communauté (ou on ne peut plus ?) n’empêche qu’il est assez fréquent d’avoir de bon rapport entre grimpeurs et c’est facile de trouver des partenaires quand on débarque dans une nouvelle région.

a+

alex

Posté en tant qu’invité par Tonton:

1 - Je pense aussi qu’il n’y a pas vraiment de solidarité entre grimpeurs et donc pas de communauté. S’il ya besoin d’un coup de main en falaise il y a en général de la solidarité mais je doute de la capacité des grimpeurs à se regrouper pour défendre leur cause comme en cas de destruction d’une partie de leur terrain de jeu ou tout simplement pour l’améliorer (combien râlent contre un mauvais équipement, contre la poussière sur les prise… combien s’occupent de rééquiper ou de nettoyer, ne serait-ce que l’accès ou les abords des falaise?). Le grimpeur est plutôt individualiste et consommateur. Ce qui n’empêche pas une ambiance conviviale en falaise ou bloc (je pense plutôt à Fontainebleau que j’ai rarement fréquenté mais qui m’a paru vraiment très convivial). De quoi on parle… d’escalade certainement, étonnant isn’t it? Je pense quand même qu’en se pointant seul dans une falaise, il est relativement facile de s’intégrer pour grimper avec d’autres (il n’est même pas toujours nécessaire de demander).

Personnellement quand je vais grimper, on y va à 2, 3 ou 4, parfois plus.

2 - J’achète du matériel technique quand l’ancien est usé (vraiment usé : pour les cordes, je la coupe quand la gaine se perce et je change de corde quand elle est trop courte!). Le choix est décidé en fonction de la qualité technique. Pour les fringues : un short quand y fait chaud, quand y fait surchaud je tombe le Tshirt, quand ça caille j’mets un collant ou un futal, une polaire mais pas de chaussette! Pas de marque, ça coûte cher et ça me gave d’être habillé comme tout le monde. Bref, j’achète quand nécessaire et de toutes façons, j’aime pas traîner dans les magasins.

Posté en tant qu’invité par Xavier:

1-
Les communautés de grimpeurs, c’est sur, il y en a eu dans certains coins et à certaines époques : Bleau à l’époque Pierre Allain, les années 80 dans le Sud avec Edlinger et Bérhault, des communautés de grimpeurs / alpinistes à Cham, dans les Calanques (pour les plus connues).

A parler de communauté entre tous les grimpeurs, je crois pas. Par contre il y a une certaine sympathie entre grimpeurs, et une solidarité. La grimpe est un sport de pleine nature, ce qui implique d’être ouvert d’esprit un minimum. La grimpe a aussi un passé « marginal » qui contribue à ça sans doute.

Il n’est pas rare d’échanger les sensations, les conseils, et de passer une corde ou de récupérer les dégaines pour une cordée voisine quand on peut. Ca c’est surement le côté responsable de la grimpe (tu tiens la vie de ton pote dans les mains, donc tu vas conserver un peu de cette responsabilité pour les autres aussi).

Je le remarque tant qu’il n’y a pas surpopulation. Les choses changent à mon avis lorsqu’il y a beaucoup de monde : l’ambiance se dégrade alors nettement. Je sais pas ce qu’en pensent les autres…

2-
Pour les vêtements, spécialement, c’est quelque chose qui me fait un peu chier, de dépenser 400 balles dans un bermuda, même dans un Präna… alors je chope ou je recycle des fringues costauds et pratiques…

Pour l’habillement montagne et pour le matériel, je recherche le côté pratique et performant, le côté design ne m’intéressant vraiment pas. Le bouche à oreille et les échanges de conseil marchent pas mal… ainsi que les tests dans les journaux (vestes, cordes, casques, baudards…).

Je me méfie en général des gadgets : des bons trucs finissent toujours par sortir du lot, mais en général ça se sait. En montagne et en grimpe, la base reste du matos simple et costaud.

Posté en tant qu’invité par anne-france:

bonjour,

le site du réseau des chercheurs des sports de montagne et de pleine nature marche actuellement.
Voilà l’adresse :
www.sportsnature.org
super site, très riche.

bon courage

anne-france

Posté en tant qu’invité par Christophe:

1- il est difficile de parler de communaute quand les pratiques sont tres differentes : SAE, bloc, falaises, libre, artifs, alpinisme etc… Le nombre de personne ideal pour grimper est 2. En dessous, c’est un peu engager. Au dessus c’est vite le bordel.
2- L’achat de mon matos est avant tout conditionner par les caracteristiques techniques et mon reelle besoin. En SAE et falaises : les fringues usees les moins chers et surtout pas des marques (trop chers et ne sert a rien). En Montagne j’utilise des fringues techniques et donc de marques. Un des parametres tres tres important est le poids. Mais il est souvent difficile de le connaitre exactement (il vaut mieux emmener sa balance avec soi). C’est souvent tres durs de comprendre ce qu’il y a derriers le baratin des marques. Le plus important est le rapport performances reelles/poids. La couleur des fringues n’est pas un parametre, tout comme la presence de gadget. Plus c’est simple, mieux c’est en montagne. Je fais mon shopping en essayant d’en savoir le maximun et en ne faissant jamais confiance au baratin des vendeurs et des marque.

Posté en tant qu’invité par nounours:

les grimpeurs forment peut être une communauté, mais au sens plus large, j’ai trouvé en arrivant en math sup quelque grimpeurs qui partage avec moi un certain nombre de valeur commune, l’attrais pour le sport nature, peu d’attrais pour la compete et les sports passif: foot a la télé… et un certain esprit d’initiative et d’entraide.
pour ce qui est de l’ambiance au pied des voix elle est en general bonne, les trucs et astuces sur les difficulté de la voix s’echange assez facilement, et il m’est arrivé d’aller recherché ou de me faire rammener des degaines « oublié » sur le mur. je trouve qu’il y a une certaine solidarité et une sympathie naturelle pour les autres grimpeurs et un partage de valeurs communes. il est par exemple coutume de se dire bonjour au pied des voix, même si on ne se connait pas.
pour ma part je grimpe avec toujours avec le même groupe de quatre pote, deux nanas et deux mecs, ou alors plus raremment dans les sorties organisé par notre ancien club. (60/70 personne encadré par des adultes (jeunes) ayant les diplomes necessaires.
pour ce qui est du matos, je vise dans le pas cher costaud.
pour grimper un fut leger et pas cher, si possible bigarré c’est plus sympa, et un t-shirt si il fais froid (celui du club le plus souvent, ou un truc que g eu gratos, c’est courant de les dechirer en grimpant…) les marques me laisse franchement indifferent, a part quand je pars faire de l’alpinisme où là le serieux et la technicité prime (j’aime bien eider).
le matos est pris serieux et endurant la securité des grimpeurs est une priorité absolu, manquer de matos dans un passage difficile et ça peut être la cata!

Posté en tant qu’invité par léo:

Grimper est un plaisir, surtout d’être dehors et de se défouler tranquillement dans la nature.

Quand on part en groupe, pas de niveau requis, pas de marque spéciale de matériel ou de vêtement, pas de nombre de personnes limité…

C’est même plutot sympatique de faire découvrir cette pratique aux curieux.

CIAO

Posté en tant qu’invité par Ludo:

Avant de vous dire ce que je pense, je tiens à vous préciser que je n’ai pas lu les autres réponses. De plus, cela fait très peu de temps sue je fais de l’escalade (un an), je n’ai que 17 ans. Personnellement, je grimpe avec un groupe qui se constitue d’amis de mon age, et d’un professeur encadrant d’escalade (35 ans). On se retrouve souvent pour grimper, bien que le professeur va souvent avec des personne de son âge. Quad nous grimpons, nous parlons des exploits dont nous avons entendus, et de tous ce qui pourrait se rapporter à l’escalade. Nous parlons également bcp de music, car nous avons tous le même style musical… Parfois également nous parlons de la nature, car nous y sommes très impliqué, d’endroits où il serait possible de nettoyer des blocs pour grimper,…
En ce qui concerne les styles nous n’en avons pas de particulier, mais nous preferons des vêtements vieux, pratiques, et dans lesquels nous sommes à l’aise. Les tong aussi sont souvent de rigueur, car pratiques pour l’usage des chausons. Style de musique: hard-rock en particulier, et tout ce qui bouge (certaine aide pour la grimpe).

J’espere que je vous ai aider, avec ces quelques éléments de précision. Ps: nous vivons sur l’île de la Réunion, si c’est important…
Ludovic.

Posté en tant qu’invité par sylvere:

1- peut-on parler de communauté(s)de grimpeurs? c’est à dire
existe-t-il des liens de solidarité entre tous les grimpeurs,
ou entre certains types de grimpeurs uniquement ayant un
certain style de pratique…etc
En gros, quand vous allez grimper, vous y allez à combien?
Est-ce que vous discutez avec les autres grimpeurs, avec
lesquels, de quoi parlez vous?,etc

Jusqu’aux annees 80:
L’escalade etait marginale, c’etait un ‹ MODE DE VIE ›, il y a avait je pense une communaute (proche de la nature et la montagne)
Puis il y a eu la compete, les medias et c’est devenu:
Un SPORT, la compete, la performance et le grand public.
Les rapports sonts courtois (comme dans la plupart des loisirs)
Les grimpeurs (et c’est vraiment desolant) ne parlent pour la plupart que d’escalade.

2- quelles sont les pratiques de consommation des grimpeurs,
cad quelles marques, styles de vêtements, matos…vous
achetez? Et pourquoi.
Je n’achete pas de vetement de marque (trop cher).
Par contre, j’investis dans du materiel quand il me facilite la vie ou qu’il est un + pour ma securite (ex:plaquette new alp, grigri,…).

Voilà, si vous pouvez me donner votre avis sur ces deux
points, ca serait sympa. J’attends vos réponses

Posté en tant qu’invité par ceedtr:

aurélie a écrit:

Bonjour tout le monde,

comme dit (cf message spots sur grenoble) je réalise une
étude en sociologie de la consommation sur les grimpeurs,
avec deux thèmes

1- peut-on parler de communauté(s)de grimpeurs? c’est à dire
existe-t-il des liens de solidarité entre tous les grimpeurs,
ou entre certains types de grimpeurs uniquement ayant un
certain style de pratique…etc
En gros, quand vous allez grimper, vous y allez à combien?
Est-ce que vous discutez avec les autres grimpeurs, avec
lesquels, de quoi parlez vous?,etc

2- quelles sont les pratiques de consommation des grimpeurs,
cad quelles marques, styles de vêtements, matos…vous
achetez? Et pourquoi.

Voilà, si vous pouvez me donner votre avis sur ces deux
points, ca serait sympa. J’attends vos réponses

Posté en tant qu’invité par Myriam:

Bonjour,

J’ajoute à ce qui s’est dit que c’est peut-être en salle de grimpe que peut se créer un semblant de communauté, parce que qu’on retrouve toujours un peu les mêmes personnes au même moment et qu’un groupe finit par se constituer. Mais dès que les beaux jours arrivent et que la salle ferme, c’est plus difficile de voir tout le monde et le groupe se restreint, ou s’éclate en petits groupes. A l’extérieur, la plupart des grimpeurs préfère pratiquer en binome.

En ce qui concerne les vêtements, si c’est seulement pour la grimpe (sans parler de montagne) c’est mieux aussi s’ils sont légers. Pour le matériel, rien à ajouter à ce qu’ont dit les autres.

Posté en tant qu’invité par isabelle:

Je grimpe depuis longtemps (milieu des années 80) et je me suis fait presque tous mes amis (les vrais, ceux sur lesquels on peut compter!) en escalade. A cette époque j’allais seule en falaise et il y avait tj qqn avec qui grimper, on se connaissait + ou - tous. L’esprit de cordée était très fort, ça développe des liens.
Je crois qu’il existe un rapport entre la solidarité de la cordée et l’amitié qui peut ainsi se créer.
Depuis, ça a un peu changé mais l’ambiance reste globalement sympathique, sauf lorsqu’il y a rivalité (et non émulation)entre grimpeurs sur un même site, et ça arrive. J’ai aussi du subir le machisme de certains mecs qui ne voulaient pas me laisser grimper certaines voies dures de peur que je ne sorte pas et qu’ils doivent attendre 3h pour pouvoir y aller! Sinon, être une nana facilite peut-être un peu les choses et suscite une certaine admiration (!)de la part des grimpeurs, surtout quand on est plus forte qu’eux!
J’ai arrêté l’escalade mais j’ai gardé des liens très forts avec certains grimpeurs et je suis contente de voir que d’autres que j’ai moins fréquentés me disent encore bonjour dans la rue ou discutent un bout après plusieurs années sans se voir.

Quant au matos, difficile de répondre vu que j’ai été pas mal sponsorisée! Ceci dit, pour moi,question chaussons, je ne fais pas de concessions, ils doivent être techniques et précis, adaptés à la forme du pied et au style de voies, donc je ne serais pas fait sponsorisée par une marque qui ne me plait pas. Pour le reste, c’est moins important (un baudar en vaut un autre, c’est seulement une question de look). Pour les fringues, comme je n’étais pas sponsorisée, je ne prenais pas de marques (trop cher et pas envie de ressembler à un placard publicitaire).

Maintenant je vois tout ça avec recul. Ma fille semble s’intérésser à l’escalade, je lui acheterai du matos ayant un bon rapport qualité-prix, surtout qu’à cet âge là, ça grandit vite! Idem pour moi, quand je m’y remettrai…