Les chaussures de rando, ça décolle !

J’ai conservé et un peu oublié cause double emploi des chaussures Lowa Tibet Gtx neuves.
Conservation en cave chauffée ventilée pendant 10 ans, sans surveiller.

Résultat : voir photo , le collage polyuréthane PU de la semelle est en miettes.

La garantie Lowa mai 2025 précise bien que les chaussures durent TRÈS longtemps mais qu’ « au plus tard après 5 ans » faut vérifier la semelle car l’hydrolyse ( comprenez la destruction par un semblant d’humidité) du PU de collage des semelles est normale.
Donc ils persistent et signent à ce jour pour vendre des chaussures haut de gamme qui durent « TRÈS longtemps ». (TRÈS: adverbe non prédictif selon le dico. En effet.)
Quand je pense que j’ai des Salomon d’alpi qui ont pas bougé en 30 ans.
Et je croyais que ces histoires de semelles ou coques qui partent en miettes avait cessé ya 25 ans avec les Koflach pour ski de rando ou rando notamment.

Autant savoir que ça reste très probablement d’actualité pour des chaussures à 300 € pour Experts en rando (Tibet Evo Gtx par ex)
Dans le descriptif produit, vous trouverez le Goretex, la super qualité du cuir , les Vibram aux motifs agressifs ( qui vont vivre leur vie de leur côté donc), et plein d’autres labels sexy.
Durables et ressemelables aussi.
En fait durables CAR ressemelables sans tarder.
Et rien de précis sur l’assemblage, pourtant essentiel…

Les petites lignes subtiles des contrats…
Deutsche Qualität…
Mouais :thinking:

Phénomène très connu d’hydrolyse des semelles en PU injecté, devenues friables par une exposition prolongée à l’humidité. Cela arrive souvent après 7 à 10 ans de vieillissement. J’ai eu ça sous des chaussures de montagne Tecnica et 3 paires de chaussures de ville Timberland, toutes de +10 ans. C’est non réparable, le matériau ayant acquis la consistance de la semoule au cours du vieillissement.

www.uvex-safety.com/blog/fr/decomposition-semelles/

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Phénomène connu, mais qui n’existait pas sur les anciens modèles (ceux des années 90 qui n’avaient pas ce type d’insert polyuréthane).

J’ai eu la même expérience en 2021 avec mes Népal Top de 2003 (usage non intensif, puisque je n’ai fait avec qu’une poignée de courses chaque été, avec un stockage à l’ombre et tempéré le reste de l’année). Celles de ma femme étaient même plus récentes de quelques années. Mais le lendemain matin, après une nuit sur l’étagère dans la salle des sacs pour se chausser, les inserts des deux paires de Népal Top étaient totalement détruits… On a eu une chance incroyable que cela se produise au moment de les enfiler et pas pendant la course.


A la montée au refuge de l’Olan, RAS, mais on avait marché sur de petits ruisseaux de flotte, sans plus. J’étais allée faire 50m sur le névé au dessus pour repérer l’itinéraire du lendemain. Enfin, pour des godasses supposées aller dans la neige, c’est quand même ballot.

La Sportiva a perdu deux clientes, cette année là.

A voir ce qui se trouve dans les rayons, il me semble qu’ils ont supprimé ces inserts sur les nouveaux modèles. En tout cas, nous n’avons jamais eu aucune réponse du SAV.

Le gardien du refuge de l’Olan nous a permis de redescendre à pied en mettant des vis dans les talons pour clouer les semelles, mais une personne, dans une sortie d’alpi, a dû se faire hélitreuiller pour redescendre.
https://www.camptocamp.org/xreports/1180550/fr/luxation-de-l-epaule-perte-de-semelles-

J’espère que les fabricants qui nous lisent auront la bonne idée de supprimer ce matériau qui expose à des risques par sa décomposition imprévisible.

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Ce « très longtemps », dans ces conditions, est vraiment une affirmation un peu limite, surtout qu’une chaussure utilisée occasionnellement n’a pas vocation à être HS au bout de 5 ans. De surcroît, ça fait un peu tache sur le bilan carbone de la marque.

Tes Nepal peuvent être resemellées avec un bloc complet pour une 100aine d’euros normalement, les chaussures avaient 18 ans, on peut quand même pas dire que ce soit « fragile » :sweat_smile: idem pour les Lowa je suppose qu’un cordonnier peut commander le bloc complet intercalaire/mousse/semelle.
Ca arriverait sur beaucoup d’autres chaussures si elles duraient aussi longtemps!

Les 3 paires de Timberland dataient de 1990, la paire de Tecnica de 1998… :upside_down_face:
Un cordonnier m’avait confirmé irréparable si pas de moule à disposition car en PU injecté.
Pour une réparation durable, mieux vaudrait un matériau autre que du PU injecté et donc insensible à l’hydrolyse lente.

https://www.lasportiva.com/fr/chaussures-alpinisme-nepal-evo-gtx-homme-zfms060

"Intersemelle HP3 à épaisseur différenciée avec insert en PU amortisseur au talon et sous la voûte plantaire. "

Le PU est de couleur rouge sur ce modèle. Il est utilisé car il offre un bon amorti sous le pied lors du déroulé de la marche.

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Certes… 18 ans… Déjà :smiley: ? Je veux bien reconnaître que c’est un âge vénérable pour une paire de chaussures, mais elles paraissaient encore en forme en termes de thermocollage, de nubuck et de crantage. On était tellement énervées d’être montées pour rien depuis La Chapelle qu’elles ont fini dans le premier container venu.

Donc, ça se fait toujours.
Et j’imagine que bon nombre de modèles l’ont, car beaucoup de marques communiquent justement sur l’amorti, le déroulé naturel du pied. Le souci est que visuellement, on n’a aucun moyen de vérifier l’état du matériau avant une sortie. A moins de se dire, comme pour des EPI d’escalade finalement : « les chaussures ont 5 ans, donc je les fais ressemeler ».

Exact :stuck_out_tongue_closed_eyes:

Je ne sais pas si il existe différentes qualités de PU injecté qui sont ± sensible à l’hydrolyse ? Ou une nouvelle qualité qui est résistante ?

Le problème n’est pas la semelle (±Vibram ressemelable facilement), mais l’intersemelle en PU de couleur rouge.

https://www.lasportiva.com/media/catalog/product/Z/F/ZFMS060_Y00Y00_03_ZFMS060Y00Y0036.jpg?quality=80&bg-color=255,255,255&fit=bounds&height=&width=&canvas=:

La couleur verte est la semelle intérieure en cuir qui est cousue sur le pourtour de la coque de la chaussure.
L’intersemelle en PU de couleur rouge vient se coller à la verte par injection dans un moule.
La couleur jaune est du plastique dur pour le débord arrière; la couleur noire est du caoutchouc pour le débord avant + semelle noire Vibram qui sont collés à l’intersemelle en PU de couleur rouge.

Plus rien ne tient en place si l’intersemelle en PU s’effrite en poudre ± granuleuse…

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On peut essayer de tordre le talon de la chaussure avant chaque emploi. Si présence de fissures ou si il reste dans la main, c’est signe d’hydrolyse ± rampante :laughing:

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Le truc vert c’est l’intercalaire en plastique qui fait la rigidité de la chaussure, sur les Cube il est gris car chargé carbone, c’est collé au reste de la chaussure. Un cordonnier agréé la sportiva peut changer tout le bloc complet intercalaire/mousse/semelle par une pièce d’origine, ça permet aussi d’avoir des débords neufs si l’avant est usé par la grimpe. Mais c’est pas donné, 120 a 150e il me semble.

Ce qui est condamnable à mon avis, c’est qu’on mettre en avant la durabilité et les qualités de ces chaussures haut de gamme.
Et que dans les petites lignes ( sur le net- rien dans la boîte d’achat ) la révision avant 5 ans , puis avant - et pendant - ? chaque sortie, est impérative.
Faite pour aller en « rando sur les plus hauts sommets » pourtant.
C’est à la limite de la publicité mensongère et la sécurité est clairement en jeu.

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Je ne partage pas cette opinion.
Pour les EPI, on a une date limite lié à l’âge, souvent 10 ans pour le textile. Si je stocke ma corde ds un placard pendant 10 ans, je suis censé ne plus l’utiliser, même si personne ne l’a touchée.
Ca n’est pas mentionné pour les chaussures, mais il y aussi un vieillissement du au temps, comme pour tout matériau. C’est distinct de la résistance mécanique à l’utilisation.

+1, cela nous est arrivé également avec des Kayland pas si vieilles (je dirais 10 ans) en cours de course en plus… cela m’a coûté un rouleau de sparadrap!
C’est surtout dangereux en fait

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C’est la grande différence : les chaussures ne sont pas classées comme des EPI. Et pourtant, certaines ont des usages qui engagent la vie de l’utilisateur. A partir du moment où ce ne sont pas des EPI, le producteur qui met les chaussures sur le marché n’est pas contraint de mentionner une durée limitée d’utilisation recommandée.

En revanche, ce qui apparaît clairement, c’est que si le PU représente un progrès pour le confort (amorti, souplesse…), il a aussi l’avantage de raccourcir la durée de vie de la semelle et de contraindre le consommateur à engager des dépenses de ressemelage, ce à quoi le consommateur occasionnel pouvait relativement échapper auparavant.

Si, en plus, il vaut mieux ressemeler, pour des contraintes techniques, chez le fabricant, il a aussi un intérêt, en termes de maximisation du chiffre d’affaires, à ne pas rechercher des molécules proposant des qualités équivalentes mais ne présentant pas ce défaut obérant la durabilité du produit.

Raccourcir le cycle de vie des produits, c’est une technique de marketing assez répandue, mais un désastre environnemental.

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Certaines chaussures sont classées EPI (travail), ce n’est pas pour ça qu’elles sont à durée indéterminée. Sur ma première paire, la semelle a fini par partir en morceaux. Je ne sais pas si c’était le même phénomène ou une attaque de produits chimiques.

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Tout à fait. Au moins pour les chaussures d’alpi, un ressemelage devrait regler le problème de l’intercalaire ? Pour les chaussures de rando non-ressemeleables, c’est encore plus problematique.

Oui, là, c’est dans le cadre de la sécurité au travail. Ce qui serait justement intéressant, ce serait de savoir si le fabricant recommande dans ce cas une durée maximale d’utilisation, sachant que la semelle peut se désagréger à tout moment « au bout d’un certain temps ».

Lowa, dans l’exemple plus haut, l’estime à 5 ans et fait d’ailleurs une mise en garde, même si pour la rando, il n’y a pas de classement comme EPI.

En général, on jette les chaussures quand le crantage est usé, que le cuir ou le nubuck est HS, quand on a des douleurs parce que l’amorti n’est plus bon… mais hors inserts PU, ces cas-là ne rendaient pas la poursuite de la rando ou de la grimpe impossible. On rentre et on s’occupe des chaussures usées ensuite :wink:.

Oui. Pour les chaussures d’approche « à tout faire », utilisées chaque WE, elles tiennent 2 ans maximum. Et elles ne sont pas recyclables. Mais enfin, elles n’explosent pas forcément :slightly_smiling_face:.

Au bout d’une 100ne de jours d’utilisation (100 randos ou courses alpines), les chaussures sont en général bien usées.
Dc au bout de 10 ans, la plupart des utilisateurs auront de toutes façon des chaussures quasi mortes…