Le Style

Posté en tant qu’invité par dragibus:

En regardant pas mal de vidéos de grimpeur, des révolutionnaires du libre (berhault, edlinger) au haut-niveau actuel (sharma, ondra…), je me demande pourquoi n’existe-t-il pas encore des analyses de grimpe ?
J’ai l’impression qu’il n’y a pas encore eu d’analyse de placement de chaque grimpeur en particulier, afin de décrire un style global; avec les mouvements préférés, la force employée, etc…

Je pense notamment à une différence flagrante de grimpe entre par exemple Berhault et Edlinger. Ou Berhault semble passer en usant plus de force, tout en étant bien sûr avec un contrôle impressionnant (gainage). Alors qu’Edlinger passe beaucoup plus en souplesse, un peu à la manière d’un lézard !

Perso je préfère le style Berhault !

Pareil on peut comparer Sharma qui passe avec des mouvs très dynamiques, en force mais avec un gainage monstre. Et Ondra qui paraît totalement différent.

J’aimerais bien avoir des avis là-dessus ! Vos ressentis, ce que vous préférez, de qui vous vous rapprochez le plus (si on peut oser utiliser ce terme).

Bye !

Posté en tant qu’invité par grimpeur stylé:

parce qu’on est tous différents, on a tous des styles différents selon les styles de voies … :cool:

Posté en tant qu’invité par dragibus:

Bien entendu ! Je cherche pas l’analyse pour reproduire. Mais plutôt juste pour de la « branlette » intellectuelle on va dire. Comme on peut le voir avec les passionnés de foot tous les dimanches matin, et même maintenant tous les jours… !

Je trouve ça assez intéressant d’analyser les placements de chacun, le centre de gravité, les mouvements dynamiques, etc…

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

Perso, le problème de la grimpe est que la complexité/variété des mouvements est bien trop importante pour que une analyse « formelle » soit intéressante.
ça prendrait un espace fou et on passerait des années la dessus sans jamais toucher un bout de rocher :smiley:

Un sport qui me semble un bon exemple de démarche d’analyse formelle est le ski competitif (slalom, geant, etc):
t’a des parcours assez standardisés et c’est pareil pour les skis. Meme le gabarit des skieurs est souvent similaire.
Par conséquence, deux pages d’un magazine sont suffisantes pour décrire le style du compétiteur X en slalom géant, de A à Z…
Deux pages ça prend 5 minutes et ça n’enlève pas de temps de pratique :wink:

En tout cas en escalade, on applique aussi un approche « analytique », mais de façon informelle, quand les conditions sont propices.
Pense à un groupe de potes qui essayent ensemble le meme bloc…

Moi Edlinger, mais je n’ai pas de force!

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

j’ajoute

l’analyse c’est réellement intéressant (pas que de la branlette) quand t’a developpé une capacité de visualisation assez fine pour traduire les images et les mots en un ressenti à peu près juste.
(et inversement, quant t’arrives à traduire le ressenti de ta grimpe dans une image, c’est à dire « te voir grimper »)

ces capacités de ressenti de son corps et de visualisation ne sont pas anodines pour tout le monde et se developpent au cours de la pratique…
donc en plus qu’etre rebarbative, une analyse formelle risque d’etre utile uniquement pour des grimpeurs de niveau relativement haut!

Posté en tant qu’invité par dragibus:

[quote=« ghisino1, id: 1373964, post:4, topic:122060 »]Perso, le problème de la grimpe est que la complexité/variété des mouvements est bien trop importante pour que une analyse « formelle » soit intéressante.
ça prendrait un espace fou et on passerait des années la dessus sans jamais toucher un bout de rocher :smiley:

Un sport qui me semble un bon exemple de démarche d’analyse formelle est le ski competitif (slalom, geant, etc):
t’a des parcours assez standardisés et c’est pareil pour les skis. Meme le gabarit des skieurs est souvent similaire.
Par conséquence, deux pages d’un magazine sont suffisantes pour décrire le style du compétiteur X en slalom géant, de A à Z…
Deux pages ça prend 5 minutes et ça n’enlève pas de temps de pratique :wink:

En tout cas en escalade, on applique aussi un approche « analytique », mais de façon informelle, quand les conditions sont propices.
Pense à un groupe de potes qui essayent ensemble le meme bloc…[/quote]

Je suis d’accord qu’une analyse trop minutieuse serait trop longue mais néanmoins intéressante !
Et je suis certain que ça permettrait d’améliorer les capacités de visualisation que tu cites plus loin…

[quote=« ghisino1, id: 1373970, post:6, topic:122060 »]l’analyse c’est réellement intéressant (pas que de la branlette) quand t’a developpé une capacité de visualisation assez fine pour traduire les images et les mots en un ressenti à peu près juste.
(et inversement, quant t’arrives à traduire le ressenti de ta grimpe dans une image, c’est à dire « te voir grimper »)

ces capacités de ressenti de son corps et de visualisation ne sont pas anodines pour tout le monde et se developpent au cours de la pratique…
donc en plus qu’etre rebarbative, une analyse formelle risque d’etre utile uniquement pour des grimpeurs de niveau relativement haut![/quote]

Je trouve personnellement qu’il est plus simple de « se voir grimper » après avoir enchaîné une voie, notamment dans les passages nécessitant beaucoup de concentration et d’efforts.
En ce qui concerne l’inverse je trouve que c’est beaucoup plus dur et si du monde a des exos reconnus pour travailler l’imagerie mentale je suis preneur !
Pour info je fais du 6b et je me fais toujours plaisir à imaginer les passages, à refaire les passages dans ma tête, et je pense réellement que ceci m’aide.

Lol pour moi c’est l’inverse !

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

dragibus, d’abord t’est « chanceux » parce que en moyenne on a plus du mal à se « voir grimper » (visualisation externe) qu’à immaginer un ressenti en 1ère personne (visualisation interne).

pour la visualisation, il n’y a qu’à l’exercer…je dirais que c’est plus facile de démarrer en bloc/pan qu’en voie.

une progression logique pourrait etre de partir en imaginant des situations réellement vécues (eg le bloc que tu viens de gravir) et progresser peu à peu vers des situations inconnues (le prochain run où tu comptes introduire une toute petite variation à ta méthode, un gros changement, un run flash, un run à vue)

quand tu maitrises chaque étape sur la longueur « bloc », l’appliquer en voie est juste un problème de memoire.

il y a sans doutes des exos géneralistes qui sont déconnectés de la grimpe (eg visualiser ton parcours dans les transports ce matin, etc) mais je ne suis pas spécialiste.
Il y a aussi des techniques qui utilisent la visualisation de façon poussée pour obtenir par exemple une meilleure souplesse, maitrise d’une articulation, récuperation après une blessure…il faut se faire guider par un initié mais c’est très intéressant.

enfin un petit jeu proche de la visualisation et sympa est faire la poutre sans tracter la poutre…faut mettre ses mains sur une reglette, fermer les yeux et, sans appliquer aucune force, imaginer que t’es en train de tirer comme un porc, avec toute ta force, comme si on t’avait lesté avec 200kg…l’avant bras brule pour l’effort, les tendons sont à deux doigts de se déchirer et les poulies vont bientot exploser.
Une théorie dit que ce type d’exos augmente le niveau réel de force…

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

ps
autre exo mixte visualisation-proprioception

en pan, tu grimpes un bloc une ou plusieurs fois. Ensuite tu le regrimpes en visualisation, et enfin tu cherches de le regrimper avec les yeux bandés.
Pour moduler la difficulté tu peux utiliser un partenaire qui donne de indications (plus en haut, plus à gauche, etc), jouer sur le nombre de répetitions avant l’essai aveugle, jouer sur la difficulté du passage et sur sa nature plus ou moins aléatoire.

Attention juste au potentiel de blessure, notamment en reception de dynamiques et en chute…vaut mieux etre bien parés…

Posté en tant qu’invité par dragibus:

En ce qui concerne la visualisation et mémorisation en bloc je n’ai « quasi » aucun soucis. Après un premier passage je me souviens parfaitement des prises utilisées et arrive à me replacer comme le précédent run.

Par contre en voie c’est un peu plus complexe. Notamment parce que d’en bas on ne voit pas toutes les prises ! Et on s’imagine parfois des choses fausses… J’ai commencé à réellement faire l’effort de bien analyser la voie avant de partir, mais ce que je repère surtout ce sont les éventuelles prises. Par contre une fois dedans, je pense que l’instinct prend le pas sur ce que j’ai vu en bas et au final je grimpe à l’instinct et ne me sers pas du tout des prises mémorisées plus bas …

Bon je grimpe dans le 6b, est-il vraiment nécessaire à ce niveau de chercher la visualisation ?

Et en ce qui concerne le après-travail je n’en fais pas réellement !

Et en ce qui te concerne ?

ps : j’ai lu des articles concernant l’augmentation de force après des exercices d’imagerie mentale. Dans le bouquin « escalade et performance », sur le site de Thomas Ferry (pas mal du tout), et aussi dans différents bouquins de prépa physique.
Je n’ai pas encore testé mais je le ferais (pas mal d’être sûr de ne pas se blesser :D)