Le phénomène des "abeilles" sur une arête

Bonjour à tous, j’ai été trois fois témoin de ce phénomène. Une première fois au sommet de l’aiguille de Chambeyron, lors d’une journée orageuse d’août. Les premiers bourgeonnements avaient débutés vers 9h30. Nous étions encordés avec ma femme sur l’arête sommitale et les coups de tonnerre se rapprochaient. Un grésillement caractéristique se faisait entendre. Très angoissant. Il fallait quitter cette arête au plus vite mais, au relais, assurant le second, il n’y a qu’à attendre… en espérant que ça tombe à côté.

La deuxième fois au sommet du Redcloud Peak, un 4000 du Colorado. Encore une journée d’été très orageuse. Là, nous étions en randonnée : plus facile. Toujours ce bourdonnement. Il pleuvait et l’orage se rapprochait. Un arc électrique s’était formé entre ma joue et ma capuche. Dès que nous sommes descendus 100 m sous le sommet, le phénomène s’est arrêté.

La troisième fois, aujourd’hui alors que je faisais le tour du Gargas à ski (dans le Beaumont). Le temps était couvert, il pleuvait. Au sommet se tient une croix en bois de 2 m environ. En m’approchant j’ai pu entendre un grésillement assez fort qui semblait provenir de la croix. Rapidement je suis descendu de quelques mètres. Comment expliquer le phénomène alors que la journée n’était pas orageuse ?

Les abeilles sont le signe qu’il y a une grande tension électrique entre le nuage et le sol. Il y a donc bien eu le phénomène d’orage (convection verticale entrainant la production et la séparation de charges électriques). Mais il n’y a pas forcément d’éclair ou de foudre, si la tension est insuffisante.
Les cas où un nuage est chargé d’électricité sont donc plus nombreux que le cas où il y a de la foudre, étant donné que ceux-ci sont inclus dans les premiers.

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Merci pour ta réponse claire.
C’est quand même étonnant. Il me semblait que ce phénomène apparaissait quand on était très proche de la tension de claquage. Il y aurait du y avoir quelques coups de tonnerre par ci par là aujourd’hui. A moins que la forme relativement pointue du Gargas amplifie grandement le phénomène ?

Ben non, ça commence plus tôt : c’est le même phénomène que le vombrissement le long des lignes THT lorsque l’air est humide. Pourtant la tension dans les lignes est loin de la tension de claquage (normalement !).

Ton récit me rappelle une petite mésaventure qui m’est arrivée il y a un an à Chamechaude.
Voici mon expérience

Y’ eu un orage mardi soir vers Grenoble, donc mercredi dans le beaumont tu peux très bien te faire prendre. C’est du pluvio-orageux selon les termes choisis.
Mais c’est bien difficile à déceler parfois. Déjà entendu un gros coup de tonnerre en Février dans le mauvais temps (neige, iso0° vers 1200m), alors que j’étais à mille lieues de penser qu’1 orage tournait au dessus de nous.

Sinon, on peut aussi mourir foudroyé sans nuage apparent !!!
Un cas en Sierra de Guara/Espagne y’a quelques temps.

Posté en tant qu’invité par ZaK:

J’ai vu ou plutot entendu ce phénomène il y a quelques années sur le sommet d’une petite ile en Croatie (plas plus de 100m de haut…). Le temps était très instable et d’énormes nuages noirs arrivaient avec un vent forcissant. Dans les 30 minutes qui suivaient, il pleuvait des trombes et le vent était passé de 15 à 30 noeuds. Au début, je n’y croyais pas trop mais il m’a fallu me rendre à l’évidence et nous sommes redescendus au bateau.

Posté en tant qu’invité par TXIMISTA:

J’ai connu ce phénomène,il y a déja pas mal d’années dans les pyrénées un moi d’aout alors que je faisais le pic du midi d’ausso avec quatre copains par la voix normale.Journée très chaude,beau temps pendant l’assencion ,et a la sortie de la 3ème cheminée le temps à commencé à ce gater. Arrivés à 100 mètre du sommet ,nous avons rebroussés chemin car l’autre versant été noir de nuages. Nous avons redescendu la face sans trop de problèmes ,sauf qu’arrivés sur l’arrète de pombie pour reprenrde le retour au refuge l’orage à éclaté ,éclairs et pluie et tout à coup tout est devenu blanc avec un fort grésillementsuivi d’ une sorte de grosse explosion.Nous nous sommes tous retrouvés par terre ,groguis,et un de nous à crier vite dans la pente . Sans se poser de questions on s’y est jetés ,et la encore un éclair sur la crète et au dire de personnes qui nous ont vu, l’éclair à pulvériser un rocher .Au refuge tous le monde croyait que il y avait eu des dégats au dire des personnes qui nous avaient vu . Heureusement non ,par contre on sentaient l’électricité dans nos cheveux et nous étions pas mal choqués. Cela à mème durée pendant au moins une semaine.Je croix que se jour là on a eu chaud .Depuis 'l’orage nous fait pas mal flippés et nous ne somme plus en montagne quand la meteo annonce une possible dégradation,méme si l’orage que l’on à subit a été très soudain.

Posté en tant qu’invité par Tximista:

Petite annecdote je viens de m’appercevoir qu’en basque tximista ça veut dire l’éclair ,comme quoid cette journée m’a marquée.

Je me permets de déterrer ce post concernant les abeilles orageuses.

Je me demandais ce qu’il était possible de faire quand les « abeilles » électrostatiques sont sur nous. Oui en théorie on jette son matos métallique et on descend en s’isolant des conducteurs. Mais en pratique, si on est sur une arête effilée type Bionnassay y a-t-il des choses à faire pour éviter les accumulations d’électrons ? Ou juste courir et prier ?

Ça m’est arrivé une fois sur les arêtes de la Mounia avec orage, grêle et si on a pas rêvé (on était trois), on sentait le souffle des éclairs qui nous péter à quelques mètres. À part prier et redescendre (tranquillement !!) on avait pas vraiment envie de rester sur la crête à attendre qu’un éclair nous chope . Un gros souvenir qui marque bien.

Les mortels directement par la foudre sont assez rare par contre beaucoup plus souvent dus à la chute en paroi après l’impact ou proximité de l’impact
Donc si on est sur une arete ou même en paroi impérativement se vacher ,écarter biens sur la ferraille s’assoir sur son sac et sur la corde pour s’isoler un peu ,éviter de se mettre sous un surplomb ( peu intuitif )
Éviter de se lancer ds des rappels ou progression,en gros faire le gros dos en priant si tu es croyant
En zone dégagée types glacier ou alpages surtout ne pas courir
On est condamné à subir

Mouais, c’est pourtant ce qui m’a sauvé la vie une fois, en m’abrittant sous un surplomb au pied d’une paroi :

  • La foudre tombe sur l’arête et explose un bloc, engendrant une pluie de pierres qui tombent devant le surplomb.
  • Au bout de 5-10min de calme, on tente une sortie. A peine le temps de sortir la tête que la foudre tombe à 30m, à 1m devant le surplomb (qui faisait 100m de long). On est resté sous le surplomb 10min de plus.

Par contre il faut sûrement éviter les surplombs avec une fissure au fond qui suinte.

Ne pas courir : ça augmente le risque de chute et le risque de phénomène de tension de pas.

Tu confonds une anecdote personnelle avec une réalité générale :wink:

Bien suivre la météo et ne pas partir si un orage est probable.
Une fois sous l’orage malheureusement, à part la chance…

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« Pour les mêmes raisons, il est fallacieux de chercher à s’abriter dans une anfractuosité ou une petite grotte sans précaution, car une faille verticale peut y aboutir. En s’appuyant au fond, on risque d’être traversé par un courant dérivé. En se tenant debout près de l’entrée, on risque de provoquer l’amorçage d’un arc électrique entre le plafond de la grotte et la tête, comme dans le cas du foudroiement sous un arbre. Ne perdons pas de vue que pour provoquer l’amorçage d’un intervalle d’air de 50 centimètres, il suffit d’une différence de potentiel de 200 000 volts. La figure 2 illustre les deux dangers à mal s’abriter dans une anfractuosité. »

https://www.apfoudre.fr/sites/default/files/foudre-montagne.pdf

Comme dit un peu plus haut, on a tout de même maintenant des services météo (plus ou moins fiable) qui permettent d’anticiper, de manière à ne pas aller ce planté sur une arête, une falaise, un glacier, ou plein d’autres choses ou l’on risque d’avoir à côtoyer les abeilles et la foudre.
Sachant que, comme dans notre cas, ou des orages étaient prévus à 17h (heure à laquelle, pour cette course, on est censé être tranquillement en train de boire une petite bière ou pas loin) 13h nous étions à quelques minutes du sommet que nous avons voulus finir alors que ça commençai à gronder au loin et à 13h30 on était bien dedans.
J’ai également rencontré les abeilles une fois sur le Néouvielle alors que c’était le grand bleu (juste un petit nuage sur le Pic du Midi).

Sans précaution !
L’article ne déconseille pas de s’abriter sous un surplomb ou dans une grotte, mais indique des précautions.
En tout cas, si je peux aujourd’hui raconter mon anecdote, c’est bien parce que je n’ai pas suivi une règle m’indiquant qu’il fallait éviter les surplombs !
Au contraire, j’ai suivi une règle indiquant qu’il fallait se placer le plus possible dans un creux et loin d’une proéminence, pour être dans la zone à l’abri de la foudre sur ce schéma :

https://www.apfoudre.fr/?q=node/89

  • pied de paroi (mais cette expérience m’a montré que même le pied d’une paroi à 150m de la crête n’était pas à l’abri de la foudre, qui est tombée sur la sente courant au pied de la paroi et qu’on devait emprunter pour le retour !)
  • pied d’un ressaut
  • pied d’un bloc pas le plus préominent du coin
  • et aussi renfoncement dans une paroi, s’il est sec, et sans toucher le fond (il faut pouvoir s’accroupir sans toucher la paroi)
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Oui et non. Sur des courses engagées et longues (y compris en tenant l’horaire), c’est parfois difficile, à fortiori en été dans des vrais montagnes où il y a parfois des orages une bonne part des fins de journées de la saison. 0n peut également rester au bistrot où sur des forums. Mais le pratiquant sérieux, assidu, est tôt ou tard confronté à la foudre, y compris en prenant la météo.