Le MAM.. une Solution?

Messner disait que son secret pour faire les 8000 sans oxygène était simplement de bien respirer. (!?)

Par contre tu ne peux pas contrôler ta respiration quand tu dors et c’est bien là le problème.

L’augmentation de la ventilation (autant au sommeil que à l’éveil) est un des effets de l’acclimatation. Le Diamox accélère artificiellement ce processus, qui prendrait sinon quelques jours.

Il n’y a aucune explication définitive à ce jour.
Mais le fait est que les alpinistes rapportent deux choses:

  • avec l’âge ils sont moins sensibles à l’altitude

  • avoir eu des expériences en altitude dans un passé lointain (assez lointain pour qu’aucune trace connue d’acclimatation perdure; un an par exemple) diminue le risque de MAM à la fois suivante.

Y aurait-il une « mémoire » qui se met en place et qui accélérerait l’acclimatation quand tu t’exposes à l’altitude une 2ème, 3ème fois ? Pourquoi pas.

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A l’origine l’hypoventilation entraîne une hypercapnie qui provoque une hyperventilation réactionnelle pour contrôler l’hématose.
L’acétazolamide combat l’alcalose respiratoire par induction d’une acidose métabolique due à l’élimination urinaire des bicarbonates, enfin en gros.

Non, cest le contraire, c’est l’hypercapnie qui induit une hyperventilation pour augmenter la PO2 et baisser la PCO2

Tout le problème est là ! :slight_smile:

tu as raison Olivier, j’ai mal traduit la légende de la figure que j’ai posté. Corrigé.

oké oké… je continue sur ma lancée alors.

La « relative » facilité de mon effort, quand je suis avec ma femme, fait peut-être que je me met à respirer un peu mal… du coup, plus on monte, plus cette mauvaise respiration m’affecte. Alors que seul ou accompagné de plus fort, je force plus et me concentre donc davantage sur un effort bien régulé, une respiration plus efficace.

Couplé à une acclimatation bien ficelée, on va retenter le coup cette année. Encore. Pas question de rester indéfiniment sur un échec. Et je garde espoir : j’y suis allé une fois, facilement. Y’a pas de raison que ça n’arrive plus.

elle te stresse à ce point ? :smiley:

sans blague, ce que tu dis n’est pas dénué de sens.
Après il y a tellement d’autres facteurs qui ont pu entrer en ligne de comptes ce jour là…

huhu… tu penses pas si bien dire. à la réflexion, le stress induit forcément une respiration moins maitrisée, moins profonde, etc. si on y fait pas gaffe. Et c’est un fait : j’étais hyper détendu vis à vis de mes capacités (gros froncier, altitude déjà atteinte par le passé). Par contre vis à vis de ma femme (horaire à respecter, capacité à supporter l’altitude) j’étais vraiment angoissé. 4ème tentative au mont-blanc quand même.

Alors oui, peut-être que le stress a été lui aussi un facteur aggravant.

Ceci dit la prochaine fois je serai moins stressé : si elle a eu une vitesse un peu en deçà de ce que j’aurais voulu, force est de constater qu’a 4200m l’altitude ne lui a pas posé de problème. C’est assez rassurant pour aller 600m plus haut :slight_smile:

En tout cas merci à tous pour les explications. Si tout ça ne me fait pas nécessairement monter au sommet avec elle la prochaine fois, ça me donne au moins des pistes pour me sentir moins perdu :wink:

Posté en tant qu’invité par Francis:

Est-ce que prendre du Diamox anticipativement aide en favorisant une adaptation plus rapide ?
Francis

Comme très bien expliqué par Olivier et Bacchus, le diamox va stimuler indirectement ta ventilation et levant le frein ventilatoire.
Cette activité rénale d’élimination des bicarbonates est un des premiers effets de l’acclimatation qui intervient naturellement au bout de 24/48h passées en altitude.
Par contre toute interruption dans la prise de Diamox nécessitera une véritable acclimatation (et donc redescente).
En gros pour des courses alpines sur 2 jours ou un passage délicat en expé, pourquoi pas du diamox en préventif (sachant que l’hydratation doit être effectuée avec beaucoup de précaution sous diamox ce qui n’est pas toujours pratique en montagne).

Les effets du diamox sur le sommeil sont connus et positifs : stabilisation du sommeil via une diminution des respirations périodiques et amélioration de la SaO2. (par contre on se lève toute la nuit pour pisser :smiley: ).
pour info, la survenue d’apnées du sommeil en altitude est normale, témoin d’une bonen réactivité du système ventilatoire à l’hypoxie (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22523356)

Clairement rien ne vaut l’acclimatation, même partielle pour un séjour agréable et efficace en altitude.
L’acclimatation doit être progressive : passer 3 semaines à 2500 m de moyenne est insuffisant pour aller à 5000m même si c’est mieux que rien bien sûr.

quelques conseils utiles (et gratuit) ici :
http://ifremmont.com/index.php?option=com_content&view=article&id=324&Itemid=444&lang=fr

Posté en tant qu’invité par Francis:

Merci.
Je pars au Népal faire un 6500 vendredi prochain.
Je pensais prendre du diamox vers 4500m en fonction de mon état.
Sinon, un guide ma aussi conseillé de prendre du diamox avant de partir simplement pour connaître les effets induits pour ne pas les confondre lors de l’expe avec des symptômes du MAM.
Francis

Posté en tant qu’invité par -CH:

[quote=« Francis, id: 1501716, post:30, topic:130631 »]Merci.
Je pars au Népal faire un 6500 vendredi prochain.
Je pensais prendre du diamox vers 4500m en fonction de mon état.
Sinon, un guide ma aussi conseillé de prendre du diamox avant de partir simplement pour connaître les effets induits pour ne pas les confondre lors de l’expe avec des symptômes du MAM.
Francis[/quote]

Je pense que c’est une bonne idée, parce que les lèvres qui fourmilles, comme le bout des doigts, c’est surprenant…
mieux vaut savoir avant comment tu va réagir.

Et il faut être particulièrement attentif à l’hydratation, vu que on prend un diurétique.

Merci pour tout ces liens et infos !

Cette année sera la bonne :smiley:
(je vais me faire 48h à tête rousse et puis voilà.)

Posté en tant qu’invité par Armstrong:

[quote=« elcap, id: 1501199, post:20, topic:130631 »]Merci pour ces explications. Ca prend forme dans mon petit cerveau.

Mais comme je comprend lentement… ça voudrait dire qu’il « suffirait » de bien, de mieux, de plus respirer pour jouer au diamox sans diamox ???[/quote]

Sur la lune ou sur le vélo mais aussi sur les plus hauts sommets, la cortisone semble une aide efficace mais interdite !

[quote=« Armstrong, id: 1502060, post:34, topic:130631 »]

[quote=« elcap, id: 1501199, post:20, topic:130631 »]Merci pour ces explications. Ca prend forme dans mon petit cerveau.

Mais comme je comprend lentement… ça voudrait dire qu’il « suffirait » de bien, de mieux, de plus respirer pour jouer au diamox sans diamox ???[/quote]

Sur la lune ou sur le vélo mais aussi sur les plus hauts sommets, la cortisone semble une aide efficace mais interdite ![/quote]

de fait, je n’en prendrai pas… y’a bien que l’aspirine pour avoir moins mal à la tête que je m’autorise.

Posté en tant qu’invité par Armstrong:

Contre le MAM Cortisone ou Diamox; dixit université de Neuchatel entre autres !

De mon expérience au Népal, le temps sera ton principal allié.
On dit qu’au-dessus de 3500 mètres (pour autant que tu ne redescendes pas le même jour) un dénivelé supérieur à 500 mètres augmente les risques de MAM drastiquement.

Je te déconseille l’usage du Diamox, d’abord parce que ce n’est pas sa fonction première et ensuite parce que les effets secondaires peuvent t’apporter plus de mal que de bien si tu venais à ne pas le supporter mais c’est un point de vue personnel. Privilégie de l’aspirine ou du paracétamol si tu as mal à la tête (sans en abuser.)

J’ai énormément souffert de maux de tête les premiers jours de mon voyage au Népal avant de comprendre que la solution résidait surtout dans l’hydratation. Des litres de thé par jour et surtout le soir avant de dormir (oui c’est pas drôle parce qu’il faut aller aux toilettes par -20° mais on s’y fait.) Et du temps (!), vouloir monter trop vite est une grave erreur. en bivouac, c’est toujours moins évident de prévoir des litres à boire. Les courses d’acclimatation (montée de 500-600 mètres et retour au même endroit pour passer la nuit) sont une bonne méthode pour s’acclimater (beaucoup plus que de rester une journée à la même altitude.)

De plus, il n’y a pas de « mémoire » du corps pour l’altitude (à moins d’y passer un nombre de jours considérable par année). Autrement dit, si tu pars faire trois jours à 4000 mètres et que tu redescends et que tu y retournes un mois plus tard, il faudra te réadapter. Il se peut que des personnes ne supportent jamais l’altitude mais de ce que j’ai pu en discuter, c’est tout de même très très très rare.

En clair, il faut t’adapter progressivement. C’est toujours facile à dire de compter un jour de plus lorsque le temps est une denrée rare mais il n’y a pas d’autres solutions que l’acclimatation progressive et naturelle. J’espère que tu trouveras des solutions et que tu pourras réaliser de belles courses sans douleur.

Peux tu citer les sources qui te font affirmer qu’il n’y a pas de mémoire. J’ai plutot l’impression perso que ce n’est pas le cas.
Merci

J’avais entendu dire de la bouche d’étudiants en médecine que l’aspirine favorise l’acidose et était déconseillée en altitude, avec un risque de gros dégât sur les reins en cas d’intolérance.

[quote=« cabestan, id: 1502118, post:38, topic:130631 »]

Peux tu citer les sources qui te font affirmer qu’il n’y a pas de mémoire. J’ai plutot l’impression perso que ce n’est pas le cas.
Merci[/quote]

En fait, c’est plus sur la base d’une discussion que j’avais eu avec un médecin du sport dans ma préparation pour aller au Népal. J’ai pas d’études à te citer sous le bras, mais je dois pouvoir en trouver. En fait, de ce dont je me souviens, c’est que plus tu restes à une altitude élevée pendant une longue période, plus ton corps adaptera sa ventilation dans un premier temps puis fabriquera de globules rouges et seront donc capables de transporter plus d’oxygène. Il semble que le processus inverse se produise lorsque tu retournes au niveau de la mer. La durée de « désacclimatation » dépend des personnes mais elle semble effective. Il semble qu’il y ait en revanche une acclimatation « psychologique » plus rapide: préparé aux effets de l’altitude, tu les anticipes plutôt que de te laisser surprendre. Mais je ne suis pas médecin et j’apporte juste une contribution sur la base d’échanges personnels.

Cependant, en attendant que je dépoussière des bouquins ou que je retrouve ça quelque part, voici une discussion sur le sujet:

/viewtopic.php?id=200736