Le MAM.. une Solution?

Posté en tant qu’invité par Montagne MAM:

Je pratique divers sport de montagne depuis 4 ans. J’ai toujours eu une sensibilité au mal aiguë des montagnes sans vraiment réussir a m’acclimater…
Les symptômes sont toujours les même… Mal de tête qui cède même apres la prise d’un doliprane ou d’un aspirine, une perte d’appeti, des difficultés a avaler une goutte d’eau, et dans les cas les plus extrêmes un début de perte de lucidité flagrant. ( Réfléchir sur des choses simples comme la recherche d’itinéraire, lire une carte, etc…) tout deviens compliqué…
Tout ces symptômes se présente au dessus de 3500 m d’altitude
Bref
Les conseils que l’on m’a donné : - Prise de Coca 9th en homéopathie ( très peu de resultat positif)
- Arrêter la montagne et se mettre au tricot ^^ ( JAMAIS)
- Laisser faire le temps et sa finira bien par passer… ( sa reste à voir…)

Je suis tombé par hasard sur un site ou je suis tombé sur l’article suivant.
C’est un masque d’élévation, il reproduit les effets ressentis en altitudes. Il y a 6 filtres de resistances.
Je ne connais pas du tout et je souhaite savoir si quelqu’un à déja utilisé ce genre de chose pour s’acclimater ???
D’après le site, ce masque est utilisé par beaucoup de sportif pro et il y a que du positif…

=> http://www.dragonbleu.fr/Masque-d-entrainement-Elevation-2-0.html

En espérant que quelqu’un pourra m’apporter une réponse, salutations montagnarde a tous !

J’ai lu quelque part, il me semble dans le guide de la montagne des ed. guérin (je suis pas sur !) qu’un faible pourcentage de la population n’avait pas la capacité physiologique de s’acclimater.

J’espère sincèrement que c’et pas ton cas, mais sinon y a plein de truc cool en dessous de 3500 si si !

Bonne recherches.

Salut ! Quand tu dis sans « jamais vraiment réussir à m’acclimater » tu veux dire que tu essayes vraiment mais que tu ne constate pas de résultat ? Tu es en altitude souvent dans l’année ou la saison ? ça t’ai déjà arrivé d’y rester longtemps en prévision d’une ascension (genre plusieurs nuits au-dessus de 3000 simplement) ?
Je ne connais pas le masque dont tu parles mais le principe n’a pas l’air idiot.

Sinon je crois (je me trompe peut-être) qu’il est possible de faire des tests complets pour constater ses capacités naturelles de « résistance » à l’altitude. Peut-être que savoir ce qui « pèche » peut-être chez toi physiologiquement parlant pourrait t’aider à savoir comment mieux t’acclimater ?

Voit un médecin du sport et achète du diamox.

tu peux aussi lire le bouquin de Richalet sur le MAM.

A plus.

Combien de jours as-tu tenté de d’acclimater avant de passer au dessus de 3500 m ?
En général, les premiers effets d’adaptation se font sentir au 3e jour.

Je suis assez sceptique sur l’utilité du masque pour ton cas. Il permet peut-être d’améliorer la capacité pulmonaire mais ce n’est qu’un des aspect de l’adaptation à l’altitude. Si tu es déjà malade au repos, j’imagine que + de capacité pulmonaire n’apporte rien. Sans parler du coté Dark Vador qu’il faut se farcir…

Meme question que Grenouille mutante.
Tu pourrais relier l’apparition de tes symptômes au profil d’ascension (départ à quelle altitude, montée de combien de dénivelé positive/négative par jour et moment où les symptômes apparaissent) ? Ca pourrait permettre de comprendre si d’ores et déjà tu te mets théoriquement dans de bonnes configurations ou si d’emblée tu te mets dans des situations qui ne sont pas les plus favorables…

Certes, mais c’est un livre qui pour être pleinement apprécié, requiert quelques connaissances en médecine.

Tu peux le consulter dans certaines bibliothèques et tu peux l’acheter moins cher qu’ailleurs sur ce site : ARPE (Association pour la Recherche en Physiologie de l’Environnement)
(je peux éventuellement te le prêter si tu n’es pas loin)

Si tu adhères à l’association, tu pourras accéder à des études et documents plus récents sur le MAM.

Colnais

Conférence le 7 mars 2013 - Thème : Acclimatation et Mal Aigu des Montagnes organisée par L’IFREMMONT à Thônex en Suisse.

Je ne vois pas du tout en quoi ce gadget destiné à augmenter la sensation de résistance à l’inspiration et à l’expiration améliorerait les perf en altitude, c’est du grand n’importe quoi (et accessoirement ça n’augmente pas la capacité pulmonaire, c’est juste pas possible, ça se saurait si c’était aussi simple).

Le problème en altitude c’est la moindre pression partielle en oxygène dont la sensation d’essoufflement n’est qu’une conséquence, en aucun cas la cause à régler par un quelconque entraînement musculaire pulmonaire.
A la rigueur, améliorer sa capacité globale à prélever de l’oxygène au niveau du sang, à le transporter et à l’exploiter au niveau musculaire peut aider, mais c’est un entraînement global en endurance qui fait ça, pas une augmentation de la force des muscles inspirateurs.

Soit tu restes sur une démarche empirique et tu essaies de rester au moins 2-3 jours vers 3000-3500 comme te le conseillent certains, sois tu abordes les choses de façon vraiment rationnelle (mais ça ne doit pas être gratuit) et tu te tournes vers l’IFFREMONT pour faire des examens, eux sauront te proposer une analyse te permettant de répondre à tes questions.

La lecture et les conf c’est bien pour se faire une culture spécifique, mais ce n’est pas ça qui va concrètement t’aider à résoudre ton problème.
Courage, les joies de l’altitude le justifient !

[quote=« efluj, id: 1485033, post:9, topic:130631 »][/quote]
+1
Ce truc ne modifie pas la quantité d’oxygène dans l’air et donc arrivant au cerveau (or c’est bien ça la cause du MAM) ça augmente juste le travail musculaire à fournir…

Ton problème, c’est que ton organisme semble avoir de la peine à s’adapter à la baisse de la quantité d’oxygène, peut-être est-il simplement plus lent et tu dois lui laisser plus de temps, comme les autres je dirais que ça vaudrait la peine d’essayer de rester quelques nuits en dessus de 3000 pour voir si peu à peu tu t’adapte. C’est mon cas par exemple, si je fais pas assez attention je suis aussi assez facilement malade.
Pour ce qui est des médicaments, à mon avis (et c’est que mon avis je précise) avec l’homéopathie tu vas pas te faire de mal mais pas vraiment de bien non plus, par contre le Diamox (acetazolamide) est un médicament (le seul actuellement à ma connaissance) qui est bien reconnu pour favoriser l’acclimatation, peut être que cela pourrait t’aider ponctuellement mais bon cela ne remplace pas une acclimatation en douceur de manière générale. De toute façon si tu veux te faire prescrire du diamox tu vas devoir passer par le toubib donc autant passer par l’IFFREMONT qui pourra en plus te faire passer des test pour voir si tu es particulièrement sensible à l’hypoxie.
Mais avant d’aller aussi loin essaie déjà de laisser plus de temps à ton organisme :-)!
A plus et courage
David

Bonsoir à tous

Je me souviens avoir lu récemment une étude étonnante sur la sensibilité au MAM, dans montagne magazine il me semble (?). En gros ils mettaient en évidence des « facteurs de sensibilité ». Parmi ceux-ci je me souviens du number one « avoir déjà eu le mal des montagne », donc en gros quand on y est sensible, on le reste, d’autre part il y avait « sportif de moins de 40 ans » où quelque chose d’approchant, ce qui est quand même contre-intuitif…

J’ai été victime d’un MAM assez terrible au mexique, depuis je fais très attention même dans les alpes. Pour combattre ce mal, je ne connais qu’un seul remède: y aller hyper-giga-méga coulos. C’est pas très tendance, mais ça reste la seule possibilité pour moi en tout cas. Après le masque… disons que ça me fais penser aux bracelets anti mal de mer…

En tout cas il ne faut pas culpabiliser! Nelson était un des meilleurs marins du monde et il avait le mal de mer, et je connais plein d’alpinistes extraordinaires qui ont le mal des montagnes… le tout est d’arriver à le gérer et surtout surtout, d’en être conscient.

Sinon le diamox moi j’en ai pris en urgence. Je ne suis pas trop pour la montagne sous médocs. Ca fait un peu EPO.
Je la préfère sous Chignin… :wink:

Assez d’accord avec Juanito.

5% de la population présente effectivement une réponse quasi nulle face à l’altitude. Le problème majeur serait l’absence de réponse du système ventilatoire à la baisse de l’oxygénation artérielle…
Une diminution marquée du taux d’oxygénation (SaO2) provoque le MAM.

Au final, tout facteur de consommation excessive d’O2 sera délétère (activité musculaire notamment).

en bref :

  • limite tant que possible l’intensité de ton effort.
  • pas plus de 400m d’écart de dénivelé entre 2 nuits consécutives.
  • si tu peux, dans l’optique de courses alpines rapides sur un we, va passer la nuit du vendredi soir vers 2500m pour stimuler un peu ton système ventilatoire.

côté médicalisation :

  • le diamox pourrait aider indirectement en levant le frein ventilatoire du au rejet massif de CO2 dans le cadre d’une hyperventilation. Mais si le problème vient plutôt de ta capacité à détecter et répondre à la baisse de SaO2 ça ne servira à rien. Seule une consult de médecine de montagne avec test à l’hypoxie pourrait t’en dire plus.
  • éventuellement essayer l’almitrine : c’est un stimulant direct de la ventilation.

Bon courage,
Hugo

J’ai une question concernant le diamox dont il est souvent question (et que je ne compte pas prendre, j’suis un peu comme Juanito avec le Chignin -mais plutôt Poulsard pour ma part).

Quel est son mode de fonctionnement concernant le MAM, en curatif ?

Ca c’était la question de curiosité pure, passons à la 2eme question qui m’intéresse vraiment.

A coté de ça, le sujet m’intéresse car j’ai échoué au Mont-Blanc avec ma femme, cet été 2012 vers 4200m. Gros coup au moral : c’était sa 4eme tentative. 1er échec à cause de moi, cette fois. Elle n’était pas rapide mais elle serait montée au sommet.

Bref. Je me pose la question de la raison de cet état.

On va oublier de suite le fait que je ne puisse pas monter en altitude. J’ai fait le mont-blanc avec un copain pour mes 17 ans, il y a 19 ans. J’avais sans doute un peu moins la caisse que maintenant, mais je suis monté au sommet. Par contre je passais tout l’hiver ou presque à l’alpe d’huez pour bosser sur les pistes. Donc l’acclimatation était plus qu’excellente.

Alors ce jour-là on a pris le train. On est monté au « camp de base » des tentes à tête Rousse où nous avons posé la nôtre, 16h. Montée lente et tranquille. 400m/h. Aucun signe de faiblesse à ce moment. On a mangé, on s’est installé. Petit café et petite omelette au refuge. Petit mal de tête. aspirine. on s’est couché tôt. ça allait.

23h on se lève. on décolle. rythme pas trop rapide. au gouter pas de pb. aller si… un mal de tête. re aspirine (une moitié).

Rapide café au refuge, on repart sans perdre de temps. 2h du matin.

4100m je commence à ralentir… c’est ma femme qui commence à me trouver lent (l’inverse jusque là). 4200m, dome du gouter. il faut redescendre, je vois même plus clair… j’arrive à me planter de chemin à la descente sur le gouter. je suis totalement dans les vapes. Je me couche une heure dans une piaule du refuge.

Bref… je vois pas trop par où reprendre les choses. il me faut plus d’acclimatation que ma femme, tout simplement ??? s’il le faut je peux tenter de passer 3 jours à la tente à 3400m… mais je sais pas si ce sera bien… si c’est ce qu’il faut faire.

En cas de MAM, il y a hypercapnie (pression CO2 arterielle trop élevée) due à l’hypoventilation.
Le diamox a un effet diurétique, il diminue cette hypercapnie par acidose métabolique et élimination urinaire des bicarbonates.

Peut-on en déduire (je dis sûrement une grosse connerie, n’ayant pas tout compris) qu’ingérer une boisson d’effort isotonique (donc bien assimilée par le corps et une tendance à ne PAS la pisser, tellement je l’absorbe bien) a l’effet inverse ? Et qu’il vaudrait mieux faire comme quand j’allais en montagne avec mon père ? C’est à dire boire du thé. Diurétique, lui aussi (sûrement moins que le diamox, mais boire du thé ne me pose pas de pb éthique…)

Posté en tant qu’invité par PN:

[quote=« Olivier-C., id: 1500996, post:14, topic:130631 »]

En cas de MAM, il y a hypercapnie (pression CO2 arterielle trop élevée) due à l’hypoventilation.
Le diamox a un effet diurétique, il diminue cette hypercapnie par acidose métabolique et élimination urinaire des bicarbonates.[/quote]
J’ai plus l’impression qu’en altitude on avait tendance à hyperventiler pour tenter de corriger l’hypoxemie, ce qui implique une augmentation du pH et donc une alcalose respiratoire et non l’inverse!

Posté en tant qu’invité par PN:

Ce n’est pas si simple, le diamox est un diurétique d’une famille précise les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique. Le thé n’agit pas de la même façon sur le rein pour faire uriner, donc pas la même action au niveau de la régulation du pH

Je soupçonnais un truc dans le genre. même résultat : on pisse. mais pas la même action.

Merci !

(le pb reste donc posé, pour moi :wink: )

Argh, PN a été plus rapide… bon désolé de radoter alors…

Non. D’autres diurétiques n’ont pas l’effet du Diamox.

En fait les raisons par lesquelles le diamox soulage le MAM ne sont pas très bien comprises.

On sait que la prise de diamox augmente la ventilation un 50% par rapport au groupe témoin. Ceci n’est pas du à une augmentation de la fréquence respiratoire sinon du volume. En court, il te fait respirer plus profondément, et donc tu as plus d’O2 à ta disposition.

Alors pourquoi le diamox fait augmenter la ventilation, alors qu’il a été inventé à la base pour faire pisser?

L’explication classique est la suivante:

(de gauche à droite): une chute dans la concentration d’O2 devrait activer la ventilation, mais l’hyperventilation cause une alcalose respiratoire (le contraire de l’acidité) qui limite la nécessaire augmentation de la ventilation >> MAM. Le Diamox dans les reins empêche l’absorption du bicarbonate de l’urine au sang, du coup ce bicarbonate est perdu et le sang s’acidifie (acidose metabolique), ce qui permet à nouveau d’augmenter la ventilation en réponse à l’hypoxie.

Il y a d’autres mécanismes additionnels proposés.

Plus d’infos ici:

http://jap.physiology.org/content/102/4/1313.full.pdf+html

c’est juste.

Merci pour ces explications. Ca prend forme dans mon petit cerveau.

Mais comme je comprend lentement… ça voudrait dire qu’il « suffirait » de bien, de mieux, de plus respirer pour jouer au diamox sans diamox ???