Le jeu du livre

D’après wikipédia, il est né en 1830 plus quelques années… mais avant 1840.

Voici encore un extrait, qui va vous indiquer un peu mieux le style d’une bonne partie du livre :

"Bientôt nous nous tenions tous ensemble au sommet !
Quelle vue s’étalait sous nos yeux, en contrebas !
La-bas au loin, vers l’horizon situé au nord-ouest, ondulaient les vagues silencieuses de l’Oberland siennois, dont les crêtes neigeuses luisaient doucement dans les lumières estompées des lointains :
Au nord s’élevait la forme géante du Tremblotehorn, drapé du sommet jusqu’au flanc dans des nuées d’orage noires comme de l’encre; au-delà, sur la droite, s’étendait la grandiose procession de sommets de la cordillère cisalpine, noyée dans une brume sensuelle; à l’est se profilaient les masses colossales du Jodelhorn, du Pompettehorn et du Dînerhorn, dont les têtes clairement visibles lançaient des éclairs blancs et glacés sous le soleil; au-delà chatoyait la ligne indécise et lointaine des Ghats de Jabalpur et des Aiguilles des Alleghenies; le sud était dominé par la crête fumante du Popocatepelt et par les hauteurs inapprochables de l’incomparable Krapahütehorn; à l’ouest-sud-ouest s’allongeait la chaîne majestueuse de l’Himalaya, rêvassant dans une ombre violette;"

On dirait une parodie des récits de Whymper.

ça sonne très Tartarin sur les Alpes.

Bien vu !

En fait l’auteur est un romancier, pas vraiment un alpiniste.

Mais il y a plusieurs styles dans ce livre, avec des moments plus sérieux, où l’auteur relate des fais réels de drames ou d’exploits alpins.

indices :
L’ouvrage initial a été édité aux U.S. en 1880, et n’a été traduit en français et édité qu’en 1994.
L’auteur y relate un voyage en Europe effectué quelques années auparavant, où il décrit la montagne et le folklore s’y rapportant.
Il ne les a pas observés par le petit bout de la lorgnette !

John Muir? Souvenirs d’enfance et de jeunesse?

non, Dek, ce n’est pas John Muir
Sacré personnage, ce John Muir, cf http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Muir]wikipédia : John Muir
John Muir (21 avril 1838 - 24 décembre 1914), écrivain américain, né en Écosse, du XIXe siècle, il fut un des premiers naturalistes modernes, militants de la protection de la nature. Ses lettres, essais, et livres racontent ses aventures dans la nature et la vie sauvage, notamment dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie, beaucoup lus à son époque, ils sont encore très populaires aujourd’hui. Son activisme a contribué à sauver la Vallée du Yosemite et d’autres espaces sauvages

Bon, revenons à notre écrivain, et à son livre mystère :
Il est né en 1835, il est américain. Il exerce différents métiers, et part en 1878 pour un voyage à l’étranger, en Europe.
Son récit de voyage est édité (en américain) en 1880.
La première édition en français (parue en 1994) de ce livre ne reprend pas les chapitres des séjours en Italie et Allemagne.

Dans ce récit, deux personnages tentent de comprendre la montagne, et se livrent à toutes sortes d’expériences saugrenues,
que ce soit pour monter au Mont-Blanc, descendre la mer de Glace, ou se protéger des avalanches par exemple.
L’auteur laisse libre cours à son humour, et nous produit une satire des récits d’ascension et de voyage de l’époque, mêlée de passage sérieux où il nous conte l’épopée de l’alpinisme, et ses drames.

J’ai déjà dit qu’il n’avait pas regardé tout cela par le petit bout de la lorgnette, j’insisterais en disant qu’il avait bien observé tout ce petit monde à la loupe (et même une grosse loupe).

L’humour de Mark Twain ?
Ascension en téléscope :wink: ?

Vouiiiii ! Bravo !
Tu connaissais ?

oui, c’est vraiment drôle. Mais je ne m’en souvenais plus …ou presque.
Bon je réfléchis deux minutes et je vous poste un petit morceau

Voilà c’est parti :

« Allons, je m’affole pour rien. Il n’y a qu’à partir avec l’intention bien arrêtée de faire demi-tour (…) »

auteur contemporain ?

auteur : Alphonse daudet
personnage : Tartarin
Livre : « Tartarin sur les Alpes »

C’est ça ?

Non, pas contemporain.

[quote=« catherine, id: 1642774, post:393, topic:145106 »]auteur : Alphonse daudet
personnage : Tartarin
Livre : « Tartarin sur les Alpes »

C’est ça ?[/quote]
Non. :slight_smile:

(suite)

« Allons, je m’affole pour rien. Il n’y a qu’à partir avec l’intention bien arrêtée de faire demi-tour au premier danger. On est très ferme et on déclare avec calme : « Moi, je n’irai pas plus loin. » Après tout, personne ne peut m’obliger à… »

ouf :stuck_out_tongue:

(au fait, je ne me souvenais plus, mais on peut télécharger gratuitement « Tartarin sur les Alpes » sur le site feedbooks.com)

Bon, là c’est vraiment fastoche :

« Allons, je m’affole pour rien. Il n’y a qu’à partir avec l’intention bien arrêtée de faire demi-tour au premier danger. On est très ferme et on déclare avec calme : « Moi, je n’irai pas plus loin. » Après tout, personne ne peut m’obliger à… Ce raisonnement est absurde, je sais trop bien que les accidents arrivent toujours à l’improviste, au moment où l’on se croit le plus en sécurité. Et je me rappelle les deux petits incidents qui, jadis, marquèrent ma descente de la Grande Muraille : cette énorme chandelle de glace qui tombant de cinquante mètres vint s’écraser près de moi avec un bruit d’obus qui explose, m’éclaboussant de ses débris ! Quelques centimètres de plus… »

Posté en tant qu’invité par Piolet-Cannes06:

Boileau de Castelnau ?

Non.
Ces écrits sont postérieurs mais il s’agit bien d’une course vers la Meije.
En fait tout le chapitre concerne plutôt cette trouille, tenace, lancinante des préparatifs d’un départ puis d’un renoncement suivit d’un autre départ.
Et dont les trois dernières lignes seulement ! relatent le succès… car c’est aussi une première :

« Et à l’aube grise nous quittons la cabane, non sans un léger frémissement, pas de peur cette fois - quelle idée ! - mais d’émoi à la pensée des belles heures qui nous attendent là-haut sur les arêtes aériennes…
Nous les avons bien gagnées. »