GR20 = Grande Régression en 20 ans ?
Déjà venu en 2003 pour une traversée Sud - Nord,
notre groupe choisit cette fois le trajet inverse, de Calenzana à Conca…
Certains d’entre nous rentrent à peine d’un trek au Mali et au Burkina,
ils comptent sur le dépaysement… Ils seront bien déçus… Jugez plutôt…
En Afrique, quand une douche est en panne, on la laisse couler,
sur le GR20 aussi…
En Afrique, quand un WC est bouché, on le laisse déborder,
sur le GR20 aussi…
En Afrique, quand une fosse septique déborde, on la laisse s’évacuer,
sur le GR20 aussi…malgré la proximité de la source…
En Afrique, quand un bac à bouche est bouché, on lui casse un bord au marteau, sur le GR20 aussi…
Et les draps… verdâtres pour la circonstance, une couleur masquante…
La norme qui, sur le GR20 serait d’un change toutes les trois semaines… est largement dépassée, si l’on en croit plusieurs gardiens… L’un d’entre eux ne nous dit-il pas que ses draps sont les mêmes que la saison dernière avec ses 9000 passages ?
L’expérience faite de sortir un drap au jour, car il fait sombre dans le dortoir, et de l’examiner par transparence au soleil appuie ses dires…
Et personne ne râle ? Si, sur Internet où l’information circule à la rubrique « GR20 punaises »… (voir les photos ci-dessous)
Et personne ne bouge ?
Les « gens du parc » sont dans les bureaux à Ajaccio et les gardiens démotivés par le changement de système de leur rémunération ne se préoccupent plus de l’hygiène, mais seulement de l’épicerie…
Pas tous il est vrai, une mention spéciale aux gardiens du refuge I MORI, qui tiennent la baraque aussi bien qu’en 2003…
Comment expliquer cette dégradation ?
Les refuges sont dimensionnés pour recevoir en général une trentaine de randonneurs, leur infrastructure est alors constituée de 1, parfois 2 WC et de 1, parfois 2 douches…
L’élargissement de cette capacité d’accueil par des tentes louées qui viennent s’ajouter à celles des randonneurs autonomes, peut porter le nombre d’usagers de ces mêmes toilettes à 80 voire une centaine…
On voit bien les problèmes sanitaires qui en découlent et dont tout le monde souffre, mais en particulier le « client » qui a acheté un trentième de service et n’en reçoit qu’un centième pour le même prix…
Nous avons posé la question à plusieurs offices de tourisme corses de savoir pourquoi les professionnels du voyage qui encouragent la promotion du GR20, et qui savent dans quel état sanitaire les voyageurs vont le vivre, ne disent rien : nous n’avons pas obtenu de réponse…
A ce jour dans son édito sur le topo guide, le président du parc devrait veiller à retirer ses références à la santé et au plaisir, le GR20 n’est pas une promenade de santé et le randonneur voit son plaisir amoindri par la hantise de la nuit à passer parmi les punaises et dans la saleté…
Certes pourtant, le GR20 reste le GR20, à savoir le plus rude des GR d’Europe, l’un des plus beaux aussi, et c’est tant mieux, mais il est en passe de devenir le plus insalubre et le plus malsain, n’ayant plus rien à envier de ce point de vue, aux sentiers africains…