Par le rédacteur en chef adjoint du quotidien "Le Temps " :
« Le potentiel de demande pour ce «tourisme doux» existe.
Une bonne partie des Suisses a déjà renoncé à skier – ou ne l’a jamais fait pour des raisons financières.
Une autre préfère la montagne pour sa beauté et pour simplement la parcourir à pied. Ce sont ces clientèles qu’il faudra choyer,
au lieu d’investir dans des installations disgracieuses (canons à neige, bassins d’accumulation, parkings surdimensionnés) que le réchauffement climatique rendra bientôt obsolètes. »
Un point de vue qui est typique du citadin. Qu’il vienne dire aux régions de montagne comment vivre sans ce tourisme. Du moins dans les prochaines années. Que ce citadin apporte dans ces régions les places de travail qui se concentrent sur le villes. Et ceux d’autant plus que vivre de ses vaches n’est même plus rentable. On attend des médias sérieux - Le Temps en fait partie - une enquête économique un peu plus sérieuse et complète: places de travail, chômage…
Que ça plaise ou non il faut se rendre à l’évidence, ce modèle de tourisme d’hiver de masse n’est pas durable et touche à ses limites.
Alors autant s’en rendre compte et réfléchir à des alternatives (et il y en a, car la montagne est infiniment variée) plutôt que se voiler la face et tout perdre dans quelques années. Ce n’est pas en stigmatisant les « citadins », « écolos » et autres « bobos » que ça fera tomber la neige :lol:
C’est intéressant. Je trouve qu’il a assez raison quand il parle du fait que les Valaisans ont du mal à imaginer la suite…
Je suis valaisanne de sang et de coeur, très attachée à mon canton, mais c’est vrai que je ressens cette envie de conserver un status quo qui à long terme ne sera plus possible… C’est sûr que ça va être hyper dur. Mais il est nécessaire de commencer à imaginer d’autres solutions maintenant; sans quoi il sera trop tard!
On ne peut ni combattre la cherté du franc, ni faire tomber la neige, ni ralentir le réchauffement à nous tout seul… Il faut donc s’adapter!
C’est comme pour la Lex Weber. Moi aussi j’ai été en colère quand elle a été votée… Surtout quand on voyait les statistiques et qu’on voyait que les cantons qui l’ont acceptée à la plus grande majorité étaient aussi les cantons qui avaient justement le plus de résidences secondaires en montagne… Mais voilà, ça a été voté, c’était il y a déjà plusieurs années, alors au lieu de s’appitoyer sur notre sort il faut avancer et trouver des solutions, des compromis.
je me suis inscrit au CAF dans les année 75.
Le CAF etait vent debout contre la bétonnisation des alpages via le ski « industriel ».
J’ai boycotté cette bétonnisation.
On a vu ce qu’il en est advenu.
Même qu’à la fin c’est nous qu’on va( tous ensemble) gagner… pardon… trinquer … :rolleyes:
Il y a 2 façons de traiter le problème de l’emploi dans les régions de montagne:
développer le tourisme et les aménagements divers (routes, remontées mécaniques, hôtels et refuges etc…), au détriment de la montagne nature elle-même.
Se rendre compte que la montagne nature est un bien inestimable, et donc éviter tout aménagement (cf 1)). Dans ce cas il faut accepter l’exode vers les vallées, les plaines et les villes. Les montagnes redeviennent la bouffée d’oxygène retour à la nature originelle.
La deuxième solution présente du sens à long terme, pour nos descendants ainsi que pour les espèces vivantes sauvages.
Un point de vue citadin, peut être. Citoyen, sûrement. Et quand bien même il ne serait que « citadin », ce sont les citadins qui alimentent le tourisme des zones de montagne, donc leur point de vue ne peut pas être ignoré.
Cet article ne demande pas aux zones de montagne de vivre sans le tourisme. Il évoque la possibilité/nécessité d’abandonner ce tourisme là, voué à l’échec et au surendettement, au profit de nouvelles formes de tourisme quand bien même celles-ci seraient moins rentables (a court terme). Et je pense qu’il a complètement raison : les stations de moyenne montagne courent droit dans le mur, le savent, mais courent quand même (et souvent avec l’argent de nos impôts). Trouvez vous cela responsable et visionnaire?
Que proposez vous en alternative face à cette baisse récurrente des conditions d’enneigement? Souscrire un emprunt au FMI pour mettre les vallées sous cloches réfrigérées? On peut déplorer que le changement soit difficile à mettre en place, mais a t on vraiment le choix et peut on faire autre chose que le subir?
Des études (Scampei de Météo France par ex.) montrent que ce sera vraiment significatif dans 15 ou 20 ans donc les investissements actuels peuvent encore être rentables mais c’est sûr qu’il faut déjà réfléchir à l’avenir et certains le font.
Dans les années 70, les études montraient aux mineurs du Nord qu’on aurait besoin de charbon encore 15/20 ans
Dans les années 80, les études montraient aux vallées sidérrurgiques qu’ont auraient toujours besoin de métal
Dans les années 90, les études montraient aux employés de Kodak que l’argentique avait encore de l’avenir
Nous commettons 2 erreurs d’analyse grave :
l’histoire s’accélère toujours plus vite qu’on ne l’espère
la ressource inépuisable de la montagne ce n’est pas la neige, ce sont les paysages.
Il y a 2 façons de traiter le problème de l’emploi dans les régions de montagne:
développer le tourisme et les aménagements divers (routes, remontées mécaniques, hôtels et refuges etc…), au détriment de la montagne nature elle-même.
Se rendre compte que la montagne nature est un bien inestimable, et donc éviter tout aménagement (cf 1)). Dans ce cas il faut accepter l’exode vers les vallées, les plaines et les villes. Les montagnes redeviennent la bouffée d’oxygène retour à la nature originelle.
La deuxième solution présente du sens à long terme, pour nos descendants ainsi que pour les espèces vivantes sauvages.[/quote]
Un tel discours revient à se bercer d’illusions en croyant se donner bonne conscience en se prévalant de « donner du sens ». La réalité est toute autre: tous les descendants d’habitants de la montagne n’ont pas la possibilité de choisir l’exode, mais surtout, sonner le glas de toute infrastructure de vie en montagne (routes, transports, hébergements, commerces, services, électricité, réseaux d’eau…), c’est ipso facto rendre impossible sa pratique, quelle qu’elle soit -sportive, aventureuse, sauvage, culturelle, bobo-écolo-zen-recherche-de-sens. Pour dire cela, il faut n’avoir jamais côtoyé de commune support de station et s’être rendu compte du poumon économique qu’elles représentent pour les vallées en générant des milliers d’emplois directs et indirects. Le tourisme pour ceux qui le font vivre n’est pas un luxe, ni un choix, mais une nécessité. Mais les territoires de montagne sont habitués à la combativité, ils sauront s’adapter aux évolutions des pratiques et à la limitation des ressources en innovant.
Elle n’est pas inépuisable car elle est vulnérable: les paysages sont sous la menace d’évolutions spectaculaires à court terme: érosion, disparition d’espèces, apparition d’essences (métamorphose progressive du milieu).
La beauté d’un paysage n’existe pas en tant que telle…mais seulement dans le regard de celui qui le contemple.C’est une ressource bien précaire, lièe à l’éducation!!!
Peut-être mais si pour les stations de moyenne montagne, il reste 10 à 15 ans de ski, autant investir pour ces années, ce qui garantit emplois et vie dans la vallée, tout en réfléchissant à l’avenir car sinon on propose quoi de suite, à part une désertification ?
Faut-il que le retour sur investissement (remboursement des prêts…) soit prévu sur 10-15 ans seulement (si on investit aujourd’hui et pas dans 2-3 ans), en tenant compte des incertitudes. 10-15 ans de ski, ça ne veut pas dire 10-15 saisons bénéficiaires, en tout cas la saison 2015-2016 est mal partie pour être bénéficiaire pour pas mal de stations…
Peut-être mais si pour les stations de moyenne montagne, il reste 10 à 15 ans de ski, autant investir pour ces années, ce qui garantit emplois et vie dans la vallée, tout en réfléchissant à l’avenir car sinon on propose quoi de suite, à part une désertification ?[/quote]
Mon médecin me dit de limiter cholestérol car j’aurai des problèmes dans 10 - 15 ans.
Je fais quoi.
Je lève le pied dès à présent ?
Ou j’en profite un max les 10 prochaines années et je ferai régime quand les problèmes seront là ?
Chacun son point de vue.
inutile de faire l’autruche, sans neige, cette forme de tourisme est condamnée
et il n’y a rien pour la remplacer
on va donc retourner à la situation d’avant: années 1950 …
et donc, les montagnes vont se vider, comme les autres zones rurales françaises
[quote=« vref, id: 1791990, post:17, topic:159611 »]on va donc retourner à la situation d’avant: années 1950 …
et donc, les montagnes vont se vider[/quote]
Dans les années 50 les montagnes (pas les fonds de vallée) étaient bien plus habitées qu’aujourd’hui (mais pas sûr que tu voudrais vivre en montagne comme dans ces années là…).
Peut-être mais si pour les stations de moyenne montagne, il reste 10 à 15 ans de ski, autant investir pour ces années, ce qui garantit emplois et vie dans la vallée, tout en réfléchissant à l’avenir car sinon on propose quoi de suite, à part une désertification ?[/quote]
J’ai l’impression que le problème de l’amortissement est récurrent dans pas mal de domaines : les infrastructures (réseaux), la sécu, etc… On parie toujours sur des augmentations de consommation, de clientèle parce que ça nous arrange bien sur le moment d’hypothéquer l’avenir sur 20 ans voire 30 ou 50 mais ça se passe rarement comme on l’a imaginé (changements politiques, économiques, sociétaux, climatiques…). Aujourd’hui faire des amortissements sur du long terme me paraît risqué…