Le chamois sur le sentier

Le sentier qui part d’Ailefroide pour aller au pré de madame Carle, en rive droite du torrent St Pierre, est bien connu des grimpeurs des grandes voies d’Ailefroide. Mais ils bifurquent assez vite vers la gauche, vers le pied des falaise. Les randonneurs, eux continuent jusqu’à ce fameux pré pour enfin apercevoir un bout du glacier Blanc.
Ce chemin, pour ceux qui savent regarder, s’arrêter, admirer, est un pur bonheur.
J’ai pris mon objectif 100mm macro, et je me régale : Cet été, il y a une quantité incroyable de fleurs, de sauterelles, de papillons…
Nous faisons une pause sous un mélèze, entre le sentier et le torrent, lorsque François me signale un chamois qui descend vers nous. A ce moment, il n’y a plus personne sur le sentier, le petit groupe bruyant derrière nous s’est installé en contrebas, au bord du torrent, pour pic-niquer. Nous n’osons plus bouger, nous sommes à peine cachés par quelques branches.
Le chamois se rapproche, puis d’un coup, bondit silencieusement pour se cacher derrière un buisson : quelques personnes passent sur le sentier. Il revient, il nous a vus depuis un bon moment, on en est sûrs car par moments il nous regarde, mais notre présence ne semble pas l’effrayer, ni les clic clic des appareils photos. Il nous offre même un petit spectacle d’adhérence, un saut, et revient tout droit pour brouter à un mètre de nous.
Un moment magique, on n’ose plus bouger, seulement regarder…

(cliquer sur l’image)

:slight_smile: chouette rencontre que seule la nature peut et sait offrir…

Magnifique. Merci de partager ce moment de bonheur.

Heureusement qu’aucun abruti n’est passé par là en faisant le plus de bruit possible pour le faire fuir afin de le protéger des chasseurs…

Bonjour,

1 mètre, c’est vraiment très peu.
J’avais l’impression que les chamois ne se laissaient approcher aussi près que là où ils savent qu’il n’y a pas de chasseurs. Pourtant, mercredi dernier, en Chartreuse, je suivais un vieux sentier presque oublié, et que j’avais perdu sur quelques centaines de mètres. J’étais justement dans un endroit pour lequel un chasseur m’avait dit le matin que ce n’était pas la peine d’y aller, qu’il n’y avait plus de chamois en ce moment. J’ai alors eu la surprise de me retrouver au milieu d’un groupe d’une dizaine d’individus. Un grand (le chef ?) est resté à ma droite, immobile, me regardant (me surveillant ?) pendant que les autres me contournaient. Comme il restait près de moi, j’ai tenté d’allonger lentement un bras vers lui, pour voir s’il se laisserait caresser. Mais là, non, quand-même pas, il a regardé les autres qui s’étaient éloignés de moi, et à son tour il a tranquillement pris leur direction.

Bernard

Merci pour ces beaux partages :slight_smile:
Un peu de douceur, de beauté de de délicatesse dans ce monde de brutes…

[quote=« bernard guérin, id: 1779667, post:5, topic:158290 »]

Bonjour,

1 mètre, c’est vraiment très peu.
J’avais l’impression que les chamois ne se laissaient approcher aussi près que là où ils savent qu’il n’y a pas de chasseurs. Pourtant, mercredi dernier, en Chartreuse, je suivais un vieux sentier presque oublié, et que j’avais perdu sur quelques centaines de mètres. J’étais justement dans un endroit pour lequel un chasseur m’avait dit le matin que ce n’était pas la peine d’y aller, qu’il n’y avait plus de chamois en ce moment. J’ai alors eu la surprise de me retrouver au milieu d’un groupe d’une dizaine d’individus. Un grand (le chef ?) est resté à ma droite, immobile, me regardant (me surveillant ?) pendant que les autres me contournaient. Comme il restait près de moi, j’ai tenté d’allonger lentement un bras vers lui, pour voir s’il se laisserait caresser. Mais là, non, quand-même pas, il a regardé les autres qui s’étaient éloignés de moi, et à son tour il a tranquillement pris leur direction.

Bernard[/quote]
C’est curieux… et chanceux! En général, lorsqu’ils sont en groupe, leur distance de fuite est plus importante.

Merci Catherine et Bernard pour ces partages vraiment sympathiques! :slight_smile:

ça fait plaisir de partager ces moments de bonheur :slight_smile:
Merci Bernard pour le récit de ta rencontre. Se retrouver ainsi au milieu d’un groupe de chamois, c’est rare !
Avec François, ce n’est pas nous qui nous sommes avancés vers le chamois, c’est lui qui est venu vers nous, sans doute d’abord sans avoir décelé notre présence, et ensuite lorsqu’il nous a vus, ne s’est pas senti en danger à notre proximité.
Ce qui l’a fait partir ensuite, c’est le passage de randonneurs sur le sentier, qui donc s’approchaient de lui.
J’ai ajouté des photos dans le diaporama, où il est plus près.
Bon, j’ai peut-être exagéré en notant qu’il s’est approché à 1 mètre, c’était peut-être 2 mètres, mais c’était très très proche et on ne pouvait plus prendre de photos, d’une part on risquait de lui faire peur avec le bruit, d’autre part il était trop près, la tête plongée vers nous dans la végétation, on ne voyait plus que son dos et son arrière-train !
Il faut dire qu’on était dans le Parc des Ecrins, il n’y a en général pas de chasseurs dans ce secteur, peut-être les chamois ont moins peur des humains.

Bonjour,

Dans le parc des Ecrins, effectivement, certains se laissent approcher de près. Quand je suis arrivé au col, un me regardait, et il grattait par terre d’une de ses pattes avant, on aurait dit un taureau énervé qui se prépare à charger, ça m’étonnait d’un chamois. Alors je me suis arrêté et je l’ai regardé, lui aussi m’a regardé, puis il a recommencé à gratter, et j’ai vu que c’était pour brouter quelque-chose qui devrait être vraiment bon juste à cet endroit. Et puis il me regardait de temps en temps, pour voir si je restais à ma place. 2 petits jouaient derrière, je pense qu’il était tranquille tant que je ne bougeais pas vers eux. Selon mon sentiment, j’ai dû rester 1/4 H à côté d’eux. Mes prises de photos le confirment, elles s’étalent de 14H22 à 14H36, et encore, c’est moi qui ai décidé de partir, j’avais encore presque la moitié de ma rando à finir ce jour là…

Bernard

Cet été, l’animal qui m’a le plus plu, c’est un bébé bouquetin, qui jouait à cache-cache avec nous en Vercors au dessus du Pas de la Ville :

Quoique, en y réfléchissant, j’ai aussi trouvé assez extraordinaire la rencontre avec 4 hermines lors de mon pique-nique au dessus du lac de la Muzelle : j’étais contre un rocher, à l’ombre, et juste au bord d’un ruisseau agité dont le bruit cachait certainement ma présence. Les 4 hermines ont surgi à ma droite, juste à portée de ma main, elles ont poussé quelques petits cris entre elles, et elles sont reparties aussi vite dans une autre direction, elles ne s’attendaient sûrement pas à ma présence à cet endroit.

Bernard

Chez le chamois c’est encore la periode du rut, c’est une période où ils sont moins farouche, fait attention à tes fesses quand même :stuck_out_tongue:

@yoann: oui, je fais attention à mes fesses :smiley:

Bernard, il est trop mimi ton bébé bouquetin !
À la Bérarde, au printemps, j’ai aussi vu des chamois de très près qui broutent dans les jardins, pendant que les randonneurs passent tout à côté, les skis sur le sac, pour monter vers le Châtelleret.

Belle séquence !

Magnifiques séries. Un vrai plaisir (sans oublier la narration). Merci à Catherine et Bernard.

Un endroit étonnant pour voir des chamois c’est le Pont de la Caille près d’Allonzier la Caille en Haute-Savoie.
Loin de la Haute montagne à 700m d’Altitude on peut les voir brouter à moins de 50m de la nationale (très passante) et près du fameux pont où il y a pas mal de touristes.
Ils semblent être sûr de pouvoir s’échapper par les falaises en contre-bas du champ.
djipi à dit « Heureusement qu’aucun abruti n’est passé par là en faisant le plus de bruit possible pour le faire fuir afin de le protéger des chasseurs… »
Moi je dirai qu’il vaut mieux ça qu’un chasseur les chassant et je ne le traiterai pas d’abruti.
Malheureusement un autre endroit où on ne verra plus beaucoup de bouquetins pendant quelques années c’est le Bargis où les autorités ont décidées un abattage pour cause de brucellose.
http://www.web-agri.fr/conduite-elevage/sante-animale/article/les-bouquetins-du-bargy-face-a-la-justice-1184-114040.html
http://sauvonslesbouquetins.over-blog.com/

J’ai par contre vu un véritable abruti l’autre jour. Alors qu’un groupe de cigognes s’était posé près de chez moi, il s’est approché d’elles avec son chien (même pas en laisse). Evidemment elles sont parties et n’ont pas pu profiter pleinement du repos et moi d’elles.

Mon plus beau souvenir c’est un jour en VTT où je me suis arrêté pour manger une barre et une hermine à surgit. Sans me voir apparemment elle est passée quasiment sur mes chaussures.
Un magnifique moment inoubliable de près d’une minute.

Ca, c’est plus facile à approcher
Et pas que dans les parcs
:lol: :lol: :lol:

Patatras,

Les chamois du pont de la Caille sont là depuis des décenies. Regulièrement on les voit aux environs du pont coté Cruseilles. L’urbanisation de la haute-savoie les a totalement coupé du reste des alpes. Ils sont un peu en vase clos sur un territoire très réduit. Je ne suis plus dans le secteur mais il y a une vingtaine d’années, les chasseurs en abattaient quelques uns pour maintenir l’équilibre. Les jeunes ne peuvent partir pour trouver de nouveaux territoires et des nouvelles femelles. Il y avait de fort problème de consanguinité et de tare. Je ne sais pas ce qu’il en est maintenant.

(Je me demande même si le chamois que l’on a retrouvé il y a quelques années complétement épuisé aux abords de LYON ( !!!) dans le Rhône et qui a été tranferé au parc de Merlet à chamonix ne venait pas de là bas)

Très joli cliché Catherine.

modif : je viens de voir la serie,( j avais pas compris qu il fallait clicker…) je trouve la photo avec le tête en gros plan sortant des herbes superbe!

Posté en tant qu’invité par alibaba:

[quote=« bernard guérin, id: 1779724, post:10, topic:158290 »]Cet été, l’animal qui m’a le plus plu, c’est un bébé bouquetin, qui jouait à cache-cache avec nous en Vercors au dessus du Pas de la Ville :

Quoique, en y réfléchissant, j’ai aussi trouvé assez extraordinaire la rencontre avec 4 hermines lors de mon pique-nique au dessus du lac de la Muzelle : j’étais contre un rocher, à l’ombre, et juste au bord d’un ruisseau agité dont le bruit cachait certainement ma présence. Les 4 hermines ont surgi à ma droite, juste à portée de ma main, elles ont poussé quelques petits cris entre elles, et elles sont reparties aussi vite dans une autre direction, elles ne s’attendaient sûrement pas à ma présence à cet endroit.

Bernard[/quote]

Vous voulez surement dire "jeune " ou « petit » ou plus exactement « cabri ». Bébé ne s’appliquant qu’au « petit » des humains…

Posté en tant qu’invité par alibaba:

[quote=« catherine, id: 1779631, post:1, topic:158290 »]Le sentier qui part d’Ailefroide pour aller au pré de madame Carle, en rive droite du torrent St Pierre, est bien connu des grimpeurs des grandes voies d’Ailefroide. Mais ils bifurquent assez vite vers la gauche, vers le pied des falaise. Les randonneurs, eux continuent jusqu’à ce fameux pré pour enfin apercevoir un bout du glacier Blanc.
Ce chemin, pour ceux qui savent regarder, s’arrêter, admirer, est un pur bonheur.
J’ai pris mon objectif 100mm macro, et je me régale : Cet été, il y a une quantité incroyable de fleurs, de sauterelles, de papillons…
Nous faisons une pause sous un mélèze, entre le sentier et le torrent, lorsque François me signale un chamois qui descend vers nous. A ce moment, il n’y a plus personne sur le sentier, le petit groupe bruyant derrière nous s’est installé en contrebas, au bord du torrent, pour pic-niquer. Nous n’osons plus bouger, nous sommes à peine cachés par quelques branches.
Le chamois se rapproche, puis d’un coup, bondit silencieusement pour se cacher derrière un buisson : quelques personnes passent sur le sentier. Il revient, il nous a vus depuis un bon moment, on en est sûrs car par moments il nous regarde, mais notre présence ne semble pas l’effrayer, ni les clic clic des appareils photos. Il nous offre même un petit spectacle d’adhérence, un saut, et revient tout droit pour brouter à un mètre de nous.
Un moment magique, on n’ose plus bouger, seulement regarder…

(cliquer sur l’image)

< image : >[/quote]
Il me semble qu’il s’agit d’une chèvre en regard de sa corpulence. Il s’agit donc "d’une " chamois (d’environ 5ans…) .

Bonjour,

Si vous voulez, mais je n’avais pas cette notion. Je viens de vérifier dans mon petit Larousse, il me propose bien que « bébé » soit le petit d’un animal, et cite en exemple un bébé phoque, alors pourquoi pas un bébé bouquetin ?

Bernard