Et par le lion?
Le Cervin... des conseils pour se faire plaisir
Posté en tant qu’invité par Hugues725:
Je n’ai pas de photos des passages clés. Mais de mémoire, il n’y a pas de pièges particuliers pour l’itinéraire coté lion. C’est assez naturel comme cheminement. Vu que les passages techniques sont équipés de cordes fixes, il n’y a pas besoin d’avoir des tonnes de matos, quelques dégaines, sangles et coinceurs/friends pour ne pas être à poil tout de même.
Coté hornli l’itinéraire est effectivement pas complètement sur l’arête, plutôt sur la face est proche de l’arête et il n’y a pas toujours de cheminement particulèrement marqué, donc ç’est peut-être un peu paumatoire de nuit à la montée, mais à la descente, je n’ai pas le souvenir de quelquechose de complètement paumatoire. Comme je disais, faut un minimum de sens de l’itinéraire évidemment, mais rien d’exceptionnel.
Posté en tant qu’invité par Hugues725:
J’ajoute que je garde évidemment un très bon souvenir de cette traversée. Une traversée est toujours mieux qu’un aller-retour, on a plus l’impression de voyager. Très bonne météo, sommet mythique, un peu trop de monde au refuge carrel mais bon, on avait assez vite réussi à devancer le peloton de cordées pas très rapides et à être assez tranquilles sur tout l’itinéraire. Que demander de plus ?
Merci hugues!
Et sinon pour carrel… vu que c’est pas gradé… ya pas des fois où ya plus de place pour dormir tellement il y a du monde??
T’avais donc monter le réchaud, le sac de couchage etc… ou alors il y a assez de couvertures, des popotes du gaz et qu’il fait super chaud dedans car ya plein de monde?
D’abord les conseils générales pour toutes les montagnes.
- Choisi une voie dans le niveau dans lequel tu te sens à l’aise. Si tu as le niveau considère la Zmutt, p.ex.
- Assure-toi les bonnes conditions. Ce sommet « fabrique » des nuages. Il peut être bien emmerdé même si dans toutes les autres montagnes autour il fait soleil. Aussi il reçoit de la neige souvent même en été. Les iti, soi par la Lyon, soi par la Hornli deviennent vite délicats en présence de neige.
En particulier pour le Cervin. Du fait d’être un sommet très convoité avec très peu de jours en bonnes conditions, quand l’occasion est propice les itis normaux sont bondés. D’autant plus que les horaires pour les refuges et pour les guides sont strictes et presque tout le monde monte et descend au même temps. Tu peux considérer que ça fait partie de l’âme de cette montagne et te faire plaisir en montant entouré d’autres cordées avec lesquelles tu feras peut-être amitié.
Mais tu peux vouloir éviter ça, quelques options:
- sortir bien avant que la plupart, (donc bien avant que le petit-déj au refuge). Par contre l’iti par la Hörnli est paumatoire. C’est mieux si t’as bien repéré la veille ce que tu feras lendemain dans la nuit noire.
- choisir une voie qui ne soit pas la Hörnli ni la Lyon.
- choisir un autre période de l’année. Pas évident: avant de l’été trop de neige et plus tard les jours sont courts et il fait froid.
Pour le matos, pas la peine d’amener 2x60m comme ils font certains pour les rappels. Un seul brin suffit, et en fait le mieux est de ne pas faire de rappels. ça fait perdre du temps.
En quant à techniques à maîtriser… justement progression en corde tendue dans la grimpouille à la montée comme à la descente et ne pas perdre du temps avec des manipes de corde. Mieux si les membres de la cordée ont un (bon) niveau similaire.
Pour l’iti… si la montagne est sèche et vous faites attention à où vous mettez les pieds vous verrez que le passage « se voit » sur le rocher. L’itinéraire n’est pas pourri comme on dit fréquemment. Ce qui est pourri est le rocher en dehors de l’itinéraire. ça devrait vous servir d’indice pour savoir quand est-ce que vous avez perdu l’itinéraire. Par contre méfiez-vous des pitons et sangles abandonnées un peu partout là où d’autres cordées se sont perdu. Ce sont plutôt signes d’être dans le mauvais chemin.
Pour les refuges. Dans le Solvay il ne faut pas y rester sauf en cas d’urgence. C’est très petit. ça serait vraiment embêtant que quelqu’un dans le besoin le trouve plein. Pour le Carrell il faut tout monter pour cuisiner. Il y a des couvertures; pas besoin de monter le sac de couchage. Il n’y a pas d’eau. Se renseigner sur la présence ou non de neige à fondre à proximité. Déjà arriver là-haut c’est une grande course. Voir la possibilité de la diviser en deux jours selon la forme et l’acclimatation. Par exemple en dormant à Duca degli Abruzzo.
Bonne chance. Elle est la plus belle montagne du monde
C’est parce que on rêvait de faire le Cervin qu’un jour mes amis des Pyrénées et moi on s’est décidé a venir dans les Alpes en vacances. Au début uniquement pour le voir, pour le regarder en face. Nous n’avions certainement pas le niveau d’y monter et nous ne l’avons pas fait la première année, ni la seconde, ni la troisième… on n’a même pas osé d’y essayer, au début.
Et on ne voulait pas le faire avec un guide non plus. Rien contre ce métier. Simplement une éthique que on s’était donnée: « Jamais des porteurs, jamais de l’oxygène, jamais des guides. Si on est capable de progresser jusqu’à le faire par nous même, on le fera, et sinon on ne le fera pas ». Avec le temps notre niveau physique et technique est monté. Et on s’est attaqué au Cervin. On a vu mourir des gens devant nous. Dégringoler dans la face E, qui n’était pas en conditions. On a ressayé une deuxième fois, par la Lyon, pour rester bloqués au Carrell après une tempête de neige. Descente délicate sur les dalles givrées. On a appris des choses plus importantes que le physique et la technique. On a appris à attendre, à écouter la montagne, à la séduire doucement, avec patience. On a appris l’alpinisme ensemble, entre amis, et on a appris l’amitié ensemble, entre montagnes. Ces gens sont mes meilleurs amis aujourd’hui. Et puis on a fait le Cervin et plein d’autres courses plus dures qu’on n’osait même pas rêver à l’époque. Mais c’était le Cervin, notre Ithaque.
C’est beau!
Mon Ithaque à moi c’était la traversée de la meije qui a été gravie après le cervin!
Gravie avec la même éthique que toi Dani!
J’aurai jamais immaginé m’y attaquer… comme le cervin d’ailleurs!
Du coup, maintenant que la meije est faite… la suite logique point de vue mythique est bien entendu le cervin!
Bravo Dani… ça fait plaisir des témoignages dans ton genre!
Et merci pour les infos pratique du refuge Carrel!
Voilà que la discussion est redevenu interessante (grace à Dani) je donne mon opinion.
N’y vas pas en juillet - août.
Si tu as de la patience, attends d’avoir les bonnes conditions juste après la fermeture des refuges, et que les guides soient partis en vacance Si ce n’est pas cette année, ce serait l’année prochaine…
Nous n’avons pas fait la traversée car nous n’avions pas la 2ème nuit. Donc un aller-retour par Lion. Juste qq personnes à Carrel. Vu le nombre de gens arrivant de l’autre côté, le refuge d’hiver de Hörnli a été bondé.
J’estime que nous avons fait le bon choix et avons eu de la chance. Si on avait le 2ème nuit, j’ai une forte impression que nous pourrions trouver la descente facilement vu le nombre des gens… mais c’est difficile d’affirmer sans l’avoir fait.
Pour les détails, regarde ma sortie ici.
En retour, donne-moi tes conseils pour la Meije (par email pour ne pas polluer la disussion). Apriori on y va par Enfetchores + traversée. Est-ce possible d’éviter la foule?
Je t’ai envoyé un mail… merci pour tes infos.
Pour éviter le monde à la traversée de la meije… il y a possibilité de bivouaquer à plusieurs endroits sur l’itinéraire… comme ça avance de nuit… et à ton rythme… et nuit inoubliable à la belle étoile!
Il y a deux petits emplacement au glacier carré, un au sommet, un en bas des rappels du grand pic il me semble et peut être bien un aussi après la dent blanche! quelqu’un peut confirmer?
Seul inconvénients: tu pars avec au moins deux voire trois kilos de plus sur le dos!*
A+
SI quelqu’un à de belles photos des passages clef du cervin qu’on trouve pas sur le net, je suis preneur! :rolleyes:
Posté en tant qu’invité par baladesque:
… j’y crois pas… suis pas guidos… mais ce que je lis sur la profession des guides me rends maladeeeeeeeeeeeeeeee… fric, business, etc… mais vous, pour aller la-haut, pour mettre de la gazoline dans la caisse, faut bien bosser, non? j’ai jamais pris de guide - la meme couleur, la meme odeur, ca ressemble, mais ca n’en ai pas… de quoi? l’alpinisme avec un guide… c’est quoi, alors… de la plongée? du basket? conneries… tout ca… ca a la couleur du moulebitte, ca bouffe 1kg de pate, ca fume pas dans les cabanes et ca roupille des 9h du soir et pourtant ca n’en ai pas… ???
merci pour ton intervention baladesque… on essayait justement de recentrer sur le sujet… merci de poster vos avis sur guide ou pas guide ailleurs!
Posté en tant qu’invité par tonio:
recommandation traversée montée Lion descente Hornli
refuge Carrel non gardé donc peinard très diffèrent de l’usine de la hornli hutte (qui est en plus ultra cheros)
Franchement avec le monde qu’il y a et l’équipement en place y’a pas vraiment de possibilité de se perdre. grosses cordes sur la partie haute et ancrage de bateau pour les rappels.
par contre c’est long + avec ou sans guide c’est un sommet qui coute chère
bonne course
pourquoi qui coute chère? Qui coute chère en énergie? :rolleyes:
Posté en tant qu’invité par tonio:
coute chère en fric
on a fait traversée dans le sens hornli lion (une belle erreur mais bon)
pour Zermatt outre le fait d’y aller (RQ on peut y aller entierement en train et ca c’est cool)
tu paye :
- éventuellement le parking la liaison en train jusqu’a Zermatt
- les téléphériques pour montée au refuge et pour revenir du bon coté de la montagne si tu fait la traversée
- hornli hutte autour des 60€ pension complète obligatoire
- si tu fais la traversée il y a des chances que ce soit long et que tu doive dormir de l’autre coté de la montagne car les liaisons entre Breuil Cervinia et Zermatt ferme assez tot dans l’apres midi donc nuit supplémentaire à payer soit en refuge soit ailleurs.
sinon c’est un sommet magnifiquement effilé qui mérite visite.
Je conseil la traversée Lion Hornli (je me repete mais bon) car moins de monde, plus sauvage, refuge non gardé et la descente sur le hornli ce fait quand l’heure de pointe est passée.
ou l’arrête du Zmutt ou une autre voie.
notre dépense a été 15 euro par personne (sans la traversée je l’avoue): refuge non gardé, ça paie aussi…
de l’autre côté sela aurais été dans les 20 fr. je pense (approche vélo + Hörnli hors periode de gardiennage).
je précise que nous n’avons pas spécialment cherché à économiser… juste à faire plus jolie.
C’est assez délicat d’y monter et d’y descendre.