Le bon sens montagnard

Faut avouer que tu le cherches un peu

Bien si votre angle, c’est l’analyse, avez-vous des explications qui font qu’un traileur parti faire ses 40km d’entrainement ne rentre pas le soir chez lui.
Pourquoi des personnes qui vont peu à la montagne, sont partis un beau jour se promener sur un sentier facile et ne rentrent pas dans leur famille.
Et pourquoi les personnes s’embarent en montagne? problème d’ophtalmologie?
Je suis curieux de lire votre esprit critique de toutes ces anomalies.

Tu as parlé de visorando à un moment. J’observe que ce site est assez connu autour de moi par des randonneurs peu expérimentés. Ça peut faire partie de la réponse.
J’observe aussi que tu parles souvent de photos extraordinaires de tel ou tel endroit et que tu veux absolument voir la même chose. Ça fait aussi partie de la réponse. Facebook ou autre réseaux sociaux j’en sais rien, suivre la mode plutôt que son propre chemin.
Crois moi toutes les montagnes sont belles pas seulement celles que tu as vues mises en valeur sur tel ou tel site.

2 Likes

Pour 1.3 millions d’habitants sur toute l’Isère ?
Je serais curieux de savoir d’où tu sors ton chiffre.
A vue de nez, pour une ville comme Grenoble je dirais plutôt autour de 50 par jour, ce qui fait environ 20.000 par an : à mon avis ca leur suffit largement !!!

1 Like

Il y a 2 semaines, pour faire un reperage dans la cadre d’une firmation carto que j’ai animé le week-end suivant, je suis sorti randonner dans les Dentelles de Montmirail. Sous la pluie. Oh, pas un orage comme on les fait si bien dans le vaucluse, mais une pluie régulière qui mouille bien. Pas de risques de noyades.
Le « bon sens » aurait voulu que je restasse à la maison au chaud. Après tout je connaissais le coin et j’aurais très bien pu improviser avec mes stagiaires. Mais non, c’était une occasion de sortir. Et ben on a croisé une serie d’escargots géants que je ne savais même pas qu’on avait ça dans la région.
Alors le bon sens… Ben celui de ma mère, c’est pas le mien, qui n’est pas le même que celui d’un berger, que celui d’un trailer ou de celui d’un montagnard des rocheuses, ni que celui d’un vieux briscard qui connaît sa vanoise par coeur.
Le seul bon sens, c’est de prendre les décisions qui permettent, dans l’ordre:
. De pas faire chier les autres (et encore moins de les mettre en danger. Chaque interventiondes secours les mets en danger). On vit en société, c’est paq chacun pour soi.
. D’arriver à ses fins, même si ça prend du temps. Mais ducoup faut connaître ses fins. Si ces dernières impliques de potentiellement sacrifier sa peau pour rêver plus fort, chacun son truc. Mais attention à ne pas rentrer en conflit avec le premier point. C’est très egoiste de penser qu’on est seul à assumer sa mort.
Si le but c’est d’atteindre le haut d’une montagne, alors faut pas oublier que ça necessite de rester entier.

2 Likes

Voici le chiffre pour le CHU, mais une partie des urgences de Grenoble est organisée par d’autres établissements :

Le service des urgences comptabilise plus de 50 000 passages par an et, à l’issue de l’évaluation diagnostique aux urgences, 30 % des patients sont hospitalisés.

Bernard

2 Likes

C’est beau de rêver. J’aime l’opera, je chante en voiture, ça ne fait pas de moi Un intermittent du spectacle. Même pas un peu.

3 Likes

Le traileur qui se casse la figure et débaroule en bas de la pente/falaise, il n’y a pas besoin de grand chose : un pied qui glisse ou tape dans une racine/un caillou, une cheville qui se tord…
Septembre 2016 (si ma mémoire est bonne), après une visite chez l’ophtalmo justement, je monte au lac du Lauvitel, c’est un peu morose, et pour cause un gars vient juste de se tuer. Qu’a-t-il fait ? Un faux pas sur le sentier qui monte au col du Vallon, même pas dans la zone qui affiche les petits points, juste dans les lacets au-dessus du lac. Il avait un gros sac à dos, fait quelques roulé boulé dans la pente où on trouve quelques cailloux, et c’est tout.
Pas besoin de s’embarrer pour que ça soit craignos.
Et non, ce n’est pas que de la faute à pas de chance, quand on fatigue, on devient moins vigilant et c’est souvent là que l’on risque le plus.
Le bon sens, c’est surtout de connaître ses limites et savoir s’arrêter à temps (pour faire demi tour, se reposer, se reconcentrer, au choix suivant la situation), avant de faire une connerie.

3 Likes

Ben fait gaffe en Suisse par exemple, ça peut coûter très cher les secours, même avec une bonne assurance. Mais là c’est un autre sujet qu’est la gratuité ou non des secours en montagne. Et même les secours « gratuits », ça coûte à la société ( mais il y a bien pire dans les coûts inutiles ).

Et ne pas oublier, désolé si je me répète ( ou d’autres personnes ), que secourir une/des personne(s), peu importe que ce soit « justifié » ou non, c’est potentiellement une/des personne(s) en moins à pouvoir secourir, donc éventuellement des morts/blessés en +

Édit : au Népal ( Pakistan) la prévention est + basique, comme les secours => tu peux payer 40’000 euros ( + ou - ) en avance si jamais tu veux qu’un hélicoptère vienne te chercher si tu as un téléphone satellite pour les contacter.

Sinon, c’est plutôt du genre : « Quelqu’un y est allé il y a quelques années, mais personne ne l’a revu. Il est peut être mort, personne ne sait. Il était (nationalité). Fait attention quand même ».


Et les étiquettes c’est toujours mieux d’éviter. Que ce soit montagnard, marin, citadin, touriste ou même schizophrène, etc => A part causer du tort à autrui, ce n’est pas très utile.

Désolé, pas tout eu le temps de lire, ça va loin quand même

Tout est dit/résumé par ces 2 morceaux de phrase.

Les 2 choses qui me semblent le plus importantes, apprises à 12 ans en lisant Glace, neige et roc de Rebuffat, c’est justement ça : 1) Respecter l’horaire et 2) Savoir faire demi-tour (en particulier quand tu vois que tu es plus lent que prévu).

ok, vous avez raison pour le nombre de passages aux urgences, je n’avais pas vérifié les infos du JT.

Dire qu’il ne faut pas faire appel aux secours, je ne pense pas que ce soit le geste qui sauve.
Si une partie des personnes qui ont perdu la vie avaient appelé plutôt que de tenter un geste trop aléatoire, elles seraient encore peut-être là aujourd’hui. Alors il y a certainement des morts accidentels, la personne ne s’est pas rendu compte de son mauvais geste et chute, mais il doit y avoir une part de personnes qui sont bloquées et qui tentent de s’extraire par leurs propres moyens en s’enfonçant plus dans l’erreur.
Personnellement, au début de ma pratique, je n’avais pas du tout le réflexe du demi-tour et du respect des horaires, mais j’avais le réflexe de ne pas agraver ma situation pour n’être plus capable de tenir une position un long moment ou d’utiliser un téléphone et je m’arrêtais quand je voyais que la mort arrivait si je continuais. J’avais également le réflexe d’écouter ma fatigue et mes limites, à savoir que si c’était le début du parcours, j’aurais pu continuer, mais au bout de 6h à10h de marche, non j’estimais mon niveau de vigileance trop bas pour prendre le risque d’aller plus loin. Et peut-être que des gens ont poursuivi, et n’ont pas su trouvé une position d’attente pour utiliser le téléphone.
Des endroits ultra touristiques comme les lacs roberts voient régulièrement des randonneurs chuter de barres rocheuses alors que bon, cela parait improbable de ne pas rester sur le sentier.

Le secours montagne filtre les appels dans le but de sortir le moins possible l’hélico et les secouristes afin d’éviter des accidents pour eux- mêmes car c’est un secouriste par an qui décède en intervention, et plusieurs hélico crashés.
Il y a donc des personnes qui suivent à distance la progression des personnes qui ont appelé par découragement lorsque la météo est bonne et que la difficulté du sentier de rando n’est pas jugé insurmontable pour déclencher un secours, bon ce sont surtout des débutants qui se sont lancés en randonnées touristiques et qui ne sentent pas de poursuivre jusqu’au bout leur trajet et vont même jusqu’à insulter et menacer les secours qui refusent de venir les récupérer, il y a de tout, et il y a donc des personnes qui appellent trop alors qu’elles cherchent une solution de facilité pour rentrer le plus vite possible chez elle, et d’autres qui n’osent pas appeler.
Le but de mon témoignage n’était pas de déclencher la colère des montagnards, mais de montrer une mauvaise attitude, et des mauvais réflexes pour espérer que chaque année, moins de gens se tuent ou s’embarent par mauvais sens montagnard.

On peut retenir : respect de l’horaire, du demi-tour et d’écouter ses limites essentiellement liés à sa fatigue, son niveau de vigileance, ce sont des règles simples et faciles à comprendre pour le coup.

Donc je pense qu’il n’y a pas que des gens parfaits ouverts aux règles de bonnes conduites, et que lire des témoignages de personnes qui se sont plantées mais qui sont encore là pour pouvoir expliquer la multitude d’erreurs produites sont aussi une forme de pédagogie. Tiens voila ce qu’il se passe si on écoute pas des règles qui peuvent paraitre dogmatiques ou archaiques.
La base serac contribue à cela également.

Les randonneurs sont la plus large communauté d’usagers de la montagne, et en dehors des 0.001% qui vont au caf, beaucoup et de plus en plus pratiquent avec une certaine ignorance, et pour le coup la marche est acquise par tous, contrairement à d’autres activités d’alpinismes qui ne peuvent s’exercer qu’après avoir reçu une formation.

La psychologie entre en jeux également, puisque l’on voit que chacun a un trait de caractère qui ressort à chaque fois qu’il écrit quelque chose, le ton employé est rarement neutre, et la psychologie permet aussi de voir que même avec des règles, il faut avoir la capacité de les comprendre et les intégrer, et des exemples ne font pas de mal.
Et plutot que de tirer à boulet de canon chaque fois qu’un novice pose une question, d’avantage de pédagogie serait nécessaire, car avec mon cas par exemple, ce n’était pas la capacité d’ingurgité une règle qui posait problème, c’est la logique et la justification de la dite règle, et c’est vrai que des fois devant une série de règles énoncées en vrac, je me demande souvent si elles sont toutes justifiées et à jour des connaissances actuelles.

Peut-être que parfois, certains intervenants ici ne prennent pas suffisamment le temps de la pédagogie comme tu le dis.

Mais, il faut aussi comprendre, et être indulgent avec leur vision de la chose : on peut raisonnablement être surpris (voire énervé) d’entendre le récit d’un gars qui s’est embarré (ce mot existe-il réellement ?) plusieurs fois au même endroit et qui a appelé le PG plusieurs fois en quelques mois.

Personnellement, si ça m’étais arrivé une fois, j’aurais remis ma pratique en question avant d’aller retenter le coup.

Quant à la logique et la justification de la règle « savoir faire demi-tour », ben euh, c’est à dire, que te dis ton bon sens ?

Je pense que c’est déjà le but de la zone « Incidents et accidents » disponible dans le menu à gauche sur le présent site.

Bernard

Pour revenir sur la psychologie, on voit que des gens ont leur personnalité et leur caractère, et je vois avec certains intervenants que je n’aimerai vraiment pas passer une journée en leur compagnie tant ils semblent psychorigides et rudes , je tombe sur un caporal au caf, je me casse direct.

Et laisser partir des novices, dégoutés par la rudesse de propos aller prendre des risques inutilement n’est pas la bonne solution. C’est comme l’éducation canine, un chien retient la méthode positive, il adopte un bon comportement si il est récompensé. La méthode punitive ne marche pas ou doit être systématiquement suivi d’un apprentissage positif pour que le bon comportement attendu soit compris et assimilé.

Bien dans mon ancienne pratique, je faisais des longs tour de 30 km, et si je bloquais à 20 km, faire demi-tour impliquait de faire 20 km au lieu de 10, les efforts paraissaient donc 2 fois plus important que de tenter de passer en force.
D’autres fois, j’étais à moins du 10 minutes d’un sentier facile et je me disais il fallait quand même tenter et que ce n’était pas possible de coincer si près du but, c’est le fameux faux réflexe du gain.
Maintenant, je ne cherche plus à faire de hors sentier, tenter de prendre des raccourcis qui prennent toujours plus de temps que de suivre le sentier normal.
Si je pars à la journée, je reste sur du T1 T2 car je sais qu’une journée c’est fatiguant et qu’il faut éviter de rajouter de la difficulté à de la fatigue.
Quand je fais du T4 , je pars sur du plus court en sorte que le demi-tour permettent de rentrer avant la nuit à tout moment du parcours.
j’ai par ailleurs améliorer ma technique? ma lecture des cartes, ma compréhension de la géologie du terrain pour faire preuve de bon sens, et aller chercher les endroits les moins dangereux d’une pente là où naivement j’allais souvent me mettre près de la partie rocheuse pensant que l’évolution serait plus simple.

la base serac ne concerne que l’alpinisme.
j’ai déclaré mes incidents en hors catérogie car je ne rentrais dans aucune rubrique, le randonneur n’est pas étudié mais je pense qu’il va le devenir car c’est celui qui occupe le plus les services de secours et l’exemple de camptocamp montre bien la réalité.
c’est que le randonneur, ça ne compte pas beaucoup, ce n’est pas une activité noble, du coup, c’est délaissé, et c’est ignoré.

2 Likes

D’accord avec ça, la rando pédestre est d’abord une activité pour seniors et s’ils sont équipés de bâtons, je dis pas…l’activité noble c’est l’alpi, de préférence en face nord ou l’escalade dans du 12+ en dévers, en-dessous c’est pas de l’escalade…et le trail, trop à la mode, une pratique bien de notre époque où tout doit aller vite. L’éloge de la lenteur, c’est has been. J’aime bien regarder à la tv le freeride (très rare à la tv) et le freestyle, notamment les étapes de cdm de skicross.

Pôvre, c’est trop injuste :disappointed_relieved:

oui, mais comme ça concerne depuis la période poste covid la majeur partie des utilisateurs de la montagne, il est temps de faire vivre une rubrique randonnée pour eux, et autant je n’ai pas trop peur de me prendre un coup d’éclair à la grande sure, autant quand je viens ici, je me demande combien de personnes vont me tomber dessus et combien de personnes vont essayer de me démolir ou me faire passer pour un crétin des alpes.
Alors je me dis, j’ai une capacité de recule, je suis chef d’entreprise, ce ne sont pas quelques personnes qui gesticulent fort qui vont me faire reculer, j’aime aider mon prochain.
Mais le randonneur de base, sans argent et sans cerveau, et sans les idées pour se cultiver un cerveau, est-ce qu’il va fournir les mêmes efforts que moi, supporter ce mauvais accueil pour tenter de donner vie à sa discipline sur un forum. Je suis peut être un précurseur, je n’en sais rien, mais c’est une motivation en tout cas pour moi de faire partager ma passion et de ne pas garder dans le plus grand secret, l’expérience personnelle que j’ai acquise. Il y a un site randonnée malin qui n’est pas trop mal, qui m’a été conseillé par visiorando, cependant, ce sont des posts d’une personne expérimentée, il n’y a pas de forum d’entre aide.

Car, qui n’avance pas recule,
Comme dit André Dupneu
Qu’est mon chef
du contentieux !

(Copyright Jacques Brel, « A jeun »)

1 Like

le but de la demonstration, c’est que je pousse plus loin que tous les messages d’arrêts que je reçois pour voir si la randonnée va pousser sur le site ou si je tente ma chance ailleurs.
je peux comprendre qu’une communauté soit allergique aux randonneurs, c’est ainsi, une communauté peut définir la qualité de ses membres, et effectivement, il y a plus de premiers de la classe sur le site que de gens normaux, mais bon… peut-être que le niveau va baisser et tolérer les médiocres, on ne sait jamais.
Pour ma part, j’ai plaisir à remettre sur le bon chemin des randonneurs perdus, ou à conseiller un sentier à leur niveau, ou les aider à passer une petite difficulté pour éviter de déclencher des secours alors qu’il suffisait juste de faire preuve d’humanité.
Le montagnard serait-il moralisateur et manquerait-il d’humanité? lui préférant le cailloux et la nature ensauvagée?
Le montagnard est un peu sauvage je trouve, c’est peut-être une déformation du milieu