Le bon sens montagnard

Je suis citadin, et travaille dans des bureaux.
je m’intéresse à la montagne, je lis beaucoup de sujets sur les accidents en montagne, les conseils de vigilences des secours, les conseils que l’on trouve ça et là dans des discussions de montagnards qui sont nés à la montagne.
je me demandais si ce bon sens montagnard était inné ou si il s’acquerait avec la pratique.
Beaucoup de discussions finissent par c’est du bon sens (ça s’entend, pas besoin de le dire) , ou « il faut tout lui expliquer ».
Je connais le bon sens parisien, je l’ai acquis par l’expérience (savoir prendre le métro, le rer et améliorer mes chances de rentrer avec mon portefeuille et mon téléphone que ce soit en allant travailler ou la nuit en rentrant de boite de nuit) Le bon sens montagnard, je ne l’ai pas vraiment développé en faisant métro, boulot, dodo.
Est-il possible de faire une compilation de tout ce qui relève du bon sens montagnard afin qu’une personne non dotée, puisse en quelques minutes développer son bon sens de la montagne?
L’esprit du thread est de lister tout un tas d’erreur d’apréciation que vous avez constaté dans votre pratique, et donner la bonne indication.

Salut,
petit avis perso, étant normand est désormais doté de l’esprit montagnard
pour moi, il s’acquiert par: la pratique, la formation, et l’autodocumentation

déjà, la grosse erreur que font les citadins qui viennent le we à la montagne, c’est qu’ils ont un programme qu’ils veulent faire, et imposer à la montagne, quite à partir dans du risque avalanche 4. En vivant à coté ou meme sur la montagne, nous pouvons: observer les conditions réélles, et l’historique (les citadins ont les webcams, c’est qd meme tres bien), et décider de reporter si on ne sent pas les conditions (ce qu’une personne qui a fait 2 ou 3h de route aura bcp plus de mal à faire.

ensuite, l’esprit montagne permets une chose: la correlation des différentes sources d’info (topo, météo, bera, courses d’autres personnes, discussions avec les gens sur place, observations sur le terrain) et ainsi se faire son avis sur la situation.

si tu veux un bon document de départ, je te conseille de chercher « matrice 3x3 montagne » sur internet, ce sera déjà un très bon guide pour apprecier la course dans sa préparation, le matin, et à chaque passage clef (diffultés, écart avec le topo ou la météo, personne qui se sent mal), et ainsi prendre les bonnes décisions

c’est pour moi l’outil de base pour mettre les chances de sont coté. dirait-on que on a l’esprit montagnard lorsque on sait appliquer cette matrice de manière naturelle et spontanée? le débat est ouvert!

a+

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Une erreur est de se dire qu’il y a du bon sens, et qu’à un moment on a le bon sens, plus besoin d’être methodique.
Le seul bon sens est celui d’être humble, et de se dire qu’on n’y connait rien. Que ce n’est pas en faisant une liste à la Prevert des choses à ne pas faire qu’on pourra se lancer seul en montagne ou sur des randos un peu longues. Des conneries tu vas en faire, le tout c’est de les faire dans des conditions où tu es suffisamment à l’aise pour t’en sortir sans casse.
Ce n’est pas du bon sens que tu va aquerir, c’est de l’expérience et de la connaissance.
Le bon sens, c’est juste de se dire que quand on n’a aucune expérience ou connaissance d’une situation, on n’y va pas.

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Bon courage !

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bien peut-tu lister ces topos, le but est de regrouper des infos bien documentées. Cet hiver, de nombreuses personnes sont décédées ou ont été secourues en montagne, car ont accumulé des erreurs d’appréciations et de jugements, le but est de lister tout un tas de reflex de montagnards acquis par l’expérience et de donner accès à l’info à des personnes qui ont manqué de bon sens. Le bon sens était souvent indiqué après l’accident, est-il possible d’avoir le reflex de bon sens avant ? il faudrait éviter les réponses de type bistrot qui peuvent faire décrocher un lecteur.
tu peux par exemple indiquer sur cette photo qui est un kit amazon, vendu pour l’exploration en montagne, ce qui n’est pas nécessaire, ou mal conseillé par le vendeur qui a vendu tous ces accessoires

vraiment d’accord avec ça. Je crois que ce n’est pas une histoire de bon sens, mais de connaissances (théoriques et pratiques. par exemple en nivologie, météo, lecture de carte, etc) et d’apprentissage par l’expérience.
Après, de ce que j’ai pu constater, je pense que c’est plus « facile » lorsqu’on apprend ces choses dans l’enfance, que quand on commence à découvrir la montagne à l’âge adulte. Il y’a tout un tas de petites choses, par exemple dans la façon de se déplacer, d’observer l’environnement, d’appréhender le danger, qui semblent presque déjà naturelles chez des enfants qui grandissent en montagne. Mais je ne pense pas que ce soit inné, c’est juste qu’ils ont appris à se déplacer en montagne en même temps qu’ils ont appris le reste.

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Le bon sens on en est pourvu ou pas, et dans des domaines différents, indépendamment de la culture et éducation, c’est être capable de reconnaître des évidences et de se projeter à court terme autour des évidences.
Toi tu cherches de l’expérience. Il faut pratiquer, seul et en groupe. Les « montagnards » ont tellement d’expérience qu’ils ne prennent plus la peine de se poser des raisonnements carrés, le cerveau fait des raccourcis et ça touche alors au reflexe. Mais ça amène également quelques biais cognitifs qui mènent parfois à la mort.

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Selon moi, il n’y a pas plusieurs « bon sens », donc il n’y a pas un « bon sens montagnard » spécifique. Le bon sens découle de la maturité, de la réflexion, de la capacité à analyser la situation et à en déterminer une conduite à tenir adaptée à la circonstance.
Si le bon sens commande d’arriver quelques minutes avant le départ du train afin de ne pas le rater, il doit également nous pousser à s’abstenir de sortir par risque d’avalanche élevé. La pratique la montagne ne développe pas le bon sens. En revanche, il faut avoir un bon sens inné pour pratiquer la montagne sans prise de risque inconsidérée.

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Dans le bon sens il y a déjà la gestion de l’horaire. Toujours être large et anticiper les solutions de repli. S’il n’y en a pas et que l’itinéraire est long ben déjà bien s’assurer que la météo est sûre, et être sûr de soi sur la possibilité d’y arriver dans les temps. Ou alors anticiper un bivouac en en mesurant bien toutes les conséquences et en prenant le minimum nécessaire pour pas mourir de froid ou de soif.
Bref éviter de s’aventurer dans un truc au hasard sans être quasi sur d’avoir le niveau et de pouvoir s’en sortir par soi-même.
Quelqu’un a parlé d’humilité plus haut. Je crois que c’est le mot clé.

l’idée du thread était de voir si il se dégageait quelque chose pour faire de la prévention. mais c’est peut être une utopie.
personnellement, en lisant tous les messages de prévention des secours, j’ai appris pas mal de choses sur la cause de nombreuses imprudences.

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« Ce qui n’est pas nécessaire » n’est pas vraiment le terme, le terme est plutôt que rien n’est adapté à la pratique de la montagne (à part le piolet ) que comptes-tu faire avec un grappin de deux kilos :joy: et cette corde qui, je n’ai pas vérifié, ne doit pas être normée en Europe.

en effet, rien est aux normes.
la corde n’a pas d’élongation, et le grappin est inadpté à la montagne.
et le poids global d’un sac trop lourd rempli de gadget rend la randonnée en terrain exposé périlleuse en créant des déséquilibres, bien c’est peut-être intéressant de le dire.
ne pas croire les photos marketing qui font croire que les cordes chinoises vendues sur amazon avec des photos de résistance au poids extraordinaires sont compatibles avec un usage montagne, et qu’au contraire, elles mettent en danger l’utilisateur. quelqu’un non doté de sens montagnard, qui télécharge visorando et décide de passer une semaine en montagne aura-t-il le réflexe de se poser les bonnes questions, je ne l’ai pas eu à un moment donné de ma découverte de la montagne, et j’ai cru que ces photos publicitaires étaient la solution miracle.
aujourd’hui, j’ai acquis des réflexes de montagnard: faire demi tour avant de se retrouver en difficulté, et je me suis entrainé à descendre n’importe quoi pour progresser.
Les secours sont énormément appelés au moment de la cueillette du génépi, et des champignons, beaucoup de personnes montent et ne pensent pas qu’il faudra redescendre à un moment et que la descente nécessite un technique bien plus difficile qu’à la montée. Sauf que dans le sens populaire ou agricole, on laboure plus facilement à la descente qu’à la montée.

Tu peux pousser à l’extrême et acheter un téléphone satellite et une balise de secours :wink:

Après la littérature peut être utile, mais ça ne remplacera pas forcément l’expérience comme dit + haut. Mais ça ne fera jamais de mal.

Se préparer au pire peut être utile. Et ne pas forcément compter sur les secours. Il n’y aura pas forcément de réseau, la météo peut vite changer, tu peux te retrouver seul(e), et blessé(e).

Bien étudier les cartes avant une randonnée / expédition / un itinéraire. Ne pas trop compter sur ton smartphone ( même si en général il n’y a pas de raisons que ça ne fonctionne pas ). Ainsi que la météo.

Éventuellement prendre du matériel chaud, une couverture de survie, une frontale ( même pour une randonnée à la journée, dans le cas d’un accident ). Un sifflet peut être utile aussi. Et essayer de bien écouter son corps, ses limites.

Mais être de Paris ou d’un village montagne, ça ne changera pas forcément grand chose. Enfin, ne pas oublier de tenir compte de l’altitude quand même ( donc oui ça change un peu quand même ) ! Par exemple

Je prends encore toujours tout ça même si j’en ai la plupart du temps pas besoin. Un coupe vent aussi.
A part ça suffisamment d’eau, decla bouffe de survie genre barres en quantité suffisante et c’est à peu près tout. Carte IGN aussi

Le portable c’est devenu incontournable mais il faut être capable d’en faire abstraction. Faire comme si on ne l’avait pas quand on prépare la course

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j’emporte toujours une lampe frontale, si je rentre trop tard ou que j’ai perdu du temps en me perdant, pour ne pas hater le pas, et prendre le temps de rentrer. C’est en accélérant quand on est fatigué qu’on s’épuise inutilement, mieux vaut garder une allure qu’on est capable de tenir de nombreuses heures.

Mais il faut éviter ça : se perdre c’est pas normal. Exploser l’horaire non plus

Oh, et en passant, de nombreuses personnes qui meurent en montagne … sont nées en montagne, et manquent d’humilité justement ( ou passent juste énormément de temps en montagne -> tu augmentes inévitablement les risques ).

Et @Christian65 -> excellent le grappin xD

Édit : et s’entraîner avant d’aller en montagne, même si en ville, dans une salle d’escalade, camper dans son jardin, dans une forêt, etc.

cet hiver, les secours sont intervenus à de nombreuses reprises pour tenter de secourir des traileurs perdus dans la neige car le sentier n’était plus visible , ou des cordées qui se sont laissées dépasser par le temps. donc une vigilence sur le respect des horaires compte tenu de son niveau et de la difficulté abordée, et ne pas se perdre, c’est à dire faire demi tour avant de se perdre.
tout comme en cas de neige: ne pas utiliser des vêtements d’été et tenter de suivre des sentiers.

Un peu de lecture ici : un code de la montagne, bon sens codifié ?

https://www.visitnorway.fr/planifier-voyage-norvege/securite-garantie/montagnes/code-norvegien-de-montagne/

pour l’été, j’ai consulté cet ouvrage
https://www.sac-cas.ch/fr/shop/livres/formation/detail/Sports-de-montagne-d-ete-4e-edition-2022/8724/
la suisse est assez prolixe sur les consignes de sécurité, mais aussi sur les techniques de franchissement afin d’éviter des erreurs.
La plupart des personnes se sont exprimées sur le fait que le bon sens montagnard n’était en réalité que de l’expérience. Je pensais développer une base pratique pour éviter les nombreux morts chaque année et les nombreux secours de personnes qui ont commis des imprudences.
Mais si je résume, une majorité dit que l’expérience prime, et donc en d’autres termes, qu’on ne peut rien faire de façon préventive pour ces personnes ayant manqué de bon sens.
Si c’est ainsi, il est possible de fermer le sujet si tout a été dit sur le bon sens montagnard et qu’il n’est pas possible d’améliorer la situation actuelle