A défaut de trouver LA voie la plus difficile, je comprends aussi ici une démarche d’entendre des histoires et des zanecdotes. Je vais donc un peu aller dans ce sens en donnant plusieurs choix ! Et puis mois les cotations j’adore ça, discuter, pinailler, comparer si c’est plus dur ou moins dur, être objectif sur le style, l’engagement qui joue souvent pour beaucoup aussi.
Pour commencer je suis bien d’accord pour les Barjots. C’est un style c’est clair, mais même quand on est bon dans le style ça reste assez extrême ! De la même largeur et tout aussi difficile (avec l’engagement en moins) il y a la 4e longueur de La porte des cieux 6b (1975 - Georges Bettembourg, Jacques Cuenod, Hervé Thivierge). J’ai souvenir d’horribles grognements de douleur tellement cette fissure est pénible.
Les vieilles couennes de la grande face du Destel sont effectivement un ptit monde à part avec une escalade technique et résistante sur prises souvent fuyantes. La réputation de Toulon sur certaines cotations un peu dures, viennent en partie de ces voies.
Je pense notamment à Bille en tête 6b (1992 - Jean Delpy) que je n’ai parcourue qu’en second car en réversible. Je me cite et ravive mes souvenirs d’avant bras gonflés :
« C’est les fameux 6b avec un pas de 6b+ obligatoire, bien connu dans ces L1 de la Grande Face. Là où avec un niveau 6b on peut s’en sortir à survivre dans la première partie qui est déjà bien physique et conti, c’est sur les 3 dernières dégaines que les choses se compliquent. »
Une escalade soutenue qui démarrent dans un bon dévers aux prises toutes dans le sens que tu veux pas puis la paroi revient à la verticale, je pensais en avoir fini mais le collègue depuis le relais m’indique que ça ne fait que commencer. Avec les bras bien fumés on rempile avec un pas de bloc morpho sur rasoir et monodoigt pour se jeter sur le « bac » de sortie, mais pas trop fort, des fois qu’il ne soit pas si bac que ça…
Sa voisine de droite L’amour avec des bottes 6b (1993 - Jean Delpy) est du même acabit, ne pas essayer de s’y échauffer, vous risqueriez d’être chaud pour repartir à la maison.
Je ne l’ai même pas enchainée, lors d’un essai lors de nos sessions nocturnes, un modèle de résistance.
La région Toulonnaise regorge de ces petites pépites, Tourris et le Baou de 4 Ouros ont également leur mot à dire, mais je ne me prononcerai pas du Tourris car je n’y grimpe pas assez souvent pour être objectif. J’ai quand même pas mal grimpé en France et je n’ai jamais eu de souvenirs aussi piquants que les voies du Baou.
Au Baou vous pourrez donc trouver quelques prétendantes au titre, je pense en particulier à Violons le bétail 6b (1989 - Francis Elichabe) dont le nom en dit long. Un pas de bloc abominable, très technique sur prises minuscules, ce que le Baou fait de plus beau et le tout sur un rocher pas patiné pour un sous.
Pour l’anecdote, j’y ai réchap il y a quelques années (car bien évidemment au baou les pas sont obligatoires…) et plus jamais retourné depuis. Il faudrait que j’y retourne, m’y faire un avis plus neuf !
Je suis obligé de citer également quelques secteurs plus loin, à côté du mythique Toit du baou (7c+), une voie qui emprunte le même toit mais en version light. J’ai épousé un sguègue 6b (1983 - Hubert Martin). Avec tout de même un jeté sur une mauvaise épaule digne des meilleurs mouvs de Chris Sharma. Si si je vous jure, le mouv parait tellement extrême que vous aussi, vous criez comme Chris pendant la voie… Psaaaaaat !
Très bon souvenir de la discussion qu’on avait eu avec le collègue après la voie, en se disant que ces vieilles voies du Baou sont vraiment sur une autre planète.
Toutes ces voies sont à essayer avec un bon niveau 6c à vue établi si vous voulez avoir une chance, car pour pimenter la chose il n’y a pas de tickets, pas de magnésie et pas de patine, le vrai à vue !
Si c’est validé, on peut aller mettre ses compétences à profit dans une envolée un peu plus haute que 20m mais toujours au Baou sur le Pilier de la phalange 6b,6b,6a (P. Louis, R. Olszewsky), qui vous laissera des souvenirs impérissables.
Je me cite à propos de la troisième longueur, « seulement » en 6a : « Le 6a est plus dur que toutes les longueur du Ketchup (Pincée de Ketchup, Verdon) faites ce week-end haha. ». Je n’en dis pas plus sur les 6b 
Je voudrais donner à un dernier petit mot à la Sainte-Victoire qui regorge de voie très dures mais aussi souvent très engagées, et c’est ça qui joue principalement. Au delà de l’engagement il y a objectivement une difficulté ultra soutenue dans la Gassi Touil comme l’a fait remarquer Lulu. Pour quitter un peu les secteurs classiques je propose Les Ventres Hydropiques 6b ( 1973 - P. Louis et B. Vuillemin) au secteur Voie Lequer et sa fissure ouverte de 40m qui ne laisse pas indifférent…
En plus d’être difficiles, les voies citées ci-dessus sont magnifiques, sauf une. La patine inexistante est vraiment quelque chose d’hautement appréciable et donne envie de s’y frotter.