L'autonomie en montagne

Pas mieux que @Francois
Savoir avant tout choisir sa course en fonction des conditions et de son niveau. Savoir aussi choisir son heure de départ, le matos nécessaire, anticiper les imprévus (autant que possible) et imaginer les solutions de repli…
Le meilleur entraînement pour ça c’est de ne pas prendre de portable…

Effectivement, l’apprentissage de l’autonomie comporte des épreuves de secours improvisé (treuil… premiers secours…).

Candia ou Lactalis ?

[quote=« Borut, post:6, topic:242116, full:true »] L’apprentissage de l’autonomie est prophylactique.
[/quote]

Même si je comprend ce que tu veux dire, la phrase n’est pas correcte.
Prophylactique est un terme médical (comme ta l’as rappelé dans ta définition) et il est quasi impossible de l’associer au groupe nominal « apprentissage de l’autonomie ».

Désolé de faire de telles erreurs de langage (corrigé).

L’autonomie est en effet un moyen de rentrer sain et sauf. de se tirer des embrouilles. Cela s’apprend, par phases, et cela dure trois ou quatre ans, au mieux. Cela n’a rien à voir avec la cotation ; tu peux grimper du IV et être autonome.

Il y a d’ailleurs aussi plein de grimpeurs que cela n’intéresse pas d’être autonomes en montagne.

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Rentrer sain et sauf n’est qu’une conséquence. On peut également rentrer vivant après une course accompagné d’un guide, et dans ce cas l’autonomie c’est zéro.
L’autonomie c’est de pouvoir vivre en ne comptant que sur soi, sur sa débrouillardise, son anticipation, son mental et son physique (la montagne n’est qu’un des éléments de notre vie). J’exclue la chance, qui est un élément perturbateur qu’il faut savoir gérer le moment venu, sinon l’anticiper un peu.
En gros c’est un état d’esprit, et comme tu le dis :

et par extension, plein de gens qui ne souhaitent pas être autonomes (ou le minimum possible) dans la vie.

Je ne sais pas s’il y a des ecoles de vie, mais il y a des ecoles d’alpinisme.


Edit :

Je ne pense pas qu il y ait un endroit meilleur qu’un autre… J’ai commencé au CAF, puis à l’UCPA, puis avec des amis aussi peu autonomes que moi, puis avec des amis autonomes, puis en accompagnant désormais des débutants… A chaque fois j ai appris qqc pour améliorer mon autonomie.

Je dirais qu il faut surtout

  • pouvoir debriefer, partager avec un compagnon de cordée , si possible aussi réflexif que soi
  • varier les situations, expérimenter un maximum de diversité en termes d environnement, de meteo…
  • percevoir l essentiel, ne pas se perdre dans les détails
  • rencontrer des personnes inspirantes

La question est trop vague, déjà elle concerne 2 activités distinctes (escalade et alpinisme) qui ont elles-mêmes des subdivisions (bloc, grande voie, etc… pour l’escalade) et différents niveaux de pratique. Je suis autonome en grande voie mais je n’ai jamais fait de bloc, est-ce que je peux me considérer comme autonome en escalade ?

On peut être autonome et avoir besoin de l’hélicoptère et ne pas être autonome et n’avoir jamais eu besoin des secours, ça n’a rien à voir.

Hum, dans l’autonomie, y a la notion de « suivre ses propres règles »… Pour le coup, c’est assez chouette de faire le parallèle avec l’alpi, parce que ça ne rejoint pas forcément c’qu’on (?) aurait mis derrière ce terme en première intention…

J’aime bien c’t’idée, en fait, elle induit que chacun va pouvoir avoir sa propre éthique, ses propres enjeux, et ne va pas forcément chercher à se conformer à un idéal d’une « bonne pratique autonome »…
(Genre j’n’ai besoin de personne, je gère… Perso je ne suis autonome que dans la mesure où j’suis aussi en mesure de jauger les possibles et les impossibles du partenaire, pas juste parce que « je gère, t’inquiète » !)

Après, dans la vraie vie, j’mets surtout derrière l’autonomie la notion de « prendre ses responsabilités ». Du coup, dans la vie d’la montagne (qui est encore plus la vraie vie, allez comprendre), ça pourrait sous-entendre qu’il « faudrait » juste être en mesure de repérer là où on en est, de rester dans cette zone ou d’la dépasser, auquel cas, d’en assumer les conséquences…

Ce ne serait donc pas une question de « que faut-il savoir faire ? », mais plutôt de « comment se comporter en fonction de ce qu’on l’on sait faire, ce que l’on ne sait pas faire, et ce que l’on fait au final… » ?

Sujet passionnant j’avoue, mais faut pas m’lancer, sinon ça peut durer longtemps :smirk:

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ça s’questionne, quand même…

C’n’est pas parce que tu as (parfois… souvent ?) besoin de l’autre que tu n’es pas autonome. Si tu mets en œuvre tout ce qui est dans la mesure de tes possibles, l’autre peut faire partie du champ de ces possibles, dans un sens, et il n’est pas dit qu’il « faille » se sortir seul de chaque situation…

T’as les jambes cassées, tu es autonome si tu es capable de gérer la douleur au point de supporter de rentrer tout seul pour te traîner jusqu’à l’hosto ? Ok, t’as été indépendant, mais derrière, quand t’arrives à l’hosto, t’as bien besoin de l’autre, nan, pour te réparer les jambes ? Tu serais donc autonome juste si tu te te répares les jambes tout seul, sans médecin ni médecine ? Ok, mais alors tu auras quand même un peu besoin des autres pour sourire et vivre des bons moments, non ? Alors tu serais autonome uniquement si t’es capable d’être heureux sans liens humains ?
Bon du coup, en l’absence de liens, t’es plus trop vraiment un être humain, non ?

Hum désolée j’me suis lancée toute seule…

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N’exagérons pas. J’ai suivi le truc à Taghia. Tout le monde a fait au mieux AMA. Il s’agissait d’escalade autonome, responsable. Pour le reste, l’hosto etc, oui, on n’est pas libre. Mais c’est pour ça qu’on paye des impots, assurances, etc.

Au contraire, ça a tout à voir.
Quand on est autonome, on n’a pas besoin d’hélico, car on sait renoncer à temps.
On peut bien sûr se prétendre autonome, mais faire une erreur au point d’avoir besoin de l’hélico. Mais ça signifie que sur ce coup là, on n’a pas été autonome ! C’est le moins qu’on puisse dire, étant donné qu’on a eu besoin de toute une technologie, d’une organisation, et de professionnelles entrainés pour revenir en vallée. Si en utilisant tout ça on était autonome, ça signifierait qu’en prenant un guide on serait encore plus qu’autonome ?

On peut considérer qqun comme autonome alors qu’il a déjà fait une erreur, car on ne peut pas être sûr à 100% qu’on est autonome, il faut mettre une petite marge sinon personne ne pourrait être considéré comme autonome.
Mais si on a besoin des secours tous les 2-3 ans c’est qu’on n’est pas du tout autonome.
Idem si on on n’a pas besoin des secours mais qu’on se blesse régulièrement au point de devoir arrêter ou limiter sa pratique temporairement.
Idem si on bute tout le temps, alors qu’on avait prévu de ne pas buter (car certains prévoient de buter, dans ce cas là ça ne compte pas).

Non, il y a des impondérables. Être autonome, c’est pour moi savoir préparer une sortie tout seul de A à Z, de la conception à la réalisation, en ayant conscience des risques par rapport à son niveau (et sachant les minimiser). Mais ce risque n’est jamais nul.

Revol au Nanga, elle était autonome ? Pour moi oui !

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Ah ben si ça t’amuse de jouer à ça, pas de problème.
L’hélico viendra 1 fois, 2 fois, 3 fois pour t’amener à l’hôpital.
Et la 4ème fois ce sera pour t’amener à la morgue.
Si après une situation nécessitant les secours, on n’est pas capable de s’améliorer pour ne plus avoir besoin des secours, au point d’en avoir de nouveau besoin 2 ou 3 ans plus tard, c’est qu’on n’est pas autonome.
Imaginez si chacun des 200000 (?) alpinistes, skieurs de rando et grimpeurs en grande voie avait besoin des secours tous les 2 ans. A 300 jours par an (on ne compte pas les jours de grand mauvais quand personne ne sort), ça ferait plus de 300 secourus par jour !

mauvais critère
tout dépend du nombre de sorties que tu fais en un an, et de ce que tu appelles une sortie
celui qui fait 2 sorties par an et a besoin de secours une fois tous les 10 ans est moins autonome que celui qui fait 100 sorties par an et doit appeler les secours tous les 2 ans (si leurs sorties sont d’un engagement équivalent )

C’est peut-être là qu’il faudrait fouiller…
Assumer, prendre ses responsabilités, c’est facile (?) quand on est encadré par tout un système sécurisant (enfermant ?) qui nous amène à repousser des limites, jusqu’à ce que…?
La conscience des « secours », de tout ce qui va pouvoir pallier à nos défaillances ou aux impondérables, fait partie de la donne à la base. Après, chacun choisit (dans la mesure où on a le choix, mais c’est un autre sujet) de mobiliser au max ses ressources persos, ou des ressources externes…

Comme dit plus haut, ce n’est pas forcément le choix de chacun de tendre vers une certaine forme d’autonomie, y compris hors montagne, parce que se savoir encadré, sécurisé, potentiellement « sauvé », peut être rassurant… Ou enfermant.

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Avec ta façon de voir les choses personne n’est autonome, les guides ne sont pas autonomes.

C’est oublier, ou ne pas savoir, qu’il y a des risques inévitables qui n’ont rien à voir avec le niveau technique, des accidents qui ne sont pas évitables sauf en restant chez soi.