Posté en tant qu’invité par Bubu:
on voit de plus en plus des traces DEBILES de type qui ont
vendu la cervelle pour acheter les cales Diamir
d’ailleurs c’est tres facile a reconnaitre ce genre de trace:
ca monte tres raide sur un bout puis c’est plat. Ca regrimpe
a nouveau et c’est plat!
rien de pire que les traces raides irregulieres et c’est ce
que l’on rencontre de plus en plus de nos jours.
comme on le dit, le chemin le plus court n’est pas toujours
le meilleur. a ski c’est pareil.
Le meilleur chemin, c’est celui sur lequel on se fatigue le moins. Et cela dépend de la pente, de la neige et de la personne qui trace. Et dans ce cas, on n’est pas dans une logique de glisse comme en compet, où le geste se rapproche de celui du ski de fond alternatif. C’est très bien ce geste, mais il faut une trace nickelle et surtout du matos light, et déjà pour moi c’est pas possible avec des skis de 3kg (avec fix), alors pour ceux qui se traîne des lattes de 3,2kg + des fix de 1,6kg + des pompes qu’ils n’ouvrent pas, ce n’est pas de faire 5, 10 ou 20cm de déniv à chaque pas qui est le plus fatiguant, c’est simplement de faire le pas (contrairement au vélo, où il n’y a pas de trace à faire). Et Yves tu te trompes: sur une trace à 7° par rapport à une autre à 20°, tu ne parcours pas « quelques mètres en plus », tu parcours 3 fois plus de distance. Et quand tu traces dans 60cm et qu’au bout d’une conversion et de 100m de trace en 5mn, tu te retrouves à peine 10m au dessus de ta conversion précédente, tu comprends vite que tu n’avances pas ! (tu fais royalement du 120m/h dans ce cas, j’ai dû un peu exagérer
D’accord, on ne va pas tracer à 20° dans 60cm, mais il faut chercher l’optimum, qui n’est pas fixé d’avance, mais dépend de la pente, de la neige et de sa tenue sur la sous-couche, etc… Et ce n’est pas plus fatiguant: sur une trace raide, on fait plus de dénivelé par pas, et comme la durée d’un pas varie peu (c’est surtout le temps entre chaque pas qui varie beaucoup), la puissance nécessaire durant le pas est plus grande. Une trace raide impose une vitesse ascensionnelle plus élevée qu’une trace plate. Et donc le gonze doit fournir plus de puissance. Mais comme il va plus vite, ça dure moins longtemps, et à l’arrivée, en terme d’énergie (la consommation de pâtes à la confiture en quelque sorte), c’est plus faible (c’est pas évident comme ça, mais une étude détaillée montre qu’on a un meilleur rendement).
Par contre, les gestes associés à une trace raide ne sont pas courant pour tout le monde en endurance, et demande un entraînement. Mais en fait, c’est un geste similaire à celui de monter un escalier peu raide (si on utilise bien les cales pour avoir le pied à plat !), avec 3kg à chaque pied en plus.
Evidemment, la personne qui trace doit aussi tenir compte des autres utilisateurs de la trace, et s’adapter à celle qui peux fournir le moins de puissance sur un temps long. Mais ces autres, c’est qui ? Le groupe avec qui elle est, et aussi le groupe qu’elle aurait éventuellement doublé et qui avait deja tracée le tiers de l’itinéraire. Mais on ne va pas commencer à tracer en pensant à la possibilité que dans une semaine un groupe d’initiation passe par là et qu’on espère que d’ici là, ni la neige ni le vent n’aient effacé la trace…
En ce qui concerne les traces débiles: je les subies et les fustige depuis 3 ans, ce qui a valu quelques grognements dans certains vallons et a sûrement dû effrayer quelques débutant(e)s non averti(e)s, mais cette année j’ai enfin compris d’où elles provenaient.
En fait il y en a de 2 sortes:
Les traces débiles de gars qui veulent tracer raide mais explosent au bout de 50m, continuent à plat pour se reposer, et repartent raide 2mn plus tard, et comme ça sur 500m. Ils n’ont pas la caisse pour tracer raide en continue (ou ils sont fatigués ce jour), alors c’est un petit coups de bourre toutes les 5mn. Ce comportement se retrouve dans toutes les disciplines d’endurance quand on veut faire plus que sa PAM du jour. Ce n’est pas le plus efficace, l’endurance est bien réduite au final (on va moins haut), ils feraient mieux de tracer moins raide régulièrement, mais ça fait une sorte d’exercice de fractionnement, qui malgré eux représente un bon entraînement pour à terme tracer en continue dans cette raideur. Il y a peut être des gars qui font ça volontairement, mais je n’en ai jamais vu (ils font plutôt ça sur trace ou sur piste d’habitude). Personnellement, ça m’est arrivé quelque fois (le fractio involontaire), surtout au début, mais soit c’était sur une ancienne trace, soit mon éthique de ligne pure m’imposait une trace régulière.
L’autre sorte de trace débile peut être le fait de n’importe qui traçant dans une pente nécessitant des conversions. On constate souvent que dans une série de traversée-conversion, la traversée à gauche est raide et celle à droite est plus plate, ou vice versa, ce qui coupe le rythme à chaque traversée, à ce régime je m’écroule au bout de 200m de dénivelé (maintenant, vous connaissez mon point faible - les kilomètres de plats en début de course sont pas mal efficaces aussi pour me descendre).
Ce comportement à lieu lorsque l’itinéraire général dévie sur la droite ou sur la gauche: la personne qui trace est comme attirée par ce but. Par exemple, dans une pente il faut contourner un rognon rocheux par la droite. Lors d’une traversée vers la droite, le traceur fuit la mauvaise direction et veut aller le plus vite possible dans la bonne direction, il aura tendance à tracer moins raide: de ce fait, il ira plus vite pour se trouver sur la droite de la pente, vers le bon itinéraire.
À l’inverse, lors d’une traversée à gauche, il aura des réticences à revenir dans la mauvaise direction, il voudra en finir le plus vite possible avec cette traversée maudite, et tracera plus raide: d’une part l’angle entre sa trace et l’itinéraire général est plus faible et ça le rassure (la conversion salvatrice est déjà amorcée), d’autre part la trace raide l’amène plus haut et il se rapprochera plus vite du rocher, la conversion pourra se faire moins à gauche et limitera d’autant son écart sur l’itinéraire général, l’angoisse du traceur étant proportionnelle à sa distance avec cet itinéraire.
Ce comportement inconscient est fréquent, et il est souvent difficile de maintenir la même pente de trace sur plusieurs traversées, surtout si on a de la marge pour tracer plus raide (on na pas de repère). C’est pourquoi qu’en traçant toujours le plus raide possible, on ne risque pas de décevoir ses coéquipiers (ça c’est sûr, ils ne seront pas déçus , on se libère l’esprit de ces peurs d’itinéraire perdu pour ne plus se soumettre qu’à la seule topologie de la pente…
Membre de l’ACM (Anti Cale de Montee)
M’en fout, j’t’attends au dessus de la corniche
Bubu